Deux curiosités assyriologiques (avec une note de Pierre Hamelin) - article ; n°1 ; vol.33, pg 17-35
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Deux curiosités assyriologiques (avec une note de Pierre Hamelin) - article ; n°1 ; vol.33, pg 17-35

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Description

Syria - Année 1956 - Volume 33 - Numéro 1 - Pages 17-35
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1956
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Bottero
Deux curiosités assyriologiques (avec une note de Pierre
Hamelin)
In: Syria. Tome 33, 1956. pp. 17-35.
Citer ce document / Cite this document :
Bottero Jean. Deux curiosités assyriologiques (avec une note de Pierre Hamelin). In: Syria. Tome 33, 1956. pp. 17-35.
doi : 10.3406/syria.1956.5176
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1956_num_33_1_5176CURIOSITÉS ASSYRIOLOGIQUES DEUX
PAR
JEAN BOTTÉRO
Avec une note de PIERRE HAMELIN
(PL. ÏI-III)
Les deux documents inédits dont on va prendre connaissance m'ont été
confiés pour publication par M. Ch. Virolleaud lui-même, nouveau témoi
gnage de sa libéralité et de sa bienveillance. Qu'il veuille bien trouver ici
le témoignage de mon affectueuse et déjà ancienne reconnaissance, et me
laisse redire, comme je l'avais fait en éditant grâce à lui les tablettes de
Qatna, que tout le meilleur de ce travail est de lui. A ce qu'il avait trouvé,
en effet, au cours d'une première étude, je n'ai pas réussi à ajouter grand
chose pour éclairer ces deux petits textes difficiles, en mauvais état de
conservation et, pour autant que je sache, tout à fait singuliers. Peut-être
quelque duplicat permettra-t-il un jour de les comprendre mieux l'un
ou l'autre et de corriger et compléter le présent travail, malheureusement
fort imparfait. [Voir l'article de E. Weidner, ci-dessous, p. 175, et les notes
additionnelles de ce savant et de moi-même, pp. 182 et 30.]
1. Jeu graphique ou talisman?
Nous n'avons plus l'original de la présente tablette. Rapportée de
Mésopotamie par le comte Aymar de Liedekerke-Beaufort et donnée par lui
à M. Ch. Virolleaud (printemps 1914), le photographe à qui on l'avait confiée
l'a égarée pendant la guerre de 1914-1918 : il n'en subsiste qu'une épreuve
photographique, heureusement assez nette, mais qui ne permet pas de tout
lire de ce qui a été conservé parmi les cassures. C'est sur ladite épreuve
que j'ai fait la copie du texte, ci-dessous (fig. 1).
Au souvenir de M. Ch. Virolleaud, la photographie reproduit assez bien
les dimensions de l'original, qui devait donc avoir à peu près 8 cm. de long
sur 5 1 /2 de large et 2 d'épaisseur. Compte tenu de la Tranche inférieure,
la cassure de gauche n'est pas importante, et l'on peut dire que l'ensemble
SYRIA. XXXIII. 18 SYRIA
Face III JV
case
coI.VZII YII V\
ease 3
Tranche
Fig. 1. — Tablette de Liedekerke-Beaufort. CURIOSITÉS ASSYRIOLOGIQUES 19 DEUX
de la tablette nous est parvenu, mais hélas! non sans dommages. Le Revers
est plus abîmé que la Face, et un certain nombre d'éraflures ou d'autres
accidents nous dérobe, entièrement ou en partie, une bonne moitié des
signes. La cassure de la Tranche inférieure peut cacher au moins le tiers des
deux lignes qui s'y trouvent marquées.
L'écriture, bien formée et même élégante, est de type médio /néo
babylonien (cf., par exemple, NI, SA, IN, UN, LAM, LUM, RU, Kl, EL,
IL, etc.). L'usage de IJU avec la valeur BAK ferait opter pour l'époque
néo-babylonienne (cf. W. Von Soden, Syllabar, p. 38, n° 52).
Comme on le voit, et mis à part le colophon, écrit normalement sur
deux lignes, à la Tranche inférieure, la disposition du texte sur les deux
faces est assez particulière. Chacune est divisée :
1° en quatre colonnes, par cinq traits verticaux;
2° en trois cases carrées pour chaque colonne, par
quatre traits horizontaux ; et 3° neuf traits obliques
dans chaque sens font que chaque case, à son tour,
est découpée, plus ou moins régulièrement, en six
triangles autour d'un losange central. Dans chacun Fig. 2.
de ces triangles et losanges, un signe se trouve
inscrit. M. Ch. Virolleaud avait observé avec sagacité que si l'on lit ces
signes en commençant par celui du triangle 1 et en continuant dans le sens
des aiguilles d'une montre pour finir par le losange central 7 (cf. fig. 2), on
trouve en chaque case une suite cohérente de syllabes formant des mots
accadiens.
Voici la transcription de ces mots, pour autant que la lecture en reste
possible, et leur traduction, quand elle est à peu près sûrement réalisable.
Face, Col. I.
case 1 : [a?]r&i-ib bi-it [a?]-bi « [Ha]bitant (?) de la maison du [pè]re (?) »
(ou peut-être plutôt « [pr]ésent (?) en la
maison du [pè]re (?) », avec la nuance
connue pour (w)asâbu « .se tenir à la
disposition, au service ou auprès de
quelqu'un » : cf. B. Meissner, Beitrâge zum
assyrischen Wôrterbuch, II, p. 32 s., n° 23). .
20 SYRIA
case 2 : [?-a]n-nu mu-sa-[h]a-âr (Je ne puis restituer avec quelque vraisem
blance le premier mot. Quant au second,
on dirait un participe desuhhuru «tourner»,
« détourner »; mais, à la dernière syllabe,
le a au lieu de i est troublant.)
« Je répands la [so]umission » (?: la rescase 3 : [u]r?-du-tu a-tab-bak-ma
titution [u]r du premier signe n'est pas
assurée, surtout si on le compare au UR
du colophon). Il semble que le -ma ter
minal, ici comme ailleurs dans le présent
texte, n'ait été ajouté que pour remplir
le septième losange.
Col. II.
« Tu as un compagnon. » case 1 : tap-pa-a ta-ra-âs-si
case 2 : sâ-qi-is ta-za-az-ma « Tu te tiens noblement » (sur le -ma, cf.
Col. I, case 3).
« Tu es puissant comme un lion. » case 3 : lab-bi-is ta-dan-ni-in
Col. III.
case 1 : û-[? ?] te- el-lam-ma « Tu montes (?)... » (sur le -ma, cf. Col. I,
case 3).
case 2 : ki-i sâ-qi-il k[a]p?-pa (Le signe kap est fort douteux et la propos
ition entière m'est incompréhensible :
comment imaginer la « pesée » ou la « sus
pension » (saqâlu) des « ailes » ou des
« paumes » (kappu)?
case 3 : ta-sa-ab ku-ru-un-ni « Tu puises (sâbuP) le vin. »
Col. IV.
case 1 : [? ? ?]-ma ha-âr-ri
« Pareil au maître du bétail ». case 2 : ki-i be-el bu-û-lum
« Tu arraches la chair ». case 3 : ta-na-ki-is s[i]-i-ri
Revers, Col. V.
case 1 : at-[? ?] e [? ? ?]
case 2 : a-mu-[t]um UN EN [?] UK (Incompréhensible; amûtum signifie « les
entrailles », ou « l'oracle » que l'on en tire;
mais la séquence UN-EN, qui semblent
clairs, n'entre pas aisément dans les
règles de l'écriture cunéiforme accadienne.)
case 3 : ni-pi-is [?]-bi-ia-an « Déchiquètement (?) de... ». DEUX CURIOSITÉS ASSYRIOLOGIQUES 21
Col. VI.
case 1 : ni?-[?]-it ul?-[?-P]-tû
case 2 : tu-[?-?-?] hi-mi-tum «... le beurre » (comp. le « vin », Col. III,
case 3).
case 3 : ba-Sâ-at is-hu-up-tum (Plusieurs traductions sont possibles pour
le premier terme, qui peut venir de bâstu
« honte », ou « puissance », ou du verbe
basû « être », « se trouver ». Quant à
isfimptum /ishubtum, etc., je ne le connais
point, ni de Jiubjptum qui puisse être
précédé du déterminatif is.)
Col. VIL
case 1 : [? ?]-di? M [? ?]-il?
case 2 : n[a?-b]u?-[? ? P] is-bat ?(Au lieu de is-bat on peut lire iz-ziz, et
même iz-zaz).
case 3 : si-r[uP-u]sP-su sâ-[P-P]
Col. VIII.
case 1 : [P P P] au [P ? ?]
case 2 : [P-q]i-is i-s[â? -?-r]u?
case 3 : [P P]-bi la ha-[P]-ri
Tranche inférieure
ellat l kal[bî *(m]e$) NÏG. SU Ip-ru-P[
NU. SAR(mes) mi-lul-ti rubê3 (me[s)
« La meute des chiens confiée à ... » (au lieu
de NÏG. SU Ip-ru- [...], on peut lire peut-
être ëâ(-)ku-ur-ru [...] ; pourtant IB semble
plus probable que UR).
« ? ?, la joie des princes... » (je ne puis
comprendre NU. SAR, qui semble clair
ement écrit; il s'agit sans doute de NU
négatif; mais quel est le sens de SAR
qui suit?)
Comme on voit, la clarté n'est certes point la qualité première de ce
texte. La clause finale, notamment, qui devrait nous livrer de quoi corn-
illat. NUN.
UR.Z[Î]. 22 SYRIA
prendre la suite de ces signes si curieusement disposés, est elle-même à
moitié perdue, et le seul élément utilisable en est, semble-t-il, le début :
« meute de chiens ». Si l'on y fait fond, on peut en effet interpréter les dési
gnations insérées dans chacune des vingt-quatre cases comme des « noms »
de vingt-quatre de ces animaux composant

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