Hariharâlaya et Indrapura - article ; n°1 ; vol.38, pg 175-198
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1938 - Volume 38 - Numéro 1 - Pages 175-198
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1938
Nombre de lectures 5
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Philippe Stern
IV. Hariharâlaya et Indrapura
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 38, 1938. pp. 175-198.
Citer ce document / Cite this document :
Stern Philippe. IV. Hariharâlaya et Indrapura. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 38, 1938. pp. 175-198.
doi : 10.3406/befeo.1938.4719
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1938_num_38_1_4719HAR1HARÂLAYA ET INDRAPURA
par Philippe STERN
Conservateur-adjoint du Musée Guimet
Correspondant de V Ecole Française d'Extrême-Orient.
Les problèmes archéologiques soulevés par le long règne de Jayavarman II,
le grand rénovateur de la puissance khmère, nous intéressaient depuis longtemps.
La question essentielle et centrale était l'identification de la cité religieuse du
Mahendraparvata, tant vantée par les inscriptions; à ce problème, les travaux
du Kulên ont apporté, croyons-nous, une solution; mais, de part et d'autre de
ce centre, l'obscurité est loin d'être dissipée. Avant son séjour au Mahendraparv
ata (Kulên), où fut consacré le culte du Uňga royal en 802, Jayavarman résida
dans trois capitales (i) : Indrapura, Hariharâlaya, Amarendrapura où il fit certain
ement construire des monuments. Après avoir quitté le Mahendraparvata, il revint
à Hariharâlaya et son successeur y séjourna ; d'autres temples furent alors édifiés
avant l'avènement du roi suivant, Indravarman (877), dont nous connaissons les
fondations: Práh Ko, Bàkon et l'étang de Lolei. Les données archéologiques
que nous apportent les temples du Mahendraparvata (Kulên) d'une part, et les
édifices des villes qui furent sans doute capitales avant et après le Kulên d'autre
part, sont toutes différentes ; elles s'opposent même. Au Kulên, nous sommes en
face d'un ensemble de constructions réalisées pendant une période courte et dé
terminée (consécration en 802, abandon avant 854), d'où unité de style (voir notre
article sur «le style du Kulên», p. ni). Dans les résidences de Jayavarman II,
avant et après le Kulên, au contraire, une succession d'époques différentes ont lais
sé leurs traces d'où réemploi d'éléments de styles antérieurs, reprises, changements
de plan des villes comme, plus tard, à Aňkor. Ce sont ces superpositions de styles
divers que nous voudrions étudier ici en examinant deux sites, l'un, le site de
Rolûos, certainement capitale de Jayavarman II avant et après le Kulên, l'autre,
le site près de l'actuel Bàrày occidental d'Ankor, présentant, avec le premier,
d'étranges analogies.
Le groupe de Rolûos correspond à Hariharâlaya, une des capitales de Jayava
rman II avant son séjour au Kulên, ville où il retourna et où ses successeurs rés
idèrent jusqu'à la fondation d'Ankor ; M. Cœdès l'avait démontré (BEFEO.,
XXVIII, p. 121 et suivantes) et une inscription trouvée en 193e l'a confirmé
(Cœdès, Inscriptions du Cambodge, I, p. 187). Par commodité, nous nommerons
l'autre cité «ville du Bàrày» bien que cet étang (bàrày), relié à Aňkor, n'ait
été creusé qu'au XI* siècle, longtemps après l'ère de prospérité de la cité
qui s'y trouve en partie engloutie; Aňkor même n'a d'ailleurs été fondée qu'au
(1) Les indications concernant les diverses résidences de Jayavarman II et de ses succes
seurs, ainsi que le culte âu.'Tînga royal, sont données d'après la fameuse inscription de SdÔk
Kàk Thom {BEFEO., XV, p. 53-106). Certaines dates sont indiquées d'après M. Cœdès,
BEFEO*, XXVIII, p. 113 et suivantes. Ph. Stern 176
début du Xe siècle alors que les monuments de la ville du Bàrày appartiennent
aux siècles précédents. Dès 1932, à propos des capitales de Jayavarman II, nous
disions, frappé de ce groupement près du Bàrày occidental d'Ankor : « L'édifice
dont le linteau de transition et les colonnettes rondes ont été réemployés au
temple de Kôk Pô (il s'agit en réalité de Kôk Pô C) formait peut-être aussi un
ensemble avec le Phnom Run et Vàt Khnàt » (Etudes d'orientalisme à la mémoire
de Raymonde Linossier, p. 518). Peu après, la découverte du très important
temple d'Ak Yôm, tout proche de Vàt Khnàt, augmenta considérablement
l'intérêt du groupe et confirma notre impression. Nous avions écrit un article
à ce sujet, en 1934, attribuant Ak Yôm à Jayavarman II, mais diverses
circonstances empêchèrent sa publication; ces conclusions furent mentionnées
cependant dans une autre étude (BEFEO, XXXIV, 2, p. 614 et 616). Partant
en mission, notre intention était d'aborder sur le terrain le problème des aspects
successifs de la cité de Hariharâlaya (voir p. 151 et 152). De simples visites
des sites n'ayant donné aucun résultat, des sondages de prospection furent
décidés. Ils venaient s'ajouter aux importants travaux exécutés par G. Trouvé
(Ak Yôm, Pràsàt Prei Pràsàt, Ólok, etc.), eux-mêmes précédés de quelques dé
gagements de temples par M. Marchal (Hè Phkà, etc.). Le premier édifice
où furent effectués des sondages, en 1936, Svày Prâhm, apporta des indications
essentielles. Les travaux furent interrompus à Hariharâlaya (Rolûos) pour per
mettre ceux du Kulên, plus importants encore (voir p. 154 et 155) . ils furent repris
peu avant notre départ d'Indochine et continués pendant quelques mois pař
M. Lagisquet surtout (fouilles de Trapan Phoň principalement), puis par
M. Marchal. Ces travaux sont loin d'être terminés et ils ne le seront probable
ment pas avant de nombreuses années ; des édifices encore inconnus ont chance
d'être découverts ; mais les résultats acquis sont assez considérables pour
qu'il soit utile de les confronter avec ceux de nos recherches d'évolution de
motifs.
Résumons les principales indications de style auxquelles iious aurons recours
sans pouvoir, évidemment, indiquer comment nous sommes parvenus à ces
précisions. Forcés de schématiser à l'extrême, nous rappelons au lecteur que, dans
une évolution d'art, existent toujours des exceptions, des transitions et des chevau
chements que nous ne pouvons mentionner ici.
Nous distinguons maintenant, avant le début du style du Kulên (peu avant
802), trois styles khmèrs caractérisés par leurs linteaux et leurs colonnettes. Nous
nommons ces styles: style de Sambór, style de Prei Kmen, style de KÔmpon
Práh.
Le style de Sambór a pour caractère dominant le linteau à makara avecpetites
feuilles en languettes ondulées (PI. LUI, C) ; ces petites feuilles sont placées entre
les guirlandes qui pendent d'un arc imitant le bois, arc sur lequel sont des médail- Hariharâlaya et Iňdrapura X77
Ions portant, en général, des hauts-reliefs. Exceptionnellement, existent des
linteaux à scènes portant Гаге seulement.
A ce linteau correspond une colonnette ronde, fine, asssez dégagée avec, au som
met du fût, des guirlandes et des pendeloques, des médaillons sur une bague assez
plate souvent au centre de ce fût, et des feuilles de caractère ancien généralement
à la partie inférieure, mais pas de filet ou nervure à l'extrémité des motifs.
Le style de Prei Kmen est marqué, sur le linteau (PI. LUI, A et LIV, A et B),
par la disparition des màkara ainsi que des hauts-reliefs sur les médaillons. Quand
le makara réapparaîtra plus tard, il aura le plus souvent une forme différente (monst
re à quatre pattes ou tête de makara seulement) et, de toute façon, il sera accom
pagné d'un traitement du feuillage (feuillage développé ou feuilles en crosse)
inconnu dans le style de Sambór.
Le linteau du style de Prei Kmen conserve Varc orné de plusieurs médaillons et les
petites feuilles en languettes (triples ou en fleur de lys parfois) du style précédent
mais, aux extrémités de l'arc, sont, généralement, des médaillons ou des fleurons et
l'arc se termine en feuillage enroulé à l'intérieur et vers le bas.
Peu à peu, Гаге tend à se transformer en branche de feuilla

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