L'habitat néolithique de Jonquières (Oise). Premiers résultats - article ; n°1 ; vol.69, pg 389-407

M. Petit, J.-C. Blanchet

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1972 - Volume 69 - Numéro 1 - Pages 389-407
Résumé. — L'habitat néolithique de Jonquières, près de Compiègne (Oise), est situé sur un petit plateau boisé dominant la vallée de l'Oise. Le site, bien que bouleversé en partie par d'anciennes carrières, nous a laissé en place des zones d'habitats appartenant au Chasséen du Bassin Parisien. Un dépotoir, des fosses, des vestiges de cabanes, un fossé, un centre de débitage de silex, ont été mis au jour en 3 années de fouilles. L'originalité de ce gisement est marqué par la découverte de décors céramiques variés qui mettent en relief les différentes « affinités culturelles » de ce Chasséen du Nord du Bassin Parisien.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_LA_SOCIETE_PREHISTORIQUE_FRANCAISE
• Publié le: 01 janvier 1972
• Nombre de lectures: 117
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

J.-C. Blanchet
M. Petit
L'habitat néolithique de Jonquières (Oise). Premiers résultats
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1972, tome 69, N. 1. pp. 389-407.
Résumé
Résumé. — L'habitat néolithique de Jonquières, près de Compiègne (Oise), est situé sur un petit plateau boisé dominant la
vallée de l'Oise. Le site, bien que bouleversé en partie par d'anciennes carrières, nous a laissé en place des zones d'habitats
appartenant au Chasséen du Bassin Parisien. Un dépotoir, des fosses, des vestiges de cabanes, un fossé, un centre de débitage
de silex, ont été mis au jour en 3 années de fouilles. L'originalité de ce gisement est marqué par la découverte de décors
céramiques variés qui mettent en relief les différentes « affinités culturelles » de ce Chasséen du Nord du Bassin Parisien.
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Blanchet J.-C., Petit M. L'habitat néolithique de Jonquières (Oise). Premiers résultats. In: Bulletin de la Société préhistorique
française. 1972, tome 69, N. 1. pp. 389-407.
doi : 10.3406/bspf.1972.8173
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1972_hos_69_1_8173Bulletin de la Société préhistorique française, tome (59, lj"2, Etudes et Travaux, fascicule 1.
L'habitat néolithique de Jonquières (Oise)
Premiers résultats
par J.-C. Blanchet (*) et M. Petit
Résumé. — L'habitat néolithique de Jonquières, près de Compiègne (Oise), est situé sur un petit pla
teau boisé dominant la vallée de l'Oise. Le site, bien que bouleversé en partie par d'anciennes carrières, nous
a laissé en place des zones d'habitats appartenant au Chasséen du Bassin Parisien. Un dépotoir, des fosses, des
vestiges de cabanes, un fossé, un centre de débitage de silex, ont été mis au jour en 3 années de fouilles. L'ori
ginalité de ce gisement est marqué par la découverte de décors céramiques variés qui mettent en relief les dif
férentes « affinités culturelles » de ce Chasséen du Nord du Bassin Parisien.
I. — INTRODUCTION II. SITUATION
L'habitat néolithique de Jonquières (Canton Comme beaucoup de sites archéologiques de
plein air, celui de Jonquières a été découvert fo d'Estrées - St-Denis, Arrondissement de Comp
rtuitement au début du siècle, dans des carrières iègne, Département de l'Oise), occupe l'extré
d'extraction de pierres. Les premiers ramassages mité orientale d'un plateau boisé appelé le Mont
de surface furent menés par un archéologue de d'Huette ou Duette. L'altitude moyenne de ce
Compiègne, M. Hémery, à partir de 1938. Celui-ci plateau varie de 140 à 150 m N.G.F. environ. Les
ne publia pas ses trouvailles mais l'ensemble du coordonnées rectangulaires du site sur la carte
I.G.N. Compiègne 7-8 au 1/25 000 sont : X = matériel fut déposé après sa mort au Musée
Vivenel de Compiègne. Le site fut signalé ensuite 629,9 et Y = 188,5.
par R. Riquet (12 a) puis par Gérard Bail- Au pied de ce plateau, au contact des argiles loud (14). sparnaciennes, se trouve une petite source dite
L'un de nous eu l'idée de visiter en détail la « La Fontaine Gellée ». A cause des fortes pentes
butte du Mont d'Huette en 1966. Il y découvrit
sur les flancs des anciennes carrières de pierres
des couches en place. Intrigués par ces vestiges
menacés, nous nous renseignâmes aussitôt auprès
des propriétaires. Le terrain venait d'être acheté
en totalité par une Société Civile (la C.I.L.O.V.A.)
qui envisageait de le lotir dans les années à
venir.
Munis des autorisations réglementaires, nous
effectuâmes des sondages, puis des fouilles. De
puis maintenant 3 années nous fouillons sur ce
site. Le programme de constructions risque de
commencer d'ici un ou deux ans. Jusqu'à présent
le temps ne nous avait pas permis de publier les
premiers résultats.
Les fouilles ont été menées à bien grâce au
dévouement de nombreuses personnes, représen Fig. 1. — Jonquières, Mont d'Huette. — Plan de situation. tant en particulier les groupes archéologiques de
Noyon et Compiègne, que nous tenons à remerc
ier ici et d'organismes publics qui ont saisi toute
l'importance de cette fouille de sauvetage. (*) Quai de la Grande Ecluse de Venette, 60 - Compiègne.
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qui ceinturent le plateau, l'habitat possédait une IV. ETENDUE DES RECHERCHES
situation privilégiée et offrait en plus une vue
panoramique sur la vallée de l'Oise. Des recherches préliminaires à l'aide de son
dages et de tranchées ont été faites depuis 4
années sur l'ensemble du plateau du Mont
d'Huette, en dehors des anciennes carrières de
pierres. ill. GEOLOGIE
Les zones demeurées en place représentent une
faible densité par rapport aux zones bouleversées
par les currières. Néanmoins, dans ce qui nous A. Géologie générale.
était parvenu sans bouleversement récent,
avons reconnu des vestiges du Néolithique moyen La vallée de l'Oise dnn;, la région de Com- sur 500 mètres de longueur et 150 mètres de larpiègne correspond à une plaine basse de 2 à 3 geur environ, depuis la moitié du plateau juskilomètres de largeur environ et bordée par des qu'à l'extrémité orientale. L'établissement gallo- plateaux d'âge tertiaire qui s'élèvent jusqu'à 140- romain semble plus particulièrement riche sur 160 m d'altitude (100 à 120 m au-dessus de la l'extrémité orientale. plaine alluviale). Les terrains tertiaires consti
Ces recherches préliminaires nous ont amenés tuant les plateaux reposent sur un substratum
à faire des campagnes de fouilles sur 3 secteurs de craie secondaire qui apparaît avec la craie
différents : campanienne. La succession des assises géologi
ques tertiaires qui forme le Mont d'Huette est la Secteur I. — Situé à l'extrémité orientale.
suivante (de bas en haut) : X. — Situé au milieu du plateau à
— Le Thanétien est constitué par des sables, parfois con 100 m de l'extrémité orientale.
solidés en grès. La base au contact de la craie est assez argi Secteur XIV. — Situé sur le bord du plateau leuse mais peu épaisse. au Sud-Est à 150 m de l'extrémité orientale (en — Le Sparnacien est argileux à la base mais devient plus cours de fouilles). sableux vers le sommet. C'est à ce niveau qu'apparaissent des
zones humides à la base du Mont d'Huette (Fontaine Gellée). Il semble que la partie occidentale recèle peu
— Le Cuisien est essentiellement sableux. de vestiges archéologiques.
— Le Lut et i en inférieur constitue la couche supérieure du
plateau du Mont d'Huette. Ce niveau est bien apparent dans
les anciennes carrières. Il est formé de lits de sables, alternant
avec des bancs de calcaire dur, appelés aussi tables dolomi- V. — LA STRATIGRAPHIE tiques. Selon les lits, ces sables sont plus ou moins glauco-
nieux et contiennent parfois des nodules dits « têtes de chats ».
Ces derniers pèsent plusieurs dizaines de kilogrammes. Nous allons étudier la stratigraphie à partir des
3 principaux secteurs fouillés. Les couches ne
sont pas toujours bien différenciées. Seule une
bonne adaptation au terrain et une connaissance
de la pédologie et de l'utilisation de ses méthodes B. — Géologie quaternaire sur le plateau du
permettent de distinguer les différents niveaux. Mont d'Huette.
SECTEUR I Les formations quaternaires ont été étudiées
— Couche A (de 10 à 15 cm d'épaisseur). C'est un niveau dans une carrière située au centre du plateau et
de sable humique noirâtre, pratiquement stérile, contenant quelles différents secteurs fouillés. Le recou ques petits éclats de silex et un peu de matériel gallo-romain. vrement des assises lutétiennes n'est pas tout à Son épaisseur est à peu près constante sur l'ensemble du plateau. fait le même partout. La principale coupe relevée
— Couche В (de 10 à 40 cm d'épaisseur). C'est un niveau dans la carrière donne la stratigraphie suivante :
de sable jaune-roux, assez foncé, pratiquement stérile. Cette — Horizon A — (Humus) : 0 à 3-10 cm couche est moins épaisse (10 à 25 cm) lorsqu'elle est située —В — (Sable fin, homogène, probablement d'