Histoire de la publication des livres de Pierre Du Puy sur les libertés de l Église gallicane. - article ; n°1 ; vol.5, pg 585-606
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Histoire de la publication des livres de Pierre Du Puy sur les libertés de l'Église gallicane. - article ; n°1 ; vol.5, pg 585-606

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1844 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 585-606
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1844
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Gabriel Demante
Histoire de la publication des livres de Pierre Du Puy sur les
libertés de l'Église gallicane.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1844, tome 5. pp. 585-606.
Citer ce document / Cite this document :
Demante Gabriel. Histoire de la publication des livres de Pierre Du Puy sur les libertés de l'Église gallicane. In: Bibliothèque de
l'école des chartes. 1844, tome 5. pp. 585-606.
doi : 10.3406/bec.1844.451786
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1844_num_5_1_451786HISTOIRE
DB LA
PUBLICATION DES LIVRES
DE PIERRE DU PUY
SUR LES LIBERTÉS DE L'ÉGLISE GALLICANE.
Les circonstances de la publication des livres de Pierre Du Puy m'ont
paru fournir un chapitre assez curieux à l'histoire des Libertés de
l'Église gallicane. La dissidence profonde du clergé et des magistrats
sur la définition des Libertés, la position équivoque de la royauté
entre ces deux puissances, se trouvent nettement accusées dans cette
simple bibliographie comme dans tout le cours de cette longue histoire.
On y pourra saisir encore certains détails intimes de la politique de
Richelieu, à laquelle Pierre Du Puy concourut avec toute l'intrépidité de
son zèle (î). Quelques mots sur les antécédents de l'auteur et Yà-propos
de sa publication expliqueront l'importance de ses livres et la longue
polémique dont ils firent la matière.
Pierre Du Puy naquit à Agen, le 27 novembre 1582, au moment de
la plus grande illustration de la magistrature française. Sa naissance le
plaçait dans les rangs de cette seconde aristocratie qui devenait la no
blesse de robe. Lui-même fut, comme son père, conseiller au Parlement
de Paris, et de plus membre du grand conseil et garde de la bibli
othèque du Roi. Ces doubles fonctions expliquent le caractère de ses
travaux, car Du Puy est moins un savant de profession qu'un homme
d'État et un publicisté ; aussi le voit-on pendant sa vie chargé de mis
sions politiques importantes, honoré des avances de Richelieu, cultivé
par Seguier et Mole, et célébré après sa mort par trois lettres de
(1] Voyez l'histoire de France de M. Michelet, t. Il, Éclaircissement : « Du Puy
« allait, fouillant les archives, trouvant des titres inconnus, colorant les acquisitions
« plus ou moins légitimes ; l'archiviste conquérant marchait devant les armées, etc.»
V. 40 586
Balzac (l). Son maître dans la science, c'est «ce grand homme mons
ieur Pithou (2), » le codificateur de nos Libertés et l'un des auteurs
de la Satire Ménippée. Il se rattache ainsi aux traditions de Cujas , Du
moulin, J. G. Scaliger, De Thou, Isaac Gasaubon , Denis Godefroy,
tous plus ou moins imbus des idées de la réforme.
Sa famille ne paraît pourtant pas avoir cédé même un instant à
l'hérésie ; son oncle Clément Du Puy entra dans la Compagnie de
Jésus (3); son frère aîné se fit chartreux; mais pour lui son culte
resta toujours au Roi, et sa vie entière fut consacrée à l'exaltation
de la couronne de France. Contre les puissances voisines et la féodalité
expirante, il écrivit les droits du Rotj sur la Navarre, l'Aragon , la Cas-
tille, l'Angleterre, la Flandre, l'Artois, le royaume de Bourgogne , la
Lorraine, Milan et Avignon (4) ; contre le Pape, il instruisit de nouveau
le procès des Templiers, et reprit l'histoire du différend de Philippe le
Bel et de Boniface VIII ; contre le Pape et le Clergé de France tout à la
fois, il fit les livres des Libertés de Г Église gallicane.
Déjà , en 1615, Du Puy avait développé dans un écrit spécial les rai-
( 1) Viri eximii Pétri Puteani régis christianissimi a consiliiset bibliothecis, auctore
Nicolao Rigaltio (Nicolas Riganlt), 1652,in-4°. Cet ouvrage est nn long panégyrique,
mais il prouve la haute opinion que les contemporains avaient de Du Puy. « Penes
« eum (dit Rigault) šunt etiam diplomata, declarationes, edicta, super arduis Incu-
« brata negotiis, quibiiscum una servantur autographa, pittacia, epistoíae variai quas
« adPuteanum scriptitabant manus Richelii, Seguieri, Bulionis et Josephi, illius ni-
« mirum Capucini. >>
(2) C'est ainsi que Du Puy le désigne. Voyez la dédicace de son commentaire sur
le traité des libertés de P. Pitliou dont nous parlerons plus loin. Quant à ce traité,
c'est l'ouvrage classique de la matière; voici ce qu'en disait d'Aguesseau : <i Quoique
« ces maximes ne soient que l'ouvrage d'un simple particulier, cet ouvrage est si es-
« time et en effet si estimable, qu'on Га regardé comme lepalladium de la France,
« et qu'il a obtenu une sorte d'autorité plus flatteuse pour son auteur que celle des lois
« mêmes, puisqu'elle n'est fondée que sur le mérite et la perfection de son ouvrage. »
Œuvres de d'Aguesseau, t. I, p. 427 ; voyez aussi les autres auteurs cités dans le
Manuel de droit ecclésiastique de M. Dupin aîné, 1844, introduct., p. 9 et suiv. Cette
citation définit parfaitement l'autorité plutôt doctrinale que législative des principes
gallicans, « le droit des gens de la France vis-à-vis de la cour de Rome; son droit pu-
« blic à l'égard du clergé national. » (Manuel de M. Dupin, pag. 124.)
(3) A l'époque de l'attentat de Jean Châtel> Pierre Pithou fit excepter Clément Du
Puy du bannissement prononcé contre les jésuites. Voyez Grosley, Vie des frères Pi
thou, 1756, 2 vol. in- 12.
(4) "Voyez le livre des Droits du Roy, « c'est un savant et curieux livre, étonnant
« d'érudition et de servilisme intrépide. Vous verrez là que nos rois sont légitimes
« souverains de l'Angleterre, qu'ils ont toujours possédé la Bretagne, que la Lor-
« raine, dépendance originaire du royaume français d'Austrasie et de Lotharingie,
« n'a passé aux empereurs que par usurpation , etc. » M. Michelet, loco citato. 587
sons pour lesquelles le concile de Trente n'est pas reçu en France. Cette
date est importante : la lutte venait d'être vive au sein des états géné
raux , sur la définition des Libertés ; le Parlement avait décrété comme
d'abus les discours du Clergé, et après que ces derniers états avaient
montré à nu leur impuissance, il prétendait hériter de leur rôle, et
aspirait à devenir le régulateur de la monarchie. Ainsi , pendant que
ses remontrances sur les affaires publiques offensaient la régente , la
hardiesse de ses prétentions laïques compromettaitje gouvernement qui
cherchait alors soigneusement à étouffer la querelle.
On osa davantage avec Richelieu : les questions financières, les plus
irritantes de toutes, avaient aigri les esprits, et le Cardinal semblait
avoir résolu de pousser à bout les résistances jusqu'à ce qu'on en vînt
à une transaction forcée. Le Parlement, qui se révoltait contre la créa
tion des nouvelles charges de judicature, n'en était que plus ardent à
aider à la spoliation du Clergé; mais il fallait des prétextes légaux aux
violences nécessaires du pouvoir ; Du Puy écrivit le livre « De contri-
« butionibus ecclesiasticis ad subsidia regia , rebus urgentibus. »
Cependant les besoins de l'État allaient toujours croissant; les exac
tions continuaient; le Clergé, blessé dans ses privilèges, ses intérêts,
son indépendance , était offensé par l'attitude du ministre à l'égard du
saint-siége (l), et scandalisé d'une guerre entreprise en faveur des pro
testants d'Allemagne ; on commençait à parler de schisme , d'Église
nationale et de patriarcat. Comme pour fortifier ces rumeurs, Pierre
Du Puy, de concert avec son frère Jacques, publia alors (1638), sans
nom d'auteur , son grand ouvrage des Libertés de l'Église gallicane.
Il réunissait d'abord (c'était le premier volume) les traités les plus
hardis sur la matière; puis, suivant sa méthode constante, il les ap
puyait d'un second volume d'actes officiels et de précédents significatifs
coordonnés systématiquement ; c'étaient les Preuves des Libertés (2).
(1) « Schotti, personnage plein de vigueur, étant venu en France, sur quelques pa-
« roles qu'il dit à l'avantage du pape, le cardinal le fit menacer de le jeter du Pont-
« Neuf da

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