Avènement de Charles VII, roi de France, à la couronne. - article ; n°1 ; vol.23, pg 54-60
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1862 - Volume 23 - Numéro 1 - Pages 54-60
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1862
Nombre de lectures 6
Langue Français

Extrait

Auguste Vallet de Viriville
Avènement de Charles VII, roi de France, à la couronne.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1862, tome 23. pp. 54-60.
Citer ce document / Cite this document :
Vallet de Viriville Auguste. Avènement de Charles VII, roi de France, à la couronne. In: Bibliothèque de l'école des chartes.
1862, tome 23. pp. 54-60.
doi : 10.3406/bec.1862.445814
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1862_num_23_1_445814AVÈNEMENT
DE CHARLES VII,
ROI DE FRANCE,
A LA COURONNE.
Notre confrère et vice-président M. Vallet de Viriville est sur le
point (novembre 1861) de publier le tome Ier de son Histoire de
Charles VII et de son époque l, ouvrage de longue haleine, auquel il
travaille depuis de nombreuses années. Ce premier volume s'étend
de 1-403 à 14-29. Nous reproduisons, par anticipation et à titre de
spécimen, le fragment qui suit.
La plupart des historiens, sur la foi de Monstrelet, placent au châ
teau d'Espaly, près lé Puy, le lieu où Charles VII apprit la mort de
son père, fit célébrer ses obsèques et inaugura son propre règne.
Cette erreur avait déjà été signalée. L'auteur de YHistoire de Charl
es VII et de son époque éclaircit complètement cette question, en
ajoutant aux notions acquises sur ce point des lumières nouvelles.
AVENEMENT DE CHARLES VII, ROI DE FRANCE,
A LA COURONNE.
Immédiatement après la mort d'Henri V, Jean, duc de Bedford,
fut constitué régent, par l'autorité des rois de France et d'Ang
leterre 2, et de leur grand conseil. Cette délégation eut lieu du
consentement de Philippe, duc de Bourgogne, et sur le refus de
ce prince, qui déclina cette charge pour lui-même.
Vers le 15 septembre, le nouveau régent se rendit à son poste,
1. Paris, veuve Renouard, libraire de la Société de l'histoire de France, 6, rue de
Tournon. Ce volume paraît séparément. Prix : 7 fr. 50 с
2>. Charles VI, moribond, et Henri VI, ûgé de neuf mois. à Rouen, comme gouverneur de la province conquise. Il accom
pagna jusqu'à Calais la reine douairière Catherine, qui s'embar
qua dans ce port le 5 octobre, conduisant à Londres la dépouille
mortelle d'Henri V. Le duc de Bedford dut se partager entre ce
soin pieux et ceux que réclamait son installation, comme chef du
gouvernement, dans la capitale de la Normandie ' .
Philippe le Bon, de son côté, s'était également retiré dans ses
États du nord. Arras lui servait de résidence, lorsqu'un messa
ger vint lui annoncer la mort de Charles VI. Inaccessible encore
à de meilleures inspirations, des sentiments de jalousie, de res
pect humain ou de vanité commençaient à tempérer chez le
prince bourguignon, son zèle ardent en faveur des Anglais. Le
duc de Bourgogne prévit que, s'il paraissait aux obsèques du roi
de France, il lui faudrait céder le pas ou la préséance, lui cousin
germain de Charles VI, à Jean, duc de Bedford, régent de France
et oncle du nouveau roi. Philippe résolut de s'abstenir. Ce prince
demeura en Artois. Il se contenta d'envoyer à Paris quelques
chambellans, avec mission de l'excuser auprès du régent et de
suppléer le duc de Bourgogne a.
Le 22 octobre, Charles VI étant mort, le chancelier de France,
Jean le Clerc, président du conseil, prit en main la possession
nominale du gouvernement. Le même jour, une ordonnance parut
sous ce protocole : « Le chancelier et les gens du conseil de
France. » Cet acte, en autorisant les recettes et dépenses, confir
mait provisoirement dans leurs places tous les fonctionnaires de
l'État3.
Le lendemain, un conseil fut tenu, sous la présidence de ce
chef de la magistrature, dans la chambre du parlement, en pré
sence de Jacques Branlart, Ch. Thiessart, Hector de Loans, et
beaucoup d'autres conseillers et officiers de la maison du roi et
de la reine. Le chancelier exposa que les quatorze exécuteurs
testamentaires du feu roi désignés par son codicile, en date de
janvier 1413, étaient tous morts. Le conseil institua, pour les
remplacer, les ducs de Bedford, de Bourgogne, de Bretagne, le
1. Monstrelet, éd. d'Arcq, t. IV, p. 124. P. Cochon, p. 446. Parliament rolls,
t. IV, p. 169, 175.
2. D. Plancher, t. IV, p. 62, 63.
3. Ordonnances, t. XIII , p. 8. Du Tillet, Recueil des traités, p. 217. Religieux,
t. VI, p. 488. J. Chartier, t. I, p. 29. Rymer, t. IV, partie iv, p. 80, 81. Parliament
tolls, t IV, p. 171, 299. 5G
chancelier de France, les évéques de Thérouanne, de Beauvais '
et huit autres personnages. Parmi ces derniers, il convient de
signaler Michel ou Michaud de Lallier, riche bourgeois de Paris,
maître de la chambre des comptes, Bourguignon notable et famil
ier de la reine Isabelle. On s'occupa immédiatement de l'inven
taire et des funérailles 2.
Le 27 octobre, tandis que le régent Bedford écrivait de Rouen
pour demander aux habitants de Londres de vouloir bien recon
naître Henri VI, un nouveau conseil s'assemblait au parlement de
Paris 3 .
Dans cette séance, le chancelier fit d'abord lire à haute voix
l'ordonnance de 1407. C'était un acte par lequel Charles VI pres
crivait qu'en cas de mort du roi de France, « son fils aîné, en
quelque âge qu'il fust, seroit roi et couronné le plus tôt que
faire se pourroit. » Aux termes de cet édit, le prince Charles,
dauphin, devait être proclamé sans délai et sacré sous le nom
de Charles VII.
Le chancelier rappela ensuite que, depuis la mort de Charl
es VI, il avait cru devoir réserver le nom du roi dans la for
mule initiale des actes publics. Cependant, ajouta Jean le Clerc,
monseigneur de Bedford a récemment adressé au conseil de
France des lettres contenant l'avis du conseil de Normandie sur
ce -point. De cet avis, il semblait résulter, dit-il, « que on devoit
nommer es mandements et lettres dessus dits, le roy Henry
(Henri VI) roy de France et d'Angleterre, fils du roy d'Anglet
erre, nagaires trépassé. »
Telle était la question, termina le ministre, sur laquelle la
réunion avait à se prononcer. Le conseil du parlement/ après en
avoir délibéré, statua que l'ordre établi par le chancelier serait
maintenu, jusqu'à plus ample explication entre cette compagnie
et les ducs de Bourgogne et de Bedfort 4.
Jean, duc de Bedford, revint à Paris le 5 novembre. Cinq jours
après eurent lieu les obsèques du roi de France. Seul, le duc de
Bedford suivait le prince défunt et composait le deuil royal.
Seul, il mit à l'offrande. Le 11, à Saint-Denis, lorsque le corps
t. Louis de Luxembourg et Pierre Cauchon.
2. X. X. 1480, fol. 259. Félibien, Preuves, t. И, p. 587, b.
3. Delpit, Documents anglais, p. 232. Henri IV, père d'Henri V, avait fait tuer
Richard H et l'avait supplanté sur le trône.
4. X X. 1480, fol. 260. 57
eut été déposé dans la fosse, les huissiers d'armes, selon la cou
tume, brisèrent leurs verges et les jetèrent sur le cercueil. Alors
Berry, le roi d'armes, cria : « Dieu veuille avoir pitié et mercy
de l'âme de très-haut et trèV-excellent prince Charles roy de
France!... » Puis il ajouta : Dieu donne bonne vie à Henry,
par la grâce de Dieu, roy de France et d'Angleterre, notre sou
verain seigneur 4 .
Cependant, Guy le Bouteillier (français renié), de concert avec
le bâtard de Thien, occupait en armes la capitale. Des reconnais
sances militaires, capitaines en tête, éclairaient les avenues par
où l'on redoutait l'arrivée des forces du Dauphin. Toujours seul
pour représenter les princes français, Bedford rentra dans Paris.
11 fit porter devant lui l'épée de l'État, comme régent : « dont le
peuple murmuroit fort.» Mais la contrainte enchaînait cette mult
itude. Dans son sein, la honte, la colère, de sombres desseins
fermentaient. Il n'y eut toutefois, au dehors, que des murmures
et des larmes. Le peuple, dit une relation officielle, « pleuroit
et non sans cause..., car ne sçavoient si de longtemps auroient
roi en France 2 »
Le prince Charles chevauchait pour retourner de Saintonge
en Berry, pendant que son père, Charles VI, rendait, à Paris, le
dernier soupir. Ce fut à Mehun-sur-Yièvre, le 24 octobre, qu'en
arrivant à sa résidence, le régent Dauphin reçut la nouvelle de
ce grave événement.
Le roi est mort, vive le roi ! Cet adage popula

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