Georges Maspero : Grammaire de la langue khmère (cambodgien) - article ; n°1 ; vol.16, pg 1-19
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1916 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 1-19
19 pages

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Publié par
Publié le 01 janvier 1916
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Louis Finot
Georges Maspero : Grammaire de la langue khmère
(cambodgien)
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 16, 1916. pp. 1-19.
Citer ce document / Cite this document :
Finot Louis. Georges Maspero : Grammaire de la langue khmère (cambodgien). In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-
Orient. Tome 16, 1916. pp. 1-19.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1916_num_16_1_5286BIBLIOGRAPHIE.
INDOCHINE.
Georges Maspero. —Grammaire de la langue khmère (cambodgien). — Paris,
Impr. Nationale, 1915, in-8°. VIII-489 pp.
La langue khmère était depuis longtemps dotée d'un bon dictionnaire ; il lui
manquait une grammaire : M. Georges Maspero vient de la lui donner et il a
rendu par là aux études cambodgiennes un service signalé. Son travail est
d'autant plus méritoire qu'il" n'y était aidé par aucun devancier indigène. Il a
dû marcher en pionnier sur un terrain difficile, recueillir les faits grammati
caux, les classer, en chercher le principe et les exprimer en règles. C'est là
une entreprise ardue, qui demande une longue patience ; et quand l'auteur
nous dit, en tête de son Introduction, que son livre est « le fruit de vingt an
nées de labeur »,- il nous fait mesurer du même coup l'ampleur de la tâche
qu'il s'était assignée, la conscience qu'il. a mise à la remplir et la reconnais
sance qu'elle doit lui mériter. Un tel ouvrage étiint destiné à exercer une
influence étendue et prolongée, il convient de l'examiner en détail et de
signaler les thèses qui prêtent à discussion : c'est aussi le meilleur moyeu d.e
rendre hommage au long effort d'où ce livre est issu.
Le plan est le suivant : après un chapitre introductif sur l'histoire du peuple
khmèr et de sa langue, on trouve exposés en quatre chapitres : la transcription
et l'orthographe, l'alphabet, la phonétique et les procédés de dérivation et de
composition. Chaque « partie du discours » fait ensuite l'objet d'un chapitre
spécial. Une étude très approfondie de la syntaxe termine l'ouvrage, que comp
lète un Tableau des principales racines et de leurs dérivés les plus employés.
«
Phonétique- — La phonétique est, avec l'orthographe, la partie de la
grammaire où Maspero a introduit le plus de vues personnelles. Les unes sont
justes et convaincantes ; d'autres prêtent à la critique. Avant de les examiner,
nous ferons quelques remarques sur la terminologie.
La phonétique khmère est dominée par la distinction dès consonnes (et
subsidiairement des voyelles) en deux séries, dont la première emprunte les
signes des sourdes sanskrites et la seconde les signes des sonores. Comme les
XVI, 5 consonnes ff ka et Я ko, qui viennent en tête de chaque série, ont respec
tivement pour voyelle inhérente a et o, on a pris l'habitude de désigner toutes
les consonnes* par la voyelle de leurs chefs de file et de les appeler : consonnes
a, consonnes o. Je crois qu'il faudrait renoncer à ces dénominations singulières,
qui peuvent donner lieu à des confusions fréquentes et jeter le lecteur non averti
dans une véritable perplexité, en présence de logogriphes tels que celui-ci
(p. 80) : « Seule la voyelle a se rencontre isolée ou initiale de syllabe. La
voyelle ô, jamais isolée non plus qu'initiale de syllabe, est toujours précédée
d'une consonne à ». Il faut un instant de réflexion pour comprendre qu'il ne
s'agit pas ici des voyelles a et 0, mais des voyelles de la première et de la
seconde série: cette dernière expression serait préférable.
La règle ci-dessus a engendré les rubriques : « timbre fonction de la voyelle »
et « timbre fonction de la série », qui ne sont pas très heureuses dans les
termes. Comment le timbre, qui est l'élément constitutif de la voyelle, pourr
ait-il être ou n'être pas fonction de cette même voyelle ? Ce que veut dire
Maspero, mais ce que sa formule ne dit pas clairement, c'est que, dans la
première série, le timbre vocalique est indépendant, tandis que dans la secon
de il est déterminé par la consonne.
Enfin, les voyelles sont caractérisées comme « ouvertes » ou « fermées ».
Ce sont là des termes bien vagues : on peut s'en servir comme d'étiquettes
commodes, mais à condition d'en préciser la valeur, car ils ne portent pas en
eux-mêmes leur définition. Pour apprécier l'insuffisance de ces qualificatifs,
il suffira de remarquer que M. classe dans la même catégorie « e fermé » les
voyelles de tíffi dbët et de tfíf ker, simplement distinguées comme « e fermé
bref » et « e fermé long ». Mais comme le premier répond à peu près à Vu de
l'anglais but et le second à Vé du français marquée, il est évident que ces deux
voyelles ne diffèrent pas seulement par la quantité, mais aussi par le timbre.
Le vocalisme du khmèr, tel qu'on croyait le connaître jusqu'ici, sort des
mains de M. sensiblement transformé, et je dois dire que la plupart de ces
innovations ne me paraissent pas complètement justifiées. Elles peuvent se
résumer ainsi :
1. Les sons tfft tfty considérés jusqu'ici comme des voyelles simples, sont
des diphtongues ;
2. Lessons ff tff), définis par les auteurs les plus récents (Finot, Pan-
netier), comme dés voyelles simples, sont aussi des diphtongues ;
3. La graphie ff) n'est que la notation de Га fermé long de là seconde
série ; la brève correspondante s'indique par ff » S ou fn 11 S ;
4. Le reamuk n'a d'autre fonction que d'abréger une voyelle finale.
Examinons ces différents points. - - 3
1. Sur les phonèmes tff, tff il est permis d'être très affirmatif. Tout le
monde est d'accord pour y reconnaître des voyelles simples. Ce qui est vrai,
c'est que tff étant très ouvert, peut donner à l'oreille l'illusion d'un son ac et
même, si on augmente l'ouverture de la bouche, d'un a pur. C'est ainsi que
Faraut, qui a évidemment noté d'après l'audition les termes de son Astronomie ,
écrit kaet et langsak les mots tftft et t9fiïtVft. Mais ce n'est là qu'une
apparence ; et cette apparence même ne saurait exister pour la voyelle ///
de la 2e série, beaucoup moins ouverte que celle de la première (*).
• "
2. La question est plus controversée en ce qui touche fr et /m, puisque
Janneau et Aymonier les caractérisent comme des diphtongues. Je ne puis
que maintenir, d'accord avec Pannetier, que ce sont des voyelles simples. La
première est un о fermé (2), la seconde un о plus fermé, à la limite de Vu
(français ом), ce qui fait que certains auteurs la notent par m, ou, mais inexacte
ment à mon avis, car il y a une différence très marquée entre ^ et tfil. En
disant que яг est une voyelle simple, je ne parle que de la voyelle médiale ;
car ff final, écrit ordinairement fff(3) est en effet une diphtongue au : pour
Maspero (p. 58), cette graphie, qu'il transcrit auv, n'est pas une simple
diphtongue, mais un son composé de au [prononcé aou] 4- v [prononcé ou] ;
en sorte que fff devrait se prononcer aouou. Je n'ai jamais entendu sur les
lèvres des Cambodgiens ил aboiement de ce genre.
3. M. a sur l'origine de #> une théorie fort ingénieuse, qui peut se résumer
ainsi. Primitivement tf) avait le son a fermé ; plus tard cette voyelle prit un
son de diphtongue ea dans le plus grand nombre de mots, tandis que d'autres
gardaient le son primitif a. Pour distinguer ceux-ci, on les affecta du saňkat,
qui est, dans ce cas, non le signe de la brève, mais un signe diacritique ayant
pour effet de donner, ou plutôt de maintenir à la voyelle #) la valeur de « a
fermé de la série 0 ». C'est ainsi qu'on a :
(l) Je remarque à ce propos que Maspero, qui note ces deux sons par eu, juge
« assez ténue » la différence qui tes sépare (p. 102). Elle est en fait considérable, et
par là se trouve éliminée sa critique (p. 37, etc.) contre l'orthographe tQîb qui, si
elle s'écarte de l'étymologie, est.parfaitement conforme à la prononciation.
(*) Je reconnais que le timbre de cette voyelle laisse percevoir une légère inflexion
qui pourrait être le germe d'une diphtongue ; mais cette

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