L’essor du sceau au XIe siècle. - article ; n°1 ; vol.155, pg 221-234
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1997 - Volume 155 - Numéro 1 - Pages 221-234
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 55
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Luc Chassel
L’essor du sceau au XIe siècle.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1997, tome 155, livraison 1. pp. 221-234.
Citer ce document / Cite this document :
Chassel Jean-Luc. L’essor du sceau au XIe siècle. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1997, tome 155, livraison 1. pp. 221-
234.
doi : 10.3406/bec.1997.450865
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1997_num_155_1_450865Résumé
Le XIe siècle est marqué, en France, par l'adoption du sceau comme mode régulier de validation des
chartes, par un premier groupe d'évêques et de princes laïcs, essentiellement au nord du royaume.
Deux dossiers (actes et sceaux des évêques de Langres et des ducs de Bourgogne) illustrent la
délicate critique des sources: les premiers témoignages fiables sont longtemps précédés de faux ou
d'indices ambigus. Captivés par cette première étape de la diffusion du sceau chez autres que le roi, les
sigillographes et les diplomatistes ont négligé l'emploi, perdurant, des anneaux sigfflaires, qui servaient
à clore des lettres aussi bien que des reliquaires; l'agrandissement des matrices les progressivement
écartés des documents d'archives, puis cantonnés, au XIIe siècle au rôle de contre-sceaux. L'étude des
sceaux (iconographie, légende) et des annonces de scellement dans les actes montre que les rares
grands qui usent déjà d'un sceau de validation au XIe siècle recourent à quelques solutions homogènes
et fonctionnelles: le sceau a pour fonction primordiale de manifester leur auctoritas.
Zusammenfassung
Das 11. Jahrhundert ist in Frankreich die Epoche, in der das Siegel als geläufiges Instrument zur
Beglaubigung von Urkunden eingeführt wird, zunächst von einer Gruppe von Bischöfen und
nichtklerikalen Fürsten, besonders im Norden des Königreiches. Zwei Sammlungen (Urkunden und
Siegel der Bischöfe von Langres und der Herzöge von Burgund) exemplifizieren die heikle Quellenkritik
in diesem Bereich: den ersten verlälichen Originalzeugnissen geht eine über längere Zeit sich
erstreckende Reihe von Fälschungen oder uneindeutigen Stücken voraus. Die Sigillographie und die
Urkundenlehre haben angesichts ihres Interesses für die erste Phase nichtköniglicher
Siegelverwendung den fortdauernden Einsatz der Siegelringe vernachlässigt, die sowohl Briefe als
auch Reliquienschreine verschlossen; die Vergrößerung der Siegelstempel hatte dann die Siegelringe
nach und nach aus den urkundlichen Quellen verschwinden lassen und ihre Funktion im 12 Jahrhundert
auf die Apposition von Rücksiegeln reduziert. Die Untersuchung der Siegel (Bildgestaltung und
Umschrift) sowie der Ankündigungen von Siegelappositionen in der Urkunde zeigt, daß die wenigen
Mächtigen, die im 11. Jahrhundert bereits ein Beurkundungssiegel verwendeten, auf einige wenige,
einheitliche und gut handhabbare Lösungen zurückgriffen: Die wichtigste Funktion des Siegels ist die
Darstellung der Auctoritas ihrer Träger.
Abstract
France in the eleventh century witnessed the adoption of the seal as the regular mode of validation of
charters, first by group of bishops and lay princes, mainly in the northern part of the kingdom. Two
dossiers (deeds and seals of the bishops of Langres and the dukes of Burgundy) illustrate the problems
met by critical source examination reliable evidence first appears following a long period of forgeries
and ambiguous evidence. Sigillographers and diplomatists, fascinated as they were by this first stage in
the spread of seals other than the king's, overlooked the lasting usage of seal rings, which were used to
close letters as well as reliquaries: the growth in size of seal dies progressively excluded them from
archive muniments, then, in the twelfth century confined their use to counter-seals. The study of seals
(iconography and legends) and clauses of corroboration borne by instruments shows that those few
mighty lords who already used seal for validation in the eleventh century shared small number of similar
practical solutions: the seal was mainly intended as sign of their auctoritas.Bibliothèque de l'École des chartes, t. 155, 1997, p. 221-234.
L'ESSOR DU SCEAU AU XIe SIECLE
par
Jean-Luc CHASSEL
De toutes les périodes qui intéressent la sigillographie médiévale, le
XIe siècle est assurément celui dont l'étude s'avère la plus difficile. An
nonces de scellage invérifiables sur des copies d'actes disparus; traces
équivoques au bas d'actes ne comportant aucune annonce de la présence
d'un sceau; mentions et dessins d'empreintes perdues, consignés à des
époques diverses, toujours précieux mais qu'on ne peut accepter sans ci
rconspection ; forgeries intégrales, plus ou moins adroites ; actes sincères scellés
postérieurement et parfois, mais pas toujours, fallacieusement ; actes faux
munis d'une empreinte originale soustraite à une autre charte, voire d'un
surmoulage; documents aberrants ou suspects, d'interprétation incertaine;
et enfin, trop rares à notre goût, pièces irréprochables, résistant à toute cri
tique; le tout dans la plus totale dispersion, trop souvent non ou mal édité,
reproduit ou décrit. Telle est la matière qu'offre cette époque.
Pour qui en affronte l'étude, le risque est grand de tomber dans un systé-
matisme, dans une rigidité de conceptions, impropres à un siècle de transi
tion. Pour la France au moins (car, sans parler de ces aires méditerra
néennes soumises à l'influence byzantine et adeptes depuis longtemps de
la bulle de plomb, certains pays d'Empire ont devancé le mouvement de
plusieurs décennies), le XIe siècle est marqué par l'apparition du sceau
comme mode régulier de validation des actes, mode jusque-là réservé à la
diplomatique royale. Certes, le phénomène ne concerne encore qu'un groupe
étroit de prélats et de princes, essentiellement du Nord; mais il annonce
le prodigieux développement d'une pratique qui connaîtra, du XIIe au
XIVe siècle, son âge d'or. Or, en ce domaine comme en d'autres, l'innova
tion s'accompagne forcément de la diversité des usages : la suspicion qu'ins
pire telle charte peut n'être que l'effet d'abusifs et anachroniques pré
jugés.
Une évidence s'impose en revanche, dont on pardonnera le lourd rap
pel : la charte forme un tout, dont le sceau est un élément indissociable.
Pour le XIe siècle — on n'ose pas dire plus encore pour lui que pour tout
autre — , la critique sigillo graphique est partie intégrante de la diploma-
Jean-Luc Chassel, maître de conférences à l'université Paris X-Nanterre, U. F. R. de sciences
juridiques, 200 avenue de la République, F-92001 Nanterre Cedex. JEAN-LUC CHASSEL B.É.C. 1997 222
tique. Mais, si la valeur historique du sceau ne peut être déterminée sans
l'examen de tous les autres aspects de l'acte, la valeur historique de celui-ci
ne peut l'être sans l'examen du sceau.
Des travaux récents, dus notamment à Robert-Henri Bautier, permettent
de dégager les grandes lignes du phénomène l. En France, le scellage des
chartes touche d'abord le milieu episcopal : il est adopté en 1040 par le
métropolitain de Reims et se généralise chez les évêques de cette province
avant la fin du siècle, atteignant même quelques abbayes. Il se répand aussi
dans d'autres régions, mais avec moins de force et, dans les terres méridio
nales, les exemples ecclésiastiques antérieurs au XIIe siècle demeurent rares
et isolés. Chez les laïcs, le mouvement, qui ne me semble pas antérieur aux
années 1060, est circonscrit aux plus puissants des princes de la moitié sep
tentrionale du royaume, auxquels semble seul se joindre le comte de Poi
tiers, duc d'Aquitaine.
Vouloir préciser la chronologie et la problématique générale de cet usage
du sceau au XIe siècle supposerait d'entreprendre ou de reprendre l'analyse
de chaque dossier local. On se bornera ici à illustrer les difficultés de la
tâche par deux dossiers — la diplomatique des évêques de Langres et celle
des ducs de Bourgogne — et par quelques remarques sur la distinction entre
anneau sigillaire et sceau de validation des chartes.
1 . Actes et sceaux des évêques de Langres. — Les évêques de Langres de
la première moitié du XIe siècle n'ont jamais scellé leurs actes, simplement
validés par divers types de souscriptions et, parfois, par leur monogramme.
Si deux chartes de Hugues de Breteuil (1031-1049) comportent un sceau
ou une trace de scellage, c

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