Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques

Gabriel Andral

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Extrait

DICTIONNAIRE
DE MÉDECINE
ET DE CHIRURGIE
PRATIQUES.
ANIM—BAIN.DE MEDECINE
^DE
PRATIQUES.
ANIMISME, ANIMISTE. L'animîsme est un système de mé-
decine dans lequel l'anie, anima est considérée^ comme la cause
qui préside à tous les .phénomènes de la vie. On donne le nom
d'animistes aux sectateurs de ce système , dont le fondateur est
George Ernest Stahl né à Anspaeh en 1660. Il est ])ien vrai quo,
àSlalil,divers auteurs, antérieurs ont émis sur l'influence del'àme
dans les actes la vie quelques idéesde qui ne diffèrent pas do
,
celle qu'il professait lui-même mais ilfaut convenir que
; ces idées
n'ont reçu une forme réellement systématique qu'entre les mains
célèbrede ce médecin. Stahl n'avait encore que vingt-quatre ans
lorsque, dans sa dissertation soutenue à Jéna en potu- ob-1684,
tenir le titre de docteur, il jeta pour ainsi dire les premiers fonde-
mens de son système. Dans cet où il attribueécrit, déjà, en elTof,
l'hématose à la seule influence de l'ame, Stahl combat l'hypcthèse
des esprits animaux, comme ne pouvant expliquer aucun phé-
nomène. Toutefois ce n'est que dans son ouvrage intitulé,
Theoria medica vera qu'il faut chercher le développementcomplet
du système de Stahl. Voici une exposition succincte de ce sys-
tème.
§!'=''. Elevé dans les principes deSvlvius etdeVVillis, qui rappor-
taient toutes les maladies à l'àcrelé des humeurs, Slahl crut re-
marquer, au contraire, que, malgré leur grande tendance à
DICT. DK MKD. PRAT. T. 111. I,
7. ANIMISME.
s'altérer, les hnnifurs éprouvaient iiéynmoins très-rarement des
altérations. Il ne pouvait comprendre, si le système de Sylvius
était fondé, pourquoi tant de sels introduits journellement dans le
corps ne produisaientaucun desaccidens qn'on faisait dépondre des
âcretés salines. Selon lui. plusieurs maladies, propres à certains
âges ou à certains tempéramens, ne dérivent d'aucune altération.
L'action rapide des passions excluait, selon lui, toute coopération
d'une cause matérielle physique ou mécanique. Enfin une foule,,
d'affections , ajoute Stahl , tient si évidemment à un vice des
mouvemens vitaux qu'il est inutile dans ces cas d'admettre une,
altération du mélange.
Stahl attachait une haute importance à la recherche du prin-
cipe d'où dépendent ces mouvemens. Pour se conformer à cette
règle de Newton qui défend de multiplier les forces à l'infini , il
cau.ses tous changemens du corpsréunit les de les animal eu une
qu'il désigne sous le nom collectif d'«/we.seu1(î
Stahl soutient qu'on ne peut faire aucun usage de la chimie et
la mécanicjue en médecine, et il recommande de bien distinguerde
théorieles explications cliimitjues et mécaniques delà proprement
médicale, dil-il, s'occupede l'étude desdite. La vraie théorie mou-
mais s'inquiète fort peu de la théorie phvsique,vemens vitaux,
proportion desfigure des atomes et de la élémens inertes. Onde la
ajoute-t-il celui qui s'engage danspeut appliquer, , à ces vaines
: " Un bon théoricienspéculations l'adage populaire est unmau-,
)> praticien. » On a beau connaître la structure des organesvais
qu'on ne fait point attention à leur activité vitale, toutes cesdès
connaissances n'offrent aucun avantagea l'art de guérir.
médecine, de chimieProfesseur, à la fois de et d'anatomie à,
l'Université de Halle, Stahl, dans un livre célèbre Tlieor. med.(
bannir de la médecine luit^era. où il propose de tout ce qui est),
met au premier rang de ces sciences étrangères, inutilesétranger,
même dangereuses, la physique, la chimie et l'anatomie. Laet
vraie physiologie ne consiste pas suivant lui à suivre l'auatomie, ,
préceptesjusque dans ses plus petits détails ou à se servir des de la
maisà dévelop-chimie pour expliquer les phénomènes du corps,
lois les règles d'après lesquelles s'opèrentper les de l'organisme et
les mouvemens vitaux. La recherche des plus petits vaisseaux ou
car elle pourraitnerfs , est une occupation stérile et nuisible ,
praticien de ces parties déli-conduire le à supposer que la lésion
cates suscite des maladies, certainement reconnaissentunecausequi
moindre lu-différente. La chimie ne saurait non plus répandre la
opération clii-mière sur la médecine puisqu'il ne se passe aucune
,