Dom Bévy et les comptes des trésoriers des guerres. Essai de restitution d un fonds disparu de la Chambre des Comptes - article ; n°1 ; vol.86, pg 245-379
136 pages
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Dom Bévy et les comptes des trésoriers des guerres. Essai de restitution d'un fonds disparu de la Chambre des Comptes - article ; n°1 ; vol.86, pg 245-379

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1925 - Volume 86 - Numéro 1 - Pages 245-379
135 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1925
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 17 Mo

Extrait

Léon Mirot
Dom Bévy et les comptes des trésoriers des guerres. Essai de
restitution d'un fonds disparu de la Chambre des Comptes
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1925, tome 86. pp. 245-379.
Citer ce document / Cite this document :
Mirot Léon. Dom Bévy et les comptes des trésoriers des guerres. Essai de restitution d'un fonds disparu de la Chambre des
Comptes. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1925, tome 86. pp. 245-379.
doi : 10.3406/bec.1925.448732
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1925_num_86_1_448732BEVY DOM
ET LES
COMPTES DES TRÉSORIERS DES GUERRES
ESSAI DE RESTITUTION
D'UN FONDS DISPARU DE LA CHAMBRE DES COMPTES.
Les archives de la Chambre des Comptes de Paris ont été
à diverses reprises victimes d'accidents qui les ont singuli
èrement réduites.
Ce fut d'abord l'incendie de 1737 ^ dont les désastreux
effets furent cependant en grande partie atténués grâce à
d'intelligentes reconstitutions effectuées par la suite. Ce
furent surtout les destructions opérées à l'époque révolu
tionnaire. La Chambre avait été supprimée par un décret de
l'Assemblée nationale du 2 septembre 1790, décret exécuté
en 1791. En vertu d'une loi votée le 22 juin 1792, et sur la
proposition de Condorcet, l'Assemblée législative, « considé
rant qu'il existe dans plusieurs dépôts publics, comme la
Bibliothèque nationale, dans les greffes des Chambres des
Comptes, des titres généalogiques qu'il serait dispendieux de
1. A. de Boislisle, Ghambre des Comptes de Paris. Pièces justificatives pour ser
vir à l'histoire des premiers présidents (1506-1791). Nogent-le-Rotrou, A. Gou
verneur, 1863, in-4°. Déjà plusieurs incendies, en 1450, 1630 et 1682, avaient
causé des dégâts dans les archives de la Chambre, mais moindres que celui de
1737. La Chambre comprenait alors quatre dépôts à l'intérieur : le dépôt du
greffe ; — celui des fiefs ; — celui des terriers ; — celui du garde des livres. Ce
fut surtout le premier, renfermant les registres et les documents utiles à la
Chambre, qui souffrit de l'incendie. Indépendamment de ces quatre dépôts, il
en existait à l'extérieur, un au couvent des Jacobins de la rue Saint-Jacques, un
autre au couvent des Cordeliers de la rue de l'Observance, aujourd'hui rue
Antoine Dubois. C'est dans ce dernier qu'étaient conservés les registres des
comptes des trésoriers des guerres (voir plus loin, p. 304).
1925 17 246 BOM BEVY
conserver, et qu'il est utile d'anéantir », décréta que ces
titres se trouvant dans des dépôts publics seraient brûlés.
Cette mesure fut exécutée ; et plus de 600 registres furent
anéantis par le feu place Vendôme1. Un peu plus tard, le
19 août 1792, l'Assemblée décréta que les scellés apposés
dans les Chambres des Comptes du royaume seraient levés,
qu'on en retirerait tout ce qui pourrait servir et être utile
à l'apurement de la comptabilité, mais que toutes pièces,
comptes définitifs ou soldés, ou remontant à plus de trente
ans, seraient brûlés comme inutiles. Parmi les dépôts qui
furent victimes de cette mesure, l'un des premiers fut celui
du couvent des Cordeliers de la rue de l'Observance, où,
depuis 1770, se trouvaient déposés de nombreux registres de
la Chambre des Comptes. Enfin, en l'an V, les opérations du
Bureau du triage des titres firent disparaître 11,760 liasses ou
registres de la comptabilité, allant de 1300 à 1791, si bien
qu'actuellement le fonds d'archives de la Chambre des
Comptes, qui devrait comprendre plus de 18,000 articles,
n'en renferme plus que 6,572-. Comptes de la maison du roi,
de la maison de la reine, des maisons des princes, comptes de
l'épargne, comptabilités diverses, comptes provenant de la
Chambre des Comptes de Blois, états de finances de diverses
provinces au xvine siècle, registres de contrôle, telles sont
les séries qui ont presque entièrement disparu, et qui ne
nous sont plus aujourd'hui connues que par quelques orig
inaux échappés au désastre, ou par des extraits dus à des éru-
dits des xvne et xvine siècles.
Parmi les documents ainsi anéantis, il en est dont la perte
est particulièrement regrettable ; ce sont les comptes des tré
soriers des guerres, mine très riche tant pour l'histoire de
l'armée française que pour celle des familles dont les membres
servirent dans les troupes royales. Jusqu'à ces derniers temps,
on ne connaissait plus de cette importante série de la Chambre
des Comptes que quelques registres originaux conservés à la
1. A. de Boislisle, ouvr. cité; — et Boutaric, le Vandalisme révolutionnaire. Les
Archives pendant la Révolution, dans Revue des Questions historiques, t. XII
(1872), p. 225 et suiv.
2. J. Viard, les Opérations du Bureau du triage des titres ; Notice et état som
maire de 11,760 liasses et registres de la Chambre des Comptes détruits en Van V,
dans Bibliothèque de VÊcole des chartes, t. LVII (1890), p. 418. ET LES COMPTES DES TRÉSORIERS DES GUERRES 247
Bibliothèque nationale1, ainsi que des extraits, abrégés et
incomplets, se rapportant principalement au xive siècle et
aux premières années du xve, extraits dus aux Sainte-Marthe,
à du Gange, à du Fourny, ou exécutés pour Gaigniéres et pour
François Laillier d'Orbeville, correcteur des Comptes de 1767
à 17882. Mais en octobre 1923, M. Charles-Victor Langlois, di
recteur des Archives, fut avisé par M. J. P. Gilson, conser
vateur du département des manuscrits au British Museum,
qu'un libraire d'Edimbourg venait de lui proposer l'acquisi
tion d'un manuscrit en quatre tomes, ayant pour auteur
l'abbé Charles- Joseph Bévy, et intitulé « Dictionnaire alpha
bétique et chronologique des nobles qui ont servi en France
depuis 1338 jusqu'en 1515 ». Par un acte de délicate courtois
ie, le British Museum s'effaçait devant la France, au cas où
les Archives nationales seraient désireuses d'entrer en posses
sion de cet ouvrage, qui remédierait partiellement à une la
cune existant dans le fonds de la Chambre des Comptes.
M. Langlois, qui depuis longtemps s'est particulièrement in
téressé à l'histoire de la Chambre des Comptes 3, saisit avec
empressement l'occasion de faire entrer dans les collections
des Archives nationales cette table des comptes des trésoriers
des guerres, dont les quatre volumes sont actuellement co
tés AB xix 390-393.
1. Mss. nouv. acq. franc. 9236-9241.
2. Né le 15 février 1713, il avait succédé, dans la vingt-neuvième charge de cor
recteur, le 25 décembre 1767, à Claude Lourdet (Arch, nat., P 2631, fol. 333).
3. Ch.-V. Langlois, Inventaire d'anciens comptes royaux dressé par Robert Mi
gnon sous le règne de Philippe de Valois, dans Recueil des historiens de la
France. Documents financiers. Paris, 1899, in-4°, et Registres perdus de la
Chambre des Comptes de Paris. 1906, in-4°. — C'est sous la direction de
M. Langlois que MM. Joseph Petit, Gavrilovitch, Maury et Teodoru ont pub
lié dans la Bibliothèque de la Faculté des lettres de l'Université de Paris
(fasc. VII) un Essai de restitution des plus anciens mémoriaux de la Chambre
des Comptes de Paris. Paris, 1899, in-8°. DOM BÉVY 248
PREMIÈRE PARTIE
VIE DE DOM CHARLES-JOSEPH BÉVY,
HISTORIOGRAPHE DE FRANGE
I
Enfance de dom Bévy ; ses premiers travaux
Charles-Joseph Bévy naquit le 4 novembre 1738, à Fus-
ciau, hameau de la paroisse de Saint-Hilaire-sur-Helpe ',
près d'Avesnes2, d'une famille depuis longtemps établie dans
le pays3. Il avait deux frères : l'un, Jean- Joseph, né le 2 juillet
1732, entra dans le congrégation de Saint-Benoît ; l'autre se
maria et eut un fils, Louis, qui, au début du xixe siècle, était
établi marchand mercier à Paris, cloître Sainte-Opportune4.
Les ermites de la Croisette lui apprirent à lire et à écrire ;
le curé de Saint- Hilaire, l'abbé Valiez, et son vicaire, l'abbé
Biot, qui tenait école, firent son éducation latine. Puis il
obtint de ses parents quelques subsides pour suivre à Valen
ciennes le P. Arnoldi, savant prédicateur ; ce dernier, remar
quant ses heureuses dispositions, le fît entrer chez les B

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