L éperon barré de Clapas-Castel à La Capelle (Lozère) - article ; n°1 ; vol.22, pg 189-208
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L'éperon barré de Clapas-Castel à La Capelle (Lozère) - article ; n°1 ; vol.22, pg 189-208

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Gallia - Année 1964 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 189-208
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Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

André Soutou
L'éperon barré de Clapas-Castel à La Capelle (Lozère)
In: Gallia. Tome 22 fascicule 1, 1964. pp. 189-208.
Citer ce document / Cite this document :
Soutou André. L'éperon barré de Clapas-Castel à La Capelle (Lozère). In: Gallia. Tome 22 fascicule 1, 1964. pp. 189-208.
doi : 10.3406/galia.1964.2195
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1964_num_22_1_2195L'éperon barré de Clapas-Castel à La Capelle (Lozère)
C'est en étudiant les cadastres de la partie que vers le sud, elle se prolonge par une étroite
sud du département de la Lozère que je fus crête rocheuse qui s'abaisse progressivement
amené à remarquer, sur le territoire de la vers le col où passe le chemin reliant les deux
commune de La Capelle, un lieu-dit Le Caslel fermes (vue cavalière de la figure 3). L'ensemble
qui me parut d'autant plus intéressant du site est couvert d'une très épaisse végétation
qu'aucun château médiéval n'avait jamais de chênes, de noisetiers, de buis et de prunell
été signalé dans ces parages. Une reconnais iers, qui a ralenti considérablement les travaux
sance sur le terrain me fit comprendre pourquoi de dégagement mais qui explique, en revanche,
ce Caslel n'était pas mentionné dans les l'état d'exceptionnelle conservation des ruines
archives : il s'agissait, en effet, d'une fortifica qu'elle recouvrait.
tion protohistorique, enfouie dans des fourrés L'éperon barré de Clapas-Castel présente
inextricables et que connaissaient seulement les ouvrages de fortification suivants (plan
les habitants des environs immédiats1. d'ensemble de la fig. 4) :
L'éperon barré qu'ils appellent du nom 1° un rempart principal (R 1), en pierres expressif de Clapas-Castel (en occitan : sèches, de 90 m de longueur, 4 m d'épaisseur « amoncellement de pierres servant de fortifica et 1 à 3 m de hauteur (fig. 5 et 6). Les parements
internes et externes (flg. 7 et 8), qui ont pu tion »), est situé sur le Causse de Sauveterre,
être dégagés en plusieurs points, n'offrent à une dizaine de kilomètres de Sainte-Énimie
aucune disposition particulière : il s'agit d'un (fig. 1), commune de La Capelle, parcelle simple entassement de gros blocs non équarris, n° 257 de la section D du cadastre de 1832, en calcaire dolomitique, qui forment vers
lieu-dit Le Castel2 (fig. 2). La plate-forme l'intérieur et vers l'extérieur une paroi sensibl
ement verticale. La muraille se développe en un triangulaire du sommet, dont le sol est
arc de cercle, largement ouvert vers le sud et constitué de calcaire dolomitique, est limitée barre la plate-forme d'est en ouest. A l'est, à l'est et à l'ouest par un abrupt important, elle prend appui sur le bord même du plateau, dominant les fermes de Recoulettes et du tandis qu'à l'ouest elle se termine à 6 m de la
Marcayrès ; au nord, elle se rattache à une falaise, laissant ainsi un passage libre qui
forme porte d'accès ; ligne continue de hauteurs boisées, tandis
2° un deuxième rempart (R 2), qui double le
premier vers l'extérieur. Il s'agit également
(1) Les premiers sondages, exécutés en 1954 et en d'une muraille de pierres sèches, beaucoup
plus irrégulière que la précédente (larg. moy. 1955 avec le concours de M. Pierre Brouillet, de Mende,
firent l'objet d'un compte rendu dans Bull. Soc. Lettres, 2,50 m, haut, intérieure 50 à 80 cm), qui utilise
la différence de niveau naturelle existant entre de la Lozère, 1955, p. 26-29. Par la suite, des fouilles
la plate-forme de l'éperon-barré et le léger plus importantes, auxquelles participèrent MM. Maurice
ensellement qui lui fait suite vers le nord Cartailhac, Raymond Rouquet et Alain Vernhet,
(fig. 9). Cette muraille se développe sur près de Millau, ont pu être organisées en 1960, en 1961 et
de 200 m et forme, à l'ouest, une sorte de en 1962 avec l'aide de quelques ouvriers lozériens,
chicane permettant de contrôler l'entrée de notamment de M. Urbain Samson.
l'éperon-barré. Le système défensif est renforcé, (2) Le terrain appartient à M. Atcher, de Recoul
ettes, qui nous a donné toutes facilités pour le à l'est, par un retour du mur formant équerre
dégagement des murs et pour la fouille : qu'il en soit et, au centre, par une avancée en angle aigu
dont le sommet a été démoli à une période très cordialement remercié. 190 NOTES
ST GEORGES ♦ LA CAPELLE
20km de LÈVÈJAC \
• 500 m
1. — Situation géographique de l'éperon barré de 2. — Extrait du plan cadastral de 1832, commune
Clapas-Castel. de La Capelle (Lozère), section D : le plan de l'éperon
barré a été reporté sur la parcelle correspondante.
le sol rocheux, qui ne devaient être couvertes
que de branchages ou de chaume, puisqu'aucun
fragment de tuile, en terre cuite ou en calcaire3,
n'a été découvert au cours des fouilles :
1° Case 1, de forme rectangulaire (9x4 m),
dépourvue de porte, mais présentant sur le côté
un escalier d'accès bâti dans l'épaisseur du mur
(fig. 10-14) ;
2° Case 2, de forme également rectangulaire,
mais de moindres dimensions (6x4 m). Elle 3. — Vue cavalière de l'éperon barré de Clapas-Castel
comportait au nord un petit vestibule séparé
de la pièce principale par un mur transversal
(fig. 10 et 15) ; ultérieure pour faire passer le chemin de
3° Case 3, de forme sensiblement carrée charrettes indiqué sur le plan ;
(6x6 m). Seul, le parement externe des murs 3° trois remparts complémentaires, plus ou a été dégagé ; moins éboulés, barraient enfin vers le sud la
4° Case 4, de forme rectangulaire (10x4 m), crête rocheuse qui s'incline vers le col séparant
articulée en deux pièces et s'ouvrant à l'est les fermes du Marcayrès et de Recoulettes.
par une porte (fig. 16-19). Deux foyers ont été C'est à travers ces trois murailles que monte
actuellement le sentier qui permet d'accéder
le plus rapidement à Téperon-barré.
(3) Dans cette région on appelle iéoulos ou iioulos
(<^tegula) des plaques de calcaire (environ 40 x 40 x A l'intérieur du périmètre ainsi protégé,
3 cm) servant de couverture. Ces « tuiles » de calcaire, des vestiges d'habitations accolées au parement caractéristiques de la maison rurale des Grands Causses interne du rempart principal ont pu être jusqu'au xixe siècle, sont très lourdes et ne peuvent
progressivement mis au jour. Il s'agit de cases être utilisées que sur des voûtes de pierre bien maçonn
en pierres sèches, bâties sans fondations sur ées, ce qui n'est pas le cas ici. L'ÉPERON BARRÉ DR GLAPAS-GASTEL A LA GAPELLE 191
CLAPAS CASTEL
LACAPELLE Lozère
4. — Plan d'ensemble de Clapas-Castel, coupe nord-sud, et coupes des remparts. En tirés et pointillés, les
chemins ou sentiers d'accès actuels.
observés : l'un, dans le vestibule nord, était certains cas (case 5), de gros blocs de rocher formé d'une plaque d'argile (20 x 30 cm), (fig. 22) de taille plus considérable (long. épaisse de 3 à 4 cm et durcie par le feu (emplace
1,20 m à 1,40 m ; haut. 0,50 à 0,80 m ; épais. ment n° 1 de C 4, fig. 16) ; l'autre, dans la pièce
principale, était situé près de la porte et était 0,50 m).
constitué par de grosses plaques de calcaire Entre les deux remparts R 1 et R 2 ont été placées de champ perpendiculairement au mur
observés des murs très ruinés qui forment des est (emplacement n° 2 de C 4, fig. 16) ;
sortes de petites enceintes aux contours 5° Case 5, de forme rectangulaire également
(8x3 m). Elle est adossée à un rocher et elle irréguliers, s'appuyant sur la courbure exté
est pourvue d'une porte s'ouvrant au milieu rieure de R 1. L'intérieur de ces enceintes
du côté sud-ouest (fig. 16 et 20-23). (E 1 et E 2 du plan général, fig. 4), envahi
Les murs de toutes ces cases sont remar par une végétation particulièrement touffue,
quablement conservés : épais de 0,80 m à n'a pas été fouillé. Toutefois quelques petits
1,30 m, ils présentent encore une élévation sondages, pratiqués en plusieurs points, n'ont
rencontré aucun vestige archéologique : sans de 1 m à 1,50 m et leurs angles sont à peu
dout

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