Étude archéologique - article ; n°1 ; vol.30, pg 119-143
28 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Étude archéologique - article ; n°1 ; vol.30, pg 119-143

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
28 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Gallia préhistoire - Année 1987 - Volume 30 - Numéro 1 - Pages 119-143
Le dolmen II de San Sébastien, communes de Plan-de-la-Tour et Sainte-Maxime (Var). Réflexions sur les pratiques de l'inhumation dans les sépultures collectives provençales par Gérard Sauzade, Jean Courtin, Éric Mahieu et Guy Périnet
Le dolmen II de San Sébastien, découvert en 1971, a été fouillé pendant les années 1972-1973. Il n'avait jamais été violé. De même que le dolmen I de San Sébastien, fouillé en 1971 (Sauzade, Courtin et Chabaud, 1976), ce dernier est situé sur la colline du même nom et est distant, à vol d'oiseau, de 23 km de la ville de Draguignan. Il fait partie d'un groupe de six dolmens découverts peu de temps après l'incendie de 1970 qui ravagea ce secteur côtier du massif des Maures.
C'est un monument à chambre carrée et à couloir, disposé au centre d'un tumulus de pierres, comparable à tous ceux que l'on rencontre en Provence orientale. Il renfermait les restes incinérés d'au moins soixante individus, associés à un matériel archéologique abondant. Les armatures de flèches, notamment, comptent parmi les plus beaux spécimens découverts jusqu'à ce jour dans une tombe provençale. L'absence de traces de feu dans la chambre démontre que les corps ont été brûlés à l'extérieur du monument et que les restes osseux ont été déposés dans la cella dans un deuxième temps.
L'examen des graphiques de répartition horizontale et verticale des fragments d'objets recollant entre eux (poteries, silex), a montré qu'une grande partie du remplissage de la chambre avait été remaniée lors de la mise en place d'une grande dalle ; celle-ci était destinée, vraisemblablement, à servir à la fois de paroi et de couverture, du fait de son inclinaison, à une sorte de coffre aménagé à l'intérieur de la chambre. L'étude de la répartition verticale des différents types d'armatures de flèches a montré que cette tombe avait été utilisée au cours de deux périodes distinctes, c'est-à-dire au Néolithique final-Chalcolithique ancien et au Chalcolithique récent, alors qu'aucune différence dans la stratigraphie n'a pu être perçue à la fouille. D'après sa position dans le remplissage, la grande dalle inclinée aurait été mise en place pendant le Chalcolithique récent. La présence de cette grande dalle mais aussi la nature du remplissage incitent à penser que ce dolmen n'a jamais eu de dalle de couverture.
Enfin, la pratique d'une véritable «inhumation» des restes osseux humains brûlés, liée, de toute évidence à des rites secondaires à San Sébastien II, a pu être démontrée. Cela nous a amené à examiner certains cas de sépultures collectives dépourvues d'ossements brûlés mais où l'usage de l'inhumation serait lié à l'existence de dépôts secondaires.
The dolmen II at San Sebastian discovered in 1971 was excavated during the years 1972-1973. It had never been desacrated. As for the dolmen I at San Sebastian, excavated in 1971 (Sauzade, Courtin et Chabaud, 1976) this one is situated on the hill of the same name, 23 km as the crow flies, from Draguignan. It is one of a group of six dolmens discovered shortly after the fire in 1970 which ravaged this coastal part of the massif des Maures.
It is a monument of the type consisting of a square room and a corridor set in the center of a barrow of stones like others found in eastern Provence. It housed the incinerated remains of a least 60 people in addition to a great deal of archaeological pieces, arrowheads, especially, which count among the best specimens found to this day in a provençal tomb. The non-existence of traces of fire inside the room shows the bodies were burnt on the outside of the tomb and bones remains placed inside later.
The examination of the graphs of vertical and horizontal distribution of pieces fitting together (potteries, flints) showed that a large part of the filling up of the room had been reorganised during the positionning of a large stone slab. This was most likely used as a partition as well as a cover, suggested by its stand, for a sort of protected area fixed up on the inside of the room.
The study of the vertical distribution of different types of arrowheads shows that this tomb had been used over two distinct periods : late Neolithic-ancient Chalcolithic and recent Chalcolithic, whereas no difference in the strata had been noticed during the dig. Owing to its level in the filling up, the large sloping slab would have been placed during the recent Chalcolithic period. The presence of this slab as well as the manner of the filling up lead us to believe this dolmen never had a covering stone.
Finally, the usual practice of a real inhumation of the remains of cremated human bones, in connection with obvious secondary rites at San Sebastian was able to be shown. This leads us to examine several cases of collective tombs devoid of calcinated bones but where the inhumation practice would have been linked to the existence of secondary deposits.
25 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Gérard Sauzade
Jean Courtin
I. Étude archéologique
In: Gallia préhistoire. Tome 30, 1987. pp. 119-143.
Citer ce document / Cite this document :
Sauzade Gérard, Courtin Jean. I. Étude archéologique. In: Gallia préhistoire. Tome 30, 1987. pp. 119-143.
doi : 10.3406/galip.1987.2370
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1987_num_30_1_2370Résumé
Le dolmen II de San Sébastien, communes de Plan-de-la-Tour et Sainte-Maxime (Var). Réflexions sur
les pratiques de l'inhumation dans les sépultures collectives provençales par Gérard Sauzade, Jean
Courtin, Éric Mahieu et Guy Périnet
Le dolmen II de San Sébastien, découvert en 1971, a été fouillé pendant les années 1972-1973. Il
n'avait jamais été violé. De même que le dolmen I de San Sébastien, fouillé en 1971 (Sauzade, Courtin
et Chabaud, 1976), ce dernier est situé sur la colline du même nom et est distant, à vol d'oiseau, de 23
km de la ville de Draguignan. Il fait partie d'un groupe de six dolmens découverts peu de temps après
l'incendie de 1970 qui ravagea ce secteur côtier du massif des Maures.
C'est un monument à chambre carrée et à couloir, disposé au centre d'un tumulus de pierres,
comparable à tous ceux que l'on rencontre en Provence orientale. Il renfermait les restes incinérés d'au
moins soixante individus, associés à un matériel archéologique abondant. Les armatures de flèches,
notamment, comptent parmi les plus beaux spécimens découverts jusqu'à ce jour dans une tombe
provençale. L'absence de traces de feu dans la chambre démontre que les corps ont été brûlés à
l'extérieur du monument et que les restes osseux ont été déposés dans la cella dans un deuxième
temps.
L'examen des graphiques de répartition horizontale et verticale des fragments d'objets recollant entre
eux (poteries, silex), a montré qu'une grande partie du remplissage de la chambre avait été remaniée
lors de la mise en place d'une grande dalle ; celle-ci était destinée, vraisemblablement, à servir à la fois
de paroi et de couverture, du fait de son inclinaison, à une sorte de coffre aménagé à l'intérieur de la
chambre. L'étude de la répartition verticale des différents types d'armatures de flèches a montré que
cette tombe avait été utilisée au cours de deux périodes distinctes, c'est-à-dire au Néolithique final-
Chalcolithique ancien et au Chalcolithique récent, alors qu'aucune différence dans la stratigraphie n'a
pu être perçue à la fouille. D'après sa position dans le remplissage, la grande dalle inclinée aurait été
mise en place pendant le récent. La présence de cette grande dalle mais aussi la nature
du remplissage incitent à penser que ce dolmen n'a jamais eu de dalle de couverture.
Enfin, la pratique d'une véritable «inhumation» des restes osseux humains brûlés, liée, de toute
évidence à des rites secondaires à San Sébastien II, a pu être démontrée. Cela nous a amené à
examiner certains cas de sépultures collectives dépourvues d'ossements brûlés mais où l'usage de
l'inhumation serait lié à l'existence de dépôts secondaires.
Abstract
The dolmen II at San Sebastian discovered in 1971 was excavated during the years 1972-1973. It had
never been desacrated. As for the dolmen I at San Sebastian, excavated in 1971 (Sauzade, Courtin et
Chabaud, 1976) this one is situated on the hill of the same name, 23 km as the crow flies, from
Draguignan. It is one of a group of six dolmens discovered shortly after the fire in 1970 which ravaged
this coastal part of the "massif des Maures".
It is a monument of the type consisting of a square room and a corridor set in the center of a "barrow" of
stones like others found in eastern Provence. It housed the incinerated remains of a least 60 people in
addition to a great deal of archaeological pieces, arrowheads, especially, which count among the best
specimens found to this day in a provençal tomb. The non-existence of traces of fire inside the room
shows the bodies were burnt on the outside of the tomb and bones remains placed inside later.
The examination of the graphs of vertical and horizontal distribution of pieces fitting together (potteries,
flints) showed that a large part of the filling up of the room had been reorganised during the positionning
of a large stone slab. This was most likely used as a partition as well as a cover, suggested by its stand,
for a sort of protected area fixed up on the inside of the room.
The study of the vertical distribution of different types of arrowheads shows that this tomb had been
used over two distinct periods : late Neolithic-ancient Chalcolithic and recent Chalcolithic, whereas no
difference in the strata had been noticed during the dig. Owing to its level in the filling up, the large
sloping slab would have been placed during the recent Chalcolithic period. The presence of this slab as
well as the manner of the filling up lead us to believe this dolmen never had a covering stone.
Finally, the usual practice of a real inhumation of the remains of cremated human bones, in connection
with obvious secondary rites at San Sebastian was able to be shown. This leads us to examine severalcases of collective tombs devoid of calcinated bones but where the inhumation practice would have
been linked to the existence of secondary deposits.LE DOLMEN II DE SAN SÉBASTIEN
COMMUNES DE PLAN-DE-LA-TOUR ET SAINTE-MAXIME (VAR)
Réflexions sur les pratiques de l'inhumation
dans les sépultures collectives provençales
ÉTUDE ARCHÉOLOGIQUE
par Gérard SAUZADE
avec la participation de Jean COURTIN
C'est en allant examiner le dolmen I de San des plus récentes découvertes de dolmens en Provenc
Sébastien en compagnie de son inventeur e, d'autres sépultures mégalithiques ont été repé
rées. Au début de l'année 1978, G. Chabaud découG. Chabaud, en. septembre 1971, que nous avons
repéré le dolmen IL La colline de San Sébastien, de vrait dans le même secteur le dolmen des Lions et
deux autres tombes mégalithiques sur les pentes forme allongée, est orientée nord-sud. Son sommet
aplati, presque horizontal, s'étend sur environ 800 m méridionales de la colline de San Peyre. Toujours en
1978, un autre dolmen a été découvert par Mme Gréde long. La ligne de crête constitue la limite des
communes de Plan-de-la-Tour à l'ouest et de Sainte- goire à Saint-Aygulf, sur la colline de l'Agriotier.
Cette tombe, malencontreusement endommagée par Maxime à l'est. Sur cette ligne sont situés, au centre,
le dolmen I fouillé en 1971 (Sauzade, Courtin et un bulldozer qui traçait une piste, dut faire l'objet
d'une fouille d'urgence (G. Sauzade) en 1983. Enfin, Ghabaud, 1976) et à l'extrémité nord, le dolmen IL
A l'extrémité sud, un amas de gros blocs repéré dès récemment plusieurs dolmens ruinés ont été repérés
non loin de là, à l'extrémité occidentale du massif de notre première visite pourrait bien constituer une
l'Estérel près de Saint-Raphaël. sépulture sous tumulus.
Depuis l'abandon des cultures en terrasse au Du fait de sa pénétration difficile, de l'aspect
peu reconnaissable . des monuments non encore début de ce siècle, ce secteur des Maures présente de
fouillés, le massif des Maures constitue pour la grandes difficultés de pénétration. C'est l'incendie de
l'été 1970 qui rendit la prospection plus facile en Provence une zone privilégiée susceptible de renfer
mer encore de nombreuses sépultures mégalithiques. ravageant une grande partie du couvert forestier des
communes de Grimaud, Plan-de-la-Tour et Sainte-
Maxime. Cet incendie fut donc à l'origine des
La fouille découvertes successives de plusieurs tombes mégali
thiques pendant les quatres années qui suivirent.
Depuis la publication du dolmen I (Sauzade, Elle a fait l'objet de deux campagnes consécuti
Courtin et Chabaud, 1976), à laquelle nous re ves, en septembre 1972 et en avril 1973 qui ont duré
nvoyons le lecteur pour tout ce qui concerne la en tout 23 jours. Le dolmen et son tumulus, étaient
situation géographique de ces tombes et l'historique dissimulés sous un épais couvert de genêts épineux.
Gallia Préhistoire, 1987-1988, tome 30, p. 119-149. 120 GÉRARD SAUZADE ET AL.
Fig. 1 — Vue de la tombe après débroussaillage et avant le Fig. 2 — Vue générale de la tombe après l'

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents