Grotte de l Aldène à Cesseras (Hérault) - article ; n°1 ; vol.22, pg 1-85
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Grotte de l'Aldène à Cesseras (Hérault) - article ; n°1 ; vol.22, pg 1-85

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Gallia préhistoire - Année 1979 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 1-85
85 pages

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Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 40
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Extrait

Denis Vialou
Grotte de l'Aldène à Cesseras (Hérault)
In: Gallia préhistoire. Tome 22 fascicule 1, 1979. pp. 1-85.
Citer ce document / Cite this document :
Vialou Denis. Grotte de l'Aldène à Cesseras (Hérault). In: Gallia préhistoire. Tome 22 fascicule 1, 1979. pp. 1-85.
doi : 10.3406/galip.1979.1614
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1979_num_22_1_1614GROTTE DE L'ALDÈNE X CESSERAS (HÉRAULT)
par Denis VIALOU 1
Rappel historique
La notoriété de la grotte est ancienne : le site est réputé depuis les premiers travaux
des géologues (Pittore) puis des archéologues comme M. de Serres, P. Cazalis de Fondouce,
E. Rivière... au cours du siècle dernier ; plus récemment surgissent les noms du comte
H. Bégouën, de N. Gasteret, de L. Méroc et bien entendu de l'abbé D. Gathala, inventeur
d'une importante partie du vaste réseau souterrain ; d'autres aussi sont venus à la cavité
sauvagement située en marge de la Montagne Noire, intéressés par les gisements ossifères,
archéologiques (travaux actuels du Musée d'Anthropologie préhistorique de Monaco),
par la galerie des empreintes ou le sanctuaire des dessins paléolithiques (A. Glory, H. Breuil,
A. Leroi-Gourhan...).
En vérité, l'importance de L'Aldène dans son cadre naturel et préhistorique fut
éclipsée par l'exploitation des phosphates pendant un demi-siècle (1886-1937), alors même
qu'ailleurs les recherches préhistoriques acquéraient des fondements mieux établis ; c'est
ainsi qu'en vidant une immense partie des galeries du réseau supérieur, l'exploitation
a ruiné les possibilités d'études modernes et précises du site. Il suffît de rapporter ce que
disait E. Rivière au congrès de l'AFAS à Limoges en 1890 pour enregistrer le constat :
les fouilles « ... seront poursuivies sous la direction de M. Gaston Gautier à l'aide du per
sonnel d'ouvriers nécessaires conduits et surveillés par M. l'ingénieur Jullian, et pendant
le nombre d'années qu'il faudra pour que cette immense grotte, dont M. G. Gautier s'est
rendu propriétaire, soit complètement vidée des documents paléontologiques anthropol
ogiques et archéologiques qu'elle contient. » [46, p. 379],
Armand Gautier en 1886 fit procéder à des analyses des sédiments de remplissage,
dans la grande galerie ; elles révélèrent une teneur relativement faible de phosphates
1. Cette étude constituait une partie de la thèse de 3e cycle de Préhistoire, soutenue en Sorbonne en 1976.
Nous remercions vivement M. le Professeur A. Leroi-Gourhan d'avoir bien voulu la publier.
Gallia Préhistoire, Tome 22, 1979, 1. 2 DENIS VIALOU
d'alumine2, cependant de bonne qualité. La « Minervite » et la Brushite commencèrent à
être extraites deux années plus tard ; hormis divers avatars économiques, l'extraction
dura jusqu'au moment où la rentabilité devint plus aléatoire, c'est-à-dire au moment
où la grotte supérieure fut à très peu près complètement vidée de ses remplissages : le sol
actuel se situe parfois à une dizaine de mètres sous les niveaux originels, visibles sur les
parois.
Durant l'exploitation, des outils, surtout en quartzite, des ossements bien conservés
furent dégagés... La principale découverte, qui nous intéresse, date de 1927 : la galerie
ornée était fortuitement ouverte par un ouvrier de la Compagnie des Guano-phosphates
de Fauzan, dirigée par M. Guerret.
La seule tentative de reconnaissance systématique de L'Aldène, et dans une certaine
mesure celle de son contenu archéologique, est due à l'abbé Cathala : plus attiré par les
investigations spéléologiques que préhistoriques, il sut toutefois recueillir des outils (« bi-
faces micoquiens »). La découverte du second étage résulte de sa constance à parcourir
l'immense cavité, persuadé qu'il fut, à juste titre, de n'en connaître qu'une partie ; un
trou souffleur, à peine agrandi à son orifice lui permit d'accéder aux niveaux inférieurs :
ce fut, c'est, contrastant avec la dévastation de l'étage supérieur, la reconnaissance émou
vante d'un réseau riche de documents préhistoriques, animaux et humains (voir le récit
de D. Cathala [13] et celui de P. Ichac [30]).
Une équipe dirigée par la sœur de l'abbé, M. Gathala, et Georges Falgayrac poursuit
les travaux et assure la conservation du réseau « Cathala » ; de part et d'autre du porche
d'entrée les lambeaux de couches paléolithiques, repérées plus particulièrement par
H. Bégouën et L. Méroc, sont depuis 1971 fouillés et analysés par des chercheurs moné
gasques (voir L. Barrai... [4]).
Présentation de la cavité
L'Aldène, appelée également grotte de La Coquille, grotte de Minerve ou grotte de
Fauzan, s'ouvre à 500 m d'altitude sur le flanc méridional du canyon de la Cesse (n.o.-s.e.),
petit affluent de l'Aude, à une cinquantaine de mètres au-dessus du thalweg chaotique
et une quarantaine de mètres sous la surface du plateau calcaire, dernier relief avant la
plaine vinicole ; sur la carte I.G.N. de Lézignan-Corbières, feuille XXIV 45, les coordonnées
sont : X = 629,3 et Y = 117,2.
Cadre géo-morphologique.
Le canyon de Minerve forme un important système karstique, flanqué au sud de la
Montagne Noire, incliné vers l'est et le sud ; de profondes et étroites diaclases ont entaillé
les calcaires nummulitiques, formant entre elles des angles marqués (90°) ; elles constituent
le réseau hydrographique aérien et souterrain bien développé (plus de 150 grottes dans
2. F. E. Koby [31, p. 23-24] rappelle les résultats des analyses. ie des pas
a
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galerie du v:;'.' \ toboggan
Illustration non autorisée à la diffusion
1 Plan de la grotte de L'Aldène. Archives L. Pales. Juxtaposition provisoire des deux réseaux. En pointillé l'étage Cathala. 1 : griffades. 2
nids d'ours. 3 : toboggan. Remarquer le développement du réseau de la galerie des dessins encore en partie inexploré.
CO 4 DENIS VIALOU
la région de Minerve). La formation du karst est liée à la tectonique de la région cévenole ;
elle est ainsi isolée, à l'écart des formations pyrénéennes. Les roches calcaires reposent
sur le socle cambrien : le porche de la grotte et le premier étage se situent à ce niveau
géologique de rupture à la base des calcaires, au sommet des roches schisteuses (cf.
J. Laurent-Mathieu [33] et H. de Lumley [38]).
Le premier étage (voir fig. l3) est constitué d'une série de diaclases quadrillant le
sous-sol sur une vaste étendue (2 à 3 km de galeries recensés) ; la galerie principale est
orientée selon un double axe, celui de l'entrée étant presque perpendiculaire au canyon.
Le réseau supérieur est mort : pendant l'été, aucune activité n'est décelable ; le concré-
tionnement est fossile ou subfossile, sur les parois et sur le sol. Il devait en être ainsi avant
l'extraction des phosphates — qui a probablement bouleversé l'équilibre climatique — ;
pourtant une circulation ou une présence d'eaux était encore notable avant ces remanie
ments.: la figure légendaire de Jambe de Fer, guide « Ermite » de l'antre est liée à la Galerie
du Lac, aujourd'hui desséchée ou à celle de la « Source intermittente ».
Les réseaux inférieurs paraissent plus complexes dans leur morphogénèse ; ils traversent
plusieurs formations rocheuses ; de nombreux chaos et éboulis se rencontrent dans les
secteurs proches de la surface (le flanc du canyon) ; des concrétions sont encore actives
(« Salle Blanche », « Petit Gour »...) ; les argiles en de multiples endroits demeurent
humides et plastiques.
Cadre préhistorique.
Le Minervois est loin d'être démuni de gisements préhistoriques et autres sites
mégalithiques ; ils sont nombreux à proximité de L'Aldène sur les causses. H. de Lumley [38]
retient quatre gisements du Paléolithique inférieur et moyen proches de L'Aldène : grotte
des Poteries (immédiatement en amont) et grottes du Guide, de L'Ermite, de Tournai ;
parmi les sites où le Paléolithique supérieur est attesté sans doute possible

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