Études d épigraphie cambodgienne. IX. La stèle du Baphûon, K 583 - article ; n°1 ; vol.63, pg 351-368
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Études d'épigraphie cambodgienne. IX. La stèle du Baphûon, K 583 - article ; n°1 ; vol.63, pg 351-368

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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1976 - Volume 63 - Numéro 1 - Pages 351-368
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Claude Jacques
VII. Études d'épigraphie cambodgienne. IX. La stèle du
Baphûon, K 583
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 63, 1976. pp. 351-368.
Citer ce document / Cite this document :
Jacques Claude. VII. Études d'épigraphie cambodgienne. IX. La stèle du Baphûon, K 583. In: Bulletin de l'Ecole française
d'Extrême-Orient. Tome 63, 1976. pp. 351-368.
doi : 10.3406/befeo.1976.3891
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1976_num_63_1_3891D'ÉPIGRAPHIE CAMBODGIENNE ÉTUDES
PAR
Claude JACQUES
IX. — LA STÈLE DU BAPHÛON, К 583
La stèle du Baphûon К 583 est connue depuis longtemps, et son
histoire est assez longue : une première partie, en deux fragments,
correspondant à un peu plus de sa moitié droite, fut découverte
en août 1924, à l'angle Nord-Ouest du premier étage du temple
(BEFEO XXIV, p. 646) ; le texte qui le recouvrait a été publié l'année
suivante par L. Finot (BEFEO XXV, p. 352), mais il était évidemment
impossible, avec des moitiés de ligne, de donner une traduction et
l'auteur n'avait pu faire mieux que de relever quelques noms propres.
En juin 1959, le Conservateur d'Ankor trouvait au même endroit un
autre fragment de la stèle, qui formait le quart supérieur gauche du
monument ; G. Cœdès, dans ses Inscriptions du Cambodge (t. VII,
p. 84), publiait alors tout ce qu'il avait pu lire de l'ensemble et en
donnait ensuite, tout en regrettant les lacunes encore importantes,
une traduction qui montrait l'importance de cette épigraphe. Enfin,
les travaux de reconstruction du Baphûon se poursuivant, M. Groslier
découvrit à son tour deux nouveaux fragments de la stèle, qui la
complétaient à peu près et confirmaient son intérêt historique. Il nous
a paru alors nécessaire de reprendre l'ensemble de ce texte, dont on
peut considérer maintenant les parties manquantes comme sans doute
définitivement perdues.
On ne peut donner les dimensions très précises de la stèle, étant
donné son morcellement. Dans le BEFEO XXIV, p. 646, il est écrit
qu'elle a « près d'un mètre de hauteur » ; pourtant, l'estampage montre
que, jusqu'au bandeau qui en marque la base, elle mesurait à peu
près 52 cm de hauteur ; elle s'élargissait légèrement en allant vers le
haut, mesurant environ 41 cm au plus large et 37 cm à la hauteur du
bandeau ; plus difficile est l'appréciation exacte de son épaisseur :
on voit par les estampages qu'une des grandes faces a gravement
souffert ; elle mesurait en tout cas plus de 16 cm, sans probablement 352 CLAUDE JACQUES
excéder 20 cm. Le sommet de la stèle était découpé en accolade, avec
inflexions secondaires ; la pointe était ornée d'une figure de Visnu à
quatre bras, assise « à la javanaise », mais avec le genou gauche relevé1,
au sujet de laquelle G. Gœdès écrit (1С VII, p. 84, n. 2) : « Cette image
assez grossière semble avoir été gravée en surcharge sur une autre
figure, et elle empiète légèrement sur la partie supérieure des caractères
de la première ligne du texte. Cette représentation de Visnu n'est
d'ailleurs pas à sa place au-dessus d'une invocation à Rudra ». On
remarquera pourtant que peut-être seule la tête de la divinité est « en
surcharge » ; il semble que le corps se trouve au même niveau d'épaisseur
que le reste de la surface de la stèle et que le sculpteur ait dû évider
la pierre pour faire ressortir le relief de ce corps ; en même temps, il
n'est pas impossible qu'un relief ait été arasé de part et d'autre de la
divinité. D'autre part, comme on le verra, l'invocation n'est pas
précisément à Rudra, mais à Harihara.
Seules trois faces montrent un texte gravé, mais on notera que la
quatrième, c'est-à-dire la seconde grande face, paraît si dégradée qu'il
pourrait bien ne plus rien rester d'un texte qui y aurait été inscrit ;
néanmoins, telle quelle, l'inscription forme apparemment un tout. La
grande face (A) contient d'abord vingt-deux lignes de sanscrit, formant
onze sloka anuslubh, la dernière de ces lignes étant gravée sur le bandeau ;
le poème s'achève par un dernier vers du même type, gravé sur la
petite face b, en quatre lignes ; on lit à la suite un texte khmer de dix
lignes, qui se continue sur la petite face с et qui se termine probablement
par la dernière ligne de la face A, burinée au-dessous du sanscrit sur
le bandeau.
Cette disposition témoigne d'un soin médiocre de la part du lapicide,
et il est permis de se demander si la stèle était réellement destinée à
l'origine à recevoir cette inscription : il est évident d'abord qu'il n'était
pas prévu d'inscrire quoi que ce soit sur le bandeau non plus que sur
les petites faces : on y distingue encore fort bien les marques d'outil,
tandis que la face A au-dessus du bandeau montre une surface parfait
ement préparée ; il faut penser en même temps que le filet qui entoure
le texte sur les faces inscrites a été gravé par le lapicide de ce texte.
On remarquera encore que le poème sanscrit a été soigneusement gravé,
tandis que le texte khmer est de plus en plus négligé à mesure que
l'on avance : cela se voit surtout sur la face c, dont les dernières lignes
sont même obliques. Toutefois, et pour autant qu'on puisse en juger,
les fautes du lapicide sont très peu nombreuses.
G. Cœdès avait distingué graphiquement entre ce qui avait été
lu déjà par L. Finot sur les deux premiers fragments découverts et ce
qu'il avait déchiffré lui-même sur le troisième fragment ; il suffira de
se reporter à son édition pour suivre l'histoire précise de la découverte
de cette inscription et pour constater ce que je dois à mes prédécesseurs.
" (1) II en existe une bonne reproduction dans les Éludes ď orientalisme publiées par le
Musée Guimel à la mémoire de Raymonde Linossier, Paris, 1932, t. I, pi. XVIII, b; elle
accompagne l'article de L. Finot, « Stèles historiées du Cambodge » (p. 255). d'ÉPIGRAPHIE CAMBODGIENNE 353 ÉTUDES
Texte et traduction
Face A
I. — (1) •«**>!> ||namo 'stu ta[s](mai) [ru](drà")ya
yadarddhângam ha(ri)r ddadhau
(2) kâlakutaviso[ddâma]-
dâhasamha(ra)nâ(d) iva ||
« Salutations à ce Rudra, en qui Hari a placé la moitié de Son corps,
comme pour apaiser la violente brûlure du poison Kâlakuta!1»
II. — (3) âsît ksitipati[pâlo]2 vikramair yyas trivikramah
(4) nâmnâ srîjaya[varmme]ti nissesadvïparâtpatih3 1|
« II fut un Protecteur2 des rois, Trivikrama par Ses prouesses,
nommé Sri Jayavarman, maître des rois de tous les continents. »
III. — (7) kântyâ madanasâ[manya]s sârvvas sarvvagunâkarah
(6) ekagrâmam i[vâra]ksad urvvïn cânanyasâsanâm ||
« Semblable à Madana par la beauté, bon pour tous, réceptacle de
toutes les qualités, II protégeait aussi, comme si c'eût été un seul village,
la Terre, qui ne suivait les lois d'aucun autre. »
IV. — (7) tasya sûnur anuna[srï]s4 srïndrâyudha itïritah
(8) prâg eva campâ[dhipa]ti- grahane labdhavikramah ||
« Son fils, dont la Fortune n'était pas inférieure, se nommait Sri
Indrâyudha ; il acquit la puissance de bonne heure5 en s' emparant
d'un roi de Campa6. »
V. — (9) tïrttvâ kâlam7 va(yo)[vr]ddhau
sivabhaktiparàyanah8
(1) Cette stance, comme l'avait remarqué G. Cœdès, reproduit exactement la stance II
de la stèle de Basak К 70, qui date de la même époque ; cf. 1С II, p. 59.
(2) G. Cœdès avait restitué râj[â] ; mais ce mot aurait dû tenir tout entier dans la lacune,
comme [ddâma] de la ligne précédente, et on attendrait plutôt un mot occupant plus de place, celui que nous avons choisi.
(3) Corr. °dvîparât°.
(4) Ou, tout aussi bien, anuna[dhï]s. G. Cœdès n'avait proposé aucune restitution.
(5) Tem, en khmer (face b, 1. 11) empêche de traduire par « à l'Est ».
(6) Cette traduction repose sur la restitution de G. Cœdès ; bien qu'il la dise « p

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