L attitude de l Italie - article ; n°5 ; vol.18, pg 941-956
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Revue française de science politique - Année 1968 - Volume 18 - Numéro 5 - Pages 941-956
Attitude of Italy Geneviève Bibes Officially the Italian government has always been a firm partisan of the entry of Great Britain into the Common Market. However the official unanimity hides a real diversity. There are disagreements as to the priorities — the E.E.C, as such or as part of Italian foreign policy — and as to the intensity of the activity necessary in each case. In Bruxelles Italy has played a conciliatory role bearing witness to its desire to maintain the negotiations with Great Britain within the cadre of the community whatever the cost. The activity of the Italian government seen as part of its foreign policy is understood essentially in the light of Franco-German relations and of a certain conception of Europe, bound more or less strongly to the U.S.A.
Officiellement le gouvernement italien s'est toujours montré fermement partisan de l'entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché Commun. Cependant l'unanimité de principe recouvre une diversité assez sensible dans la priorité des options et la vigueur de l'action selon qu'il agit du domaine propre de la Communauté économique européenne ou du domaine général de la politique étrangère italienne. A Bruxelles, l'Italie a mené essentiellement une action de conciliation qui témoignait de sa volonté de maintenir à tout prix le cadre communautaire des négociations avec la Grande-Bretagne. Replacée dans le cadre général de la politique extérieure, l'action du gouvernement italien s'interprète essentiellement en fonction des rapports franco-allemands et de la conception d'une Europe plus ou moins étroitement liée aux Etats-Unis.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Geneviève Bibes
L'attitude de l'Italie
In: Revue française de science politique, 18e année, n°5, 1968. pp. 941-956.
Résumé
Officiellement le gouvernement italien s'est toujours montré fermement partisan de l'entrée de la Grande-Bretagne dans le
Marché Commun. Cependant l'unanimité de principe recouvre une diversité assez sensible dans la priorité des options et la
vigueur de l'action selon qu'il agit du domaine propre de la Communauté économique européenne ou du domaine général de la
politique étrangère italienne. A Bruxelles, l'Italie a mené essentiellement une action de conciliation qui témoignait de sa volonté
de maintenir à tout prix le cadre communautaire des négociations avec la Grande-Bretagne. Replacée dans le cadre général de
la politique extérieure, l'action du gouvernement italien s'interprète essentiellement en fonction des rapports franco-allemands et
de la conception d'une Europe plus ou moins étroitement liée aux Etats-Unis.
Abstract
Attitude of Italy Geneviève Bibes
Officially the Italian government has always been a firm partisan of the entry of Great Britain into the Common Market. However
the official unanimity hides a real diversity. There are disagreements as to the priorities — the E.E.C, as such or as part of Italian
foreign policy — and as to the intensity of the activity necessary in each case. In Bruxelles Italy has played a conciliatory role
bearing witness to its desire to maintain the negotiations with Great Britain within the cadre of the community whatever the cost.
The activity of the Italian government seen as part of its foreign policy is understood essentially in the light of Franco-German
relations and of a certain conception of Europe, bound more or less strongly to the U.S.A.
Citer ce document / Cite this document :
Bibes Geneviève. L'attitude de l'Italie. In: Revue française de science politique, 18e année, n°5, 1968. pp. 941-956.
doi : 10.3406/rfsp.1968.393118
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1968_num_18_5_393118L'ATTITUDE DE L'ITALIE
GENEVIÈVE BIBES *
Officiellement, le gouvernement italien s'est toujours montré
fermement partisan de la participation anglaise à la construction
européenne. Les débats de politique étrangère au Parlement, les
communiqués publiés à l'issue des rencontres entre les dirigeants
politiques italiens et leurs homologues européens, les prises de position
de la délégation italienne à Bruxelles reflètent à cet égard une indiscutable
unanimité.
Cependant cette unanimité de principe recouvre une diversité assez
sensible dans la priorité des options et la vigueur de l'action, selon qu'il
s'agit du domaine propre de la Communauté économique européenne
ou du général de la politique étrangère italienne dont l'unité
européenne avec ou sans l'Angleterre constitue l'un des axes fondament
aux. La précision de l'analyse amène donc à séparer ces deux domaines,
sans oublier, bien entendu, les liens étroits qui les unissent.
L'action italienne à Bruxelles
Dans la Communauté économique européenne, l'Italie occupe une
position charnière entre les « Grands » : France et Allemagne, et les
« Petits » : Belgique, Hollande et Luxembourg. Cette position a d'ailleurs
moins incité la délégation italienne à présenter des solutions propres
qu'à essayer de trouver des compromis entre les opinions divergentes
qui se sont exprimées. En effet, un double postulat politique est la
donnée essentielle et permanente de l'action italienne : d'une part, éviter
à tout prix une rupture entre les partenaires du Marché commun et
pour cela n'envisager la négociation avec la Grande-Bretagne qu'à partir
d'une base commune aux Six, d'autre part maintenir un certain équilibre
* Une partie de la documentation a été réunie par Lorraine Schneider.
941 L'Angleterre et l'Europe
au sein de la Communauté en jouant les contrepoids, soit en faveur de
la France, soit en faveur du Benelux, lorsque ces partenaires adoptent des
positions opposées. Enfin, il est bien clair que des soucis purement
économiques ont eu une large part dans les préoccupations italiennes à
Bruxelles, mais que les intérêts des différentes catégories concernées
sont parfois contradictoires et que cela aussi a contribué à maintenir
une ligne d'action médiane entre un oui sans restriction et un non sans
ambages à la candidature anglaise.
Il n'est pas possible ici d'étudier l'attitude des différents milieux
économiques italiens sur la question de l'adhésion anglaise à la C.E.E.
Mais il est sans doute utile de rappeler quelques grandes lignes de leur
action qui s'exerce soit directement à Bruxelles, au sein d'organismes
comme la C.I.S.L. et la C.Ï.S.C. pour les syndicats, le C.I.F.E. et
l'U.N.I.C.E. pour les organisations patronales, soit à Rome dans le cadre
de la commission interministérielle qui réunit une fois par mois les
représentants politiques et ceux des catégories professionnelles : Confin-
dustria, Confederazione del Commercio, Confagricoltura, Coltivatori
diretti, C.I.S.L. et U.I.L.
Les syndicats ouvriers n'ont joué qu'un faible rôle, dans la mesure
où le plus puissant d'entre eux. la C.G.I.L., a été durant de longues
années et pour les mêmes raisons politiques que la C.G.T. française,
absente de Bruxelles. Depuis 1962, il est vrai, on constate une reconsidé
ration de la question européenne par les communistes, qui a eu pour
premier résultat l'ouverture d'un bureau de la C.G.I.L. auprès des
Communautés économiques européennes. Sur la question particulière de
l'ouverture du Marché commun à l'Angleterre, les syndicats dans leur
ensemble sont plutôt favorables à un pays dont les Trade-Unions seraient
susceptibles d'apporter un soutien non négligeable à la cause des travail
leurs européens ; mais ils savent aussi que l'Angleterre, où sévit une
dure crise de l'économie et surtout de l'emploi, n'est pas en mesure
d'apporter une solution à l'un des problèmes qui les préoccupe le plus :
celui de la libre circulation de la main-d'œuvre en Europe.
Les agriculteurs, de leur côté, n'ont pas montré d'enthousiasme parti
culier à l'entrée de l'Angleterre et des autres pays de l'A.E.L.E. L'agricul
ture italienne, par ses structures archaïques et ses coûts de production
élevés, est en effet l'une des plus fragiles d'Europe. Aux difficultés déjà si
évidentes d'une entente à six, les représentants des agriculteurs italiens,
et en premier lieu la Fédération des cultivateurs directs, ne sont pas
pressés d'ajouter celles d'une entente à sept ou à treize.
Enfin, les industriels italiens sont partagés entre les partisans d'une
ouverture de plus en plus large des marchés et les tenants d'une politique
plus prudente et protectionniste.
942 L'attitude de l'Italie
D'une façon générale, il est certain que l'Italie est passée, en
quelques années, d'un régime à droits de douanes traditionnellement
fort élevés à une libéralisation dont les résultats ont étonné les Italiens
eux-mêmes. Dès les premières années de participation à l'O.E.C.E.,
l'Italie a ainsi pris conscience de l'avantage de l'ouverture des marchés
et de l'assouplissement des restrictions, contingentements et droits de
douanes. Les bénéfices tirés du Marché commun n'ont fait que renforcer
ce sentiment. Depuis 1958, le taux de croissance de la production
industrielle est le plus élevé d'Europe (en 1966 il a atteint 11,9% par
rapport à l'année précédente, et en 1967, 9,1 %). Les deux exemples
les plus caractéristiques sont sans doute ceux de l'industrie automobile
qui, en 1967, c'est-à-dire en pleine période de crise mondiale, réussissait
à augmenter sa production de 22,6 % et ses ventes à l'étranger de 14,3 %,
et de l'industrie des appareils électroménagers qui est en passe de
dominer tout le marché européen, y compris le marché anglais. Les
entreprises industrielles les plus modernes et les plus dynamiques aspirent
à un marché le plus vaste possible. Or, il ne faut pas oublier que huit
sociét

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