Enquête sur les Escraignes - article ; n°1 ; vol.51, pg 217-230
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Description

Bulletin de l'Association d'étude sur l'humanisme, la réforme et la renaissance - Année 2000 - Volume 51 - Numéro 1 - Pages 217-230
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 34
Langue Français

Extrait

Michel Simonin
Enquête sur les Escraignes
In: Bulletin de l'Association d'étude sur l'humanisme, la réforme et la renaissance. N°51-52, 2000. pp. 217-230.
Citer ce document / Cite this document :
Simonin Michel. Enquête sur les Escraignes. In: Bulletin de l'Association d'étude sur l'humanisme, la réforme et la renaissance.
N°51-52, 2000. pp. 217-230.
doi : 10.3406/rhren.2000.2389
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhren_0181-6799_2000_num_51_1_2389Enquête sur les Escraignes
Le moment des Escraignes
En 1588, Etienne Tabourot a encore seulement deux ans à vivre.
Cette année voit la publication de la première édition du Premier [et
unique] Livre des Escraignes dijonnoises à Paris, chez Jean Richer,
1588 - c'est le texte reproduit par l'édition Mertens1. Ce n'est donc
pas 1592, une publication posthume, comme on l'a écrit2. On
rapprochera avec profit, sinon la genèse des Escraignes, du moins
l'initiative de leur impression, puis de leur publication courant 1588,
des Cagasanga reistrosuyssolansqnettorum qui voient le jour à Paris,
chez Jean Richer3, le libraire habitué de Tabourot, en cette même
année, à un moment qu'il n'est pas possible de fixer avec précision
mais a toutes chances d'être le même que celui des autres pièces de
ciconstances qui célèbrent dans les derniers jours de décembre 1587 et
au tout début de 1588 la déconfiture de l'ennemi.
Il s'agit de célébrer la défaite de la tentative d'invasion de la
France par les Reîtres, placés sous le commandement de Fabian von
Dohna. L'Estoile ne voit rien là de glorieux.
Sur la fin de ce mois, les Allemands et Suisses s'en retournant en
leurs pays, après que les Français que le roi leur avait donnés pour es
corte les eurent laissés sur les frontières de la France, furent (contre
la foi promise) devers la Bresse, par le marquis de Pont-à-Mousson, a
ccompagné du seigneur de Mandelot, et du Peloux, et sur les confins de
la Savoie par le duc de Guise, chargés en queue, cruellement battus et
maltraités, et ne retournèrent pas tous en leurs maisons en dire des
1. Bruxelles, 1866, p. 225-323.
2. G.-A. Pérouse à trois reprises (Nouvelles françaises du XVIe siècle. Images de
la vie du temps, Genève, Droz, 1977, p. 419, 429 et 519) ; c'est pourquoi nous nous
permettons de la redresser.
3. La page de titre est toutefois muette : CAGASANGA / REISTROSUYSSO- /
Iansqnettorum7 1588. Ni nom d'auteur, ni lieu, ni nom d'imprimeur. Seule compte
la date...
RHR 51-52 - décembre 2000-juin 2001 218 MICHEL SIMONIN
nouvelles. Et avait raison Chicot de dire qu'il n'y avait alouette de
Beauce qui ne coûtât aux huguenots un reître armé à cheval4.
La propagande guisarde, dont participent les 12 feuillets de la rare
plaquette de Tabourot5, d'accord à cet instant avec celle que mettent
au jour les partisans du roi6, n'a garde de laisser passer l'occasion,
comprend 12 feuillets et renferme deux poèmes macaroniques, la
Cagasanga, où l'auteur a pris le pseudonyme de « J. B. Lichardius »,
suivie de VAd Caquasangam [sic] Macaronica Defensio, qui le voit se
déguiser cette fois en « Jo. Kransfeltus ». Viennent après un Chant
sur la Deffaite des Reistres en français, qui sortirait de la plume de
« F. B. Auxonnois », une épigramme grecque et deux latines. Seule la
seconde de ces dernières est revendiquée par Etienne Tabourot à qui
la critique hésite, on ne sait trop pourquoi, à attribuer les poèmes
principaux qui pourraient être dus7, si l'on en croit par exemple
4. Journal [...] pour le règne de Henri III (1574-1589), éd. L.-R. Lefèvre, Paris,
Gallimard, 1943, p. 510-1.
5. Bibliothèque du Baron Pichon, I, n° 751 ; BnF Rés. p.Yc 113(1) ; Bibliothèque
Mazarine 37235 (2 - très incomplet : ne comprend que les trois premiers feuillets
et la moitié supérieure découpée du quatrième). Le recueil qui le renferme, sans
doute constitué dans le premier tiers du XVIIe siècle, sans doute à l'initiative de
Gabriel Naudé, est néanmoins fort précieux ; formé, comme le précise le titre
générique autographe porté sur l'une des gardes, il réunit « des pieces [au total 18]
- sur ce qui s'est passé en France pendant l'année 1587. » Ce ne sont pas ici les
premières armes de Tabourot dans la poésie néo-latine : il avait donné en 1587,
chez l'inévitable Richer ses Steph. Tabourotius divionen, poeta. Icônes et
epitaphia quatuor postremorum ducum Burgundiae ex augustissima Valesiorum
familia. Les pourtraits des quatre derniers ducs de Bourgogne de la maison de
Valois ; Latine et Gallice [B. Mazarine 37219 et 47170], plaquette de 22 feuillets in-
8° dédiée au prieur Dom Antoine et aux chartreux de Dijon. On la dit précieuse
pour l'iconographie bourguignonne. C'est le lieu de préciser que Tabourot
possédait un exemplaire des Icônes de Thèdore de Bèze (en vente dans un
catalogue de la librairie Renard en 1830, cité dans l'édition Mertens, t. 1, p. 46),
ainsi qu'un exemplaire des Icônes Veteris Testamenti (vendu par Claudin en 1857,
n°3790).
6. Voir la pièce latine de Scévole de Sainte-Marthe diffusée en décembre 1587 et
reproduite par L'Estoile (édit. cit., p. 528) ; la Chanson de Robin (p. 538) ; Douzain
aux reîtres, sur le clou de la fesse du Guisard, très favorable dans son irrévérence
(ibidem, p. 539) ; ainsi que l'épigramme votique gravée à Saint-Claude (ibidem, p.
539).
7. Lelong n° 18616 ; Tchemerzine, V, 837 puis Cioranesco 20930 donnent l'ensemble
à Tabourot. Voir aussi Octave Delepierre, Macaroneana, ou mélanges de
littérature macaronique des différents peuples de l'Europe, Paris, 1852. ENQUÊTE SUR LES ESCRAIGNES 219
Brunet8, pour une fois victime de son ingénuité, au contemporain et
compatriote dijonnais de l'auteur des Bigarrures, Jean Richard, alors
que c'est bien évidemment Tabourot qui a tout fait pour que l'ouvrage
soit attribué à ce dernier afin de le ridiculiser9. En vérité, il possédait,
avait lu et avait annoté d'abondance (vers 1578 ?) les Macaronées de
8. III, 1069-70
9. Denis Pallier, Recherches sur l'imprimerie à Paris pendant la Ligue (1585-
1594), Genève, Droz, 1976, p. 251, n° 142. Jean Richard, avocat au Parlement de
Bourgogne, né à Dijon, de Claude Richard et de Jeanne Vese, est l'auteur de Jo.
Richardi Antiquitatum Divionensium, & de Statuis noviter Divione reperds in
Collegio Godraniorum, Liber ad Joan. Patouilletum. Adjecti sunt ad calcem
hendecasillabi de fortuna reduce, & alii aliquot fere ad easdem Antiquitates
ejusdem Authoris spectantes Versus, imprimis funèbres, Paris, Guillaume
Linocier, 1585, in-8° de 48 ff ; une version latine des Quatrains de Pibrac, Vidi
Fabri Tetrastica Gallica, Distichis Latinis reddita a Jo. Richardo Divionensi,
Paris, D. Duval, 1585, in-4° de 32 p., honorée d'une pièce encomiastique latine de
son fils âgé de 12 ans ; de notes sur Pétrone dans l'édition donnée à Paris par
Guillaume Linocier en 1585 et reprises dans l'édition Pithou par Mamert
Pâtisson la même année avec des remarque de Douza le père sur Pétrone
(réimprimée à Genève en 1629, in-4°. Les notes qu'elle comprend ont été
faussement attribuées par Fabricius à Christophe Richard de Bourges) ; Les Sept
Pseaumes pénitentiels du roi & prophète David, avec quelques autres, sans ordre,
mis & tournés en Odes Francoises & Pindarelles, Dijon, Jean Motet, 1607, in-12° ;
De antiqua Francorum Origine, fragmentum ex Scholiis Jo. Richardi ad
Petronium Arbitrum, Paris, Jean Richer, 1611, in-8° de 32 ff. ; Isménias, ou
l'ébolation de Tailan, Dijon, de l'impression de C. Cuyot, 1609, in-12° de 16 p.,
poème satirique en patois bourguignon. On verra sur lui Charles Févret, Dialogus
De claris fori Burgundici oratoribus, p. 78 ; Allatius, Animadversiones in
antiquitatum etruscarum fragmenta ab Inghiramio édita, p. 62 ; Delmasse,
Biographie manuscrite des poètes bourguignons (BM Dijon) ; Papillon, II, 202-3.
Son fils Jean-Baptiste, avocat au Parlement de Bourgogne, était né à Dijon en 1545,
il vivait encore en 1615, époque où il plaidait encore. Il a laissé des vers latins
dédiés à Denis Brulart en tête de la Coutume de Bourgogne publiée à Dijon, chez
Desplanches en 1576 ; un Plaidoy&#

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