Électeurs, partis et élus - article ; n°2 ; vol.5, pg 245-266
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Description

Revue française de science politique - Année 1955 - Volume 5 - Numéro 2 - Pages 245-266
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 4
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Raymond Aron
Électeurs, partis et élus
In: Revue française de science politique, 5e année, n°2, 1955. pp. 245-266.
Citer ce document / Cite this document :
Aron Raymond. Électeurs, partis et élus. In: Revue française de science politique, 5e année, n°2, 1955. pp. 245-266.
doi : 10.3406/rfsp.1955.402605
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1955_num_5_2_402605Partis et Elus Electeurs
RAYMOND ARON
régime politique non tel il est défini par les textes mais
tel il fonctionne réellement est constitué par un ensemble
de conduites liées les unes aux autres Trois catégories de
conduites se détachent au premier regard celles des électeurs
celles des dirigeants de partis celles des élus La difficulté de
déterminer les causes un phénomène particulier tient évidemment
interaction de ces conduites
On constate instabilité des ministères et la faiblesse du pouvoir
exécutif sous la IIIe et la IVe République1 Dès que on pose la
question des causes on hésite entre des réponses trop simples qui
expliquent rien et une recherche indéfinie Comment les minis
tères seraient-ils stables ils sont composés par une coalition
de partis dirigés par un président du Conseil qui ne dispose
égard de ses collègues aucune possibilité de sanction qui la
plupart du temps pas plus de prestige personnel que ses colla
borateurs Mais de telles formules se bornent reproduire tels
ou tels aspects du phénomène expliquer
Si on emprunte autre voie et cherche par comparaison avec
les pays de démocratie occidentale dégager les raisons de ori
ginalité du régime fran ais on se heurte un autre obstacle La
comparaison avec la démocratie britannique nous incline accentuer
la responsabilité des partis et du régime électoral La comparaison
avec la Hollande ou certains pays Scandinaves au contraire oriente
la science dans une autre direction il est des régimes de partis
Cf Revue Fran aise de Science Politique volume janvier-mars
1955 Re exions sur la politique et la science politique fran aise Raymond Aron
multiples où des ministères-coalitions sont raisonnablement dura
bles et efficaces
Nous ne tenterons pas une théorie causale qui ajouterait
celles qui ont été tant de fois formulées et qui sont toutes plus ou
moins vraies Nous nous bornerons une description analytique
des trois catégories de conduites qui font notre régime politique
De la description quelques hypothèses explicatives se dégageront
elles-mêmes
Les électeurs fran ais se conduisent-ils autrement que les élec
teurs des autres pays Occident analyse menée par la socio
logie électorale et par la méthode des sondages révèle-t-elle quelque
tendance typique Les recherches de sociologie électorale nous
avons dit sont encore insuffisantes en raison de orientation qui
leur été donnée On ne manque pas informations sur les diffé
rents tempéraments politiques des Fran ais selon les régions du
pays Mais la recherche microscopique dans le cadre de la cir
conscription risque accumuler des renseignements intéressants ou
curieux sans aboutir aucune conclusion
Institut fran ais Opinion publique publié les résultats de
sondages qui permettent de se faire une idée des conduites selon
les catégories professionnelles Malheureusement échantillonnage
paraît encore imparfait faute de statistiques suffisamment précises
sur la répartition de la main-d uvre et la définition des catégories
professionnelles Le rapprochement des statistiques électorales et
des statistiques des sondages est compliqué par le fait que la meil
leure enquête celle de 1952 été faite un an après les élections
et elle ne adressait pas exactement la même population âge
minimum de interrogé était 18 et non 20 ans Enfin jamais on
entrepris de sondages régionaux qui permettraient seuls de
recouper les données de la géographie électorale Il serait souhai
table de mettre I.F.O.P en mesure entreprendre en 1956 une
enquête assez poussée pour favoriser enfin cette conjonction des
deux méthodes
étude de la clientèle électorale des différents partis confirme
un jugement que les praticiens de la politique ne manquaient pas
de formuler les deux catégories sociales auxquelles est dû le con- Electeurs Partis et Elus
servatisme du corps électoral sont bien les femmes et les paysans
après les sondages de 1952 il aurait 70 hommes sur 100 suf
frages communistes 59 sur 100 suffrages socialistes 64 sur 100
suffrages radicaux2 En revanche les mêmes sondages indiquent
53 femmes sur 100 suffrages R.P.F. 53 pour 100 suffrages modérés
Il est probable que ces résultats exagèrent écart entre les votes
masculins et féminins pour les trois partis dits de gauche On
peine croire que sur plus de 50 des suffrages communistes
socialistes et R.G.R ayant obtenu environ 54 des suffrages aux
élections de 1951 les femmes en auraient apporté que moins
de 20 186 Ce total ne paraît guère accorder avec celui que
Ion obtient pour les trois autres partis M.R.P. R.P.F. modérés)
Quelques réserves que on doive faire sur les chiffres la ten
dance est pas coûteuse La guerre et occupation ont provoqué
une radicalisation du corps électoral Le phénomène été mas
qué par intervention du vote des femmes En dépit de ce vote
communistes et socialistes ont approché de la majorité absolue aux
élections du 21 octobre 1945 498 des voix et du juin 1946
473 Ils auraient certainement dépassée et largement si
la disparition du Sénat conservateur avait permis accorder le
droit de suffrage aux femmes mesure prise dans une atmosphère
révolutionnaire qui se révéla étrangement modératrice On ne
cherchera pas préciser le pourcentage auquel atteindrait le parti
communiste en absence du suffrage féminin Il conviendrait en
effet de déterminer le pourcentage des abstentions parmi les femmes
et parmi les hommes Pourtant si on admet que des millions
électeurs communistes sont des hommes ce qui après les
sondages est un minimum on peine croire que ce total
représenterait sensiblement moins de 30 des suffrages exprimés
après les tableaux échantillonnage de I.F.O.P. les agri
culteurs représenteraient 23.6 du total des Fran ais interro
gés3 les exploitants 162 les ouvriers agricoles 74 Or sur 100
suffrages communistes après enquête de 1952 il aurait que
13 agriculteurs exploitants et ouvriers agricoles) il en aurait
La revue Réalités donne des chiffres différents pour le pourcentage des
hommes et des femmes après la même enquête Les chiffres de Réalités sont
extraordinairement improbables ils étaient vrais les femmes ne représente
raient environ 35 du total des votants ce qui est impossible
Ce total est légèrement différent du total des électeurs mais dans cette
étude qui ne vise des ordres de grandeur nous ne tiendrons pas compte
de écart Raymond Aron
14 sur 100 électeurs socialistes et En appliquant ces pour
centages au pourcentage des voix obtenues en 1951 par les partis
communistes et socialistes on obtient un pourcentage de 343
et de 208 du total des suffrages exprimés En supposant que
les agriculteurs aient fourni un pourcentage du total des suffrages
exprimés en 1951 égal celui que leur attribue I.F.O.P dans
ensemble de la population les partis socialiste et communiste
en auraient obtenu que 551 et en auraient laissé 181 aux
partis non communistes Si on applique la même méthode la
catégorie de I.F.O.P femmes sans profession qui représente
298 du total 22 et 26 des électeurs communistes et socia
listes on trouve que ces deux partis laissent 201 de ces femmes
sans profession aux partis non marxistes
Ces faits élémentaires expliquent certaines attitudes des gouver
nants Le développement économique industrialisation entraînent
urbanisation et celle-ci renforce les partis de gauche ou ex
trême-gauche Le maintien une population agricole nombreuse
semble nécessaire ou du moins propice au barrage anticommuniste
ou antimarxiste Cette prise de position est probablement peu rai
sonnable car existence de régions sous-développées appauvris
sement des régions non industrialisées contribuent accroître les
votes de protestation Il en reste pas moins heure présente
la modération du corps électoral paraît liée en grande partie
la survivance de formes économiques anciennes Le pourcentage des
salariés agricol

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