Choix de pièces du théâtre lyrique japonais, transcrites, traduites et annotées - article ; n°1 ; vol.26, pg 257-358
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1926 - Volume 26 - Numéro 1 - Pages 257-358
102 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1926
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

G. Renondeau
Choix de pièces du théâtre lyrique japonais, transcrites,
traduites et annotées
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 26, 1926. pp. 257-358.
Citer ce document / Cite this document :
Renondeau G. Choix de pièces du théâtre lyrique japonais, transcrites, traduites et annotées. In: Bulletin de l'Ecole française
d'Extrême-Orient. Tome 26, 1926. pp. 257-358.
doi : 10.3406/befeo.1926.3092
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1926_num_26_1_3092CHOIX DE PIECES
DU
THÉÂTRE LYRIQUE JAPONAIS
Attaché par transcrites, militaire Le Lieutenant-Colonel à L'Ambassade traduites et de RENONDEAU, annotées France au Japon.
Avertissement.
Les lecteurs du Bulletin de l'Ecole Française d'Extrême-Orient n'ont pas oublié
les remarquables Etudes sur le drame lyrique japonais que notre regretté colla
borateur Noël Péri y publia entre 1909 et 1920. On sait que ces études font au
jourd'hui autorité jusque clans le monde des érudits japonais et que, parmi ces der
niers, de l'avis même d'un bon juge, M. Furuichi Ko: "é" ]fî ^ $&, collaborateur
de la revue spéciale No?aku : «aucun n'a poussé ses recherches aussi loin que M.
Perr». «Ces etudes, écrivait Claude Maître, ont renouvelé entièrement nos con
naissances sur le drame Ivrique japonais et pendant longtemps les japonologues
européens qui s'occuperont après Péri de cette forme d'art resteront tributaires de
ses recherches. »
Noël Péri, en effet, a surtout voulu exposer des observations générales sur le nô,
sa mise en scène, les formes littéraires, plastiques ou musicales qu'il emploie, sa
structure et son histoire. Il a illustré ces études en donnant la traduction de dix pièces,
dont les cinq premières suivent l'ordre même dans lesquelles elles figureraient sur les
programmes des représentations, chacune étant un exemple d'une classe de nô et
l'ensemble permettant de se rendre un compte exact du genre et de ses variétés
d'exécution .
Mais ces dix pièces de nô ne représentent qu'une très faible partie du répertoire
habituel du théâtre dramatique japonais. La riche bibliographie donnée par Péri
dans son Introduction signale près de cinq cents pièces diverses, dont le texte
existe encore et parmi lesquelles plus de la moitié constitue depuis deux siècles
les répertoires des différentes écoles.
Le genre nô a donc donné naissance à une littérature considérable et on comprend
l'intérêt qui s'attache à une connaissance plus complete de ses principaux chefs-
d'œuvre. Mais il reste beaucoup à faire pour défricher complètement le champ
d'études du drame Ivrique japonais. Par ses beaux travaux, Péri l'a soigneusement
délimité et v a trace des voies qui permettent d'accéder facilement a.ux parties les
plus fertiles. 11 a ainsi proposé aux japonologues de continuer son œuvre et de s'ef-
lorcer de mettre en valeur ces richesses encore délaissées.
Cet appel a été entendu par un japonologue averti, fervent amateur de nô, le
Lieutenant-Colonel Renondeau, qui a extrait des répertoires traditionnels un choix
de pièces qu'il a traduites et annotées. Nous sommes heureux de pouvoir commencer
aujourd'hui la publication de cette nouvelle série de drames lyriques japonais.
L. A. .
— KURAMA TENGU. I.
Ce « nô de démon » (о ni- no % fft) est attribué à Miyamasu 'g* Щ qui en
a pris le sujet dans des relations historiques plus ou moins déformées par des
légendes, en particulier dans le Heiji monogatari.
En i 160, les Minamoto venaient d'être vaincus par Kiyomori, le plus grand
des Taira. Minamoto Yoshitomo avait été massacré. Sa concubine, Tokiwa
Gozen, devenue d'abord concubine de Kiyomori, fut bientôt prise pour femme
par Naganari Ason Ц jj£ 19 El- Or, elle avait eu de Yoshitomo trois enfants, dont
le dernier, Ushiwaka, n'avait que quelques mois à la mort de son père. Kiyo
mori décida que les enfants de Yoshitomo seraient exilés ou deviendraient
bonzes, mais il laissa provisoirement à sa mère le jeune Ushiwaka, en raison
de son âge. A sept ans, toutefois, Ushiwaka-maru fut envoyé au temple de
Kurama, dans les montagnes voisines de Kyoto, où son éducation fut confiée
au savant Zenrimbô Ajari Kakujitsu jjjjp ffî Yf\ Щ Щ Ш §k 9 • Le maître, ajoute
le Giheiki Щ Щ |^, eut pour son élève plus que de l'amitié et pour cette raison
fit ajourner sa prise d'habit de moine. Il fut convenu que cette cérémonie ne
serait célébrée que lorsque Ushiwaka atteindrait l'âge de seize ans. Mais le
jeune homme devait bientôt quitter le temple pour les brillantes destinées que
l'on connaît et dont le théâtre et les nô ont perpétué le souvenir.
C'est pendant le séjour d'Ushiwaka à Kurama que se passe l'action de
Kurama Tengu. Le jeune Ushiwaka, élevé parmi les fils du vainqueur de son
clan, rêvait de venger son père et de rétablir la suprématie des Minamoto.
Un jour de printemps, les bonzes de Kurama se disposent à fêter dans leurs
jardins l'épanouissement des fleurs de cerisiers., lorsqu'un vieux moine se
mêle à eux sans y être invité. C'est un yamabushi, c'est-à-dire un anachorète,
un être peu raffiné, un peu sorcier ('). Son intrusion parmi des gens de
distinction suffit pour faire remettre la fête au lendemain et le vide se fait
autour de lui. Seul, Ushiwaka l'accueille avec courtoisie et l'invite à com-
templerles fleurs. Le bonze inconnu lui exprime sa reconnaissance et même
lui tient quelques instants un langage ambigu dont les termes dépassent ceux
d'une amitié platonique : allusion probable à la passion que le maître Kakujitsu
aurait éprouvée pour son élève.
Le bonze reprend un ton plus sérieux et révèle au jeune homme qu'il n'est
autre que le grand tengu des environs (-). Puisque Ushiwaka s'est montré bon
(') Cf. infra, p. 26i , n. i
('-) On consultera avec intérêt une étude très approfondie sur les tengu, publiée par
Л1. de Visser dans Transactions of the Asiatic Society of Japan, vol. XXXVI, part и. - - 260
pour le vieillard repoussé par les bonzes de Kurama, le grand tengu lui. saura
gré de ses sentiments. Déjà il l'emmène dans les airs et le promène dans tous
les endroits célèbres par leurs cerisiers en fleurs. Pais, en le quittant, il lui
promet de lui transmettre le lendemain les principes secrets de l'art des comb
ats, ce qui lui permettra de vaincre plus tard les Taira.
Fidèle à sa promesse, le grand tengu revient à l'heure dite, non déguisé
cette fois. Il propose au jeune homme de lui présenter tous les tengu d'ordre
mineur, si l'on peut les appeler ainsi, qui sont de sa suite (car ii existe une
hiérarchie parmi les tengu), puis il raconte comment un certain ministre de Chine
appelé Tchang Leang reçut les fameux secrets que lui-même fait enfin con
naître au futur Yoshitsune, au cours d'une danse animée, en l'assurant de sa
protection dans les combats futurs.
On voit que tout l'intérêt est concentré sur les personnages d'Ushiwaka
et du tengu. L'idée est simple : puisque Ushiwaka rêve de venger son clan,
l'heureuse intervention d'un génie lui en donnera, les moyens.
C'est le tengu quiestle shite ; Ushiwaka ace rôle de ko gâta, d'une importan
ce très marquée dans les nô en général et qui est ici de premier plan. Les autres
personnages sont secondaires : le waki disparaît très tôt et le kyó gen n'a qu'un
rôle épiáodique que supprime l'école de Hôshô. Les autres bonzes et les enfants
п'д sont que des figurants.
Ce nô est formé naturellement de deux parties, cette division étant néces
saire pour permettre au tengu de reprendre sa vraie personnalité. Le change
ment de costume, qui s'effectue dans la « chambre du miroir >j ou lover, dans
lequel s'habillent les acteurs, est long ; la scène est occupée pendant ce temps
par un intermède [kaiari-ai) monotone, que bien peu de spectateurs prennent
la peine d'écouter et dont nous n'avons pas jugé utile de donner la traduction.
La succession des différentes formes, de chants et de passages

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