James-Germain Février (1895-1976) - article ; n°1 ; vol.109, pg 48-66
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Description

École pratique des hautes études. 4e section, Sciences historiques et philologiques - Année 1977 - Volume 109 - Numéro 1 - Pages 48-66
19 pages

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Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 70
Langue Français
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Extrait

Maurice Sznycer
James-Germain Février (1895-1976)
In: École pratique des hautes études. 4e section, Sciences historiques et philologiques. Annuaire 1976-1977. 1977.
pp. 48-66.
Citer ce document / Cite this document :
Sznycer Maurice. James-Germain Février (1895-1976). In: École pratique des hautes études. 4e section, Sciences historiques
et philologiques. Annuaire 1976-1977. 1977. pp. 48-66.
doi : 10.3406/ephe.1977.6233
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ephe_0000-0001_1976_num_1_1_6233j\mes-Germu\ février
(1895 - 1976)
48 bis 49
JAMES-GERMAIN FEVRIER
(189 0-1 976)
James-Germain Février s'est éteint à Paris le 15 juillet 1976.
Nous n'avons appris la triste nouvelle qu'une semaine plus tard,
après les obsèques, célébrées dans la plus stricte intimité. Ainsi
disparaissait ce maître, comme il a vécu : dans la modestie, l'eff
acement même, le souci permanent de ne causer à autrui aucune
gêne, le moindre dérangement. Tel nous l'avons connu et aimé.
Né à Clérac, en Charente-Maritime, en janvier 1895, il passa
son extrême jeunesse, de 2 à 9 ans, à La Barde, petite commune
du Sud de la Saintonge, où ses parents étaient instituteurs. Il
avait conservé un souvenir très vif de ce pays, sauvage et romant
ique, traversé par une petite rivière encombrée de joncs, la
Dronne. C'est là que naquit peut-être son goût pour la poésie,
qui jouera dans sa vie un rôle si important. Il était d'ailleurs lié
à la Saintonge par des liens familiaux : il appartenait, du côté
paternel, à une famille modeste de marins saintongeais, son grand-
père était maître au cabotage.
Elève au collège de Saintes, puis au lycée de Poitiers, boursier
de l'État, J.-C. Février est reçu au concours de l'École normale
supérieure en juillet 1914. Cependant, la mémoire de son vieux
professeur de lettres de Saintes, M. Pelletier, qui lui avait fait
connaître Lucrèce, Bossuet et surtout Homère, lui était restée
chère, jusqu'à la fin de sa vie. Il restera à l'École normale de 1914
à 1918. Mais, au début de 1915, une grave maladie l'écarté, pen
dant plusieurs mois, de ses études et lui interdit de prendre part
activement à la Grande Guerre. Dès 1914, il s'était inscrit à la
IVe Section de l'École pratique des Hautes Études, aux confé
rences de Bernard Haussoulier (Épigraphie et antiquités grecques),
Antoine Meillet {Grammaire comparée) et, déjà, Mayer Lambert
{Langues sémitiques) et Charles Clermont-Ganneau {Archéologie
orientale). En effet, dès le début (il n'a pas vingt ans), il a été
dirigé vers l'orientalisme par Lucien Herr et Paul Dupuy.
L'année suivante, il commence à suivre également les cours 50 MAURICE SZNYCER
d'Alexandre Moret (Philologie et antiquités égyptiennes),
et l'année scolaire 1917-1918, ceux de Vincent Scheil (Philologie
assyrienne), de J.-B. Chabot (Épigraphie palmyrénienne) et
surtout ceux d'Isidore Lévy (Histoire ancienne de l'Orient),
auxquels il restera fidèle pendant longtemps. Ce dernier note,
d'ailleurs, dans son rapport de cette année (Annuaire..., 1917-
1918, p. 61) : « M. Février a fait preuve, dans l'explication des
textes grecs et latins, de solides qualités. Il a pris également une
part active aux travaux de l'autre conférence, consacrée à l'étude
du règne de Salomon (I Rois, i-x) ».
En 1916, J.-G. Février fait son premier séjour en Orient, à
l'Institut français d'archéologie orientale au Caire. En 1918, il
est admissible à l'agrégation de grammaire et est nommé pro
fesseur délégué au lycée de Niort (1918-1919), puis au collège
de Saint-Jean d'Angély et, enfin, en 1920, au collège d'Arras.
Dès l'année scolaire 1920-1921, il recommence à suivre assidûment
les conférences d'Isidore Lévy, à la IVe Section de l'Ecole, qui le
qualifie, dans son rapport sur les conférences de cette année
d'« helléniste et hébraïsant exercé, qui a très fructueusement
collaboré à la recherche » (Annuaire..., 1921-1922, p. 63-64).
Le 18 mars 1923, Isidore Lévy dépose la thèse de J.-G. Février
intitulée La date, la composition et les sources de la Lettre
d'Aristée à Philocrate, qui, le 22 avril de la même année, lui
vaut, sur l'avis favorable des rapporteurs, Pierre Jouguet et
Mayer Lambert, le titre d'élève diplômé de notre Section. Cette
thèse, publiée en 1925 dans la Bibliothèque de l'École des
Hautes Études (242e fascicule, éd. Champion, Paris, 1925), a le
mérite d'exposer clairement et d'examiner minutieusement les
très difficiles et très complexes problèmes que pose ce pseudé-
pigraphe, émanant du judaïsme alexandrin, en ce qui concerne
surtout la composition et la date de cet écrit, et de proposer,
« pour trancher ce nœud gordien » (p. 67), une solution auda
cieuse : renoncer à admettre l'unité de composition de la Lettre
et distinguer au sein de l'ouvrage deux ou plusieurs morceaux
d'époque différente (la Lettre d'Aristée proprement dite serait
composée entre 100 et 30 avant notre ère et l'interpolation
introduite dans le texte à la fin du premier et peut-être même au
début du deuxième siècle de notre ère).
En 1923, après la mort de Charles Clermont-Ganneau,
J.-C. Février est nommé chargé de conférences (Archéologie orien
tale). Dans son premier cours (année 1923-1924), il explique les
inscriptions araméennes de Zendjirli et montre l'intérêt que pré- JAMES-GERMAIN FÉVRIER 51
sentent ces textes pour l'histoire de la Syrie septentrionale au IXe
et vme siècles av. J.-C. D'autre part, il commence l'étude d'inscrip
tions palmyréniennes. Cependant, une grave maladie l'oblige
à interrompre toutes ses activités pendant près de deux ans. Il
reprend ses conférences en 1927. En 1929, il est nommé directeur
d'études délégué et, en 1931, directeur d'études d'Antiquités
sémitiques, fonction qu'il conservera sans interruption jusqu'à
sa mise à la retraite, en 1965. Il avait donc enseigné à la
IVe Section près de 40 ans, dont 36 ans en tant que directeur
d'études.
L'œuvre de J.-G. Février est abondante et variée. Abondante
d'abord par son volume : six ouvrages, 130 études et articles,
sans compter la plupart des comptes rendus, notes ou rapports.
Variée par la diversité des sujets traités, qui embrassent la série
presque complète des langues nord-ouest-sémitiques (araméen,
palmyrénien, hébreu, samaritain, phénicien, punique et néopu
nique) et qui traitent des problèmes économiques aussi bien que
religieux, historiques aussi bien que philologiques ou paléo
graphiques, qui vont de la marine phénicienne à l'origine de
l'alphabet, des sacrifices humains à l'histoire de l'écriture, des
institutions politiques aux divinités ou des noms propres au
hieros gamos. Cette œuvre révèle l'étendue de la curiosité
scientifique de J.-G. Février, mais aussi celle de son érudition
et de son ingéniosité. Certes, un coup d'œil rapide sur les titres
de ses nombreuses publications pourrait donner l'impression
d'une certaine disparité dans le choix des thèmes traités, mais
celle-ci n'est qu'apparente parce que, tout d'abord, elle s'explique,
à quelques exceptions près, par le travail même de l'épigraphiste
nord-sémitisant, obligé à examiner les problèmes les plus divers
en rapport avec les inscriptions qu'il doit étudier, ensuite, parce
que, si on y regarde de plus près, on s'aperçoit que cette œuvre,
à part quelques cas particuliers, s'ordonne presque tout entière
autour de quatre ou cinq thèmes centraux, qui sollicitent tour à
tour l'intérêt et la réflexion de l'auteur.
Le premier de ces « cas particuliers » que j'ai mentionnés est
l'incursion, fugitive, dans le domaine de « l'histoire des idées ».
Sous l'influence sans doute de son maître Isidore Lévy, il se

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