Essai de redéfinition des cycles climatiques du Quaternaire continental du Maroc - article ; n°1 ; vol.8, pg 3-13
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Description

Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Année 1971 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 3-13
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Biberson
Essai de redéfinition des cycles climatiques du Quaternaire
continental du Maroc
In: Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Volume 8 - Numéro 1 - 1971. pp. 3-13.
Citer ce document / Cite this document :
Biberson Pierre. Essai de redéfinition des cycles climatiques du Quaternaire continental du Maroc. In: Bulletin de l'Association
française pour l'étude du quaternaire - Volume 8 - Numéro 1 - 1971. pp. 3-13.
doi : 10.3406/quate.1971.1166
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/quate_0004-5500_1971_num_8_1_1166Bulletin de l'Association française 1971 - 1, page 3. pour l'étude du Quaternaire.
ESSAI DE REDEFINITION DES CYCLES CLIMATIQUES
DU QUATERNAIRE CONTINENTAL DU MAROC *
PAR
Pierre BIBERSON,
Chaire Institut de géologie de paléontologie et de humaine, du Quaternaire, Paris.
I. — EXPOSE DES MOTIFS.
En 1956, un groupe de géologues et géographes du Maroc a proposé un
« Essai de classification du Quaternaire continental du » ' qui définissait
six périodes climatiques distinctes se succédant au cours du Quaternaire; ce
sont, par ordre d'ancienneté : le Moulouyen, le Salétien, YAmirien, le Tensiftien, le
Soltanien et le Rharbien. En 1969, les récentes études géomorphologiques et paléo-
pédologiques de nouveaux chercheurs2 ont amené ceux-ci à remettre en question
la validité de la terminologie « classique » marocaine, unanimement adoptée
depuis 1956 3. Une proposition formelle a même été faite à la dernière session
du Congrès de l'INQUA, en vue d'abandonner purement et simplement cette nomenc
lature aujourd'hui discutée et de la remplacer par des termes beaucoup plus
généraux aboutissant à une subdivision plus souple et très simple du Quaternaire
marocain en Villafranchien supérieur, Pleistocene ancien, Pleistocene moyen et
Pleistocene récent-Holocène \ II semble que ce serait là une solution de facilité
peu profitable et qui, en tout cas, cadrerait mal avec les incontestables progrès
de la science quaternariste en Afrique au cours des dernières décades.
Il convient de rappeler qu'avant 1956, et pendant de longues années, on avait
utilisé au Maroc, pour désigner les périodes nord-africaines dites « pluviales »,
une nomenclature dérivée de celle employée en Europe méridionale pour les
glaciations alpines : Gunzien, Mindelien, Rissien et Wurmien, ainsi que le terme
Villafranchien transposé des gisements de la vallée du Pô à tous les pays circum-
méditerranéens. Or, sans le dire de façon explicite, l'essai de 1956 était une
conséquence de la recommandation du IIIe Congrès panafricain de Préhistoire
et de l'étude du Quaternaire qui préconisait, en Afrique, l'emploi de terminologies
régionales pour la désignation des pluviaux africains5, procédé qui avait pour
but d'éviter des corrélations intercontinentales ou interrégionales non basées sur
des faits très exactement établis. Naturellement, ces considérations fort judicieuses
restent toujours valables.
Cependant, même les plus récentes critiques ne mettent pas en cause le syn
chronisme vraisemblable des glaciations atlasiques avec les glaciations alpines,
non plus qu'avec les périodes de précipitations accrues qui caractérisent les
* Communication présentée à la séance du 17 mars 1970.
1. Choubert, Joly, Gigout, Marçais, Margat et Raynal, 1956. 2. Beaudbî, MaurÉr et Ruellan, 1967.
3. Beaudet, 1969 b.
4. Dresch, 1969.
5. Résolution n° 1, § (1), p. xxxi, in Proceedings of the Hid Pan-African Congress on Prehistory,
Chatto and Windus, London, 1957. BULLETIN DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'ÉTUDE DU QUATERNAIRE 4
« pluviaux » d'Afrique du Nord. De même, elles ne portent pas sur la terminologie
adoptée pour les cycles marins du littoral marocain qui est fondée sur les
coupes de sites-types de la côte atlantique où les mouvements de transgression
et de régression océaniques ont été enregistrés dans la morphologie et la
stratigraphie des dépôts littoraux6. S'agissant d'oscillations eustatiques du niveau
marin (donc de répercussion mondiale), on admet que, comme les glaciations et
déglaciations boréales concomitantes, elles sont la conséquence de phénomènes
climatiques généraux panterrestres. Nul ne semble aujourd'hui mettre en doute,
au Maroc, que les formations continentales intercalées entre les dépôts littoraux
des transgressions marines (donc contemporaines des régressions) appartiennent
aux périodes climatiques pluviales synchrones des glaciations atlasiques et alpines.
Dans ces conditions, on peut se demander s'il ne conviendrait pas simplement
de rénover les définitions du Quaternaire continental marocain avec cette optique,
plutôt que d'abandonner radicalement une terminologie consacrée par l'usage,
dont l'utilité n'est plus à démontrer.
Le principal argument des adversaires de cette terminologie est que certains
des sites éponymes auraient été mal choisis car leur interprétation première
prêterait à discussion7. Je dois dire que, le premier, j'ai moi-même, dès l'origine,
émis des réserves sur le choix de la grotte de Dar-es-Soltan comme site-type de la
stratigraphie du « Wùrmien marocain », appelé Soltanien en 1956 8. Nos jeunes
collègues du Maroc ont avancé d'autres exemples9. C'est un cas relativement
fréquent dans l'histoire des études géologiques, mais il ne paraît pas justifier un
abandon pur et simple de termes ayant l'antériorité sur tout autre. Il semblerait
plus judicieux de préciser leurs définitions en les basant sur les points ne pouvant
iaire l'objet de controverse et en proposant éventuellement de nouvelles coupes-
types dont le seul inconvénient serait de ne pas être éponymes.
Un argument de valeur des auteurs critiquant la nomenclature de 1956 est
que la variété actuelle des climats régionaux du Maroc incite à penser qu'il y a
toujours eu des contrastes très marqués entre les diverses provinces climatiques,
au cours du Quaternaire, et que, par conséquent, les phénomènes de paléogenèse
géomorphologique, sédimentologique et pédologique n'ont pas été uniformes ni
surtout synchrones dans l'ensemble du Maroc, donc qu'il conviendrait de les
étudier dans un cadre géographique restreint ayant une incontestable unité
d'évolution. Il apparaîtrait, en effet, que les périodes de modelé glaciaire et péri-
glaciaire en montagne, de création des glacis de piedmont, d'accumulation des
épandages caillouteux ou limoneux de plateaux et de plaines, d'édification des
terrasses fluviatiles, etc., peuvent présenter un net décalage dans le temps suivant
les régions et même, par exemple, dans un seul bassin, tout au long d'un oued
coulant de l'Atlas à l'Atlantique. Il serait donc irrationnel de vouloir synchroniser
ces phénomènes à l'échelle du Maroc tout entier. Nul doute qu'il ne faille tenir
soigneusement compte de ces considérations.
Or, contrairement aux sites éponymes de la classification du Quaternaire
marin qui ont été choisis sciemment sur une coupe unique de la région de
Casablanca10 (ce qui rend plus aisé l'établissement de leurs rapports récipro
ques), ceux qui ont servi à dénommer les cycles continentaux ont été pris en
divers lieux très éloignés les uns des autres, situés tantôt dans la zone humide
atlantique (Salétien, Soltanien, Rharbien), tantôt dans les zones semi-arides du
Maroc oriental (Moulouyen) ou central (Amirien, Tensiftien) qui ont chacune subi
une évolution paléogénétique propre.
6. Biberson, 1961 a.
7. Dresch, 1969.
8.1961 a, p. 166-170.
9. Beaudet, 1969 a.
10. Biberson, 1961 a, p. 49. CYCLES CLIMATIQUES DU QUATERNAIRE CONTINENTAL DU MAROC 5
Dès lors, sur quels critères étayer la rénovation des définitions qui semble
s'imposer? Dans la plupart des pays du globe, les subdivisions du Quaternaire
sont basées soit sur les phénomènes de glaciation et de déglaciation des conti
nents, soit sur les transgressions et les régressions marines ; seules les régions
tropicales et équatoriales éloignées des côtes et dépourvues de hautes montagnes
connaissent une chronologie quaternaire uniquement

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