Étude générale des restes vertébrés de Mleiha - article ; n°1 ; vol.29, pg 107-120

Achilles Gautier, Wim Wimvanneer

Description

Travaux de la Maison de l'Orient méditerranéen - Année 1999 - Volume 29 - Numéro 1 - Pages 107-120
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: TRAVAUX_DE_LA_MAISON_DE_L-ORIENT
• Publié le: 01 janvier 1999
• Nombre de lectures: 25
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Achilles Gautier
Wim Van Neer
Étude générale des restes vertébrés de Mleiha
In: Mleiha I. Environnement, Stratégies de subsistance et artisanats (Mission archéologique française à Sharjah).
Lyon : Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, 1999. pp. 107-120. (Travaux de la Maison de l'Orient
méditerranéen)
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Gautier Achilles, Van Neer Wim. Étude générale des restes vertébrés de Mleiha. In: Mleiha I. Environnement, Stratégies de
subsistance et artisanats (Mission archéologique française à Sharjah). Lyon : Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean
Pouilloux, 1999. pp. 107-120. (Travaux de la Maison de l'Orient méditerranéen)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/mom_1274-6525_1999_rpm_29_1_1892GENERALE DES RESTES VERTEBRES DE MLEIHA ι ETUDE
Achilles Gautier 2
Wim Van Neer 3
Introduction
Mleiha, dans l'émirat de Sharjah, est situé dans une dépression constituée par la rencontre du piémont
de la montagne d'Oman à l'est et celui d'un anticlinal calcaire à l'ouest, dont la partie visible à la hauteur
du site est appelée Jabal Fayah. Le site bénéficie par conséquent des eaux et des alluvions apportées par
les wadis de la montagne d'Oman. Le Jabal Fayah protège de l'ensablement et barre l'écoulement des eaux
souterraines provenant de la montagne d'Oman (voir contribution de R. Dalongeville dans ce volume). Le
site est donc une véritable oasis favorable à l'implantation humaine, comme en témoignent les importants
vestiges archéologiques conservés sur plusieurs kilomètres carrés. La mission archéologique française à
Sharjah, en collaboration avec le Department of Antiquities of Sharjah, y effectue des fouilles depuis 1986.
La présente étude concerne les restes animaux recueillis au cours des cinq campagnes effectuées entre
1986 et 1992. Un petit rapport préliminaire sur la faune de Mleiha a déjà été publié par le premier auteur 4.
Les échantillons proviennent de différents secteurs du site et couvrent les périodes suivantes :
Période I : Âge du Fer, daté globalement du Ier millénaire av. J.-C, mais peut-être aussi récent que
4e-3e s. av. J.-C. le
3e s. -mi. 2e s. av. J.-C. PIR-A : période Pré-Islamique Récente A,
1er PIR-B :mi. 2e- s. av. J.-C.
ler-2e ou mi. -2e s. ap. J.-C. ; contemporain de l'occupation principale d'ed-Dur (Umm PIR-C :
al-Quwayn).
3e-4e/5e s. ap. J.-C. PIR-D :
La plupart des restes étudiés ici datent des périodes PIR-A, PIR-B et PIR-C. Un seul petit ensemble
représente la période I. Quant à la période PIR-D, elle est bien représentée dans les secteurs DA et CW, où
les vestiges d'un fort et de deux maisons adjacentes ont été mis au jour. L'analyse des restes osseux de ces
secteurs est présentée séparément par Mme M. Mashkour et W. Van Neer dans ce volume.
Les échantillons ont été groupés par chantiers et par périodes. La liste des assemblages ainsi obtenus
est donnée ci-dessous par ordre alphabétique. Les échantillons de surface, ainsi que ceux de volume très
1 . Remerciements : la contribution de W. Van Neer à cet article représente des résultats de recherche du Programme
Pôles d'attraction inter-universitaires, mis en œuvre à l'initiative de l'État belge, Services fédéraux des affaires
scientifiques, techniques et culturelles.
2. Laboratorium voor Paléontologie, Universiteit Gent, Krijgslaan 281/S8, B-9000 Gent.
3. PAI-P4/12, Musée Royal de l'Afrique Centrale, Steenweg Leuven 13, 3080 Tervuren, Belgique.
4. Gautier 1992.
Mleiha I, TMO n° 29
Maison de l'Orient, Lyon. 108 A. GAUTIER & W. VAN NEER
restreint ont été incorporés dans l'assemblage le plus récent de chaque chantier, sauf lorsqu'il s'agissait
d'une importante quantité de restes (cas de Ll).
Assemblage A : Chantier A ; deux échantillons restreints provenant respectivement d'un contexte de
PIR-A et de la surface, mais datant probablement de la même période. AH : Chantier AH ; plusieurs échantillons, essentiellement constitués par des restes
osseux dans le remplissage d'une tombe (P.369) datée PIR-C.
Assemblage Β : Chantier Β ; échantillons associés au creusement et au curetage d'un puits (P. 151),
ainsi que plusieurs conservés dans le comblement de ce puits ; période non
déterminée ; PIR-A à PIR-C.
Assemblage Bol : Chantier BO, un échantillon d'un contexte PIR-A. Bo2 : Idem, quelques échantillons de contextes PIR-B/C. BS1 : Chantier BS, deux de PIR-A.
Assemblage BS2 : BS, trois échantillons attribuables à PIR-B. Β VI : Chantier BV, plusieurs de PIR-A. BV2 : BV, échantillons de PIR-B.
Assemblage C : Chantier C, cimetière daté globalement de la période PIR-A ; échantillons provenant
des niveaux archéologiques autour des tombes et des remplissages de celles-ci. Ε : Chantier E, aire artisanale ; échantillons provenant de plusieurs contextes de la
période PIR-A ; quelques-uns de la surface, probablement aussi attribuables à la même période.
Assemblage F : Chantier F, cimetière daté de la période PIR-B avec un enterrement au moins de la
période PIR-C. I : Chantier I, plusieurs échantillons provenant de sondages, périodisation douteuse ;
PIR-A à PIR-C.
Assemblage Κ : Chantier K, plusieurs échantillons de contextes PIR-A. Ll : L, quelques de la première période d'occupation.
Assemblage L2 : Chantier L, quelques échantillons PIR-A. L3 : L, plusieurs PIR-B. L4 : Chantier L, quelques attribuables à PIR-C.
Assemblage L5 : L, échantillons de surface ; PIR-B ou PIR-C.
Les tableaux 1 et 2 résument les comparutions qualitatives et quantitatives des divers assemblages
ordonnés par ordre chronologique. Les assemblages couvrant plusieurs périodes (Β, Ι, ΒΟ2, F) ont été
intercalés entre ceux des périodes qui peuvent avoir contribué à leur composition. Quelques notes sur les
animaux rencontrés suivent.
Poissons
Environ 800 restes de poissons ont été recueillis (tab. 2). Les identifications ont été effectuées au
Musée Royal de l'Afrique Centrale à Tervuren à l'aide de la collection de référence constituée au cours de
deux séjours aux Émirats Arabes Unis. En ce qui concerne les familles de poissons les mieux représentées,
nous avons indiqué les tailles, reconstituées par comparaison directe avec des individus récents de taille
connue (fig. 1). Trois types de poissons cartilagineux ont été déterminés. Cinq vertèbres appartiennent à
des poissons-scies dont au moins un individu a dû dépasser une longueur totale de 1 ,5 m. Les requins-
tigres, espèces pélagiques, sont représentés par quatre vertèbres d'animaux de taille moyenne (environ un
mètre). Trois restes de mâchoire pourvues d'une denture pavée typique indiquent la présence de la
mourine, appelée également raie chauve-souris. Quatre vertèbres, finalement, appartiennent clairement à
des poissons cartilagineux, mais une identification comme raie ou requin était impossible, vu l'état
incomplet des restes. Quinze ossements de Clupeidae, famille des sardines, harengs, etc., ont été retrouvés
dans un seul contexte qui a été tamisé. Il s'agit de vertèbres provenant du chantier I (UF 412 et UF 420) ÉTUDE DES RESTES VERTÉBRÉS 109
Mugilidae Euthynnus affinis
10-20 20-30 30-40 40-50 30-40 40-50 50-60 60-70
longueur standard en cm longueur standard en cm
Thunnus sp. Sparidae
60% 60°/«
40% -
20% .
ΙΟ ΙΟ ΙΟ ο ΙΟ 0°/« CM CM CO η
ώ ιό ό ιό ιό 6 6 40-50 50-60 60-70 70-80 CM CM CO m
longueur standard en cm longueur standard en cm
Carangidae
longueur standard en cm
Fig. 1. Tailles reconstituées des poissons les mieux représentés à Mleiha (périodes PIR-A - PIR-C).
qui a également livré les restes d'un autre poisson de petite taille (Rastrelliger kanagurta, le maquereau
des Indes). Deux restes de Clupeidae proviennent d'individus mesurant 15-20 cm LS 5, les autres
appartiennent à des poissons de 5-10 cm LS. Toute une série de poissons n'est représentée que par un seul
ou quelques fragments. Il s'agit du poisson-lait Chanos chanos dont une vertèbre caudale correspondant
à un individu mesurant 30-40 cm LS a été trouvée, du poisson-chat Arius thalassinus attesté par deux
vertèbres caudales appartenant à des spécimens mesurant entre 30 et 50