Antiquités des Sporades septentrionales - article ; n°1 ; vol.3, pg 59-69
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1879 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 59-69
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1879
Nombre de lectures 25
Langue Français

Extrait

Paul Frédéric Girard
Antiquités des Sporades septentrionales
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 3, 1879. pp. 59-69.
Citer ce document / Cite this document :
Girard Paul Frédéric. Antiquités des Sporades septentrionales. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 3, 1879. pp.
59-69.
doi : 10.3406/bch.1879.4366
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1879_num_3_1_4366DES SPOÏUDES SEPTENTRIONALES. ANTIQUITÉS
Le nom de Sporades Septentrionales (Βόρειο» Σποράδες) sert
à désigner le groupe des îles situées auN. de FEubée : Skyros,
Skopélos, Skiathos, Halonnisos et les îlots déserts qui complèt
ent ce petit archipel.
Ces îles ont été parcourues plus d'une fois. Bondelmonte est
le premier explorateur moderne qui les ait visitées ; mais la
relation qu'il a laissée de son voyage est trop sèche et trop
concise pour qu'on en puisse tirer aucun profit (1). Après
lui, durant un long intervalle, personne, semble-t-il, n'ose
s'aventurer sur cette mer capricieuse qui baigne les côtes de
l'île d'Eubée et de la Thessalie. En 1702, Tournefort fait à
Skyros une courte halte (2). Quelques souvenirs mythologiques,
la description rapide d'un petit nombre d'antiquités, l'histoi
re d'une image miraculeuse conservée au monastère de Haghios
Ghéorghios, sont à peu près tout ce que contiennent les quel
ques pages où il rend compte de ce voyage. Pouqueville, un
siècle plus tard, est moins bref (3); mais il a le tort, en dé
crivant Skopélos et Skiathos, de négliger les souvenirs anti
ques pour ne s'intéresser qu'aux choses modernes. L'Expédit
ion de Morée donne son attention aux carrières de marbre
de Skyros (4) : ce sont là les seuls renseignements qu'elle
(1) V. Liber in su l arum Archipel agi, p. 129 - 131, n. 73, 75, 77.
Le voyage de Bondelmonte date des premières années du XVe siècle.
(2) Relation d'un Voyage du Levant, II, lettre X, p. 150 - 159.
(3) Voyage de la Grèce, t. II, p. 357, 408 — 411; t. VI, p. 300
et 310.
(4) Sect, des sciences physiques, t. II, p. 237; cf. Atlas,
Géol., pi. VIII., fig. 1 et 2. 60 ANTIQUITÉS DES SPORADES SEPTENTRIONALES
nous fournisse sur les Sporades du Nord. Leake, dans son
voyage de la Grèce du Nord, se contente de citer quelques-
unes de ces îles et d'en rappeler l'histoire (1).
La description la plus étendue qui ait été faite des Spora
des Septentrionales est celle de Fiedler, qui les explora en
1835 (2). Il y étudia les monuments anciens et les usages mo-
dernes; il y examina la nature des différents terrains, les pro
duits de chaque sol. Les chapitres qu'il consacre à Skiathos,
à Skopélos, à Skyros, contiennent des observations scientif
iques qui n'avaient point encore été faites. Ross, en 1841,
traverse à la hâte ces trois îles (3) : on lui doit la décou
verte des tombeaux du Delphi, à Skopélos. En 1863, Ulrichs
s'arrête à Skopélos et à Skiathos, mais trop peu de temps pour
pouvoir y rien découvrir (4). Une exploration plus sérieuse,
bien que fort rapide, est celle que M. Lebègue fit de Skyros
en 1873. Il en visita les principales ruines et trouva quelques
inscriptions (5). Citons enfin une relation de M. Henri Belle,
publiée dans le Tour du Monde (6) : c'est un simple récit de
touriste.
Peut-être, après ces descriptions, l'exposition de quelques
faits nouveaux, fournis par une exploration récente, offrira-t-elle
encore un certain intérêt. Ces petites îles sont assez pauvres
en ruines anciennes; elles n'ont jamais joué dans l'histoire
un rôle bien considérable et l'antiquité y a laissé peu de tra
ces (7) : on y trouve pourtant quelques monuments, quelques
inscriptions qu'il faut se hâter de recueillir, avant que le
travail des champs ne les ait fait disparaître.
(1) Trav. in. North. Gr., Ill, p. Ill— 113.
(2) Reise durch aile Thei le d es Koenigr. Griech., II, p. 2-85.
(3) R e i s e η d e s Κ ο e η i g s Otto, II, p. 32, 42 — 47, 50.
(4) Reisen und Forsch. in G r ie c h enland, II, p. 238— 240.
(5) Rev. Arch., 1873, t. XXV, p. 173— 181.
(6) T. XXXII, 1876, 2™ semestre.
(7) M. Bursian, dans sa Géographie, II, p. 384—394, donne un abré
gé de l'histoire de ces îles. ANTIQUITÉS r DES SPORÀDES SEPTENTRIONALES 61
SKYROS (1).
Un rapide examen de la ville actuelle de Skyros, bâtie sur
un rocher isolé, au bord de la mer, suffit à persuader qu'elle
occupe l'emplacement de la ville antique, la ville de Lycomè-
de et de Déidamie, la seule que possédât l'île, d'après le t
émoignage des auteurs anciens (2). C'est là qu'était le centre
de la clérouchie athénienne établie par Cimon (3). Quelques
pans de murailles d'un bel appareil quadrangulaire et qui
paraissent remonter à une époque reculée, marquent çà et
là, autour du rocher qui porte la ville moderne, l'enceinte de
la ville primitive. La plus considérable de ces ruines est une
tour ronde, appelée Palaio-Pyrgos, qu'on voit au N. — E.
de la ville, et où devaient se terminer les remparts. De cette
tour part un mur qui se dirige vers la mer, puis tourne, et
dont on suit la trace, dans la direction du S. — E., jusqu'au
pied du Kastro (4) : là s'élève une seconde tour semblable à
la première; le mur continue, mais cette fois en se dirigeant
vers l'E., où il est brusquement interrompu par la falaise:
peut-être à l'origine la côte s'étendait-elle plus loin, jusqu'au
rocher à fleur d'eau qu'on aperçoit à un demi mille environ
et qui porte le nom de Σχ.άλα του αγίου Δνι^νιτρίου. Une troisi
ème tour, bâtie à peu de distance de la seconde, indique la
direction de la muraille, qui se prolonge au S. — 0., et dont
la trace se perd sur le rocher. Au sommet du Kastro., deux ou
trois énormes pierres taillées paraissent être les restes d'un
autre mur d'enceinte, sans doute le mur de l'acropole, tandis
que celui dont on trouve des fragments plus bas aurait été
celui de la ville. Signalons enfin deux souterrains pratiqués
(1) V. la carte anglaise dressée par le capitaine Graves, 1848.
(2) Scyl., Péri pi., 58.
(3) Thuc, I, 98; Dio-d. Sic, XF, 60; Plutarch., Ci m., 8; Demosth.,
c. C a 1 1 i p., p. 1236 et 1238, etc.
(4) Les habitants du pays appellent ainsi le sommet du rocher sur lequel est
bâtie la ville moderne. 62 ANTIQUITÉS DES SPORADES SEPTENTRIONALES
dans le flanc de la montagne et qui semblent avoir une origi
ne antique: l'un d'eux aboutit près du Palaio-Pyrgos, en de
hors de l'enceinte ancienne : on n'en connaît pas l'étendue ;
l'autre, qu'on dit se prolonger jusque sous le Kastro, a son
orifice un peu au-dessus de la troisième tour, également en
dehors de l'enceinte; on n'y pénètre qu'en rampant et au mi
lieu d'une obscurité profonde (1).
Tels sont les débris de l'ancienne Skyros. Un étroit espace
plan, aujourd'hui encombré de maisons, qui se trouve au pied
du Kastro, porte le nom de Μπόριο. Peut-être faut-il voir
dans cette altération évidente du mot έαπόριον un souvenir
de l'antique agora.
Les découvertes de monuments figurés sont rares dans
l'île. Des bas-reliefs fort mutilés ont été trouvés à certains
endroits et encastrés dans les murailles de quelques églises,
où ils disparaissent sous une épaisse couche de chaux. Ail
leurs, des tombeaux ont été ouverts (2) : ils contenaient des
ossements, des vases communs, des fioles de verre, des dé
bris d'armes et quelques-uns de ces cônes tronqués, percés
d'un trou, auxquels on donne le nom de fusaïoles.
On possède fort peu d'inscriptions de Skyros. Les premières
qui aient été publiées sont, croyons-nous, celles que M. Le-
bègue recueillit dans sa rapide exploration de l'île (3). De
puis, M. Riemann en a publié une autre, copiée par lui dans
un manuscrit de Cyriaque d'Ancône à Florence (4). L'inscrip
tion suivante figure déjà parmi celles qu'a trouvées M. Le-
bègue. Nous en donnons, d'après une copie nouvelle et un
estampage, un texte un peu plus complet.
ΝίΚΑΞΙηΝΔΗΜΗΤΡΙΟΥΑΤΗΝΕΥΞΕΙΠΕΝΕπΕίΔΗΤΗΞ
ΚΑΤΑΛΕΓΕΙ2Η£ΚΑΝΗΦΟΡΟΥΥΠΟΤΟΥΑΡΧΟΝΤΟ£ΑΘΗ
(1) Pour plus de détails, V. Lebègue, art. cité, p. 173—175.
(2) Au Ν.— Ε. de la ville.

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