L État devant la Personne et la Société - article ; n°4 ; vol.2, pg 768-781
15 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'État devant la Personne et la Société - article ; n°4 ; vol.2, pg 768-781

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
15 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue française de science politique - Année 1952 - Volume 2 - Numéro 4 - Pages 768-781
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Pierre Duclos
L'État devant la Personne et la Société
In: Revue française de science politique, 2e année, n°4, 1952. pp. 768-781.
Citer ce document / Cite this document :
Duclos Pierre. L'État devant la Personne et la Société. In: Revue française de science politique, 2e année, n°4, 1952. pp. 768-
781.
doi : 10.3406/rfsp.1952.392171
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1952_num_2_4_392171Etat devant la Personne et la Société
Deux points de vue britanniques
PIERRE DUCLOS
Malgré les incertitudes elle affronte et les déceptions elle
ménage la philosophie politique conserve son attrait immémorial
En voici deux nouvelles productions de source britannique dont
la lecture est tonique en notre temps de crise inverse de tant
autres elles font en effet prévaloir un point de vue synthétique
et constructif sur les rapports de ces trois personnages du drame
politique toujours en passe être dissociés et dressés un contre
autre Etat la Personne et la Société
Les Principles couronnent une oeuvre trop peu connue en
France malgré la réputation dont elle jouit dans les pays de langue
anglaise Testament de ma vieillesse dit auteur et cette
réflexion leur confère un prix particulier
Pour certains remarque Sir Ernest Barker I. la Société
et Etat se confondent en un unique système autorité système
totalitaire aux attributions et aux pouvoirs illimités Cité antique
Etat théocratique Etat patrimonial Etat nation Etat peuple La
doctrine il défend les distingue au contraire La Société est la
somme des associations volontaires et spéciales contenues dans la
nation Etat est une association spécifique dont objet propre est
de maintenir par la contrainte un ordre légal défini applicable
ensemble des nationaux organisation légale fondamentale de la
BARKER Principles of Social and Political Theory Oxford Cla
rendon Press 1951 vi-279 25s P.C GORDON WALKER Restatement of
Liberti/ London New York Hutchinson et Cie Ltd 1951 429 21s
768 Etat devant la Personne et la Société
nation Cette conception procède de individualisme anglais qui
partir du xvi siècle libéré progressivement de Etat les grou
pements élémentaires églises et syndicats Elle demeure bien que
menacée par le socialisme marxiste totalitaire et même par le
syndicalisme fran ais En cinq livres auteur étudie alors succes
sivement cette distinction elle-même sous ses aspects théoriques
II le but de Etat est établissement de la justice
III les droits individuels assurés par Etat liberté égalité
fraternité IV obéissance due par le citoyen au gouver
nement les devoirs du gouvernement envers le citoyen
VI
La conclusion suivante paraît convenir tout ouvrage il
distinction entre Etat et Société il pas rivalité car tous
deux sont complémentaires la seule question est de savoir non
pas ce que Etat doit faire mais quand est lui agir par édic-
tion légale et contrainte plutôt la société par voie action
spontanée 276 auteur déclare ailleurs hautement ses pré
férences pour cette dernière méthode plus favorable que autre
la libre énergie de esprit 279 II loue la méthode de
communauté volontaire qui est ni collectivisme ni individua
lisme 276-277
Plus encore ce thème général le livre doit son intérêt
ses thèmes secondaires innombrables et suggestifs
Signalons tout abord la place de premier plan assignée dans
organisation politique idée de Justice
Régulatrice des droits la Justice est aussi le fondement de la
légitimité des commandements de Etat ordre juridique en quoi
consiste Etat est obligatoire parce il est base de contrat et
surtout parce il est expression de la Justice 193
Mais cette Justice rien de commun avec le sentiment de la
Justice cher Duguit et dans lequel le professeur Barker qui
discute assez longuement le point de vue de ancien doyen de
Bordeaux notamment pp 112-117 ne voit une prolongation
du sentiment égoïste du moi 116 La Justice selon Sir
Ernest est ordre convenable le right ordering propre équili
brer et ajuster les unes aux autres les exigences des diverses
valeurs investies dans tout système juridique 167 et des
diverses personnes qui en sont les destinataires Cette Justice est
le produit une conviction sociale commune appuyée sur une
volonté commune de conformer 102
Le premier absorbe la société dans Etat tandis que le second Proud-
hon Duguit supprime Etat en ramenant le politique économique voir
intéressante mais trop brève section du livre
769 Pierre Duelos
Pure et simple conception sociologique On ose affirmer
catégoriquement idée de Justice est une idée éthique elle régit
la fois la pensée politique et la pensée morale qui une et autre
sont dominées par la valeur suprême reconnue la personne
humaine 123 Dès lors Etat qui est expression de la
Justice doit établir les conditions extérieures indispensables au
développement des capacités de chaque citoyen 136 Ainsi
la Justice aurait semble-t-il un contenu objectif minimum cette
obligation de Etat
Pourtant il faut reconnaître que Sir Ernest ne tire pas toutes
les conséquences de ce dernier point de vue dans le problème
classique des limites au devoir obéissance du citoyen envers
Etat 217 Le souci de maintenir la distinction entre Etat
et la société le ramène du plan de éthique au plan de la descrip
tion sociologique il affirme la fois semble-t-il 223 la vali
dité de toute loi régulière dans ordre juridique et le défaut de
valeur une règle particulière dont le sentiment social se détourne
est-ce pas que dans la valeur du droit élément social em
porte sur élément politique proprement dit Son positivisme au
moins semble conscient de son insuffisance combler attente
morale de homme
Autre thème important le développement continu depuis le
xvir siècle des droits accordés individu sur la base de la
Justice
Les droits sont la part de leurs bénéficiaires dans le système
général de Justice reconnu et mis en uvre comme Droit par
Etat ils sont la raison être des fonctions du gouvernement et
réciproquement sans droits pas de gouvernement sans gouver
nement pas de droits exposé général consacré au catalogue des
droits assurés par Etat moderne est remarquable VI
Extrayons-en la définition de la fraternité ou coopération 229
qui impose de procurer aux hommes par un effort concerté un
équipement commun matériel et mental allant très au delà de
celui que peuvent atteindre les efforts des individus et des groupes
transports établissements de santé planification écoles etc.
Notons aussi la force avec laquelle auteur rattache les droits
économiques il appelle liberté économique aux anciennes liber
tés civiles de sûreté de et de propriété personnelles Pour
lui pas de hiatus entre les droits définis aux xvi et xvme siècles et
ceux qui se précisent actuellement VI et Un processus
continu élargit ceux-là crée les droits économiques et sociaux
de la doctrine fran aise contemporaine et parallèlement augmente
les pouvoirs de autorité publique Ceci exprime en un para
doxe Plus la liberté de individu est grande plus le devient
aussi intervention du gouvernement plus de droits plus de Loi
770 Etat devant la Personne et la Société
et par conséquent plus activité de Etat dans éd ction et
application de la Loi 270 Mais le second effet est que
le prix inévitable il faut payer pour le premier
Pour autant Sir Ernest approuve pas toutes les méthodes
augmentation des pouvoirs de Etat Il critique par exemple
les nationalisations 247 II se déclare partisan de préférence
un contrôle supérieur exercé par Etat non par voie de parti
cipation la production mais par action législative générale et
interprétation des principes fondamentaux de liberté et égalité
voir la prosopopèe de Etat 251
Ce point de vue nuancé suscite quand même une question
ce livre est-il encore dans la ligne du libéralisme et de la liberté
Si le libéralisme est abstention et effacement de Etat assu
rément non un appel Etat fort est perceptible chaque page
Un véritable individualisme implique la reconnaissance du
pouvoir libérateur de Etat allant de pair avec la
de son devoir employer ce pouvoir en accord avec sa nature
est-à-dire supprimer et écarter les obstacle

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents