Exportations et performances sectorielles des entreprises : une application à l industrie française - article ; n°1 ; vol.55, pg 39-51
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1991 - Volume 55 - Numéro 1 - Pages 39-51
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Guéliffo Hountondji
Christian Longhi
Exportations et performances sectorielles des entreprises : une
application à l'industrie française
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 55. 1er trimestre 1991. pp. 39-51.
Citer ce document / Cite this document :
Hountondji Guéliffo, Longhi Christian. Exportations et performances sectorielles des entreprises : une application à l'industrie
française. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 55. 1er trimestre 1991. pp. 39-51.
doi : 10.3406/rei.1991.1349
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1991_num_55_1_1349GUELIFFO HOUNTONDJI
CHRISTIAN LONGHI
LATAPSES CNRS
Université de Nice Sophia Antipolis
EXPORTATIONS ET PERFORMANCES
SECTORIELLES DES ENTREPRISES :
UNE APPLICATION A L'INDUSTRIE FRANÇAISE
L'incidence spécifique des échanges extérieurs sur les performances des fi
rmes industrielles s'est vue consacrer — curieusement — peu de travaux appli
qués. La question a souvent été examinée en relation avec d'autres préoccupat
ions en économie industrielle ; essentiellement pour améliorer la compréhension
des problèmes liés :
- aux différences de résultats entre secteurs abrités et secteurs exposés à la concur
rence internationale ;
- à l'évolution des marges de profit en concurrence imparfaite, plus précisément
à la stabilité ou à l'instabilité structurelle des firmes appartenant à des secteurs
monopolistiques ou oligopolistiques.
Les résultats de ces travaux souffrent de deux défauts principaux :
1. Entièrement conçus dans le cadre du paradigme « Structure-Comportement-
Performance » (SCP), ils reprennent implicitement la séquence, traditionnelle en
Économie Internationale, du passage d'une économie en autarcie à une économie
ouverte aux échanges internationaux.
2. Ils sous-estiment l'extraordinaire complexité des influences que peuvent avoir
les échanges internationaux sur le tissu industriel.
Après un rappel, dans une première partie, des termes dans lesquels le problème
des rapports entre commerce international et performances des entreprises a été
jusqu'ici traité, cet article se fixe comme objet, dans une deuxième partie, de pro
poser un début de formalisation de ces influences, puis de tester, dans une troi
sième partie, les hypothèses théoriques avancées sur le tissu industriel français.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 55, Ie' trimestre 1991 39 I. — CONCURRENCE IMPARFAITE, ÉCHANGES INTERNATIONAUX ET
PERFORMANCES SECTORIELLES DES ENTREPRISES
On peut, sans simplification excessive, considérer que deux types de démarches
ont prévalu dans l'étude de ces questions :
— le test de l'hypothèse, somme toute logique, d'une différenciation des per
formances « internes », à structures de marché données, entre secteurs exposés
à la concurrence internationale et secteurs abrités ;
— l'attention portée sur les modifications de structures qu'entraîne, pour des
secteurs industriels soumis à la concurrence imparfaite, l'insertion dans le com
merce international, modifications traduites par l'évolution du taux de profit.
A — De l'influence des performances externes sur les performances internes
C'est du constat d'une extension géographique croissante des marchés, dans
l'interdépendance des économies développées, que procède la prise de conscience
d'une limitation du contenu explicatif des modèles liant les seules structures indust
rielles (ou comportements des agents) aux performances des firmes. Plus encore
que la taille des marchés, l'ouverture aux échanges extérieurs modifie les condi
tions mêmes de la concurrence, et donc les performances. D'où la prise en compte,
à côté de divers paramètres structurels, de variables traduisant l'insertion dans
le commerce international pour expliquer les performances sectorielles des firmes
(Esposito L. et Esposito F.F., 1971).
La relation entre performances internes et externes ainsi posée
de manière problématique, l'attention a été retenue par les différences de résul
tats entre les secteurs exposés et les secteurs abrités (Carré D., 1978). Ainsi ont
été mises en évidence, une relative stabilité dans le temps des performances des
secteurs abrités, et des gains d'efficience des secteurs exposés.
L'influence des performances externes sur les performances internes s'analyse
donc en termes d'adaptations différenciées des entreprises à la concurrence inter
nationale. En d'autres termes, il a été admis que les échanges extérieurs induisent
des modifications plus ou moins importantes du tissu industriel.
B — Échanges extérieurs et baisse du taux de profit
Le problème des modifications du tissu industriel dues au commerce extérieur
a engendré une littérature certes peu nombreuse, mais toujours orientée dans la
même direction. La référence théorique se situe dans le paradigme structuraliste,
pour qui les performances des entreprises sont essentiellement déterminées par la
structure des marchés sur lesquels elles opèrent. L'hypothèse de base est l'exi
stence de monopoles ou de structures de marché permettant des quasi-rentes éle
vées ; l'ouverture sur l'extérieur entraîne, en particulier par une pression sur les
prix, une réduction de ces quasi-rentes perceptible à travers la baisse du taux de
profit (Esposito L. et Esposito F.F., 1971, Pagoulatos E. et Sorensen R., 1976,
Jenny F. et Weber A. P., 1976, Pugel T. A., 1978). Un tel phénomène est compréh
ensible pour les importations en raison de l'effet de discipline bien connu (Caves
40 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 55, 1er trimestre 1991 1985), et un consensus s'est formé sur le fait que l'accroissement de la part R.E.,
des importations s'accompagne d'un affaiblissement des effets de la concentrat
ion sur le profit des producteurs.
Le même phénomène s'observerait aussi pour les exportations ; la référence est
ici la figure du monopole (marché interne), qui, ayant choisi d'exporter, n'est non
seulement pas en mesure de pratiquer une discrimination par les prix mais doit
aussi tenir compte d'une pénétration du marché interne par les produits des concurr
ents étrangers. Cependant, la relation théorique entre exportations et taux de profit
devient beaucoup plus complexe en cas de différenciation des produits ou de di
scrimination des marchés par les entreprises concentrées ; ainsi, les résultats empi
riques des études consacrées aux effets des exportations sont très divers et contrad
ictoires. Selon Pagoulatos E. et Sorensen R. (1976 a), l'effet des exportations
sur la profitabilité n'est pas significatif pour l'industrie américaine, alors que Pugel
T. A. (1978) obtient une relation positive et significative. La part des
n'a pas d'effet significatif sur la profitabilité de l'industrie en Belgique (Jacque-
min A., de Ghellinck E., Huveneers C, 1988), un effet significatif et négatif en
France (Jenny F. et Weber A.P., 1976, Pagoulatos E. et Sorensen R., 1976 b),
significatif et positif au Royaume-Uni (Caves R.E. et al., 1980).
C — Critiques
L'analyse critique de la littérature se situe essentiellement au niveau méthodol
ogique ; cette analyse ne remet pas en cause les apports empiriques importants
de ces travaux.
La prise en compte des échanges extérieurs dans les modèles est souvent som
maire, mais justifiée si l'on considère ces indicateurs, — exportations, importat
ions — , comme des variables exogènes a priori non corrélées avec les indices struc
turels internes (Schmalensee R., 1989). Cependant, en les traitant comme facteurs
structurels additionnels dans l'analyse de la profitabilité de l'industrie, les modèl
es se heurtent aux limites du paradigme SCP, et minimisent les implications théo
riques de l'insertion dans les échanges internationaux.
L'approche structuraliste suppose en effet que les structures industrielles (exis
tantes) suffisent à prédire les performances (observées) des entreprises, indépe
ndamment de toute représentation explicite de leurs choix stratégiques rationnels
(Dosi G., 1990). La définition des structures est par conséquent essentielle à la
cohérence de ce paradigme, fondé sur l'argument causal que les structures entraî
nent les performances en déterminant les comportements. Ma

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