Gravures rupestres du Tibesti méridional et du Borkou - article ; n°7 ; vol.60, pg 468-481
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1963 - Volume 60 - Numéro 7 - Pages 468-481
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Huard
Jean-Marie Massip
Gravures rupestres du Tibesti méridional et du Borkou
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1963, tome 60, N. 7-8. pp. 468-481.
Citer ce document / Cite this document :
Huard Paul, Massip Jean-Marie. Gravures rupestres du Tibesti méridional et du Borkou. In: Bulletin de la Société préhistorique
française. 1963, tome 60, N. 7-8. pp. 468-481.
doi : 10.3406/bspf.1963.3933
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1963_num_60_7_3933Gravures rupestres
du Tibesti méridional et du Borkou
PAR
Paul HUARD et Jean-Marie MASSIP *
Ce travail présente une sélection de gravures provenant de recherches
récentes menées en particulier dans le bassin du Misky, qui draine les
pentes occidentales de l'Emi Koussi, sommet culminant du Sahara
(3.415 m), et sur lequel les publications rupestres sont très rares (1, 5, 8,
10). Les documents examinés ici, dont beaucoup dûs à l'adjudant
méhariste M. Santamaria, mettent en lumière dans la région considérée :
——— enfin de un nouveaux foyer des secondaire figurations bovins porteurs humaines de l'art des de retenant traits Chasseurs; culturels l'attention. ou rituels;
1. Les œuvres des Chasseurs.
Nous avons récemment montré (15) que l'art naturaliste monumental
incisé des Chasseurs du Sahara central — datable à partir de 6 000-5 000
av. J. C. — , qui s'est élaboré dans les foyers de l'oued Djarèt au Tassili
et d'In Habeter au Fezzan, avait connu une expansion Sud-Orientale
considérable dans le bassin du Tchad, couvrant le Djado, le Tibesti Nord
et occidental et portant ses témoignages décadents et tardifs jusqu'en
Ennedi (19).
La vingtaine d'œuvres étudiées ici se trouve à quelques 40 km avant le
terme de la trajectoire de l'art naturaliste, au-delà de laquelle prévalent
les formules artistiques schématiques de l'art rupestre primitif de la vallée
du Nil. Aucune des figurations étudiées ici ne remonte à l'Etage Ar-
chaique du Sahara central, représenté au Tibesti par de grands rhino
céros de Gonoa. Le Groupe Ancien de l'art des Chasseurs du Tibesti,
selon notre classification (15, pp. 133-140), y est présent avec le grand
félin de l'Ehi Atroum (L = 185 cm, Fig. 1, n° 1), peu visible, portant
des traces de polissage, un de ses membres antérieurs étant terminé par
une profonde cupule (9).
L'éléphant de Tardatega (photo 1, L = 3 m), connu par un relevé i
ncomplet et mal localisé de Dalloni (5), a été retrouvé par Santamaria à
10 km Ouest - Nord-Ouest de Tardatega (Est 18° 13', Nord 19° 36'). En
amont du point où le bras Ouest de l'ennedi (oued) Tigui passe entre deux
rocs, l'éléphant est figuré sur un gros bloc entamé par une caverne. Le
trait incisé est de la largeur du doigt et d'une profondeur moindre.
L'œuvre, de patine totale sur une paroi claire, a dû être rubrîquée pour
être photographiée en couleur dans les mauvaises conditions d'un éclai
rage direct. Le restitution en noir du cliché a encore atténué les con
trastes, de sorte qu'il a fallu souligner en noir la photo ci-contre. En
dépit de ces manipulations inévitables, l'éléphant en marche apparaît
(*) Séance d'octobre 1963. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 469
SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 30 SOCIETE PREHISTORIQUE FRANÇAISE 470
d'asesz bon style, mais la trompe striée d'une manière arbitraire et les
pointes mal attachées sont loin de la précision dépouillée de la haute
époque. Aussi, sur le vu du seul relevé de Dalloni avions-nous proposé
de classer cet éléphant dans le groupe moyen, en dépit de ses dimens
ions; mais après avoir vu la photographie originale et interrogé Santa-
maria, nous estimons qu'il est à admettre dans le groupe ancien.
Fig. 1. — L'art gravé des Chasseurs du Tibesti méridional : n° 1, grand félin
de l'Ehi Atroum, Huard; n° 2, Tardatega, Dalloni; n° 3, Onnour, inédit, San-
tamaria; n° 4, Araga, Huard.
Le Groupe Moyen de l'art gravé des Chasseurs du Tibesti, qui corres
pond en gros, à la phase pastorale ancienne locale (15, p. 135), réunit
deux styles en partie contemporains. L'un, incisé, qui prolonge le groupe
ancien dans la même tradition et présente des sujets de dimensions mo
yennes, aux lignes souvent médiocres, comprend : dans la grotte préci
tée de l'enneri Tigui, l'éléphant incisé n° 2 (L = 120 cm) et un autre à
Onnour (n° 3, L = 60 cm), d'assez bon style, traité en V très ouvert dé
bridant largement le roc. Nous avons rattaché à ce groupe le rhinocéros
d'Araga (n° 4, L = 40 cm pour sa technique incisée et son style, malgré
des détails ajoutés (8 bis).
Au défilé d'Arsohondo (photo 4), dans le couple de bœufs entrecroisés,
la tête et le cou d'une girafe, — espèce interprétée avec liberté dans tout
le Sahara oriental — , est encadrée et recoupée par la tête et le cou d'un
bœuf dont le haut du corps est naturaliste. On distingue nettement les
oreilles et le profil convexe de la girafe; son museau a été ravivé posté- SOCIETE PREHISTORIQUE FRANÇAISE 471
Fig. 2. — Figuration de la grande faune au Tibesti méridional et au Borkou :
n°l, Soui, inédit, Santamaria; n° 2, Béni Erdé, Dalloni; n° 3, Araga, Huard;
nos 4, 5, Mani, inédit, Massip; nos 6, 7, Orori, nos 8, 9, 10, Gourtoum,
inédit, .Santamaria; n° 11, Tongour, d'Alverny; n° 12, Kazer, Huard; n° 13,
Ourti, inédit, Massip; n° 14, Béni Erdé, Dalloni; n° 15, Tougoumma, inédit,
Santamaria. 472 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
rieurement et transformé en pendeloque jugulaire, et un attribut sem
blable a été ajouté au bœuf de gauche pour conserver la symétrie. Par ses
dimensions supérieures à 1,50 m, cette girafe est à mettre en parallèle
avec le groupe moyen.
On notera d'autre part que le frontal du grand taureau naturaliste de
la photo 3 recoupe la petite esquisse d'un animal à long cou, girafe ou
autruche. C'est un des indices qui fait présumer l'existence possible au
Tibesti d'un art piqueté ancien, plus ou moins schématique, indépendant
de l'art naturaliste, ayant représenté des animaux sauvages, des bêtes aux
cornes en tenaille et des hommes nus (8 bis, p. 92). Nous réunissons à ce
sujet des documents, dont l'étude montrera si le hiatus qui sépare l'art
ancien gravé de la vallée du Nil de celui du Tibesti, en grande partie
dérivé de l'art naturaliste, sera à maintenir intégralement.
L'autre tendance du Groupe Moyen, le Style fin incisé, comprend deux
séries : l'une majeure, bien représentée à Gonoa (15, 20) par des girafes,
des antilopes et des autruches, est absente ici; l'autre, mineure et posté
rieure quand elle est stylisée, donne deux belles antilopes à Bénie Erdé
(Fig. 2, n° 2, L = 25 cm) et à Araga (n° 3, L = 30 cm). Des images pos
térieures sont celles de Mani (n° 4, L = 40 cm) et n" 5 (L = 35 cm),
cette dernière ayant les membres gravés en creux.
C'est avec Ja phase pastorale moyenne, — datable à partir de -2000,
pour fixer les idées — , époque où des noyaux de chasseurs vivent encore
en marge des collectivités de chasseurs-pasteurs ou de pasteurs, que sont
à mettre chronologiquement en parallèle deux petits éléphants de Soui,
à la tête du bassin du Misky. L'un {photo 2, L = 50 cm), piqueté, aux
pointes mal placées et de patine totale, surcharge de son pied droit la
corne d'un grand bœuf naturaliste incisé (photo 3) . L'autre (Fig. 2, n° 1,
L = 45 cm), piqueté à gros points et aussi de patine totale, est d'un
dessin peu sûr.
Plus réalistes sont des girafes : à Orori (Borkou) d'assez grande taille,
l'une au contour incisé rappelant le style fin (n" 6), l'autre piquetée et
martelée assez finement (n" 7); à Gourtoum, deux autres piquetées (n° 8
et 9, L — 50 et 70 cm), la première d'assez bon style. Trois autruches
plus petites piquetées ou pointillées voisinent avec elles (n° 10).
On manque actuellement d'éléments pour situer une chasse à l'éléphant
de Toungour, à l'entré

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