L exploration archéologique de la grotte - article ; n°1 ; vol.7, pg 75-93
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Description

Bulletin de correspondance hellénique. Supplément - Année 1981 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 75-93
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Pierre Amandry
L'exploration archéologique de la grotte
In: Bulletin de correspondance hellénique. Supplément 7, 1981. pp. 75-93.
Citer ce document / Cite this document :
Amandry Pierre. L'exploration archéologique de la grotte. In: Bulletin de correspondance hellénique. Supplément 7, 1981. pp.
75-93.
doi : 10.3406/bch.1981.5180
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0304-2456_1981_sup_7_1_5180CHAPITRE III
L'EXPLORATION ARCHÉOLOGIQUE
DE LA GROTTE
par Pierre AMAN DRY
L'École française d'Athènes se devait de s'intéresser aux sites dont l'histoire
est liée à celle de Delphes : au sanctuaire de Déméter aux Thermopyles, premier
siège de l'amphictyonie, — à la ville de Kirrha, dont la conduite à l'égard des pèlerins
se rendant à Delphes fut à l'origine de la première guerre sacrée — , à l'Antre corycien
dont les textes cités au chapitre précédent montrent qu'il était à l'époque classique
comme une annexe du sanctuaire d'Apollon Pythien.
Les recherches faites à plusieurs reprises, et récemment encore, aux Thermopyles
n'ont pas abouti jusqu'à présent à une localisation assurée du sanctuaire de Déméter1.
Des fouilles ont été exécutées en 1935 et 1936 sur l'acropole proche de Chrysso, où
l'on n'a rien retrouvé qui soit plus récent que l'époque mycénienne, et de 1936 à
1938 à Kirrha, "où l'on a découvert des ruines de bâtiments et une favissa d'époque
classique et des habitats du 3e et du 2e millénaire av. J.-CA
Quant à l'Antre corycien, son exploration, dès longtemps envisagée, avait été
différée à cause des difficultés que présentait sa situation. L'aménagement en 1962
d'une route forestière, se détachant de la route d'Arakhova à Agoriani et conduisant
à la clairière de Kalania en passant au pied de la Palaiovouna, ne résolvait pas la
question. Mais l'ouverture au bulldozer, en 1969, d'un chemin d'accès à l'Antre,
(1) BCH 58 (1934), p. 253-255 ; 59 (1935), p. 278-279 ; Y. Béquignon, RA 1934 II, p. 14-33 ; La vallée
du Spercheios (1937), p. 181-204 ; J.-P. Thalmann, BCH 104 (1980), p. 757-760.
(2) Fouilles à Chrysso : BCH 59 (1935), p. 278 ; 60 (1936), p. 466 ; L. Lerat et J. Jannoray, RA 1936 II,
p. 129-145 ; J. Jannoray et H. van Effenterre, BCH 61 (1937), p. 299-326 ; 62 (1938), p. 110-148. Fouilles
à Kirrha : BCH 60 (1936), p. 467 ; 61 (1937), p. 457-461 ; 62 (1938), p. 465-470 ; J. Jannoray, BCH 61 (1937),
p. 33-43 ; L. Dor, J. Jannoray, H. et M. van Effenterre, Kirrha, Étude de préhistoire phocidienne (1960).
Quelques autres découvertes ont été faites à Kirrha par l'Ephorie des antiquités de Delphes à l'occasion de
fouilles d'urgence : ArchAnAth 6 (1973), p. 70-73 (céramique de l'Helladique moyen et de l'Helladique récent) ;
ArehDelt 29 (1973-74), p. 531-533 (tombes du iv« siècle av. J.-C). PIERRE AMANDRY [BCH Suppl VII 76
COUPE AA
0 9 10 15 20 M.
PLAN
Fig. 1. — L'Antre corycien : plan et coupe. FOUILLES CLANDESTINES 77 1981]
praticable aux automobiles, rendit la réalisation du projet non seulement possible,
mais même urgente. En effet, les visiteurs de la grotte, venant à pied de Delphes ou
d'Arakhova, par les chemins qu'avaient suivi les voyageurs depuis l'antiquité, étaient
jusqu'alors peu nombreux. Même la facilité qu'offrait la route forestière de venir
en voiture jusqu'au pied de la pente de la Palaiovouna n'en avait pas attiré davantage.
Cependant, on avait remarqué devant l'entrée de la grotte la présence de petits tas
d'osselets et de tessons de vases et, dans la partie la plus basse de la grotte, des traces
de fouilles récentes, au vrai très limitées en superficie. Aucun fouilleur clandestin
ne s'était heureusement avisé de la richesse du sol de la grotte en ex-voto que révéla
la fouille. Mais l'ouverture de la route allait accroître le nombre des visiteurs. Aussi,
au printemps de 1970, priai-je Spyridon Marinatos, alors Inspecteur général des
antiquités, de m'accompagner à l'Antre et lui demandai-je s'il autoriserait l'École
française à y pratiquer des fouilles. Il me répondit : 'όχι μόνον σας έπιτρέπομε, αλλά
σας παρακαλούμε. Décision que M. Basile Pétracos, alors Ëphore des antiquités de
Delphes, inquiet lui aussi des risques de fouilles clandestines, approuva sans réserve,
et à l'exécution de laquelle il apporta un concours efficace.
Les conditions dans lesquelles l'exploration de la grotte a été décidée lui
conféraient le caractère d'une fouille d'urgence, avec ce qu'une telle entreprise
comporte inévitablement d'improvisation. L'existence d'une route conduisant à la
grotte permettait d'y amener le personnel et le matériel. Mais deux problèmes étaient
à régler : celui de l'évacuation des déblais et celui de l'éclairage. Évacuer les déblais
hors de la grotte était compliqué par la forte déclivité du sol à partir de l'entrée
(voir la coupe, fîg. 1). Il fallait achever l'exploration en une seule campagne, sous
peine d'attirer l'attention et de provoquer les fouilles clandestines qu'on se proposait
précisément de prévenir : obstruer provisoirement l'entrée de la grotte eût été une
précaution illusoire, en cet endroit isolé, où les bergers n'auraient pas eu de peine
à ouvrir une brèche. C'est pourquoi on décida de laisser les déblais dans la grotte, en,
commençant la fouille dans la partie la plus basse et en rejetant ensuite les terres
sur les parties déjà fouillées au fur et à mesure qu'on remonterait vers l'entrée. La
grotte n'est pas obscure, comme l'avait déjà noté Pausanias ; mais la lumière du jour,
pénétrant par une entrée étroite et située à un niveau plus élevé que celui du sol
à explorer, était insuffisante. La Société Aluminium de Grèce3 amena à pied d'œuvre
une génératrice électrique et installa dans la grotte une vingtaine de lampes (fig. 2).
La longueur des câbles permettait de déplacer ces lampes de quelques mètres;
cependant, certaines zones restaient dans l'ombre. En outre, la mise en route de la
génératrice, certains jours, ne se faisait pas sans mal. Au bout de trois semaines, on
substitua à l'éclairage électrique un éclairage au moyen de lampes à gaz portatives,
que les ouvriers déplaçaient selon les besoins. Malgré cela, il n'est pas douteux que
des objets ont échappé à l'attention, enveloppés qu'ils étaient dans une gangue de
(3) Les frais de la fouille de l'Antre corycien ont été couverts par une donation que la Société Aluminium
de Grèce fait annuellement à l'École française pour ses travaux à Delphes et en Phocide depuis 1970. A
MM. Jacques Marchandise et Claude Massol, alors respectivement président du Conseil d'administration et
directeur général de la Société, aux directeurs généraux et administrateurs qui se sont succédé depuis 1974,
— MM. M.-J. Monsaingeon, Ph. Liotier, G. Decoster — , et aux membres du Conseil de la
Société, j'exprime la vive gratitude de l'École.
β 78 PIERRE AMANDRY [BCH Suppl VII
Fig. 2. — La grotte en cours de fouille (3 sept. 1970).
terre noire et grasse. En 1971, à l'occasion d'un sondage profond exécuté au milieu
de la grotte (voir plus loin, p. 87), on a retrouvé dans la terre rejetée l'année précé
dente des fragments de figurines de terre cuite. Mais, étant donné que les trouvailles
se comptaient par milliers et par dizaines de milliers, les conclusions générales qu'on
est autorisé à formuler n'en sont pas affectées.
L'exploration de la grotte a été faite, à l'intérieur, du 18 août au 25 septembre
1970 et, à l'extérieur, du 27 mai au 17 juin 1971 (avec un complément de recherches
à l'intérieur, dans la partie la plus reculée, les 18 et 19 octobre de la même année)4.
Les deux campagnes ont été dirigées conjointement par Jean-Pierre Michaud et
par moi-même5. L'organisation technique du chantier était assurée par le contre-
(4) Rapports préliminaires : BCH 95 (1971), p. 771-776 ;

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