Deux oraisons funèbres en annamite, publiées et traduites - article ; n°1 ; vol.14, pg 41-55
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Deux oraisons funèbres en annamite, publiées et traduites - article ; n°1 ; vol.14, pg 41-55

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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1914 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 41-55
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1914
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Qunh Phm
Deux oraisons funèbres en annamite, publiées et traduites
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 14, 1914. pp. 41-55.
Citer ce document / Cite this document :
Phạm Quỷnh. Deux oraisons funèbres en annamite, publiées et traduites. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient.
Tome 14, 1914. pp. 41-55.
doi : 10.3406/befeo.1914.2841
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1914_num_14_1_2841ORAISONS FUNEBRES EN ANNAMITE DEUX
PUBLIÉES ET TRADUITES
Par PHAM QUYNH,
Secrétaire-interprète à l'Ecole française d'Extrême-Orienl-
Des deux discours funèbres que nous traduisons ici, le premier est celui
qui fut prononcé par le général Nguyèn-vân-Thành, gouverneur du Tonkin,
lors d'une cérémonie célébrée « à Hà-nôi en l'honneur des officiers et soldats
morts pendant les guerres de la conquête de Gia-long. Il n'est pas fait ment
ion dans le Thwc-luc de cette cérémonie qui paraît avoir été célébrée sur la
seule initiative de Nguyèn-vân-Thành, et non sur un ordre de la Cour. Comme
il est dit dans le discours, elle eut lieu un mois après le retour de Gia-long de
son voyage au Tonkin, c'est-à-dire à peu près dans le courant du mois de
décembre de l'année 1802.
Le second fut prononcé (peut-être par un délégué impérial) à la céré
monie célébrée en l'honneur de Vu-Tinh Jj£ #. et de Ngô-tông-Chu ^Щ, Щ
qui s'étaient donné la mort dans la citadelle de Binh-dinh qu'ils défendaient
contre les Tày-scrn. Voici le récit de leur mort que nous donne le Thwc-luc :
« 22e année lân-dàu ф ff (1801), 5e mois. Le maréchal commandant l'armée
d'arrière et conducteur du char impérial ф э||, Vù-Tinh et le Ministre des
Rites Ngô-tông-Chu sont morts victimes du devoir dans la citadelle du Binh-
dinh. Celle-ci ayant été cernée par les ennemis, Tinh employa tous les moyens
pour parer à leurs attaques. Les ordres qu'il donnait à ses soldats étaient précis
et clairs. Ses troupes étaient réparties et disposées avec un ordre impeccable.
On peut dire qu'officiers et soldats lui étaient dévoués corps et âme. Les
batailles grandes et petites livrées par lui dans ces conditions furent au nom
bre de plus d'une dizaine, et ses soldats n'avaient encore montré aucun signe
de découragement. Quelqu'un lui conseilla un jour de rompre les rangs enne
mis pour sortir (de la citadelle). Tinh repoussant cette proposition dit: «J'ai
reçu l'ordre de défendre cette citadelle. Je ne dois vivre et mourir qu'avec
elle. Si je l'abandonne pour sauver une vie honteuse, quel visage, quels yeux
xiv, 5 montrer à mon souverain ? » Mais les vivres commençaient à s'épuiser. vais-je
On en était réduit à tuer des éléphants et des chevaux pour manger. Alors Vu-
Tinh donna l'ordre à ses soldats de prendre du bois sec et de l'entasser sous
le « Pavillon octogonal » Д ^ ^. Un matin Ngô-tông-Chu arriva au camp et
lui demanda ce qu'il comptait faire. Tinh lui montrant le Pavillon octogonal
répondit: « Voilà ce que je compte faire». Il dit encore: «Investi du haut
commandement des troupes, mon devoir me prescrit de ne pas vivre sous le
même ciel que les ennemis. Vous, vous êtes un fonctionnaire civil. Les enne
mis ne sont pas aussi acharnés à vous poursuivre que moi. Vous devez cher
cher le moyen de vous sauver». Chu dit en riant: «Les sentiments de
loyalisme et d'amour de la patrie sont les mêmes dans tous les cœurs. Pour
quoi distinguer civils et militaires ? Vous voulez, maréchal, sacrifier votre vie
pour la patrie. Comment ne mourrais-je pas, moi aussi, pour garder intacts
mes sentiments de loyalisme » ? Sur ce, Chu retourne dans son camp ; il met son
bonnet et sa robe de cérémonie, se prosterne la face tournée vers le Trône,
boit une coupe de poison et meurt. A cette nouvelle, Tinh, le cœur tout cons
terné, s'écria : « Ngô m'a devancé d'un pas ». Il se rendit de suite auprès du
cadavre de son compagnon pour veiller à son enterrement, et envoya sur
l'heure au chef ennemi Trân-quang-Diêu |5§j % Щ , une missive ainsi conçue :
«Comme général en chef, je dois vaincre ou mourir. C'est là mon devoir.
Mes soldats ne sont coupables de rien. Ne leur faites aucun mal ». Puis il fait
prendre de la poudre et la fait mettre sous le Pavillon octogonal. Lui-même
s'assied sur la tour en grand costume de cour. Faisant appeler tous ses officiers
il leur dit : « Depuis que j'ai reçu l'ordre de venir défendre cette citadelle, les
Tây-scrn, de leur masse écrasante, nous ont entourés de toutes parts, et cela
depuis bientôt deux ans. Si nous avons pu jusqu'ici leur résister et garder
cette citadelle, c'est grâce au dévouement de nos officiers et de nos soldats.
Maintenant les vivres sont épuisés ; nous sommes à bout de force. N'étant
plus capables de nous défendre, comment pourrions-nous prolonger encore
une lutte inutile ? Je vais mourir, mes amis. Que ma mort ne vous cause pas
de douleur ». Tous, officiers et soldats, tombent à terre en pleurant et en
poussant de grands cris. Tinh les écarte et se retire dans le pavillon. Il fait
mettre le feu à la poudre, le pavillon saute et il meurt au milieu des flammes.
Le cai-co- Щ ^ Nguyèn-tiên-Huyèn (^ jf§ Щ se jette également dans le feu
pour mourir. Vu-Tinh et Ngô-tông-Chu ayant ainsi mis fin à leurs jours pour
rester fidèles à leur devoir, Dieu et ses troupes forcèrent la porte de la cita
delle. Les cadavres du maréchal et du ministre furent enterrés parties soins
de l'ennemi conformément aux rites. Tous les officiers et soldats qui se trou
vaient alors dans la citadelle furent épargnés. Ils purent rejoindre notre armée.
Pas un ne consentit à suivre l'ennemi ».
Un décret du 7e mois de l'année suivante (nhâm-tuât $ j%) ordonna la
construction d'un temple à Vu-Tinh et à Ngô-tông-Chu dans la citadelle de
Binh-djnh, sur l'emplacement même du Pavillon octogonal. C'est peut-être à - - 43
la cérémonie d'inauguration de ce temple que fut prononcé le discours que
nous traduisons.
Les textes de ces deux discours sont transcrits d'après une copie manusc
rite d'un recueil en chw-nom intitulé Le ngw van tàp Щ Щ ~% Ш 4ul se
trouve à la Bibliothèque de l'Ecole française d'Extrême-Orient (fonds anna
mite, An. 164). Ils nous ont été indiqués par M. Chuàn, lettré à l'Ecole fran
çaise d'Extrême-Orient, qui nous a aidé à rétablir certains passages fautifs
dans le manuscrit de l'Ecole.
Le même recueil renferme d'autres compositions du même genre, plus ou
moins authentiques, soit en nom, soit en chinois. Mais les deux que nous tr
aduisons, par la forme comme par le fond, sont deux modèles du genre. Leur
authenticité ne saurait être, à notre avis, mise en doute, bien qu'il n'en soit pas
fait mention dans le Thwc-luc. Cette omission est fort explicable, vu le dédain
général de nos historiographes pour toutes les compositions en langue vulgaire.
D'ailleurs, indépendamment de toute préoccupation historique, le ton seul de
ces discours empreints d'une sincère émotion ne permet pas de les considérer
comme de simples exercices littéraires, ce que sont souvent les compositions de
ce genre.
TlEN-QUÂN QUÂN-CÔNG NgUYEN-VÂN-ThÀNH TE TU4TNG-SÏ VÁN.
Than rang :
Gicri B-ông-pho vàn ra sóc cánh, chái bao phen gian-hiêm mái có ngày
nay ! Nirór Lô-hà chày suong Lircrng-giang, nghï máy ke dièu-linh nhířng
tir thûa no. Ш hay sinh là ki ma tir là qui ; nhirng manh ày yêu ma danh
ày tho.
Ai ôi ! tinh dirai viên-mao, phân trong gió*i tru ! Ba nghin hop con em dát
Bái, cung ten ngang gioc chí nam-nhi. Tram hai vây bô* coi non Ký, corn aó
nang day crn co-chû- Dân than cho nurcrc son sat mot long ; nôi nghïa cùng
thây tuyêt xircrng may do ! Ké thcri theo ccr-dich chay sang mien khách dia,
ham-ho* mai nanh dua vu6t, chî non tây thé châng dôi gicri chung. Kê thcri âôn

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