Données préliminaires sur les habitats des groupes de la tradition à Federmesser du bassin de la Somme - article ; n°4 ; vol.103, pg 729-740
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Bulletin de la Société préhistorique française - Année 2006 - Volume 103 - Numéro 4 - Pages 729-740
L’étude de la structuration des habitats attribuables à la tradition des groupes à Federmesser (aziliens) du bassin de la Somme repose sur des recherches récentes. Les interprétations proposées restent préliminaires dans la mesure où les fouilles du gisement de Saleux, au fort potentiel informatif, ne sont pas achevées et que l’ensemble des analyses n’a pas encore été réalisé. L’hypothèse actuelle sur l’occupation du territoire au cours de l’oscillation d’Allerød invoque une mobilité résidentielle des groupes humains dont les déplacements fréquents sont une réponse à l’épuisement local des ressources animales disponibles.
The study of the organisation and structure of occupation sites belonging to the Federmesser (Azilian) tradition in the Somme Valley has emerged from recent research. The interpretations proposed in this paper are necessarily of a preliminary nature since they are based on incomplete analyses and work still in progress at Saleux. The current model for Allerød occupation of this region is one of residential mobility in which human groups moved frequently in response to local depletion in the availability of animal resources.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2006
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 12 Mo

Extrait

Données préliminaires
sur les habitats des groupes
de la tradition à Federmesser
Paule COUDRET
et Jean-Pierre FAGNART du bassin de la Somme
Résumé
L’étude de la structuration des habitats attribuables à la tradition des
groupes à Federmesser (aziliens) du bassin de la Somme repose sur des
recherches récentes. Les interprétations proposées restent préliminaires
dans la mesure où les fouilles du gisement de Saleux, au fort potentiel in-
formatif, ne sont pas achevées et que l’ensemble des analyses n’a pas encore
été réalisé. L’hypothèse actuelle sur l’occupation du territoire au cours de
l’oscillation d’Allerød invoque une mobilité résidentielle des groupes hu-
mains dont les déplacements fréquents sont une réponse à l’épuisement
local des ressources animales disponibles.
Abstract
The study of the organisation and structure of occupation sites belonging
to the Federmesser (Azilian) tradition in the Somme Valley has emerged
from recent research. The interpretations proposed in this paper are neces-
sarily of a preliminary nature since they are based on incomplete analyses
and work still in progress at Saleux. The current model for Allerød occu-
pation of this region is one of residential mobility in which human groups
moved frequently in response to local depletion in the availability of animal
resources.
bien hypothétique tant que les fouilles ainsi que cer-INTRODUCTION
taines analyses issues des remontages à longues dis-
tances ne seront pas achevées.
L’analyse de la structuration de l’espace des Nous avons préféré conserver le terme « groupes à
occupations à Federmesser du bassin de la Somme est Federmesser » pour désigner nos assemblages. Il nous
l’une des étapes les moins abouties de l’étude archéo- apparaît évident que les groupes aziliens et les groupes
logique régionale actuelle. Les données les mieux à Federmesser appartiennent au même technocomplexe,
documentées proviennent du gisement de Saleux, dans celui des industries à pointes à dos courbe (Kozlowski,
la région d’Amiens, qui est toujours en cours de 1981 ; Schild, 1984 ; Desbrosse et Kozlowski, 1988a et
fouilles. Notre connaissance de l’organisation de b). La distinction entre Azilien et tradition des groupes
l’espace habité, mais également de l’espace parcouru à Federmesser repose sur l’historique des recherches
par les chasseurs du Paléolithique final, ne bénéficie avec une antériorité pour le terme azilien (Piette, 1889 ;
pas du même degré d’avancement et de maturité des Schwabedissen, 1954). Plusieurs auteurs se sont déjà
recherches que celui des autres régions présentées dans exprimés sur cette question de terminologie (Fagnart,
ce volume. Bien que l’objectif de la rencontre était de 1997 ; Bodu et Valentin, 1997 ; Leesch et al., 2004 ;
dépasser l’inventaire descriptif des structures d’habitats Valentin, 2005). L’opposition entre industries à harpons
rencontrées, l’interprétation des données reste encore plats en bois de cerf et à perforation en boutonnière au
oBulletin de la Société préhistorique française 2006, tome 103, n 4, p. 729-740730 Paule COUDRET et Jean-Pierre FAGNART
Fig. 1 – Carte des principaux gisements de
la tradition des groupes à Federmesser du
Nord de la France. 1 : Longpré-les-Corps-
Saints (gravière Merque) ; 2 : Hangest-sur-
Somme (le Marais : gravières III) ;
3 : Belloy-sur-Somme (la Plaisance) ;
4 : La Chaussée-Tirancourt (les-Prés-du-
Mesnil) ; 5 : Dreuil-lès-Amiens (Derrière-
le-Village) ; 6 : Amiens-Étouvie (gravière
Petit, gravière Jourdain, Chemin de la
Marine) ; 7 : Saleux (la Vierge Catherine,
les Baquets) ; 8 : Amiens-Saint-Acheul
(carrières Bultel et Tellier) ; 9 : Conty (le
Marais) ; 10 : Boves ; 11 : Thennes (le
Grand-Marais) ;12 : Feuillères (TGV
Nord) ; 13 : Attilly (le Bois-d’Holnon) ;
14 : Vénerolles (la Sablière) ; 15 : Maroilles
(les Basses-Pâtures) ; 16 : Maing (le Bois-
de-Fontenelle) ; 17 : Vitry-en-Artois (la
Tierce) ; 18 : Écourt-Saint-Quentin (les
Plats-Monts) ; 19 : Hamel ; 20 : Férin ;
21 : Wimereux ; 22 : Beauvais (Saint-Just-
des-Marais) ; 23 : Houdancourt (le
Prieuré) ; 24 : Saint-Martin-Longueau (le
Marais).
sud et industries à pointes barbelées au nord, ainsi que soumise aux conditions périglaciaires. Les recherches
les témoignages d’activités symboliques, montrent menées depuis plus d’une vingtaine d’années ont mon-
cependant que des différences subsistent. Les termes tré que l’occupation humaine de cette région semble
employés demeurent actuellement des expressions conditionnée par les données climatiques et environ-
commodes qui respectent effectivement certaines ha- nementales. Durant tout le Pléistocène moyen et supé-
bitudes de langage dans l’attente de nouvelles études rieur, l’occupation paléolithique apparaît en étroite
qui permettront d’évoluer vers l’unicité ou la pluralité relation avec les données climatiques et les écosystèmes
des dénominations. anciens. Les occupations en milieu froid sont très rares,
si on les compare avec les occupations de milieux
tempérés ou modérément froids. Depuis le Paléoli-
LE CADRE GÉOGRAPHIQUE thique le plus ancien, l’occupation humaine apparaît
ET PALÉOHISTORIQUE fondamentalement discontinue (Antoine et al., 2003).
Les contraintes de l’environnement semblent également
Le bassin de la Somme occupe une position relati- se retrouver lors de la phase récente du Paléolithique.
vement marginale par rapport à l’Europe paléolithique. Après un long hiatus de 23000 BP à 13000 BP qui
Il s’agit d’un bassin hydrographique de faible superfi- coïncide avec le second maximum de froid du Pléni-
2cie (environ 5 800 km ) entièrement incisé dans un glaciaire weichsélien, la région est de nouveau occupée
ensemble de plateaux crayeux du Crétacé supérieur. par des groupes de chasseurs appartenant à un stade
Les altitudes n’excèdent guère 200 mètres. Les vallées évolué de la culture magdalénienne. Dans le centre du
relativement encaissées constituent un élément remar- Bassin parisien, on assiste au plein développement des
quable de la morphologie ; elles viennent rompre l’har- groupes de la phase récente et finale du Magdalénien,
monie d’un relief légèrement ondulé et parfois tabu- mais aussi à la colonisation des espaces situés plus au
laire. C’est au niveau des plaines alluviales que se situe nord (Housley et al., 1997). Le déplacement des po-
l’essentiel de l’information stratigraphique et environ- pulations magdaléniennes vers les régions septentrio-
nementale pour l’étude du Tardiglaciaire et de l’Holo- nales va donner naissance au Creswellien en Grande-
cène régional. Sur les plateaux et les versants, les Bretagne et au Hambourgien en Allemagne du Nord et
processus d’érosion ou d’altération dominent les pro- aux Pays-Bas, dès le début de l’oscillation de Bølling.
cessus d’accumulation ou de sédimentation. Dans le Nord de la France, cette réoccupation après le
Durant le Paléolithique, le bassin de la Somme pré- maximum de froid n’a rien de comparable par sa den-
sente les caractéristiques et les modalités d’une région sité avec celle du centre et du sud du Bassin parisien.
oBulletin de la Société préhistorique française 2006, tome 103, n 4, p. 729-740Données préliminaires sur les habitats des groupes de la tradition à Federmesser du bassin de la Somme 731
Seuls quelques gisements sont connus pour l’ensemble suggérée pour la construction des habitats, demeure
de la région (Hallines, Belloy-sur-Somme, Rinxent, très problématique pour cette période. La recolonisa-
Saint-Just-des-Marais). tion de la végétation lors du Tardiglaciaire témoigne
Vers 12300 BP, la tradition à Federmesser se déve- du passage d’un paysage ouvert de type steppe-toundra
loppe dans un environnement bioclimatique où les pour le Magdalénien à un boisement relativement clair
forêts claires remplacent peu à peu les espaces step- de genévriers, puis de saules et de bouleaux pour les
piques et où la faune froide cède la place à une faune premières occupations de la tradition des groupes à
tempérée forestière. Ces nouvelles conditions sont Federmesser ou de l’Azilien ancien. Le couvert arbo-
pleinement réalisées lors de l’oscillation d’Allerød, réen reste relativement clair au cours de l’oscillation
entre 11800 et 10800 BP. Dans le Nord de la France, d’Allerød, comme en témoigne

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