Bruce McFarland Lockhart :  The End of Vietnamese Monarchy  - article ; n°1 ; vol.83, pg 427-435
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Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1996 - Volume 83 - Numéro 1 - Pages 427-435
9 pages

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Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Bertrand de Hartingh
Bruce McFarland Lockhart : The End of Vietnamese Monarchy
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 83, 1996. pp. 427-435.
Citer ce document / Cite this document :
de Hartingh Bertrand. Bruce McFarland Lockhart : The End of Vietnamese Monarchy . In: Bulletin de l'Ecole française
d'Extrême-Orient. Tome 83, 1996. pp. 427-435.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1996_num_83_1_2454Comptes rendus All
font la sourde oreille, mais bien auprès des paysans qui n'en n'ont eux ni les moyens ni
l'utilité. Inversement les grands propriétaires, liés par mille connexions familiales, souvent de
culture française, hésitent entre un paternalisme éclairé, la revendication de leur
« vietnamité », et une exploitation brutale de leurs fermiers, les trois attitudes se retrouvant
parfois chez un même homme, tel Bùi quang Chiêu. Et c'est des rangs de la petite et moyenne
bourgeoisie qui arrive à prospérer à l'ombre des bourgs et de l'administration française
qu'émergent les militants communistes. Si l'arrivée des Japonais en 1940, la première guerre
d'Indochine, et la création de la République du Viêt Nam, semble éloigner leur prise du
pouvoir, ils seront en fait les seuls à pouvoir se gagner vraiment l'appui paysan, grâce aux
réformes agraires qu'ils lancent dès 1951. On connaît la suite...
On peut certes reprocher à l'ouvrage deux ou trois lacunes. On aurait aimé, par exemple,
en savoir plus sur les « Chinois ». La simple description de leur organisation en quatre
congrégations, l'évocation trop rapide de la différenciation sociale qui existe aussi en leur sein,
ou celle, fugitive, de leurs connexions aux marchés extérieurs, ne suffit pas à combler la
frustration du lecteur : qu'en est-il vraiment de leurs réseaux, de leur rapport à l'administration
ou à l'économie française, de leur assimilation matrimoniale aux Vietnamiens (ces fameux
Minh HUo'ng, terme traditionnellement utilisé pour parler des descendants des réfugiés du
XVIIIe siècle, mais dont Pierre Brocheux se sert pour des enfants résultant des unions
mixtes, ce qui pose au moins le problème de la terminologie), bref qu'est-ce qui explique leur
position finalement dominante et le maintien de celle-ci ? De même, on aimerait mieux
comprendre comment s'articule la liaison, souvent conflictuelle, entre le communisme et les
sectes. Sur quelle base peut-elle s'édifier, et pourquoi échoue-t-elle parfois ? Enfin, sur le sujet
essentiel du crédit, pourquoi ne pas avoir inséré un tableau comparatif des divers types de
prêts (montants, durées, taux d'intérêts, sources, et condition de remboursement) ?
Quant à la forme, enfin, regrettons l'absence d'index et celle des signes diacritiques
indispensables à la compréhension du vietnamien, qui auraient au moins pu figurer dans l'utile
lexique du début du livre.
Néanmoins ces manques peuvent apparaître comme quantité (presque) négligeable au
regard de la masse d'informations écologiques, agronomiques, économiques, et sociales, que
le livre apporte. On ne peut en effet qu'être finalement d'accord avec les propos du professeur
Christine White figurant en quatrième de couverture : l'ouvrage de Pierre Brocheux est
indubitablement une étude unique et extrêmement précieuse. De ces qualités, souhaitons
qu'elle ne conserve que la seconde.
Bertrand de HARTINGH
Bruce McFARLAND LOCKHART, The End of the Vietnamese Monarchy, Lac Viêt series
Number 15, Council on Southeast Asia Studies, Yale Center for International Studies,
1993, 242 pages, notes, bibliographie.
Jacques VALETTE, Indochine 1940-1945, Français contre Japonais, Paris, C.D.U. et SEDES,
1993, 505 pages, notes, cartes.
David G. MARR, Vietnam 1945, The Quest for Power, Berkeley, University of California
Press, 1995, 602 pages, notes, bibliographie, cartes, index.
De toutes les années du XXe siècle, 1945 apparaîtra probablement aux historiens du
troisième millénaire comme la plus chargée de sens. La civilisation européenne, qui donnait le
ton au reste du monde, s'effondre, entraînant dans sa chute les structures de domination
coloniale, et léguant aux États-Unis d'Amérique une puissance et un rôle hors de proportion
avec tout ce que l'histoire avait pu connaître jusque là. Le Viêt Nam illustre de manière 428 BEFEO 83 (1996)
presque chimiquement parfaite cette révolution. Dans les huit premiers mois de cette fatidique
année, trois dominations successives disparaissent au profit d'un nouveau pouvoir
d'inspiration socialiste qui dirige encore aujourd'hui le pays. Trois ouvrages permettent de
comprendre les raisons et les modalités de cette rapide mais fondamentale mutation.
Le premier, issu d'une thèse soutenue devant l'Université Cornell l, clair et bien
documenté, si parfois succint, s'attache à expliquer comment la monarchie vietnamienne,
institution vieille de près d'un millénaire, a été peu à peu, à partir de 1874, vidée de sa
substance par le colonisateur français. Une exploitation judicieuse des documents conservés au
Centre des Archives d'Outre-mer d'Aix-en-Provence, et de la presse en langue française et
vietnamienne de l'époque coloniale, fournit à l'auteur une vision de première main sur les
initiatives françaises vis-à-vis de la monarchie et les réactions, enthousiastes, hostiles, ou
désabusées, qu'elles suscitent dans l'opinion vietnamienne de l'époque. Le second, manuel
universitaire aux nombreuses faiblesses 2, rend compte de l'impuissance française face à la
volonté de l'impérialisme japonais d'affaiblir, puis de liquider, entre juin 1940 et mars 1945,
cette domination européenne. Le troisième enfin, d'une toute autre ampleur 3, décrit, de façon
à la fois précise et vivante, la montée en puissance du mouvement révolutionnaire vietnamien
et sa prise du pouvoir en août 1945, dans un contexte local et international particulièrement
complexe.
La conclusion que l'on peut retirer de la lecture du livre de David Marr, qui termine ainsi
le triptyque commencé par ses deux ouvrages sur l'éveil politique des élites vietnamiennes à la
modernité durant le premier XXe siècle 4, est que le Parti communiste indochinois et son
organisation de masse, la Ligue pour l'indépendance du Viêt Nam (Viêt Nam Dôc Lâp DÔng
Minh Hôi, en abrégé Viêt Minh), n'ont pu accéder au pouvoir qu'en sachant exploiter le vide
politique résultant de la capitulation, le 15 août 1945, du dernier dominateur encore en lice : le
Japon. Cette exploitation procède avant tout de l'incapacité de la monarchie à cristalliser à son
profit le sentiment indépendantiste qui se réveille au sein du peuple vietnamien, entre le 9
mars 1945, date du coup de force japonais, et le 30 août, date à laquelle le dernier empereur,
Bâo Dai, abdique. Incapacité qui découle en droite ligne de la perte de toute crédibilité des
souverains, malgré quelques ultimes sursauts, et qu'explique de façon convaincante Bruce
McFarland Lockhart 5.
À partir du moment où la forme de domination mise en place par la France sur l'Annam
proprement dit, le Protectorat de 1884, maintenait la monarchie, elle créait une contradiction
inévitable entre la nécessité pour les Français de s'appuyer sur un roi conscient des
potentialités de sa fonction, donc à terme forcément dangereux pour leur pouvoir, et
simultanément leur besoin de compter sur un empereur docile, mais alors vite discrédité aux
yeux de la population. En réprimant les tentatives de résistance des premiers (tels Hàm Nghi
en 1885-1888, puis Duy Tân en mai 1916), en s'immisçant toujours plus dans les affaires
intérieures de la Cour sous les règnes des seconds, Dông Khánh (1885-1889) et ses
1. Monarchy and monarchism in Siam and Vietnam, 1925-1946.
2. Outre d'innombrables coquilles typographiques, un certain nombre de répétitions de paragraphes, et une
orthographe des noms vietnamiens, chinois, ou japonais, plus que fantaisiste (par exemple Troung Chinh au lieu
de Trtfông Chinh en page 480, Nishihra, puis Nishihata, en pages 25 et 33 pour Nishihara), mentionnons
l'absence révélatrice de bibliographie et celle, courante dans l'historiographie française, d'index.
3. Ne serait-ce que par la richesse et la diversité des sources

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