Aurelius Basileus, gouverneur de Cappadoce : problèmes de géographie administrative dans la première moitié du Ille siècle après J.-C. - article ; n°1 ; vol.4, pg 209-221
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Aurelius Basileus, gouverneur de Cappadoce : problèmes de géographie administrative dans la première moitié du Ille siècle après J.-C. - article ; n°1 ; vol.4, pg 209-221

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Cahiers du Centre Gustave Glotz - Année 1993 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 209-221
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Publié le 01 janvier 1993
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Langue Français
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Extrait

Monsieur Michel Christol
Monsieur Xavier Loriot
Aurelius Basileus, gouverneur de Cappadoce : problèmes de
géographie administrative dans la première moitié du Ille siècle
après J.-C.
In: Cahiers du Centre Gustave Glotz, 4, 1993. pp. 209-221.
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Christol Michel, Loriot Xavier. Aurelius Basileus, gouverneur de Cappadoce : problèmes de géographie administrative dans la
première moitié du Ille siècle après J.-C. In: Cahiers du Centre Gustave Glotz, 4, 1993. pp. 209-221.
doi : 10.3406/ccgg.1993.1378
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ccgg_1016-9008_1993_num_4_1_1378Aurelius Basileus, gouverneur de
Cappadoce : problèmes de géographie
administrative dans la première moitié
du Ille siècle après J.-C.
Michel Christol
Xavier Loriot
Universités de Paris I et Paris IV
Les progrès de la recherche épigraphique en Turquie ne cessent de
réserver des surprises. C'est ainsi que la récente découverte d'un milliaire au
nom d' Aurelius Basileus non seulement invite à reconsidérer la carrière et la
datation de ce personnage sénatorial, mais surtout offre un nouvel exemple des
modifications qui affectèrent au début du Ille siècle la géographie
administrative de l'Anatolie romaine.
En 1 900, l'épigraphiste anglais Munro copiait à Eskiyapar, village situé à
une quarantaine de kilomètres au N.-E. de l'antique Tavium, une borne
milliaire commémorant la réfection sous Alexandre Sévère d'une route, alors
identifiée comme reliant Tavium à Amasia, per I [ . ]ur. Basileum I [l]eg. Aug.
pr. pr. {CIL III, 14184 42)1. Depuis cette découverte les spécialistes de
prosopographie ont unaniment reconnu en cet [A]urelius Basileus — la
restitution du gentilice apparaissant quasi certaine — un légat impérial
prétorien de Galatie, dont Tavium, chef-lieu du peuple celtique des Trocmes,
était partie intégrante depuis la constitution de la province2. Ce point de vue,
formulé d'abord par les éditeurs du Corpus3, fut successivement repris par
1 La pierre est aujourd'hui conservée au musée de Çorum, où l'a revue David H. French (cf.
infra, note 9). Elle a malheureusement été endommagée depuis le début du siècle. Elle est
mentionnée (sans texte) par D.H. French, Roman Roads and Milestones in Asia Minor
(RRAM) 11,1 (BAR Int. Ser. 392), Oxford, 1988, p. 128, n° 324 (Eskiyapar 1), avec
bibliographie.
2 Strabon, XII, 5, 2 (cf. A.H.M. Jones, The Cities of the Eastern Roman Provinces, 2e éd.
Oxford, 1971, p. 112 et p. 119-121). La frontière nord du territoire de Tavium, séparant cette
cité de celle d'Amasia (cf. Strabon, ΧΠ, 3, 39), est difficile à établir avec précision. Elle passe
un peu au nord d'une ligne Sungurlu-Alaca (cf. Studia Pontica, ΠΙ, p. 222-231 et St. Mitchell,
Regional Epigraphic Catalogues of Asia Minor (RECAM), II, The Inscriptions of North Galatia
(BAR Int. Ser. 135), Oxford, 1982, p. 19), indiquée par un tireté sur la carte procurée par
D.H. French dans //. Arasurma sonuçlari toplantisi (Izmir, 1984), Ankara, 1985, p. 125 (cf.
aussi Epigraphica Anatolica, 8, 1986, p. 76). Les villages modernes d'Eskiyapar, Çomar,
Cevheri et Kaymaz, cités dans la présente étude, se situent tous au sud de cette ligne. En
revanche les localités de Gungôrmez et de Sapa, expressément mentionnées comme dépendant
d'Amasia (cf. //. Arastirma sonuçlari toplantisi, p. 126) ainsi que Hamdi où a été retrouvée une
borne nommant un gouverneur du Pontus sous Maximin le Thrace (AE 1986, 652, cf. RRAM
II/l, p. 130, n° 341) sont au nord de cette limite. Voir la carte jointe, p. 221.
3 CIL, ΠΙ, Suppl. 2 (1902), p. 231610. 210 M. Christol, X. Loriot
A. Jardé4, A. Stein5, R. K. Sherk6, G. Barbieri7. Il se trouve aussi dans les
ouvrages de B. Rémy sur l'administration des provinces anatoliennes : celui-ci
y proposait de plus de dater le passage de Basileus en Galatie vers les années
227-229 ou 232-2358.
Or tout vient d'être remis en question par David H. French, lequel estime
que Basileus n'administra point la Galatie, mais la Cappadoce. Il étaie cette
opinion sur la trouvaille, en 1984, aux environs de Kayseri/Caesarea (Çifte
Turbe, à 4 km. du centre de la ville) d'un second milliaire signé de ce
personnage. Il en a publié le texte, avec transcription, photographies et un bref
commentaire9. Bien que convenables les photos ne permettent pas de vérifier
partout les lectures proposées, notamment dans la partie supérieure de la borne
qui a bien souffert.
Aussi reprendrons-nous, pour les dix premières lignes du texte, la
transcription de French, puis la transposerons-nous à côté en lettres capitales,
en tenant compte des diverses observations de l'auteur dans l'apparat critique
et en procédant à toutes les vérifications qu'il est possible d'effectuer sur la
photo pour amender à l'occasion le texte édité :
Imp.C<a>esar.Marci. 1 IMP.OESAR MARCI
Aure<l>i. D(omini) n(ostri). Antonini. f<il>ius 2 AVREL D Ν ANTONINI FIVS
pius.felix.Aug Di- 3 PIVS EELIX AVG DI
vi.Severi.nepos.Di- 4 VI SEVERI NEPOS DI
5 VI ANTONINI FIL IMP IIII vi.Antonini.fil(ius) imp.IIII
cos.III.p.p pro<co>s Caes VI 6 COS.III.P.P.PROSCAESVI
EI.Marc(us).Aurel(ius) Alexan- 7 EI.MARC.AVREL.ALEXAN
der.nobilissimus Caes 8 DER.NOBILISSIMVS CAES
etpius.Aug.n(oster).per.Aur.Basile- 9 EITIVS.AVG.N.PER.AVR.BASILE
um praesidem provinc(iae) 10 VM PRAESIDEM PROVINC
1. 9 : ETPIVS French.
L'éditeur estime que les lettres, peintes en rouge, peuvent être bien lues.
Mais il doit aussi constater que sa lecture et ses interprétations font apparaître
4 Etudes critiques sur la vie et le règne de Sévère Alexandre, Paris, 1925, p. 12-13, note 5.
5 PIR2, 1 (1933), A 1465.
6 The Legates ofGalatiafrom Augustus to Diocletian, Baltimore, 1951, p. 83-84.
7 L'Albo senatorio da Settimio Severo a Carino, Rome, 1952, p. 197, n° 965.
8 Les fastes sénatoriaux des provinces romaines d'Anatolie au Haut-Empire, Paris, 1988,
p. 98 ; Les carrières sénatoriales dans les provinces romaines d'Anatolie au Haut-Empire,
Istanbul-Paris, 1989, p. 169-170, n° 131. Mais voir aussi note suivante.
9 "Aurelius Basileus, Governor of Cappadocia", dans H.E. Herzig & R. Frei-Stolba (edd.),
Labor omnibus unus. Gerold Walser zum 70. Geburtstag dargebracht..., Historia
Einzelschriften, 60, Stuttgart, 1989, p. 38-44 (l'édition du milliaire figure aux p. 38-40, avec
une photographie, p. 41, fig. 1). D'où AE, 1989, 731, et la rapide rectification de B. Rémy,
"L'activité des fonctionnaires sénatoriaux dans la province de Galatie au Haut-Empire d'après
les inscriptions", REA, 92, 1990, 1-2, p. 88, note 28. Voir aussi B. E. Thomasson, Laterculi
praesidum, I, Gôteborg, 1984, 28 (Galatia), n° 40, et Addendorum series altera, Gôteborg,
1992, p. 11. Basileus, gouverneur de Cappadoce 211 Aurelius
une contradiction chronologique entre le nombre des acclamations impériales
attribuées à Sévère Alexandre et celui des consulats qu'il aurait revêtus, selon
les indications gravées aux lignes 5-6. D'après le comput consulaire on se
trouverait après 229, selon celui des acclamations de victoire avant 22610.
De même il n'a pas pris garde que ces indications relatives à la titulature
impériale se trouveraient en position anormale, si elles devaient se rapporter à
Sévère Alexandre, car elles précéderaient la dénomination du prince, au lieu
de la suivre. Ces éléments n'appartiendraient-ils pas plutôt à la titulature d'un
prince nommé au début de l'inscription, à savoir Elagabal, dont Sévère
Alexandre fut l'associé pendant quelques mois ?
Il importe donc de réexaminer attentivement le document afin d'en
améliorer la lecture et d'essayer de réduire toutes les anomalies : en plus de
celles qui viennent d'être énumérées, par exemple celles qui apparaissent à la
ligne 6 avec la curieuse lecture CAES VI, et à la ligne 9 avec l'étonnante
formule plus Aug(ustus) n(oster) appliquée à Sévère Alexandre.
Commençons par le bas du texte, correspondant aux lignes 7-10, car les
photos sont ici les plus claires, cette partie de la borne milliaire ayant
incontestablement moins souffert que la supérieure :
1- Au début de la ligne 7, les lettres El, qui seraient incompréhensibles si
le texte ne se rapportait qu'à un seul prince, doivent être lues E<T>. Une
banale erreur de gravure a alt

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