Etude historique des coaptations chez les Invertébrés - article ; n°3 ; vol.21, pg 245-264
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Description

Revue d'histoire des sciences et de leurs applications - Année 1968 - Volume 21 - Numéro 3 - Pages 245-264
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

L.-J.-M. Sahuc
Etude historique des coaptations chez les Invertébrés
In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1968, Tome 21 n°3. pp. 245-264.
Citer ce document / Cite this document :
Sahuc L.-J.-M. Etude historique des coaptations chez les Invertébrés. In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications.
1968, Tome 21 n°3. pp. 245-264.
doi : 10.3406/rhs.1968.2563
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0048-7996_1968_num_21_3_2563Étude historique des coaptations
chez les Invertébrés
nous Sans estimons prétendre utile réaliser d'analyser une étude rapidement exhaustive les travaux des coaptations, qui ont
mis de plus en plus en relief l'importance des structures coaptatives
dans le règne animal.
Cette analyse s'arrêtera à l'année 1919 date à laquelle Cuénot
donna à un phénomène biologique particulier le terme propre de
coaptation en définissant cette structure anatomique en ces termes :
« ajustement mécanique de deux parties indépendantes » (1).
* *
Bien que R.-A. de Reaumur (1737) ait décrit, le premier, les
pièces buccales de la larve du Fourmilion, nous ne pouvons pas
reconnaître dans son travail l'analyse d'une coaptation qui, pour
tant, unit les mandibules et les maxilles. Ayant coupé transver
salement ces organes, il ne put, en raison même de l'insuffisance
des moyens d'observation, déceler avec justesse l'arrangement de
ces deux parties (2).
C'est donc à L. Jurine que semble revenir l'honneur d'être
un des premiers entomologistes à nous signaler un dispositif
coaptatif. Dans son travail, lu à l'Académie des Sciences de Turin
le 19 février 1818, il analyse l'appareil d'accrochage entre les ailes
antérieures et postérieures chez les Hyménoptères.
Malgré que la petite aile, remarque-t-il, soit isolée, et qu'elle ait son
articulation et ses nervures propres, je ne l'ai envisagée que comme
(1) Cette étude est une partie de l'historique de la thèse de doctorat : « Contribution
à l'étude des coaptations », soutenue par l'auteur le 14 novembre 1967, à la Faculté des
Sciences de Paris.
(2) R.-A. de Réaumur, 1737 : Mémoires pour servir à l'histoire des Insectes, t. VI,
Paris, p. 365.
T. XXI. — 1968 17 246 REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCES
une dépendance de la grande, parce qu'elles s'unissent si intimement
l'une à l'autre, lorsque l'insecte vole, ne font plus qu'un tout
continu (1).
Cette union se réalise à l'aide de petits crochets contournés
en S qui, implantés en ligne au bord antérieur de la petite aile,
adhèrent au bord postérieur de l'aile antérieure. L'auteur donne
une figure représentant ces crochets nettement caractérisés dont
la rangée se prolonge par des soies non spécialisées (fig. 1).
Dans une étude sur le vol des Insectes, J. Ghabrier (1820) décrit
FlG. 1
ainsi la coaptation existant entre le bord interne des élytres et le
scutellum chez les Coléoptères.
Toutes les précautions ont été prises pour que les élytres ne se dérangent
pas étant fermées ; dans ce cas, le cou entre dans l'entaille qui est sur le
sommet de la clavicule scutellaire, et le côté interne de leur base est reçu
dans une espèce de rainure, pratiquée en dessous et de chaque côté de
l'appendice, ou angle postérieur de l'écusson (2).
Parlant de l'appareil alaire chez les Pentaiomes (Hémiptères), le
même auteur (1822) mentionne des crochets ou des agrafes qui
unissent les ailes supérieures et inférieures pendant le vol.
Chaque aile, dit-il, n'a qu'une seule agrafe très large ; celle de l'aile
supérieure est à son bord postérieur et elle est recourbée en bas et en
dessous ; et celle de l'aile inférieure se trouve à son bord antérieur regar
dant en haut et en arrière (3).
(1) L. Jurine, 1820 : Observations sur les ailes des Hyménoptères, Mem. Acad.
Torino, t. XXIV, p. 199.
(2) J. Chabrier, 1820 : Essai sur le vol des Insectes, Mém. Mus. Hist. Nat., t. VI,
p. 439-440.
(3) J. 1822 : Essai sur le vol des Insectes, Paris, p. 198. SAHUC. COAPTATIONS CHEZ LES INVERTÉBRÉS 247 L.
Étudiant la structure des élytres chez les Coléoptères Melo-
lontha, H. Straus-Durckheim signale, en 1828, la coaptation qui
unit les élytres lorsqu'ils se trouvent repliés sur le corps de l'insecte.
Dans l'état de repos, les élytres recouvrent le thorax, ainsi que la
majeure partie de l'abdomen, sur le côté duquel ils se replient un peu pour
l'emboîter. Au bord interne, ils se joignent et s'engrènent par le moyen
d'une rainure (1).
Il faut attendre 1832 pour voir paraître un travail très précis sur
le dispositif coaptatif d'accrochage alaire chez les Lépidoptères
Crépusculaires et Nocturnes. M. Poey nous indique, tout d'abord,
que ces Insectes portent à la base des ailes inférieures un crin qui
peut être simple, double, triple ou multiple.
Sur le bord postérieur de l'aile antérieure se trouve un détail
structural qui permet au crin d'y adhérer. Poey constate, en effet,
que chez les Insectes possédant un crin simple, la structure complé
mentaire de l'aile antérieure est formée d'un prolongement de la
membrane alaire qu'il nomme frein. En face des crins multiples
constitués de six à cinquante poils assez courts, le frein, n'existant
pas, est remplacé par une touffe de poils ou une eminence arrondie
recouverte d'écaillés.
Seul le mâle possède un crin unique et un frein. Les femelles, au
contraire, sont pourvues de crins multiples, d'une part, et de touffes
de poils et d'éminences écailleuses, d'autre part. Ces structures se
sont montrées permanentes, à des exceptions très rares, dans les
espèces étudiées. L'auteur estime qu'elles sont suffisamment cons
tantes pour servir à déterminer des espèces et à distinguer les
sexes.
Poey fait remarquer, en outre, que le crin existant chez les
Lépidoptères Crépusculaires et Nocturnes se trouve les
Diurnes
sous forme d'une nervure qui, tout à fait dégagée dans les Nocturnes,
entraîne l'absence de la première cellule marginale (2).
Dans son ouvrage : Introduction à l'Entomologie, J.-T. Lacor-
daire (1834), faisant une étude des antennes, nous indique la
(1) H. Straus-Durckheim, 1828 : Considérations générales sur Vanatomie comparée
des animaux articulés, auxquels on a joint Vanalomie descriptive du Hanneton vulgaire,
Paris, p. 95.
(2) M. Poey, 1832 : Observations sur le crin des Lépidoptères de la tribu des Crépusc
ulaires et des Nocturnes, Ann. Soc. Ent. France, t. I, p. 91. 248 revue d'histoire des sciences
position que prennent ces organes lorsque les Insectes sont à l'état
de repos. Tandis qu'elles sont ramenées simplement sur le dos
comme c'est le cas chez les Coléoptères Longicornes ou sous les
bords latéraux de la tête du thorax comme cela se passe chez les
Coléoptères Carabiques, Mélasomes, etc, elles viennent, chez
d'autres Coléoptères, se loger dans des cavités spéciales où elles
peuvent s'introduire en partie ou totalement. Chez les Elatérides
(Galba, Plerotarsus), ces cavités se situent sous les côtés inférieurs
du prothorax. Chez les Curculionides, ce sont les parties latérales
de la tête qui offrent ce logement où seul le scapus peut se placer.
Chez les Hémiptères (Nèpes et spécialement les Belostoma), une
rainure profonde entre les yeux et les pièces inférieures de la tête
reçoit les antennes qui s'y replient « de manière à ce que les premiers
articles soient seuls visibles et protègent les autres ». L'auteur signale
aussi chez le genre de Fourmi, Cryptocerus, et chez un grand nombre
de Muscides, des cavités où viennent se loger les antennes (1).
Lacordaire décrit, chez les Coléoptères, le mode d'assemblage
existant entre les élytres lorsqu'ils sont repliés sur le dos.
Dans beaucoup d'espèces, constate- t-il, chaque bord interne est muni
d'une rainure qui reçoit une ligne saillante correspondante au bord opposé.
Chez les Chlamys même, ces bords sont garnis d'un grand nombre de
petites dents qui s'engrènent les unes dans les autres l

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