Comment intégrer l arbitrage dès le Mini Basket ?
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Comment intégrer l’arbitrage dès le Mini Basket ?





















DU Cadre de Fédération Sportive
Option Arbitre
Johann JEANNEAU
2005-2006
Version revue le 24/09/2007
Sommaire

Introduction ........................................................................................................................... 3

Partie 1 : Le minibasket : des enfants de 6 à 10 ans

1.1. Les effets du sport sur les plans physique et psychologique ............................. 4
1.2. L’animation plutôt que l’entraînement ................................................................ 5
1.3. Les représentations des enfants sur la sportivité et l’arbitrage .......................... 6


Partie 2 : Arbitrer dans le minibasket

2.1. Arbitrer c’est faire partie d’une équipe ................................................................ 9
2.2. Arbitrer ce n’est pas siffler ................................................................................ 10
2.3. Arbitrer pour mieux jouer .................................................................................. 11
2.4. Jouer pour mieux arbitrer ................................................................................. 11
2.5. « Il y a beaucoup de règles ! » ......................................................................... 12
2.6. Arbitrer permet de développer des compétences transversales ...................... 14
2.7. Valoriser la fonction de ...

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Comment intégrer l’arbitrage dès le Mini Basket ?
Version revue le 24/09/2007
DU Cadre de Fédération Sportive Option Arbitre Johann JEANNEAU 2005-2006
 Sommaire  Introduction ........................................................................................................................... 3  Partie 1 : Le minibasket : des enfants de 6 à 10 ans  1.1. Les effets du sport sur les plans physique et psychologique ............................. 4 1.2. L’animation plutôt que l’entraînement ................................................................ 5 1.3. Les représentations des enfants sur la sportivité et l’arbitrage .......................... 6   Partie 2 : Arbitrer dans le minibasket    
2.1. Arbitrer c’est faire partie d’une équipe ................................................................ 9 2.2. Arbitrer ce n’est pas siffler ................................................................................ 10 2.3. Arbitrer pour mieux jouer .................................................................................. 11 2.4. Jouer pour mieux arbitrer ................................................................................. 11 2.5. « Il y a beaucoup de règles ! » ......................................................................... 12 2.6. Arbitrer permet de développer des compétences transversales ...................... 14 2.7. Valoriser la fonction de l’arbitre ........................................................................ 14 2.8. Intégrer l’arbitrage : pourquoi ? ......................................................................... 15
  Partie 3 : Actions possibles  3.1. Séance avec des éducateurs minibasket ......................................................... 16 3.2. Des jeux et exercices avec joueurs et arbitre(s)-observateur(s)....................... 19 3.3. Formation commune arbitre – entraîneur.......................................................... 48 3.4. Le diaporama interactif ...................................................................................... 51
  Conclusion ........................................................................................................................... 54     
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 Introduction     Nous savons tous combien il est difficile de susciter des vocations dans l’arbitrage ! On entend ici ou là que les jeunes ne sont plus motivés, qu’ils ne veulent pas prendre de responsabilités, qu’ils ne s’impliquent pas dans la vie du club… Mais nous, dirigeants, entraîneurs, arbitres de ces mêmes clubs, que mettons-nous en place pour palier ce constat pessimiste ? Comment aidons-nous les enfants, dès leur plus jeune âge, à se sentir concernés par la vie du club, à se responsabiliser, à s’engager ? Le rôle de l’éducateur est primordial dans un groupement sportif, il est plus que l’entraîneur, plus que l’animateur, il joue un véritable rôle dans l’accompagnement de l’enfant à grandir. L’arbitrage chez les tous petits est un formidable outil pour aider l’enfant à développer sa personnalité. Au travers de ce mémoire, nous allons tenter de montrer comment dès 6 ans, on peut donner à l’enfant la possibilité de décider, d’argumenter, de se responsabiliser. Dans un premier temps, nous réfléchirons sur tout ce que peut apporter le minibasket et quelle image les enfants ont de l’arbitrage. Puis, la deuxième partie tentera de montrer ce que l’arbitrage peut apporter aux enfants dans la construction de leur personne. Et enfin, nous terminerons par des situations précises de terrain où l’arbitrage se mêle avec simplicité à l’entraînement. Que ce mémoire soit l’occasion de convaincre chacun que nous travaillons tous dans le même sens, celui de l’épanouissement de l’enfant que ce soit en tant que joueur, arbitre, dirigeant… et que la formation initiale du joueur ne peut ignorer la partie arbitrage, et inversement.       
 
      A Yannick DUBOIS, Arbitre ProB et Président de la CRAMC de Bourgogne… 3
Partie 1 : Le minibasket : des enfants de 6 à 10 ans   Il paraît nécessaire en ce début de dossier de caractériser la population avec laquelle nous allons travailler. Le minibasket s’adresse aux enfants de 6 à 10 ans, ce sont leurs premiers pas dans un club, dans une équipe, avec un entraîneur… L’enfant fait du sport tous les jours et à de nombreux moments dans la journée : il part à l’école à vélo, court à la récréation, organise des jeux, pratique des temps d’éducation physique et sportive à l’école, joue dans son quartier… L’ensemble de ces activités physiques répond à un besoin physiologique naturel et primordial comme le définit Maslow à travers la très connue pyramide des besoins et son niveau 1. De plus, l’activité physique permet à l’enfant d’acquérir des habilités motrices et l’aide à se développer dans son corps. Le sport offre aussi à l’enfant l’occasion de vivre avec les autres et de se confronter aux autres. Ces derniers points concernent tout ce qui est autour de l’aspect psychologique, intellectuel, affectif et du vivre ensemble. Nous allons donc tout d’abord évoquer les bienfaits du sport pour l’enfant à travers deux dominantes : le plan physique et le plan psychologique. C’est ce que Cathy Malfois présente comme les bienfaits du sport1.    1.1. Les effets du sport sur les plans physique et psychologique  Grâce à une pratique régulière, l’activité physique va permettre : - d’assurer le développement de la coordination motrice, c'est-à-dire sa capacité à contrôler les mouvements de son corps dans un environnement précis, selon un rythme précis. Celle-ci commence à évoluer dès l’âge de 6 ans. - d’augmenter sa capacité maximale de consommation d’oxygène et ceci à partir de 8 ans et jusqu’à la fin de la puberté. - de maîtriser des mouvements simples comme marcher, courir, sauter, lancer, attraper, tenir en équilibre. - d’acquérir des aptitudes gestuelles plus complexes qui met en jeu la dissociation de mouvements et la synchronisation.  Outre ces bénéfices physiques, l’enfant va également grandir psychologiquement, car le sport offre la possibilité à l’enfant : - de développer sa puissance de concentration. - d’entrer en contact avec les autres enfants et donc de développer avec eux des relations harmonieuses, des relations de coéquipier.
                                                 1MALFOIS C., Le Mini Basket pour les enfants, @mphora sports, 2006  
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- d’améliorer l’estime de soi à travers la réussite de situations d’apprentissages et/ou ses performances. L’estime de soi est la manière dont l’enfant se voit et s’évalue. - d’acquérir une certaine forme de discipline par l’apprentissage et le respect des règles de jeu. Nous reviendrons largement sur ce point ultérieurement.   Dans un deuxième temps, nous allons voir comment il est possible de faire acquérir ces compétences aux enfants lorsque l’on entraîne une équipe.  
 1.2. L animation plutôt que l entraînement ’ ’  En considérant les points ci-dessus cités, il est facile de s’orienter vers une forme d’entraînement qui permettrait de développer ces compétences. Bernard Grosgeorge2 explique que « l’entraînement des enfants n’est pas une forme réduite de celui des adolescents, encore moins des adultes. Ses objectifs et ses principes lui sont propres ». Il serait donc plus approprié de parler d’animation et d’initiation plutôt que d’entraînement à proprement parler. Ce sont d’ailleurs les termes employés par la Direction technique Nationale de Basket (DTBN) dans la délivrance des premiers diplômes d’entraîneurs qualifiés d’animateurs puis d’initiateurs. Si l’on considère donc que l’entraîneur devient animateur, initiateur voire éducateur, ce dernier devra s’attacher non pas à développer des compétences d’expertise chez l’enfant mais plutôt des compétences transversales tant physiques que psychologiques. Bernard Grosgeorge3met en avant quatre points essentiels pour permettre à l’enfant de se développer à travers le basket : - L’importance du climat, où le besoin de sécurité et d’amour (niveaux 2 et 3 de la pyramide de Maslow) joue un rôle antérieur au besoin de valeur et de réalisation de soi. L’éducateur ne doit pas hésiter à encourager, donner confiance, stimuler et donner la priorité à la réussite. - L’apprentissage est incident. Le jeune de cet âge est disponible pour toutes les nouvelles tâches qu’on lui propose. Le processus d’apprentissage n’est pas conscient, c’est le vécu et la pratique qui doivent dominer. L’apprentissage se fait surtout par essais et erreurs. - La motivation par le jeu, n’importe quel type d’effort peut se faire sous forme de jeu. - L’utilisation de la compétition, pour laquelle l’enfant est disponible à condition qu’il estime avoir des chances de gagner. Mais il faut être vigilent sur le fait de ne pas « récupérer » les jeux compétitifs pour en faire des classements et établir des hiérarchies. Les jeux compétitifs doivent s’arrêter avec la fin du jeu.                                                    23aB el sreV ,.B ERGEOSGRO Gs, Le guide pédakstea avtn1  0nadee oc denumtitaigog euqc udrtne G no .OEGRORGS,  »ns adeui gLeel ceva 01-7 « s E B., Intervenir pédagogique du centre de documentation.  5
 
Cathy Malfois précise également que l’enseignement du basket doit aussi favoriser l’apprentissage : - des règles fondamentales du jeu - de savoir-faire tactiques - de la maîtrise des réactions émotionnelles - de l’esprit d’équipe et de collaboration.
A travers des principes de fonctionnement des auteurs cités, nous pouvons remarquer que l’enfance, ici située entre 6 et 10 ans peut être le lieu propice pour commencer à parler d’arbitrage. Les fonctionnements actuels des clubs dissocient radicalement la formation du joueur de celle de l’arbitre. C’est justement ce que ce mémoire va s’attacher à montrer : la formation de l’arbitre doit être parallèle à celle du joueur. Pour cela, l’image de l’arbitre doit être modifiée dès le plus jeune âge et l’étude menée par Lionel Moyet4en 2000 montre bien l’importance de cette modification.   1.3. Les représentations des enfants sur la sportivité et l arbitrage  Les représentations des enfants concernant la sportivité ont été obtenues à l’aide d’un questionnaire écrit portant sur le vécu des enfants, tant comme acteurs que comme spectateurs, ainsi que sur une grille d’entretien portant sur la tricherie et la violence dans le sport. Les enfants sont tous issus d’une même classe de CM2 du Maine et Loire (49). Le fait que ce questionnaire ne soit pas anonyme a permis d’identifier les enfants “à risque”. Pour ces enfants, il a pu vérifier la pertinence de ce questionnaire par l’observation de leurs comportements. Vous trouverez ci-dessous quelques résultats de cette enquête en ce qui concerne les questions ayant trait à l’arbitrage.
 Résultats chiffrés du questionnaire  1- Pratiques-tu un sport ? Oui19Non6  2- As-tu déjà participé à des compétitions ? Oui15  Non9     3- À l’entraînement, as-tu déjà été arbitre ? Oui3Non16   4- Pourquoi ? - On ne te l’a pas proposé17  - Tu as refusé car tu n’aimes pas ça2                                                     4MOYET L., EPS et citoyenneté, CAFIPEMF session 2000  
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5- Lorsque tu gagnes à un jeu, tu es : - indifférent(e)4 content(e)13 -- très content(e)6 6- Lorsque tu perds tu es : - indifférent(e)12 - mécontent(e) 6 - très mécontent(e)0 9- Penses tu qu’il est normal de critiquer un arbitre :  - quand il se trompe : Oui8Non15  - quand il ne se trompe pas : Oui1Non22 10- Un arbitre peut-il se tromper ? Oui21Non1 11- Pourquoi un arbitre peu-il se tromper ? Quelques réponses choisies : “Parce qu’il n’a pas vu la faute” Amélie “Parce qu’il n’est pas partout” Floriane “Parce qu’il doit tout surveiller et c’est difficile de voir exactement ce que fait chaque joueur”  “Parce que tout le monde peut se tromper”       Nicolas  Clotilde “Oui, même s’il a beaucoup d’expérience, il peut se tromper parce que il ne peut pas tout voir”  Quentin
Analyse des réponses au questionnaire Dans cette classe où la majorité des enfants pratique une activité sportive, on peut constater que : - Peu d’enfants, même parmi ceux qui pratiquent une activité sportive, ont été amenés à jouer un rôle d’arbitre. Les enfants sont rarement sollicités à l’arbitrage. La majorité des enfants se disent souvent indifférents lorsqu’ils perdent à un jeu. -- Un nombre significatif d’enfants trouve normal de critiquer un arbitre quand il se trompe. - Une grande majorité d’enfants pense pourtant qu’un arbitre n’est pas infaillible. (Les raisons le plus souvent invoquées : «tout voir, ne peut être partout, tout le monde peut sene peut tromper... »). - L’enfant qui siffle l’équipe qu’il ne supporte pas est le même que celui qui critique l’arbitre quand il ne se trompe pas !  On s’aperçoit clairement grâce à cette enquête menée à l’école que, quel que soit leur sport, les enfants ont une méconnaissance de ce qu’est l’arbitre et en ont donc une image erronée, celle qu’ils perçoivent lorsqu’ils assistent à un match au travers des réflexions et comportements des joueurs ou spectateurs. Nul n’a besoin que des exemples de non sportivité soient cités, il suffit de se rendre un dimanche dans une enceinte sportive et d’observer les comportements des individus sur et hors du terrain.   
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Les adolescents ont un rapport différent à l’arbitrage. Pour eux, l’arbitre représente l’autorité et nous savons combien à cette période de la vie, le jeune a des difficultés à vivre avec cette notion d’autorité qu’il associe aisément à l’autoritarisme. Dans la pratique du basket, les groupements sportifs demandent souvent aux jeunes de commencer l’arbitrage vers 16 ans. En pleine adolescence, il est difficile pour le jeune d’assumer pleinement cette mission d’autorité, de direction de jeu. Une enquête réalisée l’été 2006 par la société Carat Sport auprès de personnes de plus de 15 ans5, informe que 86% des gens ne voudraient pas devenir arbitre, et que l’image de l’arbitre est tout d’abord celle d’un sportif mais aussi d’un juge. Les statistiques de la Fédération Française de Basket Ball ont montré, au cours d’une enquête réalisée en 2002-2003, que la majorité des arbitres débutaient à 16 ans et que les arrêts se situaient à l’âge de 18 ans.  A ce jour, la FFBB compte un déficit de 6000 arbitres sur le territoire. Or, les CDAMC forment en moyenne 2000 nouveaux arbitres par an, on pourrait donc considérer qu’en trois saisons sportives, le manque d’arbitre serait comblé. Comme le précise Rémi Harel6, responsable de la formation au sein de la direction technique nationale de l’arbitrage de football, « le problème majeur, c’est de garder ces jeunes arbitres. Beaucoup jettent l’éponge assez vite. » On s’aperçoit en effet, que le nombre d’arrêts de jeunes arbitres (moins de 3 ans d’expérience et âgés d’environ 18 ans) est supérieur à celui de nouveaux formés. Les raisons de ces arrêts sont multiples : phénomène sociologique (tous les sports sont touchés, les gens ne s’engagent plus dans ces fonctions à responsabilité et en lien à la Loi, la règle), phénomène statutaire (statut fédéral permettant aux clubs d’engager plus d’équipes que d’arbitres), manque de connaissances basket (les arbitres connaissent les règles, mais pas le jeu), d’où un phénomène environnemental (comportement irrespectueux des spectateurs, joueurs, entraîneurs et dirigeants) provoquant ces nombreux arrêts.  Il est donc primordial de modifier cette image de l’arbitre auprès des plus jeunes et revoir le processus de formation de ces jeunes arbitres, et ceci ne peut se faire quand le jeune a plus de 16 ans. Il serait donc plus facile de donner aux enfants, dès leur plus jeune âge une image de l’arbitre différente de celle des adultes et de les amener à endosser le costume de l’arbitre. C’est précisément sur ce point que va porter ce mémoire grâce à différentes réflexions et actions à mener auprès des éducateurs, des enfants, des dirigeants.
                                                       5Enquête Carat Sport basée 807 interviews téléphoniques réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus. 6SCHNEIDER R., Les hommes en noir veulent sortir de l’ombre, Le Figaro, 27 octobre 2004.  8
Pour résumer, voici les points forts de ce que nous venons de lire qui confortent cette idée d’introduire l’arbitrage dès le plus jeune âge : grâce au sport, l’enfant pourra acquérir une certaine forme de discipline par l’apprentissage et le respect des règles de jeu, l’apprentissage chez l’enfant se fait surtout par essais et erreurs, la pratique doit se faire principalement par le jeu, les enfants sont rarement sollicités pour arbitrer, la majorité des enfants pense que l’arbitre peut se tromper. Alors qu’attendons-nous pour proposer aux enfants d’arbitrer des situations de jeu ?    Dans la deuxième partie de ce mémoire, nous allons réfléchir autour du terme « arbitrer » afin de donner une autre image que celle souvent associée à l’arbitre qui est l’homme en noir, celui qui a souvent tort, celui sur qui on peut crier, celui que les adultes s’autorisent à insulter bien qu’ils disent toujours aux enfants de respecter l’autre, celui que l’on critique à la télévision lorsqu’il oublie un penalty…
     Partie 2 : Arbitrer dans le minibasket   
Au cours des interventions intitulées « Intégrer l’arbitrage dans le minibasket » que j’ai pu mener à différents endroits (Bourges (18), Sablé sur Sarthe (72), Joigny (89)), je débutais toujours la séance en faisant exprimer aux enfants leurs représentations sur l’arbitrage. Les réponses que l’on retrouve le plus souvent sont : « Je n’aime pas ça parce que les gens critiquent l’arbitre, c’est difficile de tout voir, l’arbitre il siffle toujours des choses, je ne connais pas bien les règles… ». A partir de ces réflex ions d’enfants, nous allons tenter de montrer comment il est possible et même facile d’amener l’enfant vers une envie d’arbitrer, sans être coupé de son rôle de joueur et de son équipe.   ’ ’ 2.1. Arbitrer c est faire partie d une équipe  Débuter ce paragraphe par ce titre peut paraître très provocateur dans la mesure où l’on sait que l’activité de l’arbitre est parfois synonyme de solitude. En effet, « l’arbitre quand il débute peut souffrir de la solitude. Les joueurs partent à cinq en voiture, et, après le match, c’est le pot au café du coin. L’arbitre, lui, arrive tout seul. Il n’est pas toujours très bien reçu, et parfois  9
 2.2.  
ne passe pas non plus une super soirée7». Ceci est vérifiable lorsque l’on choisit de devenir arbitre officiel, lorsque l’on décide d’aller dans d’autres clubs pour officier le week-end, et ceci n’est pas une vérité, certains groupements sportifs savent accueillir les jeunes arbitres. Ce qu’il est important de faire comprendre aux enfants, c’est qu’au sein même de leur équipe, de leur club, à l’entraînement ou lors des matchs de jeunes, il leur est possible d’arbitrer. Et si tous les enfants de la même équipe le font tous régulièrement, il n’y aura plus cette impression d’être le seul à siffler et à « se faire siffler » par les copains dans le vestiaire. Comme l’entraîneur prépare sa séance en pensant aux exercices qu’il va mettre en place, combien de temps, avec combien de joueur, combien de ballons… il doit aussi penser à comment va être dirigé le jeu, qui va arbitrer, qui va observer, qui va compter... Arbitrer ne devient alors plus de la seule compétence de l’entraîneur, mais ce sont tous les membres de l’équipe qui vont s’y essayer. Si j’arbitre et que je me trompe, je dois accepter que mon copain fasse une erreur également ; et si mon coéquipier a fait une erreur en arbitrant, cela veut dire que moi aussi j’ai le droit d’en faire ! Ceci rejoint l’apprentissage par essais et erreurs dont parlait Bernard Grosgeorge précédemment. Donc apprendre à arbitrer en équipe, c’est possible, et nous verrons par des jeux simples comment un enfant de six ans peut arbitrer.  
rbitrer ce n est pas siffler A
Dans l’arbitrage de haut-niveau, nous savons parfaitement qu’arbitrer ce n’est pas siffler, mais plutôt juger. Juger d’intervenir ou de ne pas intervenir. Arbitrer c’est également diriger le jeu, et donc par analogie, arbitrer un exercice ludique à l’entraînement c’est diriger le jeu. On doit donc faire comprendre à l’enfant que diriger un jeu ne se fait pas forcément avec un sifflet, on peut le faire à la voix. Le sifflet fait parfois peur à l’enfant, ce n’est pas facile de s’en servir, d’autant plus que les formateurs proposent toujours les sifflets de marque Fox 40 dans lesquels il faut avoir une dextérité de la langue pour pouvoir siffler… impossible à 10 ans. Le sifflet à bille est bien plus approprié et l’enfant n’a qu’à souffler. Dans la séance « Comment intégrer l’arbitrage dans le minibasket » qui vous sera proposée en partie 3, jamais le sifflet n’est utilisé avec les jeunes. De plus, pour un souci de commodité, il est plus facile d’arbitrer avec la voix ou le geste à l’entraînement qu’avec un sifflet qui tombera par terre, qui gênera quand l’enfant sera joueur… Si le ballon sort, l’enfant crie « sortie », si un adversaire pousse un autre, l’enfant crie « pousser »… L’apprentissage de l’arbitrage peut être aussi simplifié que cela. On ne reconnaît pas un bon arbitre à la tonalité de son coup de sifflet, mais à la valeur de son jugement.  Pratiquement sur le terrain, on demandera à l’enfant de dire et/ou de lever le bras quand il verra une infraction aux règles. Il aura un rôle d’observateur. Tout pédagogue sait
                                                 7but en blanc, Libération, 7-8 octobre 2006.PLATAT S., Les « hommes en noir » de  
10
2.3.  
 2.4.
l’importance de l’observation dans une situation d’apprentissage : l’enfant expérimente, observe, critique, réajuste, réussit. L’enfant observateur en retirera donc un bénéfice personnel et sera une aide pour ses coéquipiers car il sera le garant de la pratique du basket dans le cadre légal, celui du code de jeu. Il va dire à son copain : « Tu as fait reprise de dribble parce que tu as dribblé avec tes deux mains », il participe ainsi à la formation de son coéquipier, quoi de plus valorisant pour l’un comme pour l’autre !   Arbitrer pour mieux jouer
Lorsque l’on parle ci-dessus de l’apprentissage de l’arbitrage, on parle aussi de l’apprentissage comme joueur. Joël Jutge, arbitre professionnel international de rugby, explique8 chaque match du XV de France, il passe trois heures pour un débriefing qu’après vidéo avec l’ensemble des joueurs et du staff français pour reparler des situations vécues pendant la rencontre. Il se dit étonné de certaines questions posées par des joueurs internationaux sur des règles simples et fondamentales du rugby. Ceci est aisément transposable dans notre sport, surtout lorsque l’on connaît la complexité de notre code de jeu. Mais on ne peut pas jeter la pierre aux joueurs qui apprennent leur sport à travers les enseignements de leur entraîneur. Peut-on en vouloir à l’entraîneur qui lui n’a que quelques heures de formation sur les règles lors de ses formations9? Il est nécessaire que lorsqu’un enfant découvre le basket, les règles de ce sport lui soient expliquées. Lorsque l’on achète un jeu de société, on commence par en lire les règles pour bien le comprendre et pour mieux y jouer ensuite. C’est ce qu’enseigne le judo, où dès le plus jeune âge, on explique les règles à l’enfant, on le fait pratiquer, observer. Si je connais mieux les règles, si je les ai bien intégrées, je ferai moins d’erreurs ensuite, donc je perdrai moins de ballons pour mon équipe… j’ai donc plus de chance de gagner. Les enfants comprennent très bien cette dernière image et elle les encourage à poser des questions pour ne pas perdre le ballon !
 Jouer pour mieux arbitrer  A l’inverse, et dans la continuité du paragraphe précédent, il est aussi évident que si un enfant pratique le basket régulièrement avec un encadrement de qualité, il ressentira beaucoup mieux ce qui se vit sur le terrain. Ceci est d’autant plus vrai dans des sports où le contact est permanent comme le basket et où la difficulté de l’arbitre réside dans le fait de juger ces contacts entre adversaires. Gérard Paolini, professeur d’EPS et entraîneur national de Hand Ball explique10 queentre le joueur et son adversaire et, logique des contacts physiques  la «
                                                 8 2006.For e tembre 190LIAO GNI C.,e odP gnelév-fnvja7 98 1SPE euve ,302°n péda et e, Rgogiuea edj aregbrti rioV p s27e  lndreartnF reom àlCisé rganUT oum B site FFBB, o t DTBN, formation de cadres  
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