Essai sur l histoire municipale de la ville de Strasbourg. - article ; n°1 ; vol.1, pg 430-459
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1840 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 430-459
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1840
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Bernard Bernhard
Essai sur l'histoire municipale de la ville de Strasbourg.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1840, tome 1. pp. 430-459.
Citer ce document / Cite this document :
Bernhard Bernard. Essai sur l'histoire municipale de la ville de Strasbourg. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1840, tome 1.
pp. 430-459.
doi : 10.3406/bec.1840.461646
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1840_num_1_1_461646QUÎ.C
ESSAI
SUR L'HISTOIRE MUNICIPALE
VILLE DE STRASBOURG
ďArgentorat Dès le second était siècle devenue de une notre des ère, villes l'ancienne importantes cilé de gauloise l'em
pire ; le géographe Ptolémée, qui florissaità cette époque, nous ap
prend que la huitième légion Augusta y tenait garnison1. Au qua
trième siècle , Y Itinéraire nous la représente comme le point de
jonction de plusieurs chaussées qui, de diverses parties de la
Gaule, conduisaient au Rhin2. Dans la Table Théodosienne, on la
voit figurer avecdeux tours, signe qui, sur cette carte, n'accompagne
que les noms des villes de première classe3. Dans la Notice des
provinces et des cités de la Gaule elle est nommée immédiatement
après la métropole de la première Germanie4. Enfin, la Notice des
lignites de l'empire constate qn'Argentorat était la demeure d'un
ointe préposé à l'administration militaire de la province et qu'une
mufacture d'armes y était établie 5. Cette importance que la ville
^"jloise avait acquise sous la domination romaine permet de
■: )ire que de bonne heure elle a dû être élevée au rang de rau-
Voyez la géographie des Gaules : Script, rcr. franc, tome I , page 78.
Itinerarium Antoníni Augusti, passim. Ibid., page 4O3et suiv,
* Ibid., page <H2.
4 Ibid, page 4 28.,
s Ibid., pages Ш et -12в. 431
nicipe. Ce fait est mis hors de doute , pour le quatrième siècle , par
un passage d'Ammien Marcellin. «Parmi lés autres municipalités
« de la première Germanie, dit cet auteur, on dislingue Mayence,
■« Worms , Spire et Argentorat , célèbre par la défaite des bar-
« bares ' . »
Comme les destinées de Strasbourg se sont accomplies au moyen
âge sous l'influence du régime municipal romain, il ne sera pas
inutile, en commençant, de rappeler d'une manière succincte en
quoi consistait ce régime.
Les droits concédés aux villes organisées en curies varièrent
selon les temps et selon les lieux. Quelques-unes furent admises
à la plénitude du droit de cité romaine; les autres n'en obtinrent
qu'une portion plus ou moins considérable, selon qu'elles furent
gratifiées du droit des cités latines, italiques, ou qu'elles furent ré
gies par le commun des provinces. Tous los municipes
avaient cependant cela de commun, qu'ils conféraient la qualité
de citoyen romain , et, par suite, la jouissance des droits civils, tels
que le mariage , la puissance paternelle , le droit de propriété , la
faculté de tester, la sûreté des personnes. La plupart des municip
alités jouissaient également d'une indépendance entière, quant
a leur administration intérieure. Le pouvoir résidait dans l'assem
blée des principaux citoyens, formant ce qu'on appelait la curie
ou l'ordre- des décurions. Celte assemblée, convoquée par les chefs
de la cité, administrait le municipe soit en délibérant sur ses in
térêts , soit en gérant les magistratures municipales auxquelles ses
membres pouvaient seuls être appelés.
Plus souvent exposés, par leur éloignement du contre de l'em
pire, à la tyrannie des officiers publics, les municipes des provinces
reçurent un magistrat spécialement chargé deles défendre contre
l'oppression. Ce magistrat, dont la création remonte h la première
moitié ou au milieu du quatrième siècle, était le défenseur de la
cité. Différent des autres officiers municipaux, élus exclusivement
par la curie, le défenseur était nommé par l'universalité des
citoyens. Son origine populaire, et l'importance de ses atlribu
lions , placèrent en peu de temps ce magistrat a la tête de la cité,
et dans la plupart des municipes des provinces , il finit par sup
pléer tous les autres officiers. Justinien, en l'investissant d'une
1 In i>rima (Icnnania, inter alia municipal, Magunliauus est, \aii{;ionos, Nemeteš Ы
Argenloratus, barbaricis cladibus nota. Livre XV, chap. 2. 432
juridiction civile étendue, et d'une juridiction criminelle dans les
affaires ordinaires , en fit le représentant complet du pouvoir mun
icipal.
Nous allons retrouver les éléments de cette organisation pre
mière se perpétuant dans la vie politique de notre cité , malgré
les efforts rivaux du pouvoir féodal.
Fondé au quatrième siècle, ainsi que l'attestent les actes des con
ciles de Sardigue et de Cologne', le siège episcopal de Strasbourg
fut doté de biens temporels dès la fin du septième siècle. Vers
l'année 675, le roi auslrasien Dagobert il gratifia l'évêque Arbogast
de la terre de Ruffach, appelée depuis le haut mundat. Le titre
primitif de cette donation a péri ; mais , indépendamment des actes
postérieurs , elle est prouvée parla tradition et la possession con
stantes de l'église. A cette époque aussi paraît remonter l'origine
dii pouvoir temporel des èvêques sur leur ville épiscopale. Les
plus anciens historiens de l'évôché sont unanimes pour attribuer
au roi Dagobert la première concession dece pouvoir2. Si l'on con
sidère qu'alors les fonctions de défenseurs des cités étaient presque
partout attachées a l'épiscopat, cette opinion sera facilement ad
mise. Il est certain, d'ailleurs, que dès le règne de Charlemagne
les évoques étaient en possession de cette souveraineté temporelle.
Ce fait est attesté par une bulle du pape Adrien de l'année 775.
Bans ce document adressé à l'évêque Heddon, le pape rappelle un
règlement de Charlemagne qui prescrit qu'à chaque mutation sur
venue parmi les officiers préposés à la monnaie et aux péages
qui appartiennent , dit-il , à l'évêque, celui-ci paiera un droit au
chapitre3.
Avec la concession faite aux évoques d'un pouvoir temporel ,
s'ouvre une ère nouvelle dans l'histoire municipale de la cité.
Administrée jusque-là par l'assemblée de ses principaux citoyens,
sous la haute influence de l'évêque, son défenseur , elle Test de
puis lors par l'association des fidèles de ce dernier, qui y exercent
ions les droits de juridiction civile et criminelle.
* Voyez Labbe, Conciles, tome I, pages 6-1 h et (i25.
2entre autres Gebwiller, cité dans la Chronique de Kœnigshoven, p. GÍG.
3 Dilectissimus filius noster Karoius de rebus episcopalibus, scilicet de moneta, the-
lonco ac aliis oificiis ad se pertinentibus hoc constituit, ut quotienscunque hec minister
tur- ia mutarcntuTj pro salutis suc aurjmcnto, sepiem libre... in commune (radercn
iïJ'unfli'licr. Hist, de l'église de Strasbourg, tomn II. Pièces juslifiralivca, num. CG. .
'
.

.
433
II nous est resté un monument précieux de cette organisation
épiscopale. C'est un statut administratif donné à la ville par les
évoques. L'âge précis de ce document est incertain : selon Gr.an-
didier , l'un de ses éditeurs, il aurait été rédigé à la fin du dixième
siècle, par l'évêque Erchembald ' . Schœpflin place sa confection
à l'an 1270 2 ; mais cet auteur s'est laissé tromper par le renouvel
lement du statut et par la traduction allemande qui en furent fails
cette année. Tout l'ensemble du monument prouve qu'il est an
térieur à l'établissement du régime communal , et qu'il date d'une
époque où l'autorité des évoques dominait encore sans partage.
Voici , d'après ce statut , quel fut , sous l'administration épisco
pale , le régime de la ville :
« A l'exemple d'autres cités , porte le préambule , Strasbourg a
« été fondé dans ce but d'honneur, que tout homme, indigène ou
« étranger, y aura sa paix en tout temps et auprès de tout le
« monde 3. »
Le criminel qui s'y r

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