L Epée du Vernet près Saverdun (Ariège) et la question des groupes épicampaniformes - article ; n°6 ; vol.63, pg 203-209
8 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'Epée du Vernet près Saverdun (Ariège) et la question des groupes épicampaniformes - article ; n°6 ; vol.63, pg 203-209

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
8 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1966 - Volume 63 - Numéro 6 - Pages 203-209
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 10
Langue Français

Extrait

Jean Guilaine
"L'Epée" du Vernet près Saverdun (Ariège) et la question des
groupes épicampaniformes
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1966, tome 63, N. 6. pp. 203-209.
Citer ce document / Cite this document :
Guilaine Jean. "L'Epée" du Vernet près Saverdun (Ariège) et la question des groupes épicampaniformes. In: Bulletin de la
Société préhistorique française. 1966, tome 63, N. 6. pp. 203-209.
doi : 10.3406/bspf.1966.8916
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1966_num_63_6_8916ССШ
MATÉRIAUX
Jean GUI LAI NE
" " du Vernet près Saverdun (Ariège) L'Epée
et la question des groupes épicampaniformes
Bien que signalée depuis la fin du xixe siècle dans les invent
aires de Cau-Durban, l'épée de Vernet, près Saverdun (Ariège) se
doit d'être mieux connue et mérite que nous y attachions quelque
attention (*).
Cette pièce fut trouvée anciennement au Vernet, près de Saver
dun, « sous une grosse pierre » (sépulture ?). Il s'agit d'une épée à
lame plate, longue actuellement de 34 cm (Cau-Durban donne
36 cm) pour une largeur de 6 cm au début de la lame. Cette der
nière est décorée sur ses bords d'une bande en creux, localement
altérée. Les tranchants affectent un tracé longitudinal à tendance
concave puis convexe près de la pointe.
La poignée a été légèrement martelée sur les bords ce qui se
traduit par de très légers saillants, sorte de préfiguration miniature
des « rebords » des outils du Bronze ancien-moyen. La section en
est rectangulaire alors qu'elle est biconvexe au niveau de la lame
(fig. 1).
Cette pièce n'a pas encore été analysée à ce jour, ce qui est
assez gênant. Toutefois elle paraît être en cuivre. Mais cette simple
estimation, toute subjective empressons-nous d'ajouter, est proba
blement due au fait qu'elle rappelle à première vue les petits poi
gnards en cuivre « occidentaux » (West European Daggers) si
répandus au plein Chalcolithique.
En fait, c'est bien à une réplique de grande taille de ces petits
poignards que nous avons affaire, et ce seul indice suffirait à beau
coup d'entre pour la qualifier sur le champ de « campani-
forme ». De plus sa découverte dans une zone proche du foyer est-
pyrénéen (Aude, Roussillon, Ariège orientale) à campaniformes
pourrait constituer un argument « géographique » non négligeable.
Malheureusement l'absence de contexte nous prive de données dési
rables quant à cette pièce rarissime.
Pour ce qui est des enseignements fournis par ses rares congé
nères français, nous ne sommes pas davantage édifiés. L'Abbé Nouel
et M. Dauvois ont fait connaître un « poignard » à languette en
cuivre, long de 20,4 cm, trouvé en Loire par l'Abbé Desnoyers, qui
pourrait être d'un type possédant une taille intermédiaire entre le
petit poignard courant et l'épée de Saverdun.
(*) L'épée du Vernet est conservée au Petit Séminaire de Pamiers (Arièa;e) avec quelques autres pièces ayant autrefois constitué la collection du Chanoine Pouech. GCïV
J 10cm
Fig. 1. — Epée trouvée au Vernet, près Saverdun (Ariège). ccv
Plus proche, à tous égards, de cette dernière est l'épée bien
connue, draguée en 1925 au Ponl de Pirmil, à Nantes, longue de
42,5 cm dans laquelle J. Briard voit, avec sagesse, un dérivé tardif
du poignard occidental.
Plusieurs épées de ce type, parfois plus longues, ont été signa
lées au Portugal (Mêles à Formos de Algodores — 57 cm — -, Santa
Maria de Lobelhe — 38 cm — ) et resignalées par R. Riquet. L'on
peut y adjoindre l'exemplaire mieux connu de la Obispa (Burgos,
Espagne), qui a été considéré parfois comme argarique.
Comme on le voit « l'état-civil » et la datation de ces trop
rares pièces ne sont pas toujours facilement discernables. Nous
voudrions verser à ce dossier deux cas, pris tous deux dans la Pénins
ule Ibérique, qui pourront peut-être nous donner quelques indices
supplémentaires.
Le premier cas est celui de la sépulture du « Pago de la Peňa »
à Villabuena del Puente (province de Zámora) publiée par J. Malu
quer de Motes. Cette tombe qui n'était autre qu'une fosse, conte
nait un sujet en position contractée. A ses côtés se trouvaient :
— une écuelle (« cazuela »), à forte rupture de pente, et fond ombi-
liqué, du type dit de « Ciempozuelos » ;
— un gobelet canrpaniforme à profil anguleux ;
— une écuelle demi-sphérique à fond légèrement ombiliqué ;
(Ces trois pièces étaient richement décorées — les deux premières
portent une décoration en chevrons sur la lèvre interne — pour ne pas
dire surchargées, comme cela arrive fréquemment dans le groupe campa-
niforme continental espagnol).
— un brassard d'archer muni de deux perforations (une à chaque
extrémité) ;
— un bouton conique en os, perforé en V ;
— line rondelle en os ;
— une lamelle d'or, en plusieurs fragments, pouvant constituer un
élément décoratif du manche de poignard ou d'un bracelet en cuir ;
— enfin, un « poignard » en cuivre ou bronze (non analysé), de
taille respectable, puisque long de 24 cm pour 5,3 cm de largeur maxima ;
les bords de la soie sont martelés en très légers rebords. Cette pièce est
une remarquable réplique de l'épée de Saverdun (figure 2).
La datation de cette tombe pose un problème plus vaste : celui
de la du groupe dit de Ciempozuelos ou de la Meseta. Consi
déré d'abord comme relativement ancien parmi les autres groupes
à gobelets, cet ensemble a été rajeuni par plusieurs auteurs dont B.
Blance, J. Maluquer et E. Sangmeister. J. Maluquer, tout particu
lièrement, donne de bonnes raisons pour considérer le groupe de la
Meseta et les longs poignards ou épées en question comme
lièrement tardifs dans l'orbe campaniforme. Il les placerait volont
iers en contemporanéité avec les débuts de la culture d'El Argar
soit au cours du Bronze ancien, datation tardive qui serait aussi
l'avis de E. Sangmeister. J. Maluquer va môme plus loin et voudrait
séparer, sous le nom de « civilisation de Ciempozuelos », le groupe
continental espagnol de la famille campaniforme proprement dite
réservée aux seuls types largement répandus tant en formes qu'en
décors à travers l'Europe occidentale au Chalcolithique.
Sans aller aussi loin, nous constaterons les divergences qui se
font jour sans cesse au sein de la trop grande famille campaniforme CCVI
/vviv vw\
&>ÀjU&d^//bï%^/Â\/i^^/À,/^ ^ /)Ь//ЬЛ<\/ЬУЛ*Л- /ЛУ^Ч/Лч/
m|4,"'))»iii)ib!iiiiiiHiM 1111.')11'|1щиТП1ТЧшШЩ)1|11П1[."1М1П11МП11И\
lilllllllll'IlinnPTTÏÏIIIIilll шжаш .""■'J'"-'."'")11!!11] '".i11" "!".'"!."' ^^e "'m""""i
Fig. 2. — Mobilier de la tombe du « Ра.цо de la Pefia », Villaliuena del Puente, Zámora
(Espagne), d après J. Malucžuer de Motes.
ou certains particularismes locaux paraissent indiquer pour cer
tains groupes une personnalité — voire une autonomie — propre et
un décalage chronologique probable face à d'autres groupes. Ce
caractère, parfois tardif, de certains groupes, davantage « de tradi
tion campaniforme » « que campaniforme proprement dits » (au
sens de solidaire et contemporain du campaniforme de la grande
époque) est parfaitement illustré par l'exemple du groupe de Ciem-
pozuelos mais ce dernier n'est pas le seul. Contentons-nous de
remarquer en ce qui concerne le Midi français que : CCVII
— le décor campaniforme dégénéré se retrouve sur la tasse à
anse à poucier de l'aven de Gage à Allauch (Bouches-du-Rhône) en
connexion avec des éléments indiscutablement Bronze ancien ;
— une coupe à pied cylindrique portant un décor campani
forme (incisions et scalariformes) a été rencontrée en Narbonnais
dans la grotte du Pas-du-Noyer, à Armissan (Aude). On peut dater
cette pièce rarissime du Bronze ancien car elle était accompagnée
notamment d'un fragment de vase à cord

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents