L hypogée de l Homme-Mort à Tinqueux (Marne) - article ; n°2 ; vol.65, pg 477-504
28 pages
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1968 - Volume 65 - Numéro 2 - Pages 477-504
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Gérard Bailloud
Michel Brezillon
L'hypogée de l'Homme-Mort à Tinqueux (Marne)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1968, tome 65, N. 2. pp. 477-504.
Citer ce document / Cite this document :
Bailloud Gérard, Brezillon Michel. L'hypogée de l'Homme-Mort à Tinqueux (Marne). In: Bulletin de la Société préhistorique
française. 1968, tome 65, N. 2. pp. 477-504.
doi : 10.3406/bspf.1968.4162
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1968_hos_65_2_4162TOME LXV 1968 FASC. 2
BULLETIN
de la
SOCIÉTÉ
PRÉHISTORIQUE
FRANÇAISE
ÉTUDES ET TRAVAUX
S. P. F.
16, RUE SAINT-MARTIN - PARIS-IV
PUBLIE AVEC LE CONCOURS DU CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE Bulletin de la Société préhistorique française, Tome LXV, 1968.
L'hypogée de L'Homme-Mort
à Tinqueux (Marne)
PAR
G. BAILLOUD et M. BREZILLON
Le 29 octobre 1963 M. Jorssen, Président de la Société archéo
logique champenoise, avisait le Centre de Recherches préhistoriques
et protohistoriques de la Sorbonně de la découverte fortuite d'une
sépulture collective au cours des travaux de fondation d'un immeub
le, à Tinqueux, près de Reims. Une équipe de cinq personnes fut
aussitôt dépêchée sur les lieux pour effectuer le sauvetage de ce qui
restait de l'hypogée. Madame Billa, Maire de Tinqueux, et la direc
tion de l'entreprise de construction nous ont apporté tout leur
appui et plusieurs membres de la Société archéologique champenoise
ont activement participé aux travaux.
Au lieu dit « L'Homme-Mort », à 200 mètres au Sud de la route
de Reims à Château-Thierry, les ouvriers assistèrent, le 25 octobre
1963, à un important effondrement du sol de leur chantier, révélant
l'existence d'une vaste cavité artificielle. Le personnel de l'entreprise
crut être en présence d'une ancienne sape de la guerre 1914-1918 et
en commença le dégagement. Les ossements humains exhumés
furent déposés au Commissariat de police. Les deux tiers de la
cavité étaient déjà vidés lorsque fut reconnue la véritable nature
de cette structure. Le Maire de Tinqueux prit immédiatement des
mesures de sauvegarde pour assurer la protection des vestiges
encore en place. L'enregistrement de la position de ces derniers n'a
donc été possible que pour une partie de l'hypogée. Les autres restes
humains et le produit du tamisage intégral des déblais complètent,
avec le témoignage des personnes qui ont procédé au premier déga
gement, l'information concernant tout le fond de la salle.
ARCHITECTURE
L'hypogée de l'Homme-Mort est creusé dans un limon alluvial
relativement meuble et facile à travailler. Si ce fait présente quel
ques parallèles parmi les hypogées marnais (Livry-sur-Vesle par
exemple), les constructeurs de ces derniers ont cependant le plus
souvent préféré les terrains calcaires dont la solidité apparaissait
plus satisfaisante. Malgré le peu de résistance du matériau, il
apparaît cependant que l'hypogée de Tinqueux n'a pas connu de -BÉTON
plan de l'hypogée, Hvpoaée de l'Homme-Mort à Tinqueux (Marne). — 1 : pi FiíI i cerf A4 1 et disposition des blocs et du mobilier ; В 5 1, manche (?) en bois d
à hauteur de l'entrée de la chambre funéraire. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 481
graves avaries tant qu'a duré son utilisation, alors que plusieurs
hypogées creusés dans la craie se sont effondrés en cours d'usage
(Les Cornambaux 3 à Congy, La Pente du Moulin à Villevenard).
A partir de la surface du sol, on pénétrait dans l'hypogée (fig. 1)
par un couloir qui n'a pas été entièrement dégagé, mais semble
avoir été en très forte pente et relativement court. A 2,20 m sous
la surface du sol actuel s'ouvre, directement dans le couloir d'accès,
la chatière par laquelle on accède généralement à la chambre funé
raire des hypogées champenois ; celle-ci, en pente assez forte de
l'extérieur vers l'intérieur, est large de 0,40 m à 0,60 m et longue
de 0,90 m ; le sommet, effondré, rend difficilement appréciable la
forme première de cet orifice, dont la section transversale était
cependant très vraisemblablement en bouche de four, avec vine
hauteur de l'ordre de 0,55 m. L'entrée de la chatière (en venant de
l'extérieur) était certainement fermée au moment de l'abandon de
l'hypogée, par un bouchon de bois maintenu par
un abondant blocage de pierres (calcaire grossier et meulière), qui
lors du pourrissement et de la disparition du bouchon se sont répan
dues dans la chatière et jusque dans la partie antérieure de la
chambre sépulcrale (fig. 1, i, carrés AB 5). Au sommet de ce blocage,
dans le couloir d'accès, se trouvaient de nombreux charbons de bois,
ainsi qu'un bois de cerf sans andouiller de massacre, mais avec
andouiller de merrain, couvrant l'axe ouest-est de l'excavation.
Au débouché de la chatière, on pénètre dans la chambre funé
raire par une marche descendante de 0,50 m de dénivelé. Orientée
Ouest-Sud-Ouest - Nord-Nord-Est, avec entrée à l'Est-Nord-Est, la
chambre sépulcrale mesure 4,10 m de longueur sur 1,90 à 2 m de
Fig. 2. — Hypogée de l'Homme-Mort à Tinqueux (Marne). — Traces d'outils et cupules
sur la paroi sud de l'hypogée (cl. M. Brézillon). 482 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
largeur, et est à sa base de forme parfaitement rectangulaire.
L'effondrement complet du plafond rend délicate l'appréciation
exacte de la hauteur, qui paraît cependant avoir été de 1,10 m envi
ron. Les parois sont verticales jusqu'au départ du plafond, qui se
raccorde à elles par un arrondi. L'état de conservation des parois
est satisfaisant, et laisse voir très clairement, en certains points, la
trace des instruments ayant été utilisés au creusement de l'hypogée
(fig. 2) ; l'instrument le plus utilisé semble avoir été une hache polie
au tranchant très ébréché, ou bien une hache taillée en silex, outils
qui n'ont pas été retrouvés à la fouille. Sur la paroi sud, entre 0,75
et 0,90 m de hauteur, et à une distance de 0,50 à 0,90 m de l'entrée,
cinq petites cupules sont creusées dans la paroi, irrégulièrement
disposées, telles qu'aurait pu en faire l'extrémité d'un bâton
appointi planté dans le mur.
Le sol de l'hypogée, non dallé, est pratiquement horizontal, et
situé à 3,60 m sous la surface actuelle du sol.
Par son architecture, l'hypogée de l'Homme-Mort, à Tinqueux,
ne détonne en rien au sein des nombreux hypogées champenois déjà
connus, parmi lesquels il représente un type particulièrement sim
ple : pas d'entrée ni d'antichambre, superficie modeste (8 m2), pas
d'aménagements internes complexes de type retraits latéraux, niches,
piliers ou banquettes. Le plan rectangulaire allongé est déjà attesté
de nombreuses fois : à Avize, pour ne citer qu'un exemple, la
chambre sépulcrale est de forme et de dimensions exactement iden
tiques (1). Le seul élément un peu original réside dans la présence
de cinq cupules sur une des parois, dont il serait cependant très
téméraire d'affirmer qu'elles avaient une signification rituelle.
MOBILIER FUNERAIRE
Le mobilier recueilli dans l'hypogée de l'Homme-Mort est mo
deste mais non dépourvu d'intérêt.
Industrie lithique (2).
В 4. 12. — Hache polie en jadéite, d'un travail très soigné (fig. 5, n° 6) ; section
ovalaire à bords équarris ; longueur 6,5 cm, largeur au tranchant 4,3 cm ; légères traces
d'utilisation au tranchant, traces de chocs au talon.
В 4. 1. — Hache polie en silex, qui était en place dans sa gaîne en bois de cerf
(fig. 5, n° 1) ; longueur 8,3 cm, section ovalaire ; tranchant très curviligne, avec traces
d'utilisation ayant déterminé des écaillures sur 2 cm de longueur ; talon repoli après
cassure et percussions.
(1) P. -M. Favret et A. Loppin. — Grotte sépulcrale néolithique d'Avize, Gallia, II,
1943, pp. 19-26.
(2) Le numérotage est fait par carré (cf. fig. 1). Les

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