Études sur l abbaye de Saint-Denis à l époque mérovingienne - article ; n°1 ; vol.87, pg 20-97
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Études sur l'abbaye de Saint-Denis à l'époque mérovingienne - article ; n°1 ; vol.87, pg 20-97

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1926 - Volume 87 - Numéro 1 - Pages 20-97
78 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1926
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Léon Levillain
Études sur l'abbaye de Saint-Denis à l'époque mérovingienne
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1926, tome 87. pp. 20-97.
Citer ce document / Cite this document :
Levillain Léon. Études sur l'abbaye de Saint-Denis à l'époque mérovingienne. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1926,
tome 87. pp. 20-97.
doi : 10.3406/bec.1926.448749
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1926_num_87_1_448749ÉTUDES
SUR
L'ABBAYE DE SAINT-DENIS
A L'ÉPOQUE MÉROVINGIENNE1
III
PRIVILEGIUM ET IMMUN1TATES
ou
SAINT-DENIS DANS L'ÉGLISE ET DANS L'ÉTAT
« Preterire enim non debemus, quod [Balthildis] per se-
niores basilicas sanctorum domni Dionisii et domni Germani,
vel domni Medardi et sancti Pétri, vel domni Aniani seu et
Martini, vel ubicumque ejus perstrinxit notitia, ad pontifices
seu abbates suadendo pro zelo Dei praecepit et epistolas pro
hoc eis direxit, ut sub sancto regulari ordine fratres infra ipsa
loca consistentes vivere deberent. Et ut hoc libenter adquies-
cerent, privilegium eis firmare jussit et etiam emunitates
concessit, ut melius eis delectaret pro rege et pace summi ré
gis Christi clementiam exorare2. »
C'est à ce texte capital pour l'histoire de Saint-Denis à
l'époque mérovingienne que nous avons demandé le secret
du régime intérieur de la basilique san-diony sienne ; c'est à
1. Voir Bibliothèque de l'École des chartes, 1921, t. LXXXII, p. 5-116, et 1925,
t.LXXXVI,p.5-99.
2. Vita sanctae Balthildis, rédaction A, c. 9 ; édition Krusch, dans Monumenta
Germaniae hislorica, Scriptores rerum merovingicarum, t. II, p. 493. ÉTUDES SUR L'ABBAYE DE SAINT-DENIS 21
lui qu'il nous faut encore revenir pour connaître la situation
de l'abbaye dans l'Église et dans l'État après la réforme de
650 environ. La pieuse reine ayant obtenu des évêques et des
abbés la réforme des basiliques dut se préoccuper de la faire
accepter par les intéressés, je veux dire par les frères1, « et,
pour qu'ils y donnassent les mains de bon cœur, elle ordonna
de leur assurer le privilège et elle leur concéda même les im
munités, afin qu'il leur fût plus agréable de prier la clémence
du souverain roi le Christ pour le roi et pour la paix ».
Le « privilegium » est l'acte qui règle les rapports du monast
ère avec l'autorité diocésaine. Les « emunitates » sont les
franchises qui sont définies par diplôme et qui constituent le
statut légal du monastère dans l'État. Par conséquent, selon
le témoignage du biographe de sainte Balthilde, c'est seul
ement après l'introduction de la règle columbano-bénédictine
que Saint-Denis reçut son privilège d'émancipation et son
premier précepte d'immunité. L'examen des textes diplomat
iques confirme ce témoignage de haute valeur. Pour que cet
examen soit conduit avec toute la rigueur scientifique qu'il
comporte, nous irons du connu à l'inconnu, des données four
nies par les documents originaux à celles qui nous sont livrées
par une tradition moins sûre, des renseignements puisés dans
les actes authentiques à ceux qui nous sont offerts par des
actes remaniés ou faux.
I. Le « PRIVILEGIUM )).
Le privilège d'émancipation de la basilique fut conféré aux
San-Dionysiens par Févêque de Paris, Landri, qui occupa le
siège depuis la fin de l'année 643 au plus tôt jusqu'au mois
d'octobre 657 au plus tard2. Le roi Clovis II, mari de sainte
Balthilde, nous en apporte l'attestation expresse dans son d
iplôme original du 22 juin 654, et la façon même dont le roi
1. Le sujet de « adquiescerent » dans le texte cité plus haut ne saurait être les
« pontifices seu abbates » destinataires des lettres de la reine, mais les « fratres » ;
car ce sont ceux-ci qui bénéficieront du privilège et des immunités, à charge de
prières. La reine, instruite par l'expérience de Dagobert Ier et craignant l'oppo
sition des frères à l'introduction de la règle, les appâte par l'octroi de libertés
dont ils doivent être avides.
2. Voir L. Levillain, Le formulaire de Marculf et la critique moderne, dans la
Bibliothèque de VÊcole des chartes, t. LXXXIV, 1923, p. 74-75. ÉTUDES SUR L2ABBAYE DE SAINT-DENIS 22
s'exprime indique bien que l'acte episcopal avait été rendu
dans un concile et souscrit par les évêques présents 1.
Le diplôme royal avait été rendu lui-même dans une assem
blée d'ecclésiastiques et de grands tenue à Glichy-la- Garenne
le 22 juin 654, puisque, après le référendaire Beroaldus et
après le roi, quarante-neuf ecclésiastiques et laïques l'ont
souscrit dans un désordre plus apparent que réel, semble-
t-iR
1. Diplôme original de Clovis II, Glichy-la-Garenne, 22 juin 654 : «... et nostra
intégra devocio et petitio fuit ut apostolicus vir Landericus, Parisiaci aecclesiae
episcopus, privilegio ad ipsum sanctum locum, abbati vel fratribus ibidem consis-
tentebus, facere vel confirmare pro quiite futura deberit, quo facilius congrega-
cioni ipsi licerit pro stabilitate regni nostri ad limena martirum ipsorum jugeter
exorare. Hoc ipse pontefex cum suis quoepiscopis juxta peticionem devotionis
nostrae plenissemam volontatem prestetisse vel confirmasse dinuscitur. » Lauer
et Samaran, Les diplômes originaux des Mérovingiens, n° 6. — Dom Henri Le-
clercq, dans son article Denis (abbaye de Saint-) du Dictionnaire d'archéologie
chrétienne et de liturgie, donne le texte de ce diplôme (col. 931-933) et un fac
simile photographique dans une planche hors texte.
2. Les meilleures éditions ne donnent pas, à cet égard, une idée exacte de la réa
lité. En examinant l'original ou un fac-similé, on se rend bien compte de ce qui
s'est passé. L'acte a été apporté dans l'assemblée pourvu de la souscription de
chancellerie, de la souscription royale et de la date. Les évêques ont été appelés
à souscrire avant les laïques ; ils ont commencé à souscrire à droite de la sous
cription royale, et ils ont continué à gauche, dans un ordre qui semble bien r
épondre à une règle protocolaire fondée sur les préséances et l'ancienneté de con
sécration, ce qui paraît conforme à l'usage (voir L. Levillain, Examen critique
des chartes mérovingiennes et carolingiennes de l'abbaye de Corbie, p. 148, note 5,
et p. 163, note 1). Reproduisons schématiquement ces souscriptions :
Rauracus.
Audomarus. Aetherius., Eligius. Chlodovius R.EX. Aunemundus. Chaoaldus.
Sicoaldus. Rigobercthus. Armentarius.
Radobertus. m. d. Gastadius. Landericus. Vulfoleudus. Palladius. Clarus.
Gratus.
Rauracus de Nevers, qui est le plus ancien des évêques (il était évêque depuis
614 au moins), et Armentarius, le plus ancien des métropolitains et métropol
itain de la province de Sens, dont faisait partie le diocèse de Paris, ont sans
doute signé les premiers, tout à fait à droite, pour laisser les places d'honneur
aux métropolitains Aunemundus de Lyon, Vulfoleudus de Bourges, Chaoaldus
de Vienne, qui ont dû souscrire dans cet ordre. Puis sont venus : Palladius
d'Auxerre (622), Glarus de Grenoble (entre 614 et 650), Gratus de Chalon-sur-
Saône (avant 648), qui ont encore souscrit à droite. Enfin, à gauche, Audomarus
de Thérouanne (vers 637), Aetherius d'Embrun (entre 630 et 650), Eligius de
Noyon (entre 640 et 646), Sicoaldus de Langres (après 648), Rigobercthus de
Tours, Castadius, dont le siège est inconnu, et Landericus de Paris (entre 643 et
653), qui se devait, en sa qualité de diocésain et de principal intéressé, de signer
le dernier. On remarquera que Rigobercthus de Tours, dont le nom apparaît ici
pour la première fois, venait de succéder à Latinus et pouvait bien n'être encore
qu'évêque désigné, ce qui expliquerait qu'invité à souscrire après sa consécrat
ion, il aurait, comme Sicoaldus, ajouté sa souscription après coup et en inter- a l'époque mérovingienne 23
Le roi rapporte qu'à sa propre requête l'évêque de Paris a
donné à la basilique de Saint-Denis et aux frères qui y vivent
un privilège en vertu duquel il fût possible à la s

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