Étude sur le stūpa dans l Inde ancienne - article ; n°1 ; vol.50, pg 37-116
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1960 - Volume 50 - Numéro 1 - Pages 37-116
80 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 15 Mo

Extrait

Mireille Bénisti
II. Étude sur le stūpa dans l'Inde ancienne
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 50 N°1, 1960. pp. 37-116.
Citer ce document / Cite this document :
Bénisti Mireille. II. Étude sur le stūpa dans l'Inde ancienne. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 50 N°1,
1960. pp. 37-116.
doi : 10.3406/befeo.1960.1516
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1960_num_50_1_1516ÉTUDE SUR LE STUPA
DANS L'INDE ANCIENNE
par
Mireille BÉNISTI
INTRODUCTION
L'importance du stupa dans le bouddhisme a de bonne heure été reconnue,
et bien souvent soulignée.
Largement répandu à travers les âges et l'aire d'expansion du bouddhisme,
il se présente sous les formes les plus grandioses comme dans les exemplaires
les plus réduits, il affecte selon époques et pays des profils extrêmement variés,
tout en demeurant toujours reconnaissable, comme s'il conservait en lui, à travers
ses transformations, quelque chose de permanent, qui le caractérise. Objet de
culte et de vénération, centre d'attraction des foules pieuses, solennel ou familier,
il porte en lui une part de l'histoire et de la doctrine bouddhiques : il est signe
et ensemble de signes.
C'est dire combien peuvent être multiples les problèmes qu'il suscite. Nous
avons voulu nous attacher, dans cette étude, à quelques-uns d'entre eux.
Notre projet initial était de rechercher si l'on ne pouvait tracer, en s'appuyant
sur les documents archéologiques et les documents écrits, une histoire « formelle »
du stupa indien, une ligne chronologique des monuments que nous livre le pays
qui fut le berceau du bouddhisme et le théâtre de sa première expansion.
Mais on sait combien dénués de repères historiques se présentent les textes
et que le souci de décrire tel ou tel monument, d'en consigner l'édification ou
la transformation, ne s'est pas manifesté. D'autre part, les monuments eux-mêmes
ne sont pas datés et les destructions qui ont frappé un grand nombre d'entre
eux, les remaniements profonds qui ont affecté ceux qui nous restent, ne nous
permettent pas de disposer d'une base suffisante de travail.
Le problème nous eut paru insoluble si, dans une première exploration du
sujet, un fait important ne nous avait frappé : le stupa est si lié à la vie boud
dhique que l'on ne se contenta pas d'en dresser de monumentaux : les sculpteurs
le représentèrent dans la pierre et nous le trouvons, à de multiples exemplaires,
sur des panneaux placés sur le stupa-monument lui-même, sur les barrières-
balustrades entourant celui-ci, sur des parois de cavernes, etc. Le matériel d'étude
devenait ainsi beaucoup plus abondant, suffisamment étendu dans l'espace et
dans le temps pour permettre des recherches systématiques.
Celles-ci nous amenèrent à penser qu'il était possible de trouver une évolu
tion du « stupa figuré » dans l'Inde ancienne.
Pour tenter de l'établir, nous recourûmes à une méthode qui, écartant délib
érément toute conjecture ou tout jugement fondé sur des impressions, ne s'adresse MIREILLE BÉNISTI 38
qu'au concret, à des constatations de faits, à de pures transformations plastiques.
Méthode inaugurée par M. Philippe Stern, dans Le Bayon ď Angkor et l'évolution
de Vart khmer de 1927, poursuivie dans ses œuvres ultérieures, et que nous-
mêmes avons utilisée dans Le médaillon loti/orme dans la sculpture indienne
(1952). Etudiant attentivement les documents archéologiques — ici les « stupa
figurés » — les rapprochant et les comparant, nous essayons de découvrir en eux
certains éléments formels qui, se transformant, manifestent ainsi à la fois un lien
et un changement. Nous estimons être ainsi arrivés à établir une véritable chaîne
chronologique, non pas absolue certes, mais relative, et qui permet, ensuite,
de situer les uns par rapport aux autres les monuments supports de « stupa figurés »,
ou les différentes parties d'un même monument.
Ces résultats acquis, il nous apparut qu'ils gagneraient à s'accompagner d'un
essai de compréhension des formes étudiées. Ainsi fûmes-nous amenés à recher
cher, par une série de lectures, et à tenter de présenter de façon synthétique et
en ses grandes lignes, la description du stupa et sa décoration, ses possibles ori
gines, les sens des termes qui le désignent, sa destination et sa signification (d'où
ressort le symbolisme polyvalent du stupa, équivalent du Buddha, du Monarque
universel, du Cosmos), le culte enfin dont il est l'objet. Eclairant notre sujet,
cet ensemble de notions se plaçait tout naturellement en tête de notre étude.
Il y avait un autre aspect de la question à envisager. Les textes, qui n'avaient
pu nous servir pour établir une chronologie, ne pourraient-ils nous apporter
d'autres éléments d'information? Le Mahàvastu et le Divyàvadàna se révélaient
intéressants à cet égard. Nous en traduisîmes plusieurs passages qui apportent
des renseignements précis tant sur l'édifice lui-même, ses différentes parties et
sa décoration, que sur les formes de vénération et de véritable culte qu'il suscitait.
Il nous a ainsi paru possible, tant l'information provenant des textes recoupe
celle qui se dégage des pierres, tant les deux peuvent s'interpénétrer et arriver
à se parfaire, de choisir entre plusieurs traductions qui divergeaient et de pro
poser une nouvelle interprétation d'un passage du Divyàvadàna, qui était resté
jusqu'ici fort controversé.
Nous considérions notre étude, telle que nous en avions tracé le plan, comme
terminée quand notre attention fut appelée sur un texte qui, tout en étant nett
ement plus tardif que l'époque que nous avions considérée, était susceptible de
fournir des indications sur le stupa. Il s'agissait du Kriyàsamgraha, dont la
Bibliothèque nationale de Paris possède une version sanskrite et une version
tibétaine. Nous attachant à la première, nous pûmes, successivement, circonscrire
un passage concernant le stupa, établir la transcription puis la traduction de
celui-ci. Ce texte inédit s'avéra d'un intérêt tout à fait exceptionnel : il indiquait
non seulement plusieurs formes de stupa, mais encore les noms de leurs diff
érentes parties, et enfin tout un ensemble de mesures à respecter dans leur édi
fication. Mais bien des points en demeuraient obscurs, non seulement parce que
le sanskrit se trouvait défectueux, mais encore et surtout parce que manquait
la connaissance du sens que recouvraient nombre de mots et d'expressions.
A l'inverse de ce qui s'était passé dans notre étude sur l'évolution du stupa,
où les textes vinrent éclairer les formes, maintenant ce furent les documents
archéologiques qui, apportant des éléments concrets, clairs, incontestables, per
mirent d'élucider certains termes, certaines expressions dont le sens fut sans cela
demeuré soit impénétrable soit conjectural.
Peu à peu se dégagèrent ainsi trois apports principaux, dont nous serons rede
vables à ce texte. En premier lieu, la terminologie relative au stupa se trouve
améliorée, une liaison exacte se précisant entre termes sanskrits et parties for- ÉTUDE SUR LE STUPA DANS L'INDE ANCIENNE 39
melles du stupa. En second lieu, s'établit toute une série de relations numériques
entre les éléments du stupa, qui se présentent ainsi comme reliées indissoluble
ment les unes aux autres. En troisième lieu, est mise en lumière une correspon
dance des plus minutieuses, et hautement significative, entre le stupa, en ses
éléments de construction, et la Doctrine bouddhique.
Les passages du Mahâvastu, du Divydvadâna et du Kriyàsamgraha que nous
avons étudiés, confrontés à une évolution chronologique, telle que nous avons
tenté de l'établir pour le « stupa figuré » dans l'Inde, du IIe siècle avant notre
ère au IVe siècle de notre ère, permettent donc, à notre sens, de franchir un nou
veau pas dans la connaissance du monument essentiel du bouddhisme.
A travers la « vie des formes » s'affirme la pérennité des symboles et des signi-
fiances. Et nous voyons co

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