I Étude archéologique - article ; n°1 ; vol.20, pg 229-269
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Gallia préhistoire - Année 1977 - Volume 20 - Numéro 1 - Pages 229-269
41 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Extrait

Daniel Mordant
Claude Mordant
I Étude archéologique
In: Gallia préhistoire. Tome 20 fascicule 1, 1977. pp. 229-269.
Citer ce document / Cite this document :
Mordant Daniel, Mordant Claude. I Étude archéologique. In: Gallia préhistoire. Tome 20 fascicule 1, 1977. pp. 229-269.
doi : 10.3406/galip.1977.1559
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1977_num_20_1_1559NOYEN-SUR-SEINE,
HABITAT NÉOLITHIQUE DE FOND DE VALLÉE ALLUVIALE
Étude archéologique
par Daniel MORDANT avec la collaboration de Claude MORDANT
Une première série de travaux ont déjà I. Introduction.
présenté le site et son enceinte, puis les
Découvert en 1960 par Daniel Jalmain, systèmes complexes de défense, avec un
lors d'une prospection aérienne, le site est barrage de palissades, fermant le méandre,
en cours d'étude par les auteurs depuis 1965, plus ancien que Venceinte qui avait retenu
date à laquelle les premiers vestiges néoli toute l'attention au début de la fouille [1; 8;
thiques furent découverts, en surface, après 14; 15], Mais l'intérêt du site de Noyen ne
un labour profond. Par la suite, des prospec réside pas uniquement dans ses structures de
tions de surface délimitèrent l'extension du
gisement couvrant tout le fond d'un ancien
par le Secrétariat à la Culture (Association pour les méandre de la Seine, soit une superficie de
Fouilles archéologiques nationales) et par le Conseil 7 à 8 hectares (fig. 1, 2). Les fouilles, entre général de Seine-et-Marne, avec la participation de la prises à partir de 1970, confirmèrent ces municipalité de Bray-sur-Seine et du Cercle archéo
résultats; elles se poursuivront au moins logique de Bray-sur-Seine.
jusqu'en 19781. Nous remercions très vivement toutes les personnes
qui, par leur aide ou leur appui, contribuent à assurer
le bon déroulement de ces travaux : mentionnons tout
1. Une double menace pèse sur ce gisement dont particulièrement MM. Grémillet et Péron, de la Société
l'importance n'est plus à démontrer : le redressement des Carrières de Misy, M. Huchet, géomètre-expert
du cours de la Seine, dont le chenal traversera le site, à Bray-sur-Seine, et M. le Maire de Noyen-sur-Seine.
Saluons également le dévouement des fouilleurs et l'ouverture prochaine d'une gravière.
Ces travaux n'auraient pu se dérouler sans la bénévoles, et notamment ceux de l'équipe de base
bienveillante compréhension des propriétaires fonciers, (Mues a. Caty, B. Mazingue ; MM. B. Blivet, V. Bon-
Mme Lignac et MM. Salin, et celle de l'exploitant, fillon, J. Bontillot, V. de Lachaux, N. Renouard,
M. Brunet, qui nous ont donné toute liberté pour J.-P. Ritter, J.-D. Vigne) et tout particulièrement la
mener des fouilles de grande ampleur dans des terrains sympathique compétance de J. Scherer, président du
de culture. Nous tenons à leur exprimer notre vive Cercle archéologique de Bray, qui assure à la fois la ges
tion financière, l'intendance et la cuisine à chaque reconnaissance.
Le financement des campagnes de fouilles est assuré campagne.
Gallia Préhistoire, Tome 20, 1977, 1. 230 DANIEL ET CLAUDE MORDANT
1 Vue aérienne du site néolithique, prise vers l'ouest (D. Jalmain, 1960). Le barrage de palissades (B), fermant le
méandre de la Seine, apparaît nettement ; il est recoupé par l'enceinte (E) délimitée par un chapelet de fosses doublées
intérieurement par des éléments de palissade. Le secteur d'habitat étudié ici (H), occupe l'extrémité proximale de
la bande limoneuse, orientée est-ouest, apparaissant en plus foncé sur cette luzernière.
retranchement, mais aussi dans ses vestiges exhaustive de cet habitat, pas plus d'ailleurs
de l'occupation humaine au Néolithique. Fait que celle des secteurs fouillés finement sur
exceptionnel, dans notre vallée alluviale, une un demi-hectare. Devant la complexité des
« couche » archéologique2 a été préservée de problèmes posés par l'interprétation des diffé
l'érosion sur plusieurs hectares : elle livre les rents témoins et structures, nous essaierons,
témoins du « village » néolithique implanté plus modestement, après avoir situé l'habitat
sur le site et offre ainsi l'occasion d'en étudier de Noyen parmi les habitats de plein air,
l'organisation dans une optique ethnogra d'entreprendre Vanalyse topographique globale
phique. d'un large secteur fouillé sur 3500 m2. Celle-ci
Le présent article n'est pas une étude va permettre de dégager des unités dont la
répartition spatiale en même . temps que
l'étude descriptive et comparative donneront
2. Cette couche n'est pas nettement délimitée du une première image de l'organisation de point de vue stratigraphique : c'est plutôt l'ensemble l'habitat. C'est à partir de ces premiers résultats des vestiges qui la définit. On pourrait donc, tout aussi
que pourront être entreprises, par la suite, des bien, parler de « nappe de vestiges » ou « nappe archéo
logique ». analyses topographiques de détail conduisant 231 NOYEN-SUR-SEINE
Vue aérienne du site, prise vers l'est (D. Jalmain, 1973). La bande limoneuse se distingue nettement, même sur
terrain nu.
à l'interprétation ethnographique approfondie L'enceinte néolithique de Noyen et les « camps »
des structures identifiées. de la Bassée.
Nous n'aborderons pas ici les questions
La découverte et l'identification de l'enceinte d'ordre culturel et chronologique qui, au
de Noyen orientèrent évidemment les recherdemeurant, ont été développées dans les
ches et les prospections. C'est ainsi que l'exétudes précédentes [16; 17; 19]. Rappelons,
amen des clichés de l'I.G.N. permit de découvrir simplement, que le matériel recueilli s'apparente
les vastes ensembles de Châtenay-sur-Seine, aux industries du Ghasséen septentrional.
au lieudit Le Maran, et de Gravon; D. Jalmain, Certains caractères de la céramique, et même
en 1964, photographia une nouvelle enceinte la conception de l'enceinte, nous conduisent
à Grisy-sur-Seine, à proximité de celle de vers le Michelsberg de la vallée du Rhin,
Noyen (fig. 3). Puis, en 1970, J. Piette effectua mais aussi vers le Néolithique moyen de
le sauvetage de celle de Barbuise-Gourtavant Bourgogne et de Franche-Comté. C'est dans ces
[23]. De telles structures ne sont sans doute conditions que nous avons cru devoir faire de
pas rares dans les vallées alluviales, comme Noyen le site éponyme d'un faciès régional
l'ont montré les récentes prospections aériennes du Chasséen du Bassin parisien, trouvant
de M. Boureux dans la vallée de l'Aisne [3]. certains parallèles dans le Michelsberg et les
Les cinq enceintes actuellement connues groupes de l'Est de la France [16]. 232 DANIEL ET CLAUDE MORDANT
3 Les enceintes néolithiques de la Bassée : 1, Châtenay-sur-Seine ; 2, Gravon ; 3, Noyen-sur-Seine (Fe, enceinte;
Fb, fosses doublant l'enceinte et le barrage ; p, palissades de barrage) ; 4, Grisy-sur-Seine.
4 Répartition des enceintes néolithiques de la Bassée : 1, Châtenay-sur-Seine; 2, Gravon; 3, Noyen-sur-Seine;
4, Grisy-sur-Seine ; 5, Barbuise-Courtavant. — En encart : 1, enceintes de Mayen et Urmitz ; 2, enceintes de la vallée
de l'Aisne.
dans la vallée de la Petite-Seine [18] s'échelon rive droite, et Noyen, rive gauche, distantes de
nent sur 40 km (fîg. 4). Quatre d'entre-elles 2 200 m. Le deuxième groupe est à 15 km en
sont groupées 2 à 2, une sur chaque rive du amont du premier. L'enceinte de Barbuise-
fleuve : Ghâtenay [9], rive droite, et Gravon, Courtavant reste la plus isolée, à 25 km en
rive gauche, distantes de 1 200 m; Grisy, amont de celle de Noyen. NOYEN-SUR-SEINE 233
La même structure fondamentale a été dans ce cas au moins, que le « camp » en ques
reconnue : chapelet de fosses3, en arc de tion est bien un lieu habité et peut-être un
cercle, appuyé sur la Seine ou un de ses bras, village. Le matériel recueilli, assez homogène
en apparence, ne paraît pas suggérer deux doublé intérieurement, à quelques mètres,
d'une tranchée de palissade discontinue. Les phases d'occupation bien différentes, alors
interruptions de cette palissade, en général qu'il est prouvé que le barrage de palissades
étroites, sont en regard des intervalles entre a été

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