Habitat et dépôt de l âge du Bronze au Lividic en Plounéour-Trez (Finistère) - article ; n°1 ; vol.78, pg 59-72
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Habitat et dépôt de l'âge du Bronze au Lividic en Plounéour-Trez (Finistère) - article ; n°1 ; vol.78, pg 59-72

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Annales de Bretagne - Année 1971 - Volume 78 - Numéro 1 - Pages 59-72
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Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 29
Langue Français
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Extrait

Bernard Hallegouet
P.-R. Giot
Jacques Briard
Habitat et dépôt de l'âge du Bronze au Lividic en Plounéour-
Trez (Finistère)
In: Annales de Bretagne. Tome 78, numéro 1, 1971. pp. 59-72.
Citer ce document / Cite this document :
Hallegouet Bernard, Giot P.-R., Briard Jacques. Habitat et dépôt de l'âge du Bronze au Lividic en Plounéour-Trez (Finistère). In:
Annales de Bretagne. Tome 78, numéro 1, 1971. pp. 59-72.
doi : 10.3406/abpo.1971.2598
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1971_num_78_1_2598HALLEGOUET - P.-R. GIOT - J. BRIARD B.
Habitat et dépôt de l'âge du Bronze
au Lividic en Plounéour-Trez (Finistère)
i. — le site
Fossilisés sous les dunes littorales récentes, les vieux
sols formés en surface des limons quaternaires du Pays
de Léon réapparaissent à la faveur des coupes avivées par
les tempêtes. On les retrouve suivant les décapages d'es-
trans démaigris où ils passent, dans les creux d'anciens
bas-fonds, à des tourbières sub-littorales fossiles. Ces vieux
sols contiennent des traces d'occupation ancienne, sous
forme d'éclats de silex et de tessons de poterie. Cette céra
mique d'usage commun, grossière, mal différenciée et de
surplus souvent érodée, est difficile à dater avec précision,
certains types se retrouvant du Bronze Moyen à l'Age du
Fer.
Les coupes de la plage du Lividic, tout à fait au Nord de
la commune de Plounéour-Trez (Finistère), montrent un
bon exemple de vieux sol de ce genre. Vers l'Ouest du che
min d'accès à l'estran, on rencontre un large placage tour
beux, sableux et saumâtre, situé à mi-hauteur entre le
niveau moyen actuel et les plus hautes mers. L'étude paly-
nologique récente menée par M.-T. Morzadec-Kerfourn
(1969, 305) le situerait vers 1500 avant J.-C. à un moment
où le niveau de la mer aurait été un peu inférieur à l'actuel.
Ce placage tourbeux surmonte un vieux sol à poteries et
charbons de bois, le tout est recouvert par la dune récente.
A l'Est du chemin d'accès, le niveau de ce vieux sol se
relève rapidement au-dessus du des plus hautes
mers actuelles, jusqu'à celui d'une petite pointe rocheuse
qui ferme la plage à son extrémité orientale. En cette zone,
superposée à l'arène granitique parfois solifluée et aux 60 HABITAT ET DEPOT DE L'AGE DU BRONZE
rochers sains, la couche de limon est très épaisse, atteignant
de 1,50 m à 2 m par places. Jaunâtre en profondeur, où l'on
a sans doute affaire à un limon de la fin du Wiïrm, elle
passe en surface au limon gris du vieux sol. De toute év
idence il y a, sur une pente pourtant assez faible, accres-
cence de l'épaisseur du limon par colluvionnement graduel.
La partie superficielle sous-jacente à la dune est datable
de l'Age du Fer. On y recueille quelques tessons de céra
mique un peu partout.
M. L. Talée avait remarqué, il y a une dizaine d'années,
que la coupe située près du chemin d'accès à la grève pré
sentait un amas de coquilles de patelles. Il n'y avait pas de
matériel directement associé aux coquillages mais quelques
tessons parsemaient le vieux sol proche. Depuis, cette zone
a été détruite par des travaux d'aménagement.
A la suite des tempêtes de l'hiver 1966-1967 d'autres amas
de coquilles apparurent à mi-distance entre le chemin
d'accès et la pointe est et furent remarqués par l'un d'entre
nous (B. Hallegouët, 1967 et 1971). Par suite de l'érosion,
ces poches ne sont plus visibles mais d'autres, de plus
modeste importance apparaissent épisodiquement. Aux
coquilles sont associés de petits fragments de charbons de
bois et des tessons de poterie. Les poches à coquillages se
situent sous la surface du vieux sol fossile à des profon
deurs variant de 0,50 m à 1 m suivant les pointements infé
rieurs. Les amas sont de forme irrégulière, en bandes de
50 cm à 1 m de long, avec parfois de petits entonnoirs d'une
cinquantaine de centimètres de diamètre se présentant en
coupe sous une forme triangulaire (figure 1). Le vieux sol
colluvionné les recouvre largement à l'heure actuelle, mais
au départ il devait s'agir de petites fosses creusées à la
surface du limon quaternaire et destinées à la cuisson dp
ces patelles.
Fig. 1. — Le Lividic, Plounéour-Trez (Finistère). Croquis montrant la
position d'une des fosses à coquillages et poteries par rapport
à Pestran actuel et la dune. PLOUNEOUR-TREZ
Lividic
$& &&^ D U N, Ê ::-:' ; :--y:.:-: •:>K;^^\ ••^•S^
v/ SOL
COLLUVIONS LIMONEUSES
lm
^FOSSE
(Patelles et poteries)
SABLE (Estran actuel) ' ' {)2 HABITAT ET DEPOT DE L'AGE DU BHONZE
Dans une des fosses B. Hallegouët a recueilli les débris
d'un grand vase à fond plat (figure 3, n° 2) et quelques gros
ossements de bovidés. Près d'une autre fosse et à la base du
limon remanié se trouvaient les restes d'un petit dépôt de
l'Age du Bronze. Compte-tenu de la profondeur de cette
cachette de la fin du Bronze Moyen par rapport à la surface
du limon gris datée par quelques fragments de La Tène, on
peut estimer que le colluvionnement a pu atteindre une
épaisseur de 75 cm en un millénaire. En dehors de la poter
ie, le vieux sol contient divers objets variés allant des
éclats de silex à d'informes morceaux de fer rouillé. Certains
ont pu d'ailleurs glisser de la surface de la dune où sont
dispersés également quelques fragments de céramique grise
gallo-romaine. Si l'on excepte ces éléments superficiels, l'e
nsemble du matériel recueilli est quand même relativement
homogène s'étageant, comme nous le verrons du Bronze
Moyen au Bronze Final.
II. — LE MATERIEL LITHIQUE ET CERAMIQUE
Quelques éclats de silex ou de quartz sont retouchés
sommairement mais du fait de leur position stratigraphi-
que incertaine ne sont guère d'utilité. Deux autres objets
en pierre, également sans relation avec les amas coquilliers,
sont cependant à retenir. Le premier est un petit lissoir ou
pierre à aiguiser en grès, de section piano-convexe (fig. 2, B).
C'est un outil fréquent sur les habitats de toutes époques,
mais assez commun au voisinage immédiat de monuments
mégalithiques et dans les terres des tumulus de l'Age du
Bronze. L'autre est un tranchant de hache polie (fig. 2, A)
Fig. 2. — Le Lividic. A : fragment de tranchant de hache en dolérite.
B : pierre à aiguiser en grès. 1 à 12 : tessons provenant des fosses
à coquillages ou de leur voisinage immédiat. 1 : vase biconique,
2, 3, 8 : rebords épais, 5 : fragment avec anse plate, 6 : vase à.
téton, 7 : fragment d'assiette, $-10 : fonds plats, 11-12 : frag
ments décorés. Bronze Moyen. Dessins Y. Onnée. HABITAT ET DEPOT DE L'AGE DU BRONZE 63
Illustration non autorisée à la diffusion •64 HABITAT ET DÉPÔT DE L*AGE DU BRONZE
dont l'intérêt est dû à la nature de sa roche. C'est une dolé-
rite du type A dont les centres de gisement et d'exploitat
ion, localisés à la région de Plussulien (Côtes-du-Nord) sont
bien étudiés maintenant (Le Roux, 1970). C'est donc un
jalon supplémentaire à planter sur la carte du commerce
des haches polies.
La poterie étudiée ici est celle trouvée au contact direct
des fosses ou à leur voisinage immédiat. On n'évoquera donc
pas les quelques tessons plus tardifs des couches supé
rieures.
Une première série de tessons provient de vases carénés
à rebords éversés (figure 2, n° 1). Ils pouvaient être munis
d'anses plates prenant du rebord à la carène (figure 1, n° 5).
Ce type de poterie rappelle les vases à quatre anses clas
siques de la deuxième série des Tumulus armoricains du
plein Bronze. Si cette poterie est surtout connue par son rôle
funéraire, d'autres variantes étaient d'usage domestique
comme l'attestent les tessons dispersés dans la masse des
terres des tumulus en Bretagne ou la céramique des habi
tats des îles Anglo-Normandes : gisements du Pinnacle, de
Petit-Port ou de la Pulente à Jersey. Cette première série
montre donc une fréquentation du site du Lividic dè

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