Études d épigraphie cambodgienne. XL Autour de quelques toponymes de l inscription du Prasat Trapan Run K.598 : La capitale angkorienne de Yašovarman Ier à Sûryavarman Ier - article ; n°1 ; vol.65, pg 281-332
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Études d'épigraphie cambodgienne. XL Autour de quelques toponymes de l'inscription du Prasat Trapan Run K.598 : La capitale angkorienne de Yašovarman Ier à Sûryavarman Ier - article ; n°1 ; vol.65, pg 281-332

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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1978 - Volume 65 - Numéro 1 - Pages 281-332
52 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Extrait

Claude Jacques
VI. Études d'épigraphie cambodgienne. XL Autour de quelques
toponymes de l'inscription du Prasat Trapan Run K.598 : La
capitale angkorienne de Yašovarman Ier à Sûryavarman Ier
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 65 N°1, 1978. pp. 281-332.
Citer ce document / Cite this document :
Jacques Claude. VI. Études d'épigraphie cambodgienne. XL Autour de quelques toponymes de l'inscription du Prasat Trapan
Run K.598 : La capitale angkorienne de Yašovarman Ier à Sûryavarman Ier. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient.
Tome 65 N°1, 1978. pp. 281-332.
doi : 10.3406/befeo.1978.3909
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1978_num_65_1_3909ÉTUDES D'ËPIGRAPHIE CAMBODGIENNE
PAR
Claude JACQUES
X. — AUTOUR DE QUELQUES TOPONYMES DE
L'INSCRIPTION DU PRÀSÀT TRAPÀÏÏ RUN К 598 :
LA CAPITALE ANGKORIENNE, DE YAŠOVARMAN 7er
A SVRYAVARMAN I™
L'inscription de la stèle du Pràsàt Trapân Run, dans sa partie
en khmer, mentionne le théâtre des actions du roi Jayavïravarman
chaque fois qu'il intervient. C'est ainsi qu'on voit ce prince « auprès de
l'auguste bassin de pierre de l'auguste Sri Yasodharapurï » (nd vrah
silâtatàka vrah srï yasodharapurï, face B, 1. 2 et 42) et « dans l'auguste
' Quatre Portes ' » (áy vrah caturdvdra, ibid., 1. 30). Dès l'édition de ce
texte par L. Finot (BEFÉO XXVIII, p. 52 à 80), aucun de ces termes
n'a paru présenter de difficulté et, apparemment, l'identification qu'il a
proposée a toujours été admise depuis.
Pourtant, on peut observer qu'un de ces termes, Yasodharapurï
(ou °pura) est relativement peu précis, puisque la ville ainsi désignée
a changé plusieurs fois de site, et que les deux autres, Silatalâka1 et
Calurdvâra, font une apparition de relativement courte durée — un
demi siècle environ — dans l'épigraphie. Il m'a donc semblé utile de
revenir sur ce sujet et de rechercher systématiquement ce que l'épigra
phie peut nous en révéler. A partir de là, j'ai utilisé les documents établis
par le service archéologique de l'École française d'Extrême-Orient
pour tenter de concrétiser, autant que faire se peut, les données de
l'épigraphie. Toutefois, je tiens à ajouter que je toucherai là à un domaine
qui ne m'est point familier : les hypothèses nouvelles que j'émets ici sont
donc susceptibles d'être largement amendées; comme on le verra,
elles ont toujours pour point de départ l'impossibilité d'admettre ce
qui était jusque là considéré comme établi, et c'est ce qui justifie leur
existence.
(1) Tout au long de cet article, j'écrirai ЧаШка et non Halâka comme l'exigerait la
correction sanscrite, la première forme étant la seule attestée dans l'épigraphie khmère. CLAUDE JACQUES 282
Le premier nom qu'il convient d'étudier est évidemment celui de
YAŠOĎHARAPU Ri (rencontré, trois fois plus souvent environ,
sous la forme masculine YAŠOĎHARAPU RA). C'est la désignation
habituelle de la capitale angkorienne, mais il est permis de s'étonner
de ce que ce nom ne soit pas celui d'une cité aux limites bien définies
autour d'un centre déterminé, en d'autres termes que le même nom
ait été repris au cours des siècles pour désigner des cités somme toute
différentes, bien que voisines. A vrai dire, si on connaît fort bien les
divers « centres » de ces capitales successives, marqués par un temple-
montagne (Phnom Bàkhèù, Prè Rup, Ta Kèv, etc.), les limites de
celles-ci ont été relativement peu étudiées et il est de fait que l'on ne
s'accorde réellement que sur l'étendue — pour ne pas parler de l'empla
cement! — d'une seule de ces Yašodharapura, la dernière, celle de
Jayavarman VII, parce que l'enceinte en est encore visible.
L'examen du nombre des attestations du nom à travers l'épigraphie
khmère apporte d'abord d'utiles indications; je n'ignore pas qu'il faut
se méfier, en ce qui concerne les inscriptions du Cambodge, des données
statistiques, le plus souvent réfutables, ne serait-ce que parce que l'on
ignore le nombre de celles qui ont été perdues, certainement considérable,
mais les chiffres sont dans le cas présent pleins d'intérêt. On trouve le
nom de Yašodharapura (ou °purî) dans 21 inscriptions : on le relève
dans 6 épigraphes du règne de Râjendravarman (K 56, 70, 266, 268, 532
et 872) ; on le lit ensuite dans une inscription du règne de Jayavarman V
(K 1063, inédite), dans une autre de celui de Jayavïravarman (K 598,
point de départ de cette étude), puis dans 3 épigraphes du règne de
Suryavarman Ier (K 275, 380 et 933) et dans une de celui
d'Udayâdityavarman II (K 235, la fameuse stèle de Sdôk Как Thom);
on le retrouve encore une fois sous le règne de Suryavarman II ( К 523),
avant de le lire 6 fois sous celui de Jayavarman VII (K 273, 287, 288,
547, 597 et 908); enfin, on le relève 2 fois au xive siècle (K 144 et 754).
Il serait probablement aisé de montrer que les variations des attes
tations du nom de Yašodharapura au cours des siècles correspondent
à une certaine réalité historique; la présente étude expliquera en parti
culier le quasi silence des inscriptions sous le règne de Jayavarman V,
après la relative abondance de celui de Râjendravarman. Cependant le
fait le plus frappant est que le nom ne soit jamais attesté avant le règne
de ce dernier roi, alors que la cité a sans aucun doute été créée par
Yašovarman Ier autour du Phnom Bàkhèù et qu'elle lui a emprunté
son nom. Aussi, pour permettre de juger de ce silence, j'ai poursuivi
mes investigations sur d'autres noms de lieu désignant deux autres
grandes réalisations de Yašovarman Ier, le Yasodharatatâka et le temple
du Phnom Bàkhèn (sous ses différents noms).
On relève le nom du Yasodharatatâka dans 19 inscriptions1 : 7 d'entre
elles appartiennent au règne de Yašovarman Ier (К 95 et les 13 autres
stèles digraphiques, К 279, 281, 290, 323, 491 et 701) et 9 à celui de
Râjendravarman (K 70, 266, 267, 268, 286, 522, 806 et 872); les 3
(1) En comptant pour une seule l'ensemble des stèles digraphiques. D'ÉPIGRAPHIE CAMBODGIENNE 283 ÉTUDES
dernières ont été gravées, l'une sous le règne de Jayavarman VI (K 258),
la deuxième sous celui de Jayavarman VII (K 908), la troisième au
xive siècle (K 300). Ces chiffres prennent tout leur intérêt si l'on observe
que les trois dernières attestations signalent le Yasodharatatâka
comme un simple repère topographique : il est clair et normal que cette
réalisation grandiose a été célébrée sous le règne de son promoteur
et sous celui du roi qui a construit un temple, le MébÔn, en son milieu.
D'autre part, le nom du Phnom Bàkhèn, Yašodharaparvata,
Yašodharagiri ou Vnam Kantâl, ou de Yašodharešvara, qui désignait
la divinité principale du temple, se lit dans 15 inscriptions : la première
attestation date du règne de Jayavarman IV (Yašodharaparvata,
К 187, dans un contexte malheureusement ruiné) ; on lit le nom du
Vnam Kantâl dans 2 inscriptions du règne de Râjendravarman (K 265
et 690) ; sous celui de Jayavarman V, on trouve les noms de
Yašodharešvara (inscriptions К 464 et 558, au texte identique), de
Yašodharaparvata (K 444 et 868, au texte voisin) et de Vnam Kantâl
(K 774) ; une attestation de Yašodharagiri se lit dans К 382, qui date du
règne de Sûryavarman Ier; la stèle de Sdôk Как Thorn, gravée sous celui
de son successeur, renferme le nom de Yašodharagiri dans le poème
sanscrit et celui de Vnam Kantâl dans la partie khmère; sous le règne
d'Harsavarman III, on lit Vnam Kantâl dans К 449; 3 inscriptions,
l'une citant le nom du Yašodharaparvata (K 643), les deux autres celui
du Vnam Kantâl (K 521 et 684) doivent dater du xie siècle; enfin, on
trouve encore le nom de Vnam Kantâl dans К 91, sous le règne de
Jayavarman VI. Ici aussi, on trouve un reflet de la vie du temple, qui
semble en effet avoir été un peu oublié sous le règne de Râjendravarman
et qui a été restauré certainement s

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