L expansion phocéenne en Occident : dix années de recherches (1966-1975) - article ; n°2 ; vol.99, pg 853-896
45 pages
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L'expansion phocéenne en Occident : dix années de recherches (1966-1975) - article ; n°2 ; vol.99, pg 853-896

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1975 - Volume 99 - Numéro 2 - Pages 853-896
44 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Jean-Paul Morel
L'expansion phocéenne en Occident : dix années de recherches
(1966-1975)
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 99, livraison 2, 1975. pp. 853-896.
Citer ce document / Cite this document :
Morel Jean-Paul. L'expansion phocéenne en Occident : dix années de recherches (1966-1975). In: Bulletin de correspondance
hellénique. Volume 99, livraison 2, 1975. pp. 853-896.
doi : 10.3406/bch.1975.4836
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1975_num_99_2_4836PHOCÉENNE EN OCCIDENT : L'EXPANSION
DIX ANNÉES DE RECHERCHES (1966-1975)
par Jean-Paul Morel
L'expansion phocéenne en Occident est l'une des formes du mouvement colonial grec qui a suscité
depuis quelques années les recherches les plus nombreuses, les plus fructueuses. Plusieurs raisons concourent
à expliquer ce regain d'intérêt. En premier lieu, la colonisation phocéenne, périphérique et géographiquement
très dispersée si on la compare par exemple aux mouvements coloniaux qui ont concerné au premier chef
l'Italie et la Sicile, a été pendant longtemps moins étudiée, et plus malaisée peut-être à étudier, que ceux-ci ;
mais, à la suite de la nouvelle impulsion donnée par M. Napoli aux fouilles de Vélia, la tenue, sous les auspices
de la revue La Parola del Passato et de son directeur, G. Pugliese Carratelli, de deux colloques successifs
consacrés exclusivement à la colonisation phocéenne (Vélia, 1966 et Naples, 1969), a montré l'étendue de ce
retard et l'importance du travail à entreprendre, tout en suscitant une série imposante de mises au point et
d'interrogations1. En second lieu, les études phocéennes profitent de l'attention qu'éveillent actuellement
aussi bien les contacts entre les grands « blocs » ethniques et culturels de la Méditerranée occidentale (Grecs,
Étrusques, Phénico-Puniques) que les relations entre cultures « méditerranéennes » et cultures « périphériques » :
dans un cas comme dans l'autre, en effet, les Phocéens sont au cœur du débat. Enfin, en France et en Espagne
tout au moins, l'étude de l'expansion phocéenne bénéficie de l'engouement justifié, et surtout de raffinement
des méthodes, qui caractérisent dans les deux pays l'archéologie et l'histoire « nationales ».
Quelle que soit l'importance de ces diverses causes, le fait est là : on assiste actuellement à une intensi
fication des recherches phocéennes, et, partant, à une évolution rapide des problèmes posés, des faits constatés,
des explications avancées. Rien n'est plus frappant, pour qui a déjà eu voici une dizaine d'années l'occasion
(1) Deux recueils d'études ont été publiés à l'occasion de ces colloques : Velia e i Focei in Occidenie
(Naples, 1966) = fasc. CVIII-CX de La Parola del Passato (désormais cité Velia e i Focei) ; et Nuovi studi
su Velia (Naples. 1970) = fasc. CXXX-CXXXIII de La Parola del Passato (désormais cité Nuovi studi), avec
notamment, p. 290-300, un résumé du colloque par G. Di Vita-Evrard. — Autres abréviations : Atti Tarante
= Actes des ♦ Convegni sulla Magna Grecia » de Tarente (ont paru jusqu'à présent les Actes des onze premiers
congrès, 1960-1971) ; Atti Palermo = Actes des «Convegni sulla Sicilia antica » de Palerme (ont paru jusqu'à
présent, pour la période que nous considérons ici, les Actes du IIe Congrès (1968) = Kokalos XIV-XV, 1968-
1969 (paru en 1970) et ceux du III* Congrès (1972) = Kokalos XVIII-XIX, 1972-1973 (paru en 1975) ;
Hommage Benoit, I à V = Hommage à F. Benoit, vol. 33, 1967 à 37, 1971 de la Rivisla di Studi Liguri (tous
parus à Bordighera en 1973) ; Colonizaciones = Actes du Simposio internacional de Colonizaciones, Barcelone,
1971 (Barcelone, 1974) ; Colonisations — J.-P. Morel, « Colonisations d'Occident (à propos d'un récent
colloque) », MEFRA 84 (1972), 1, p. 721-733 (résumés des rapports présentés au Colloque sur les colonisations
de Barcelone, sur lequel voir aussi E. Sanmartî Grego, * Simposio ' Ampurias y la colonización griega en
Occidente'», Ampurias 33-34 (1971-1972), p. 405-408); FHLMR = Fédération Historique du Languedoc
Méditerranéen et du Roussillon ; RAN = Revue Archéologique de Narbonnaise. 854 JEAN-PAUL MOREL [BCH 99
de faire un premier bilan des recherches phocéennes2, que de mesurer le chemin parcouru au cours de la
dernière décennie. Il n'est pas excessif de parler à cet égard d'un changement d'orientation radical.
Voici dix ans encore figuraient parmi les questions les plus passionnément débattues les dates de fondation
des cités (colonies ou sous-colonies), ainsi que les témoignages d'une précolonisation qui en certains cas les
auraient précédées ; l'hypothétique implantation des Phocéens dans des régions situées, comme la Sicile ou
l'Afrique, hors de leur aire d'expansion principale ; les batailles ou les traités entre de grandes puissances
méditerranéennes considérées globalement — Phocéens contre Puniques, par exemple, ou Phocéens contre
Étrusques ; le commerce terrestre à grand rayon d'action des Phocéens, et notamment leur pénétration vers
l'intérieur de la Gaule ou la Germanie. Ces recherches impliquaient souvent que l'on tirât tout le parti possible,
soit en en forçant le sens, soit en les prenant aveuglément au pied de la lettre, de textes antiques parfois
obscurs ou contradictoires.
Or de tels problèmes ne seront évoqués que marginalement dans cette chronique, pour la simple raison
que les études publiées depuis une dizaine d'années ne leur prêtent que peu d'attention. Il suffit en revanche
de parcourir l'article fondamental consacré par E. Lepore aux « structures » de la colonisation phocéenne
en Occident pour percevoir quelques-uns des thèmes sur lesquels l'accent est mis désormais : fonction de la
/topa, nature de certaines techniques navales et commerciales et notamment de ГеилгорЕа, reflets de celle-ci
dans la vie institutionnelle et sociale des cités phocéennes8. Ces préoccupations nouvelles, et d'autres analogues,
ont pris le pas - — sans les éclipser totalement, bien entendu — sur les problèmes de précolonisation, d'histoire
événementielle, ou d'itinéraires commerciaux terrestres ou maritimes. De leur côté, les sources littéraires
antiques, moins fréquemment invoquées peut-être, font maintenant l'objet d'exégèses souvent plus poussées
et moins aventureuses que dans un passé encore récent4.
C'est cette nouvelle ferveur et cette nouvelle orientation des études phocéennes que nous souhaiterions
faire percevoir dans ce panorama pour lequel nous adopterons un très banal ordre géographique d'Est en
Ouest, qui se trouve aussi refléter, on le verra, l'évolution diversifiée de ces études.
(2) J.-P. Morel, « Les Phocéens en Occident : certitudes et hypothèses », Velia e i Focei, p. 378-420.
A l'exception de quelques références précédemment omises la présente chronique mentionne exclusivement
des études parues postérieurement à la rédaction de cet article, dont elle constitue en quelque sorte la suite.
Noëlle de La Blanchardière, Robert Fleischer, Michel Gras, Michel Hano, Jean-Jacques Jully, Maria José
Pena Gimeno, Enrique Sanmarti Grego, ont bien voulu prendre la peine de compléter certaines de mes indi
cations bibliographiques : je les en remercie vivement. Pour de récentes mises au point sur la colonisation
phocéenne, cf. J. Heurgon, Rome et la Méditerranée occidentale jusqu'aux guerres puniques (Paris, 1969), p. 181-
191 ; Cl. MossÉj La colonisation dans l'Antiquité (Paris, 1970), p. 51-55 ; J.-P Morel, « Récentes recherches
sur la colonisation phocéenne en Occident », RA, 1975, 1, p. 142-148.
(3) E. Lepore, « Strutture délia colonizzazione focea in Occidente », Nuovi studi, p. 19-54 (je ne connais
que par la critique qu'en fait E. Lepore, p. 33, n. 32, l'article de M. Giacchero, « L'intuizione dei fenomeni e
dei comportamenti economici nelle storie di Erodoto », Studi di storia antica in memoria di Luca de Regibus
(Gênes, 1969), p. 91-134, avec notamment des remarques sur le commerce phocéen à propos d'Hérodote I,
163 et IV, 152) ; sur les caractéristiques du commerce phocéen, voir aussi G. Vallet et F. Villard, « Les
Phocéens en Méditerranée occidentale à l

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