Élections et autoritarisme. La crise de la régulation politique au Kenya - article ; n°2 ; vol.35, pg 206-235
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Élections et autoritarisme. La crise de la régulation politique au Kenya - article ; n°2 ; vol.35, pg 206-235

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Description

Revue française de science politique - Année 1985 - Volume 35 - Numéro 2 - Pages 206-235
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Daniel Bourmaud
Élections et autoritarisme. La crise de la régulation politique au
Kenya
In: Revue française de science politique, 35e année, n°2, 1985. pp. 206-235.
Abstract
The Kenyan political System, neither democratie nor dictatorial, belongs to the category of authoritarian regimes. The pluralism of
electoral competition is limited by the existence of a single party, a very centralized administration and an official ideology which
excludes débute. An election does not assure an alternation but the legitimacy and the reproduction of the élites by reviving the
cleavages linked to the precolonial social organizations. Functional in a basically rural society, this mechanism is much less
adapted to a greatly expanding urban milieu as shown by the generally lower turnout in the 1983 élections, particularly in the
ciries (Nairobi, Mombasa). The difficulties of this electoral mechanism as an overall political regulator might reinforce the
authoritarian tendencies of the regime.
Résumé
Ni démocratique, ni dictatorial, le système politique kenyan appartient à la catégorie des régimes autoritaires. Le pluralisme dans
la compétition électorale est limité par l'existence d'un parti unique, d'une administration très centralisée et d'une idéologie
officielle évacuant tout débat. L'élection ne permet donc pas l'alternance mais assure la légitimité et la reproduction des élites en
ravivant les clivages liés aux organisations sociales précoloniales. Fonctionnel dans une société essentiellement rurale, ce
mécanisme s'avère beaucoup moins adapté à un milieu urbain en forte expansion comme en témoignent les élections de 1983
marquées par une baisse générale de la participation, particulièrement accentuée dans les villes (Nairobi, Mombasa). Les
difficultés du mécanisme électoral à agir comme régulateur politique global risquent dès lors de renforcer les tendances
autoritaires du régime.
Citer ce document / Cite this document :
Bourmaud Daniel. Élections et autoritarisme. La crise de la régulation politique au Kenya. In: Revue française de science
politique, 35e année, n°2, 1985. pp. 206-235.
doi : 10.3406/rfsp.1985.396184
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1985_num_35_2_396184ET AUTORITARISME LECTIONS
LA CRISE DE LA GULATION POLITIQUE
AU KENYA
DANIEL BOURMAUD
EN
ne prévues empressement décidé tel KANU avait une preuve Charles conflit contrôle démocratie maîtres système souhaitaient doutes 206 le peut pays Certes scrutin issue En La bien puissance par consécration se de du qui Njonjo ne depuis mais dans fait KANU politique recourir permettre assignant la parti songé plus en fût Westminster est sans version charte nettoyer opposait pas depuis notamment le les constitue jamais revient plus dissuada étrangère peu recours fatale un de traître au du le kenyan mois en kenyanne au perdre recourir peu parti coup un le de verdict en du apportée ce au que principe système ou certitude temps précédents Etat fait enjeu des an1 probablement mois Dans se ministre ailleurs contrec peuple la des beaucoup éléments aux de patrie trouvaient avait manqué allait prendre de est urnes Kenyatta un selon emparer il élections sic) tellement Ceux mai premier ur pour pouvoir clefs des sur du décidément et le avait redoutaient lequel que le 1er avec 1983 la du un contrôle avoir Affaires qui respecter évolution important président août au crise du pouvoir le mettre de temps se avaient raison2 aux il coup voulu sein chef 1982 pouvoir contrôler résorber du politique est les rien au élections constitutionnelles que un quand le échéances pays du de Moi réconfortés pu inquiétante Kenya sans président Pour point le pas parti Etat avec émettre chef issue où envier donnait en qui aucune ils de Prendre électorales la final de évitant unique appui agitait ne était le tâche vraie un qua- Etat Moi aux des peu du au sa la le Crise de la régulation politique au Kenya
trième fois depuis instauration un monopartisme de facto en 1969
les élections générales se déroulèrent donc librement si on entend
par là existence une véritable compétition électorale dans la quasi-
totalité des circonscriptions et la possibilité pour les électeurs opérer
un choix Toutefois ce pluralisme électoral est aussi étroitement
contrôlé dans ses manifestations notamment par impossibilité pour
les candidats de procéder la moindre critique concernant le chef
Etat organisation économique et les politiques mises en uvre
sa fa on le discours politique kenyan est aussi une langue de
bois
Le Kenya illustre donc ce que la science politique désigne par
le terme autoritarisme cet océan où naviguent de concert des
systèmes politiques ni démocratiques au sens européen du terme ni
franchement dictatoriaux Coercition et idéologie combinent sub
tilement pour donner ce produit hybride est autoritarisme1
imprécision du concept ne doit cependant pas décourager inves
tigation et la multiplication des approches monographiques devrait
permettre de mieux cerner les contours de cette espèce incertaine
dont analyse avère autant plus difficile elle oppose au
raisonnement dichotomique affectionne être humain et auquel le
chercheur échappe pas Il là un besoin irrépressible de sécurité
que traduit bien ce souci de classification de tout système politique
dans des catégories établies avec certitude Les systèmes autoritaires
nous plongent opposé dans le monde de incertitude de la
nuance de la coexistence des contraires
Le trait important dans le contexte kenyan mais qui nous semble
aussi caractéristique des situations autoritaires réside dans ce détour
nement de la fonction électorale voter ne revient pas se prononcer
sur les orientations passées et futures du système politique mais plus
simplement accorder la classe politique onction démocratique
nécessaire sa légitimité Rien essentiel ne peut donc sortir des
urnes en termes alternance puisque rien essentiel est contenu
sur ce plan-là du moins
Sur les élections dans le contexte autoritaire voir Hermet Guy) Dictature
bourgeoise et modernisation conservatrice Problèmes méthodologiques de analyse
des situations autoritaires et Rouquié A.) hypothèse bonapartiste et
émergence des systèmes politiques semi-compétitifs Revue fran aise de science
politique décembre 1975 1029-1061 et 1077-1111 Hermet G.) Rouquié A.)
Linz J.J.) Des élections pas comme les autres Paris Presses de la Fondation
nationale des sciences politiques 1978 192
207 Daniel Bourmaud
Car cette légitimation de autoritarisme obtenue des électeurs ne
réduit pas loin de là élection une simple simagrée Voter est
aussi doublement nécessaire la classe politique et au fonctionnement
du système la classe politique pour des raisons internes dans la
mesure où le recrutement de ses élites donc accès au pouvoir
effectue de fa on privilégiée par le biais de élection tandis que
la compétition électorale définit arène des joutes factionnelles Au
fonctionnement du système politique dans son ensemble dès lors
que élection en constituant le lien privilégié qui unit gouvernants
et gouvernés dans un même projet remplit une véritable fonction
de régulation politique Que ce lien vienne se distendre par une
baisse sensible de la participation électorale par exemple et est
tout édifice qui se trouve remis en cause La classe dirigeante
simultanément privée une véritable légitimité un mécanisme
efficace régulant sa reproduction et ses tensions internes risque alors
entrer dans la spirale de autoritarisme croissant où la coercition
prend le pas sur idéologie Le cas kenyan inscrit dans un tel
schéma La baisse sensible de la participation électorale lors de la
consultation de 1983 plus une mauvaise humeur passagère traduit
affaiblissement du relatif consensus qui présent avait permis
la société kenyanne de surmonter en dépit de soubresauts les
contradictions de son modèle de développement Au-delà de échec
conjoncturel pour le président Moi que la presse internationale
surtout souligné les dernières élections expriment une crise de la
régulation politique notamment en milieu urbain dont les consé
quences risquent fort de mettre mal image cultivée ici et là du
Kenya démocratique
LE PLURALISME ELECTORAL
analyse statistique du processus électoral kenyan témoigne une
relative ouverture du système en termes de cand

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