L abri du Roc Troué (Sainte-Eulalie-de-Cernon, Aveyron) - article ; n°7 ; vol.89, pg 202-216
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L'abri du Roc Troué (Sainte-Eulalie-de-Cernon, Aveyron) - article ; n°7 ; vol.89, pg 202-216

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Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1992 - Volume 89 - Numéro 7 - Pages 202-216
RESUME L'abri du Roc Troué a donné une importante stratigraphie qui s'étend du Tardiglaciaire au XVIIIe siècle. Sous les niveaux historiques, un horizon chalcolithique du genre Groupe des Treilles est associé à de la poterie à décor Ferrières, montrant les influences languedociennes sur cette partie du Lar- zac. Avant cette civilisation, une communauté de néolithiques anciens utilisant des flèches tranchantes et des microlithes trapézoïdaux ainsi qu'une poterie grossière, cultivaient l'orge et le blé, élevaient des porcs et des moutons, pratiquant déjà l'élevage à égalité avec la chasse. Leurs prédécesseurs, des chasseurs d'aurochs sauveterriens possédaient un outillage presque exclusivement microlithique, riche en triangles de Montclus, dont les triangles isocèles, nombreux aux débuts de leur installation, s'effacent par la suite avec la montée des scalènes. Enfin, la couche profonde a révélé la présence, inconnue dans cette région, d'un épipaléolithique de type épigravet- tien dans un environnement périglaciaire où le renne domine le reste de la faune. L'abri du Roc Troué se trouve sur le Causse du Larzac, à 2 km au Sud du village de l'Hospitalet, dans un chaos de rochers dolomitiques à tendance ruiniforme, au lieu-dit « La Traoucade », vers 720 m d'altitude. C'est un grand auvent de rocher de 3 m de hauteur, creusé dans une assise de dolomie batho- nienne, s'ouvrant largement vers le Sud, sur 7 m de longueur. Le site est particulièrement favorable à l'installation d'un habitat préhistorique. Il se trouve, en effet, à 300 m à l'Est-Sud-Est d'un point d'eau permanent qui coule à 2 ou 3 m de profondeur dans une diaclase du Causse, au lieu-dit « Le Poux ». De plus, des bancs de chailles grises, matériau abondamment utilisé par les préhistoriques dans tous les niveaux du gisement, se rencontrent, en abondance, à 2 km au Nord de l'abri, dans la falaise bajocienne qui domine le village de l'Hospitalet.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 44
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Maury
Jacques-Henri Frayssenge
L'abri du Roc Troué (Sainte-Eulalie-de-Cernon, Aveyron)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1992, tome 89, N. 7. pp. 202-216.
Résumé
RESUME L'abri du Roc Troué a donné une importante stratigraphie qui s'étend du Tardiglaciaire au XVIIIe siècle. Sous les
niveaux historiques, un horizon chalcolithique du genre Groupe des Treilles est associé à de la poterie à décor Ferrières,
montrant les influences languedociennes sur cette partie du Lar- zac. Avant cette civilisation, une communauté de néolithiques
anciens utilisant des flèches tranchantes et des microlithes trapézoïdaux ainsi qu'une poterie grossière, cultivaient l'orge et le blé,
élevaient des porcs et des moutons, pratiquant déjà l'élevage à égalité avec la chasse. Leurs prédécesseurs, des chasseurs
d'aurochs sauveterriens possédaient un outillage presque exclusivement microlithique, riche en triangles de Montclus, dont les
triangles isocèles, nombreux aux débuts de leur installation, s'effacent par la suite avec la montée des scalènes. Enfin, la couche
profonde a révélé la présence, inconnue dans cette région, d'un épipaléolithique de type épigravet- tien dans un environnement
périglaciaire où le renne domine le reste de la faune. L'abri du Roc Troué se trouve sur le Causse du Larzac, à 2 km au Sud du
village de l'Hospitalet, dans un chaos de rochers dolomitiques à tendance ruiniforme, au lieu-dit « La Traoucade », vers 720 m
d'altitude. C'est un grand auvent de rocher de 3 m de hauteur, creusé dans une assise de dolomie batho- nienne, s'ouvrant
largement vers le Sud, sur 7 m de longueur. Le site est particulièrement favorable à l'installation d'un habitat préhistorique. Il se
trouve, en effet, à 300 m à l'Est-Sud-Est d'un point d'eau permanent qui coule à 2 ou 3 m de profondeur dans une diaclase du
Causse, au lieu-dit « Le Poux ». De plus, des bancs de chailles grises, matériau abondamment utilisé par les préhistoriques dans
tous les niveaux du gisement, se rencontrent, en abondance, à 2 km au Nord de l'abri, dans la falaise bajocienne qui domine le
village de l'Hospitalet.
Citer ce document / Cite this document :
Maury Jean, Frayssenge Jacques-Henri. L'abri du Roc Troué (Sainte-Eulalie-de-Cernon, Aveyron). In: Bulletin de la Société
préhistorique française. 1992, tome 89, N. 7. pp. 202-216.
doi : 10.3406/bspf.1992.9522
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1992_num_89_7_9522Bulletin
de la SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 1992 / TOME 89/7
L'abri du Roc Troué
(Sainte-Eulalie-de-Cernon, Aveyron)
par Jean Maury et Jacques-Henri Frayssenge
en triangles de Montclus, dont les triangles isocèles,
RESUME nombreux aux débuts de leur installation, s'effacent
par la suite avec la montée des scalènes. Enfin, la
couche profonde a révélé la présence, inconnue dans
cette région, d'un épipaléolithique de type épigravet-
L'abri du Roc Troué a donné une importante tien dans un environnement périglaciaire où le renne
stratigraphie qui s'étend du Tardiglaciaire au domine le reste de la faune.
XVIIIe siècle. Sous les niveaux historiques, un hori L'abri du Roc Troué se trouve sur le Causse du zon chalcolithique du genre Groupe des Treilles est Larzac, à 2 km au Sud du village de l'Hospitalet, associé à de la poterie à décor Ferrières, montrant les dans un chaos de rochers dolomitiques à tendance influences languedociennes sur cette partie du Lar-
ruiniforme, au lieu-dit « La Traoucade », vers 720 m zac. Avant cette civilisation, une communauté de d'altitude. C'est un grand auvent de rocher de 3 m de néolithiques anciens utilisant des flèches tranchantes hauteur, creusé dans une assise de dolomie batho- et des microlithes trapézoïdaux ainsi qu'une poterie nienne, s'ouvrant largement vers le Sud, sur 7 m de grossière, cultivaient l'orge et le blé, élevaient des longueur. porcs et des moutons, pratiquant déjà l'élevage à
égalité avec la chasse. Leurs prédécesseurs, des Le site est particulièrement favorable à l'installa
chasseurs d'aurochs sauveterriens possédaient un tion d'un habitat préhistorique. Il se trouve, en effet,
outillage presque exclusivement microlithique, riche à 300 m à l'Est-Sud-Est d'un point d'eau permanent
qui coule à 2 ou 3 m de profondeur dans une diaclase
du Causse, au lieu-dit « Le Poux ». De plus, des
bancs de chailles grises, matériau abondamment
utilisé par les préhistoriques dans tous les niveaux du
gisement, se rencontrent, en abondance, à 2 km au
Nord de l'abri, dans la falaise bajocienne qui domine
le village de l'Hospitalet.
HISTORIQUE DES RECHERCHES
Le gisement du Roc Troué fut découvert en 1965
par Jacques-Henri Frayssenge qui recueillit les pre
Fig. 1 - L'abri du Roc Troué. miers silex taillés immédiatement sous l'auvent. Par :
203
Jacques Frayssenge, Maixent Lacas, Sébastien La-
combe, Nicole Lassauvetat, Jean-François Laval,
Bernard Robert.
Ont également apporté une contribution majeure à
ces recherches Paul Ambert pour la sédimentologie
et la géomorphologie du site, Éric Crubezy pour
l'anthropologie, Georgette Delibrias pour les me
sures d'âge, Jean Erroux pour la carpologie, Thérèse
Poulain pour la détermination de la faune, Jean-
Louis Vernet pour l'anthracologie. Enfin, Jean
Clottes, Directeur des Antiquités Préhistoriques de
Midi-Pyrénées nous a délivré et fait obtenir les
autorisations nécessaires et Auguste Valette, pro
priétaire du site, nous a toujours très amicalement
reçus, nous donnant toutes les facilités pour mener à
bien nos recherches. A tous nous sommes grande
ment redevables et nous leur exprimons toute notre
gratitude.
ROQUEFORT
LA STRATIGRAPHIE
Fig. 2 - Situation de l'abri du Roc Troué sur le Causse du Larzac. Le remplissage de l'abri est entièrement constitué
de sable dolomitique et de pierres calcaires détachées
de la voûte, comme en témoignent les fragments de
stalagtite qui y sont incorporés. La pierraille, parfois la suite, deux sondages furent pratiqués dans l'abri mêlée de blocs, est surtout dense au-delà des limites par Jean Maury et Jacques-Henri Frayssenge. Le de l'auvent actuel où nous avons noté plusieurs lits premier, tout de suite après la découverte, fut arrêté successifs qui marquent les différents effondrements à 0,75 m de profondeur, au niveau de la couche du porche. sauveterrienne, le second, en 1967, dans le prolonge
ment du premier, près de la paroi rocheuse. Mais les Comme le laissait soupçonner l'ampleur de l'au
dimensions réduites de ces excavations ne pouvaient vent, le Roc Troué recèle un important gisement
donner la mesure exacte du gisement. Le mobilier préhistorique qui s'étage sur sept niveaux super
découvert, peu abondant, était, d'ailleurs, très mé posés. Nous avons, en effet, mis au jour, de haut en
bas : langé. La mise au jour, dans le niveau profond, de
microlithes d'aspect sauveterrien mêlés à quelques
perles plates en test de coquille et à de rares tessons
de poterie fut interprétée comme correspondant à un
mésolithique tardif. Mais les fouilles de 1982 de
vaient infirmer totalement cette attribution. En juil
let 1982, en effet, ce gisement étant menacé par des
clandestins, de nouvelles recherches furent entre
prises au Roc Troué, d'abord dans le cadre d'un
sauvetage d'urgence (1982), ensuite comme sauve
tage programmé (1983). Les recherches devaient se
poursuivre jusqu'en 1987. A la fin de cette période,
34 m: avaient été décapés jusqu'au sable stérile de
base, livrant 3 260 tessons de poterie, 12 730 silex
taillés et 155 documents divers (perles, pendeloques,
instruments en os, etc.).
Ces résultats ont été rendus possibles grâce à nos
fidèles compagnons de fouille, notamment Jacquel
Fig. 3 - Coupe stratigraphique Est du Roc Troué (Jl à J9). ine Azémar, Rémi Azémar, Georges Costantini, 204
Couche 1 en profondeur (4 B), enrobant une fraction caillou
teuse assez réduite. La poterie surtout abondante en
4 В appartient au Chalcolithique ancien du type
Groupe des Treilles. Sable dolomitique grisâtre, très meuble, de 10 à
15 cm d'épaisseur contenant de

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