Etat des recherches archéologiques gallo-romaines dans Senlis (Oise) - article ; n°1 ; vol.3, pg 193-203
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Revue archéologique de Picardie - Année 1984 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 193-203
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Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Marc Durand
Etat des recherches archéologiques gallo-romaines dans Senlis
(Oise)
In: Revue archéologique de Picardie. N°3-4, 1984. pp. 193-203.
Citer ce document / Cite this document :
Durand Marc. Etat des recherches archéologiques gallo-romaines dans Senlis (Oise). In: Revue archéologique de Picardie.
N°3-4, 1984. pp. 193-203.
doi : 10.3406/pica.1984.1440
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pica_0752-5656_1984_num_3_1_1440ARCHÉOLOGIQUE DE PICARDIE N° 3-4 1984 REVUE
ÉTAT DES RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES GALLO-ROMAINES
DANS SENLIS (Oise)
par Marc DURAND *
Lorsque l'on évoque la Senlis antique, V Augustomagus de la table de Peutinger (*), on
fait généralement référence aux travaux de Félix Vernois qui découvrit les arènes, en 1865,
sur le seul indice toponymique de la "Fontaine des Raines", puis aux fouilles et observations
archéologiques de Georges Matherat, avant et après la seconde Guerre Mondiale, en parti
culier sur les sites des arènes et de l'ancien château royal, ainsi que dans divers points de la
ville (Saint-Rieul, caves privées, etc.).
Dès 1945, Matherat publie, dans le Bulletin de la Société d'Histoire et d'Archéologie de
Senlis, une Topographie d 'Augustomagus (pp. CVII-CXII et CXVI-CXIX) reprise, ensuite,
par Albert Grenier dans son Manuel d* Archéologie gallo-romaine (troisième partie). L'archi
tecture : urbanisme et monuments, au chapitre des villes augustéennes (Senlis, pp. 246-249)
assortie d'un plan dont le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il est abusif (plan I). Tout
d'abord, nous voudrions préciser un point : loin de nous la pensée de ternir la mémoire de
G. Matherat ou de discréditer ses travaux ; l'archéologie ne serait peut-être pas ce qu'elle est
en Picardie, ou tout du moins dans l'Oise, sans son activité pour la relancer juste après la
guerre, où l'on avait plus à faire à reboucher les trous de bombes qu'à ouvrir des excavations.
Mais il faut admettre, avec le recul, que ses travaux à Senlis ont été insuffisants pour étayer
le plan d'urbanisme de la ville du Haut-Empire, qu'il a proposé. Nous ne contestons pas la
qualité de ses observations archéologiques, mais les interprétations qui en ont été données.
Matherat, bien que persuadé de la justesse de son plan théorique, demeure néanmoins
prudent et reconnaît, implicitement, que les indices sont minces : "Par suite du formalisme
romain, la méthode que nous avons utilisée (le quadrillage) pour étudier Augustomagus —
dont nous ignorions tout, sauf les arènes — nous paraît être générale." (1945, p. CXIX).
Chemin de la Borde, Raray, (!) Jc- Picard a émis l'hypothèse qu'il y ait pu avoir
déformation de nom Augustomagus en Ratomagus
ou qu il y a eu confusion avec Rouen, sur les cartes
anciennes (colloque de saint Grégoire le Grand -
Gouvieux - 1982). De toute façon, on peut difficil
ement retenir, pour l'instant, une implantation celtique
au confluent de l'Aunette et de la Nonette ; ce n'est
pas la maigre trouvaille d'une pierre gravée, en
remploi dans un mur (Bull. Soc. Arche o. Senlis -
1942 - p. XVI), qui peut faire avancer la recherche.
Quant à Senlis, aucune découverte de fossiles direc
teurs gaulois n'a été faite intra muros.
193 Selon la formule de Gabriel Fournier : "De résumé en résumé, les hypothèses émises pour
interpréter un document risquent de subir de graves déformations, ne serait-ce qu'en prenant
un caractère affirmatif qu'elles n'avaient pas chez leur auteur." — c'est ce qui s'est produit
avec A. Grenier.
Mais, actuellement, de quels vestiges disposons-nous pour retrouver Yurbs antique ?
(plan II).
1°) LES ARÈNES (plan II-I) : Dégagé plutôt que fouillé au XIXe siècle, J.P. Adam, di
recteur du Bureau d'Architecture antique du C.N.R.S., date le. premier état de cet amphit
héâtre du début du premier siècle après J.C. (Adam - 1973). Nous avons eu l'occasion
d'exécuter deux sondages, avant des travaux de drainage dans la partie nord de l'édifice, qui
ont permis de constater qu'il était semi-excavé à peu près jusqu'à la hauteur de la media
cavea, particularité que G. Matherat avait remarquée. Par contre, l'assise supérieure (voir
fig. I-III), donnée comme réfection de l'Antiquité tardive, correspond, en réalité, à un
remontage récent, certainement de la troisième République (couche de démolition avec tessons
contemporains). La rare céramique rencontrée, dans la tranchée de fondation (fig. I-II et II b),
n'infirme pas la datation proposée par J.P. Adam.
2°) L'ENCEINTE : Les chercheurs du XIXe siècle l'ont datée du IIIe siècle uniquement sur
des considérations historiques, sans contrôle archéologique. Mais pourquoi ne serait-elle pas
un peu plus récente ? Le travail de datation reste à faire.
Dans les fondations de cette muraille, ont été trouvées des pierres sculptées provenant
manifestement de bâtiments importants détruits, dont une représente un personnage assis
(plan II-2 et photo I). Une surveillance de travaux, datant de juin 1982, d'un emplacement
voisin de la découverte sus-mentionnée (plan II-3), nous a permis de constater la présence
d'éléments architecturaux réemployés dans le libage de l'enceinte ; mais, malheureusement,
aucun niveau gallo-romain en place n'a été retrouvé ; vraisemblablement ils ont été détruits
par les constructions médiévales ou par des caves. Seule, l'amorce d'un fossé ou, tout au
moins, d'une excavation profonde, remblayée, se poursuivant sous la place de la Halle, a été
constatée.
Une copie du XVIIIe siècle d'un plan du siècle précédent (conservée dans les archives
municipales), nous fournit le tracé de la voie principale au Bas-Empire et l'emplacement des
tours de l'enceinte (plan III). Les issues de cette fortification étaient, au midi, la porte de
Paris devenue, plus tard, porte de l'Apport au Pain, sur le car do théorique et, à l'est, la
porte de Reims. Une surveillance archélogique, dans une cave, à proximité de cette dernière (plan II-4), a permis à M. Rallon et à nous-même de noter la présence d'une fraction
de voie et de confirmer ce plan.
Une autre fouille, du côté nord de la cathédrale, dans le jardin de l'évêché (plan II- 5),
nous a donné le moyen de constater encore une fois l'exactitude du plan du XVIIe siècle,
puisque nous avons retrouvé la tour arasée près de la chapelle Saint-Gervais, et de remarquer
des éléments en réemploi dans les substructures du rempart ; côté cathédrale, aux niveaux
les plus profonds, existent des substructions médiévales qui ont fait disparaître toutes traces
d'occupation gallo-romaine. Là encore, les marques de layage, sur la structure la plus basse,
sont indiscutablement du Moyen Age. En revanche, des éléments & impluvium ont été
retrouvés à quelques mètres de là ; mais cette fouille n'a pas apporté de nouvelles données
sur l'organisation spatiale de la ville à l'époque du Haut-Empire.
Toujours sur l'enceinte, la fouille de J.M. Desbordes, en 1974, dans l'ancienne collégiale
Saint-Frambourg (plan II-6) n'a pas atteint, à notre connaissance, les couches gallo-romaines.
194 Marche
extérieur
vers Rouen
Plan I. Plan de Senlis au Haut-Empire d'après Matherat (extrait du manuel d'A. Grenier ; une coquille s'est
glissée dans le nom de Matherat).
Une tour, déjà signalée sur le plan du XVIIe siècle, a été dégagée (photo 2). On peut raiso
nnablement penser que les niveaux de circulation préromans de l'église, à la fin du Xe siècle,
correspondent, à peu près, à ceux du Bas-Empire.
A l'intérieur de l'enceinte, G. Matherat a fouillé, dans le périmètre de l'ancien château
royal, une tour carrée qui existe encore (plan II-7). Il la qualifia de "tour du prétoire" et
situa à cet emplacement le capitole d'Augustomagus (Lemaire, 1976, pp. 47 et 116). L'idée
de cette tour prétorienne est abandonnée ainsi que ses similitudes avec Tarragone. Bien que
la position tangentielle de cette tour par rapport à la muraille soit troublante, elle n'est pas
•suffisante pou

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