I Le temple de la Dent à Kandy - article ; n°1 ; vol.32, pg 441-474
36 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

I Le temple de la Dent à Kandy - article ; n°1 ; vol.32, pg 441-474

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
36 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1932 - Volume 32 - Numéro 1 - Pages 441-474
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1932
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Victor Goloubew
I Le temple de la Dent à Kandy
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 32, 1932. pp. 441-474.
Citer ce document / Cite this document :
Goloubew Victor. I Le temple de la Dent à Kandy. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 32, 1932. pp. 441-
474.
doi : 10.3406/befeo.1932.4558
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1932_num_32_1_4558NOTES ET MÉLANGES
LE TEMPLE DE LA DENT A KANDY
(A propos d'un livre de M. A. M. Hocart, The Temple oj the Tooth in Kandy, dans
Memoirs oj the Archaeological Survey oj Ceylon, vol. IV, 193 1).
Le IVe volume des Memoirs publiés par l'Archaeologieal Survey de Ceylan
est consacré, non pas à un monument ancien, repris à la brousse dans un état
de ruine plus ou moins avancé, mais à un tempîe du XVIIIe siècle encore
intact, et où se célèbrent journellement des rites en présence de nombreux,
croyants. Ce temple est le Daladâmaligâwa ou « Palais de la Dent-Relique »r
bien connu de tous les voyageurs qui ont visité, dans son cadre de montagnes-
vertes et au bord de son lac transparent, la capitale des derniers rois singha-
lais, Kandy. Le livre de M. A. M. Hocart nous en offre la description et l'i
nventaire, accompagnés de plans et ďimages. C'est un guide excellent où les
historiens du bouddhisme trouveront en outre des renseignements inédits.
La valeur même des documents réunis dans ce volume nous oblige cependant
à formuler certaines réserves quant à la façon dont ils ont été utilisés.
M. Hocart aurait pu nous offrir quelque chose de plus complet» Son travail
est inégal, et l'on devine trop souvent qu'il n'a pas fait attention à des maté
riaux qu'il avait pour ainsi dire à portée de main. Ainsi, le chapitre consacré
à l'histoire de la Dent est à peine esquissé, et c'est en vain que le lecteur y
chercherait à glaner quelques données précises sur les nombreux sanctuaires
qui ont successivement abrité la précieuse relique avant que, vers la fin du
XVIe siècle, elle ne fût transférée à Kandy, pour y rester jusqu'à nos jours.
Le chapitre, si riche en informations de toute espèce, où il est question des
rites et du personnel affecté au temple, aurait pu être utilement complété par
une description du Perahara, la plus populaire parmi les fêtes annuelles
de Ceylan. Enfin, l'auteur ne dit presque rien des images, peintes ou sculptées,
qui décorent le Temple de la Dent, bien qu'il en ait reproduit un certain
nombre dans son ouvrage.
Dans les -pages qui vont suivre, nous avons essayé de grouper quelques
notes sur le Daladâmaligâwa et le culte de la Dent. Rédigées en partie pen
dant un récent séjour à Ceylan, elles ne seront peut-être pas sans intérêt pour
ceux d'entre nos lecteurs qui auront à consulter le livre de M. Hocart.
La légende de la Dent-Relique est contée au long dans un poème pâli, le
Dâthâvamsa, composé au XIIe siècle par le précepteur royal Dhammakitti,
2» — — 442
d'après un texts plus ancien en langue helu (1). Une autre version de la même
légende n'est connue que par une traduction siamoise qui fait partie du P'râ
Pâthom et dont des extraits ont été publiés parle colonel Low dans le Journal
of the Royal Asiatic Society of Bengal, en 1848 (-). Quant aux faits histori
ques, ils sont consignés dans les chroniques de Ceylan, le Mahâvamsa, le
Pujâvaliya, le Râjâvaliya et la Rájáratna-karaya (•*). Il existe, en outre, un
Rituel de la Dent (Daladâ Sirita), rédigé en singhalais dans les dernières
années du XIIIe ou au début du XIVe siècle (4).
Commençons par la légende. Le corps du Buddha, on le sait, n'a pas été
entièrement consumé parles flammes, et lorsque s'éteignit le feu du bûcher,
on trouva dans les cendres encore chaudes des «reliques éparses ». Ces
reliques, au nombre de sept, étaient l'os du front, les deux clavicules et quatre
dents que l'on suppose avoir été les quatre canines. Un sage nommé Çarabhu,
disciple de Çâriputta, ayant pris l'os du col (clavicule), le plaça dans un stupa
érigé à Mahïyangana, dans l'île de Ceylan. Ua autre religieux, du nom de Khe-
ma, retira du bûcher la relique de la Dent gauche etla donna auroi Brahmadatta
dont la capitale était Dantapura, dans le pays Kalinga (*>). Le reste fut réparti
par le brahmane Drona entre les huit souverains accourus pour réclamer
les cendres du Bienheureux.
Pendant plus de huit siècles, h relique de la Dent (Dâthâdhâtu) fut honorée
л Dantapura. A !a fin de cette longue période, elle opéra la conversion du
roi Guhasïva, adonné jusqu'alors aux fausses doctrines des Nirgranthas et
qui devint par la suite un fervent protecteur du bouddhisme. Il advint que ce
roi eut à combattre des ennemis dont les armées étaient plus fortes que les
siennes. Sachant d'avance qu'il allait périr dans la bataille, il ordonna à sa
fille Hemamâlâ et à son gendre Dantakumâra, fils du roi d'Ujjayinï, de sauver
la précieuse relique et de la porter au roi de Ceylan, son ami et allié. Lorsque
(!) Voir L. de Milloué, Le Dàthâvança, traduit en yrançais d'après la vtrsion an
glaise de Sir Мити Coomârà Swàmy, dans Annales du Musée Guimet, t. VII, 1884. Le
texte anglais a été édité par la Pali Text Society en 1884. Pour le texte original, voir:
Dâthâvamça or History oj the Tooth-relic oj Gotama Buddha, par Sir Mutu Coomàra
Swàmy, Londres, 1874. Uae nouvelle édition en pâli a paru à Colombo en 1914 {Šila-
lankara). Une analyse du poème par Turnour a été publiée dans Journal oj the
Royal Asiatic Society of Bengal, en 1837-
(-) Voir L. de Milloué, op. cil., p« 314. Une partie de ce texte a êté_ traduite par le
colonel Low et publiée dans Journal oj the Royal Asiatic Society oj l'engal, 1848, vol.
XVII, part, n, p 82 sqq.
(A) Des extrats de ces textes ont été publiés par le Dr. Andreas Nell, The Annals oj
the Tooth-Relic, fasc. I, Kandy, 1928.
0) Daladâ Sirita, ed. E. S. Rvjašekara, Colomba, 1920.
(5) Cette ville a été identifiée par M. Sylvain Llvi avec Paloura (Ptolémée, VII, 1,
16) et l'oppidum Dandagula de Pline (livre VI, xx); voir Notes Indiennes (I. Paloura-
Dantaputa ) dans JA., janvier-mars 1925, p. 46 sqq. — — 443
fut connue la défaite de Guhasïva, Danta, déguisé en brahmane, s'enfuit en
"emportant avec lui la Dent du Buddha. « Et voyageant rapidement vers les
pays du Sud... il traversa avec l'aide des dieux une rivière large et débor
dante, (et) enterra la relique dans un monceau de sable. » (*) C'est là que
vint le rejoindre la princesse Hemamâlâ. Pendant quelque temps, les deux
fugitifs vécurent sur la rive déserte du fleuve. Un thera, dont les yeux avaient
été éblouis par le rayonnement de la relique, descendit du ciel et leur enseigna
la Bo;ine Loi. Il arriva sur ces entrefaites qu'un Nagarâja, ayant aperçu la
relique cachée sous le sable, l'avala avec sa cassette de pierres précieuses
et prit la fuite. Mais aussitôt le thera se transforma en garuda. Saisi de peur,
le nâgarâja restitua la relique aux exilés, et ceux-ci continuèrent sans
encombre leur voyage vers Sïhala où ils arrivèrent, après une longue traversée,
dans la neuvième année du règne de Kiuisïrimegha (vers 312 A. D.). Un
brahmane leur montra la route d'Anurâdhapura.
Le roi de Ceylan, prévenu par un messager, vint à leur rencontre avec
«ne innombrable suite. Des miracles s'accomplirent. La mer, agitée par les
vents, s'apaisa soudainement autour de l'île, des fleurs tombèrent du ciel, et
la terre fit entendre un grondement prolongé, comme si l'on venait d'invoquer
son témoignage. Placée sur un trône et protégée par un parasol blanc, la
Dent-Relique fut installée dans le palais royal. Sur le conseil d'un vénérable
thera, et à la suite d'un nouveau miracle, le roi ordonna en outre qu'elle fût
transportée tous les ans, au printemps, dans une salle du monastère d'Abha-
yagiri et qu'elle y restât exposée pendant un certain temps, adorée par la
foule et permettant ainsi à de nombreux croyants d'acquérir

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents