Commerce et navigation dans les mers de l Insulinde d après les Dagh-Register de Batavia (1624-1682) - article ; n°1 ; vol.35, pg 51-87
38 pages
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Commerce et navigation dans les mers de l'Insulinde d'après les Dagh-Register de Batavia (1624-1682) - article ; n°1 ; vol.35, pg 51-87

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Description

Archipel - Année 1988 - Volume 35 - Numéro 1 - Pages 51-87
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 49
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Gabriel Rantoandro
Commerce et navigation dans les mers de l'Insulinde d'après les
Dagh-Register de Batavia (1624-1682)
In: Archipel. Volume 35, 1988. pp. 51-87.
Citer ce document / Cite this document :
Rantoandro Gabriel. Commerce et navigation dans les mers de l'Insulinde d'après les Dagh-Register de Batavia (1624-1682).
In: Archipel. Volume 35, 1988. pp. 51-87.
doi : 10.3406/arch.1988.2417
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arch_0044-8613_1988_num_35_1_2417MARITIMES RÉSEAUX
Gabriel RANTOANDRO
Commerce et Navigation dans les Mers
de Tlnsulinde d'après les Dagh-Register
de Batavia (1624-1682)
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agnie, et conservent surtout l'histoire de la geste hollandaise aux Indes
orientales, mais plus largement encore, ils fournissent des informations qui
dépassent ce contexte pour couvrir des horizons beaucoup plus étendus;
en effet, l'ampleur de chaque volume n'a d'égal que la richesse des sujets
qui y sont abordés; presque tous les rivages depuis le Cap de Bonne Espér
ance, jusqu'à Nagasaki au Japon (2), en passant par l'Inde s'y trouvent évo
qués, certes selon un point de vue néerlandais, mais qui ne manque pas de
vérité. Aussi, il n'est guère surprenant si des générations d'historiens y
ont puisé leur matière, ou s'en sont servi tout au moins comme source
d'appoint; chacune de leurs recherches montre une réelle originalité (3). Un
des plus récents travaux du genre est sans doute celui de M.S. de Vienne
sur «La part de Chinois dans les fermes fiscales de Batavia au XVIIe siè
cle» (4); on est bien loin d'épuiser les possibilités de ces précieux documents.
Le négoce est certainement le centre d'intérêt le plus aisément accessi
ble à partir des D.R.; ce n'est que le reflet des préoccupations néerlandai- 52
des échanges, il est encore permis d'aborder les sujets les plus variés. Ainsi
avons-nous remarqué la régularité, surtout à partir de l'année 1659 des don
nées chiffrées mensuelles et annuelles sur le trafic entre les différents ports
et Batavia. En effet, les fonctionnaires de la V.O.C. ont relevé à chaque
fin de mois et/ou à chaque fin d'année le nombre des «navires» (5) indoné
siens arrivés dans la ville hollandaise ou partis de ce port, ainsi que les mar
chandises qu'ils y ont débarquées ou embarquées. Certes peut-on voir dans
ces données d'abord l'ampleur du trafic du comptoir hollandais, mais par
contrecoup apparaissent les activités des ports indonésiens, sur le double
plan qualitatif et quantitatif. En fait, lorsqu'on examine de près le rôle de
chacun des partenaires, on constate que Batavia apparaît avant tout comme
un emporium assurant la collecte et la redistribution des marchandises à
un niveau régional (6); sa fonction s'apparente donc à celle d'autres ports
de la même époque (comme Makasar à Celebes, ou Malaka dans le détroit),
ou d'une plus ancienne encore. A travers la comptabilité hollandaise
transparaissent les activités des ports de l'Archipel; leurs exportations et
importations se trouvent clairement exprimées; plus rarement, il nous arrive
de saisir des indications sur les types d'embarcations, sur les animateurs
du trafic, etc.. C'est donc cette image du commerce indonésien offerte par
les D.R. qui nous intéresse surtout ici, et que nous tenterons de faire
apparaître.
Les D.R. comme sources de l'histoire maritime et commerciale
La comptabilité que nos registres ont conservée n'est pas uniforme de
1624 à 1682; l'ampleur des informations qu'ils offrent s'y reflète et l'on
peut observer d'une manière générale qu'à partir de 1659, les listes devien
nent de plus en plus complètes, et tout à fait régulières. A travers les tâto
nnements d'une bureaucratie qui cherche sa méthode, se dessine progress
ivement d'abord l'histoire maritime.
Avant l'année 1659, les secrétaires de la compagnie se sont contenté
de signaler au fur et à mesure les arrivées et les départs des embarcations
ainsi que les ports de provenance ou de destination; les renseignements four
nis perdent beaucoup de leur intérêt sur le plan quantitatif, mais permett
ent de connaître les noms ou types d'embarcation, ainsi que les marchand
ises transportées (7); il nous appartient dans ce cas d'effectuer les recou
pements nécessaires.
A partir de 1659, les dénombrements deviennent systématiques; effec
tués en vue des opérations douanières, ils sont d'une plus grande fiabilité.
Il est certain d'une part que les «navires» dont il est question sont des «navi
res indigènes» (inlandsche vaertuigen), et de l'autre, il est relativement aisé
de distinguer la participation des navires extra-indonésiens, ceux de la
Chine, des Philippines, du Siam ou du Cambodge (8), que les agents de la 53
Compagnie ne séparent pas dans leurs dénombrements.
Les D.R. fournissent aussi de manière très régulière la liste des pro
duits vendus ou achetés par les navires. Quantités ou prix se trouvent indi
qués, ce qui permet d'étudier l'évolution sur plusieurs années.
L'éventail des données se résume ainsi à la fin de chaque mois:
- Effectif des navires arrivés (aengekomen vaertuigen), établi par port
de provenance, avec l'état des marchandises débarquées.
- Effectif des navires partis de Batavia (vertrocken vaertuigen) par port
de avec l'état des embarquées.
- Etat récapitulatif des marchandises débarquées.
- Etat récapitulatif des marchandises embarquées (10).
Sur les registres les mieux présentés, il est établi à la fin de chaque année,
une récapitulation générale des données mensuelles (ventes et achats) et
un tableau synthétique des arrivées et des départs, ainsi que des départs
à vide (ledige); ce tableau fournit par la même occasion les principales don
nées de la population de la ville de Batavia.
En dehors de ces chiffres établis très régulièrement, la correspondance
des agents de la compagnie, résumée dans les D.R. signale également, mais
par occasions les passages des navires ou d'embarcations légères, tout en
mentionnant leur chargement; très partielles, voire approximatives, ces
informations nous donnent cependant des indications sur le trafic entre les
ports indonésiens, sur les itinéraires et les circuits, aspects qui échappent
presque toujours aux déclarations des fins de mois.
Il est possible à partir de ces données d'étudier les mouvements mens
uels et annuels des navires, et de dégager les aspects principaux des échan
ges, les besoins essentiels des régions concernées devraient se dessiner à
travers les chiffres, mais au-delà encore, une certaine image de l'économie
de l'Archipel.
Navires et mouvements de navires
II a été signalé plus haut que pour ce qui concerne l'Insulinde, les moyen
nes et petites embarcations constituent l'essentiel de la flotte, assurant le
trafic avec Batavia. Les premières mentions sur cette fournies par
les D.R. en font d'abord foi; nous avons fait la liste suivante des embarcat
ions ainsi signalées:
BalouwlbalulBalang
Catoer ?
Champan (ou Tchampari)/sampan/
Contingh/Konting/
Giljoutje (n)
Gilliom 'galion ?/
Gorap/gorab/ 54
Lamboe/Lambuk/
Lankangh/Lancang ?/
Pinchalingh ?
Praeuw (ou prau)/perahu/
Talamba
Tingangh/Tingang/
Wankang (ou wankari) petite jonque
Certains nous sont bien familiers (perahu, gorab ou sampan), et leurs
noms s'appliquent parfois à l'ensemble des embarcations. Nous verrons que
même pour les types de navires pouvant être d'une taille assez importante,
les tonnages restent modestes. La diversité des noms correspond dans une
certaine mesure à une diversité de provenance, et de type de construc
tion (12); pour certains en tout cas le nom est peut-être surtout significatif
des matériaux uti

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