L École impériale du Service de santé militaire de Strasbourg (1856-1870) - article ; n°345 ; vol.93, pg 61-72
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L'École impériale du Service de santé militaire de Strasbourg (1856-1870) - article ; n°345 ; vol.93, pg 61-72

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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 2005 - Volume 93 - Numéro 345 - Pages 61-72
Héritière d'une longue tradition d'enseignement, l'École de pharmacie de Strasbourg créée en 1803 forma de nombreux pharmaciens dont plusieurs occupèrent des postes importants au sein du Service de santé des Armées. La création de l'École impériale du service de santé militaire à Strasbourg en 1856 et ses débuts difficiles en raison de locaux inadaptés, représenta pour Strasbourg une aubaine économique et une chance pour la Faculté de médecine. L'intégration des pharmaciens dans le cadre de l'Ecole impériale en 1864 confortera le rôle eminent de l'École de pharmacie dans l'enseignement pharmaceutique jusqu'en 1870.
School of Pharmacy from Strasbourg (1856-1870).
Heiress of an important tradition of teaching, the School of Pharmacy from Strasbourg created in 1803 trained numerous chemists whose numerous held important positions into the Health Service of the armies. The creation of the imperial School of the military Health service in Strasbourg in 1856 and its difficult beginnings due to unsuitable premises represented for Strasbourg an economic opportunity and a chance for the Faculty of Medicine. The integration of the chemists into the imperial School in 1864 will confirm the distinguished role of the Shool of Pharmacy into the pharmaceutical teaching until 1870.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2005
Nombre de lectures 32
Langue Français

Extrait

Bertrand Kleider
Jean-Yves Pabst
L'École impériale du Service de santé militaire de Strasbourg
(1856-1870)
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 93e année, N. 345, 2005. pp. 61-72.
Résumé
Héritière d'une longue tradition d'enseignement, l'École de pharmacie de Strasbourg créée en 1803 forma de nombreux
pharmaciens dont plusieurs occupèrent des postes importants au sein du Service de santé des Armées. La création de l'École
impériale du service de santé militaire à Strasbourg en 1856 et ses débuts difficiles en raison de locaux inadaptés, représenta
pour Strasbourg une aubaine économique et une chance pour la Faculté de médecine. L'intégration des pharmaciens dans le
cadre de l'Ecole impériale en 1864 confortera le rôle eminent de l'École de pharmacie dans l'enseignement pharmaceutique
jusqu'en 1870.
Abstract
School of Pharmacy from Strasbourg (1856-1870).
Heiress of an important tradition of teaching, the School of Pharmacy from Strasbourg created in 1803 trained numerous
chemists whose numerous held important positions into the Health Service of the armies. The creation of the imperial School of
the military Health service in Strasbourg in 1856 and its difficult beginnings due to unsuitable premises represented for
Strasbourg an economic opportunity and a chance for the Faculty of Medicine. The integration of the chemists into the imperial
School in 1864 will confirm the distinguished role of the Shool of Pharmacy into the pharmaceutical teaching until 1870.
Citer ce document / Cite this document :
Kleider Bertrand, Pabst Jean-Yves. L'École impériale du Service de santé militaire de Strasbourg (1856-1870). In: Revue
d'histoire de la pharmacie, 93e année, N. 345, 2005. pp. 61-72.
doi : 10.3406/pharm.2005.5760
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_2005_num_93_345_576061
L'École impériale
du Service de santé militaire
de Strasbourg (18564870)
par Bertrand Kleider *, Jean- Yves Pabst *
Depuis que les Armées existent, elles ont toujours drainé à leur suite une
foule de corps de métiers plus ou moins indispensables à leur survie.
Parmi ces corps de figuraient des apothicaires. Ceux-ci étaient
indépendants de l'Armée et vendaient directement leurs drogues aux malades et
aux blessés. Avec le temps, les régiments commencèrent à louer les services de
chirurgiens et d'apothicaires pendant la durée des campagnes. La création d'hô
pitaux militaires obligea l'Armée à recruter des officiers de santé l permanents.
Ainsi, progressivement, les hommes du corps médical se virent-ils intégrés à la
structure des Armées.
Le pharmacien, en raison de ses connaissances élargies en chimie et en bota
nique, y trouva sa place. Cependant, l'Armée doit trouver des moyens d'assurer
le recrutement de professionnels de santé compétents.
Strasbourg, ville d'enseignements et de garnison, joua un rôle important dans
le développement de la pharmacie militaire. En effet, grâce à son École de phar
macie, la ville peut s'enorgueillir d'avoir été l'un des acteurs de la modernisation
du Service de santé des Armées. L'entrée des pharmaciens à l'École impériale du
Service de santé militaire en 1864 signifia l'intégration définitive des pharmac
iens dans le service sanitaire des Armées. Partagés entre les cours de l'École
supérieure de pharmacie et l'École militaire, les carabins verts 2 arpentèrent à
toutes heures les rues de la capitale alsacienne et y apportaient leur bonne
humeur et leur jeunesse.
* Université Louis Pasteur, Faculté de pharmacie, 74 route du Rhin, 67401 Illkirch cedex
revue d'histoire de la pharmacie. Lin, n° 345, 1er trim. 2005, 61-72. REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE 62
Origines de la création de l'École
- La pénurie des effectifs
Depuis 1850, les officiers de santé militaires étaient recrutés directement à la
sortie des Facultés ou Écoles civiles. La première guerre de l'empire, en Crimée,
démontra les faiblesses de ce système. En effet, de nombreux officiers de santé
succombèrent aux épidémies qui ravagèrent les troupes et l'Armée se trouva dans
l'incapacité à reconstituer les effectifs. En 1856, seuls 19 officiers de santé se
présentèrent au concours d'entrée du Val-de-Grâce. Or, 120 pharmaciens et
médecins étaient morts en campagne. Ce faible nombre de candidats s'explique
par le fait que peu d'officiers de santé, après de longues années d'études à leur
charge, souhaitaient embrasser la carrière militaire, celle-ci étant peu valorisante
et faiblement rémunérée 2> 3' 4.
- La création d'un enseignement préparatoire au Service de santé des
Armées
Face à la pénurie, le Conseil de santé, institution consultative du Service de
santé, proposa la création d'un enseignement préparatoire au Service de santé
des Armées. Cet enseignement devait permettre d'augmenter les effectifs des
officiers de santé en fournissant l'occasion à des étudiants dénués de fortune de
poursuivre, à la charge de l'État, des études de médecine ou de pharmacie.
La contrepartie de cette prise en charge financière était l'engagement des étu
diants à servir au minimum dix ans dans l'Armée. Cette solution s'imposa rap
idement parmi la hiérarchie militaire. Le maréchal Vaillant, ministre de la Guerre
consulta son collègue de l'Instruction publique. Ce dernier penchait vers le sys
tème d'une scolarité exclusivement civile. La hiérarchie du Service de l'inten
dance, quant à elle, fit pression pour obtenir le rétablissement des hôpitaux
d'instruction. En effet, ce système lui permettait de garder la haute main sur la
formation des officiers de santé. Le ministre de la Guerre était persuadé de la
nécessité qu'il y avait pour les futurs officiers de santé à suivre les cours de
l'Université. Il était en revanche plus réticent quant à l'opportunité de laisser les
étudiants en dehors de tout contrôle militaire. C'est pourquoi, il décida que les militaires seraient formés par l'Université tout en conservant le port
de l'uniforme et en étant casernes 2' 3> 4.
- Le choix de Strasbourg et le décret du 12 juin 1856
Une fois le mode de fonctionnement établi, se posa la question de désigner
la ville qui accueillerait les étudiants militaires. La cité choisie devait pouvoir IMPÉRIALE DU SERVICE DE SANTÉ MILITAIRE DE STRASBOURG 63 ÉCOLE
fournir un enseignement de qualité et posséder une infrastructure militaire.
Le médecin inspecteur Michel Lévy, originaire de Strasbourg et membre du
Conseil de santé, proposa sa ville natale. La capitale alsacienne détenait de
nombreux atouts. Elle possédait une Faculté de médecine, une École de phar
macie et accueillait deux hôpitaux, l'un civil et l'autre militaire. De plus, la
ville était un centre militaire important et avait été le siège d'un hôpital d'ins
truction. La candidature de Strasbourg bénéficia en prime d'un soutien de
taille. En effet, Fortoul, le ministre de l'Instruction publique, souhaitait voir
les élèves du Service de santé s'installer à Strasbourg. Par l'apport de nou
veaux étudiants le ministre souhaitait stimuler la Faculté de médecine de la
ville qui voyait diminuer chaque année le nombre de ses inscriptions.
Strasbourg fut donc désignée pour être le siège de l'enseignement préparat
oire 2- 3- 4' 5.
Le maréchal Vaillant chargea le médecin inspecteur Lévy de la rédaction du
décret portant sur le nouvel enseignement préparatoire au Service de santé.
Le titre premier fixa les règles d'admission des élèves. Celle-ci se fit au moyen
d'un concours ouvert aux étudiants en médecine. Le titre second organisait les
études et la discipline des élèves. Les élèves devaient suivre les cours de la
Faculté de médecine et être casernes à l'hôpital militaire. Leur chef direct était
le directeur dudit hôpital et ils devaient obéir aux règles de la discipline mili
taire. Le programme des études était fixé par les professeurs et soumis à l'a
pprobation du Conseil de santé. Les élèves éta

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