L industrie tayacienne de Fontéchevade - article ; n°9 ; vol.46, pg 353-363
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L'industrie tayacienne de Fontéchevade - article ; n°9 ; vol.46, pg 353-363

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1949 - Volume 46 - Numéro 9 - Pages 353-363
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1949
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Germaine Henri-Martin
L'industrie tayacienne de Fontéchevade
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1949, tome 46, N. 9-10. pp. 353-363.
Citer ce document / Cite this document :
Henri-Martin Germaine. L'industrie tayacienne de Fontéchevade. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1949, tome
46, N. 9-10. pp. 353-363.
doi : 10.3406/bspf.1949.2589
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1949_num_46_9_2589SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 353
L'Industrie tayacienne de Fontechevade.
ГАИ
Germaine HENRI-MARTIN.
Le Tayacien (1) auquel nous avons rattaché l'industrie à éclats
de Fontechevade, est un niveau encore mal connu, dont le raccor
dement avec la stratigraphie générale est loin d'être éclairci. Il
s'agit d'une industrie à caractères mixtes, formée d'éléments con
temporains où, bien que la technique clactonienne prédomine,
on remarque l'apparition du plan de frappe préparé. Ce niveau est
toujours sous-jacent aux couches à coups de poing tardifs dont
nous avons trouvé, in situ, un lambeau important immédiatement
au-dessus de notre plancher (2).
La grotte de Fontechevade, située à 2 kilomètres de Montbron, en
pleine région karstique, est orientée N.N.E-S.S.O., et s'ouvre à flanc
de coteau dans une petite vallée tributaire de la Tardoire, à 8 mètres
au-dessus du thalweg. A l'heure actuelle, cette grotte est sèche,
mais on y remarque des corniches de brèche le long des parois,
un remplissage argileux, des éléments élastiques variés, témoins des
fluctuations climatiques qu'elle a dû subir dans le passé.
La couche Tayacienne, formée de sable argileux, comporte un
seul horizon sans intercalation de niveaux stériles et mesure à ce
stade des fouilles environ 6 mètres de hauteur; elle est recouverte
par un épais plancher résultant de blocs tombés de la voûte et de
débris angulaires cimentés entre eux. L'industrie associée à une
faune tempérée est en place, les outils ont des arêtes vives et ne
sont ni charriés ni roulés, d'ailleurs aucun dépôt n'est dévalé sur
la pente. Elle se répartit selon différents modes. Tantôt elle est
concentrée en îlots, restes de vieux foyers décomposés, tantôt on
se trouve en présence d'ateliers de taille dont le débitarge excède
les pièces. Enfin, dans toute sa masse, on rencontre des silex sans
ordre apparent, ni trace de feu. Le nombre des pièces et déchets
de taille ainsi recueillis dépasse dix mille, justifiant une première
description de notre industrie et permettant de tenter un pourcent
age provisoire (3).
(1) Nous avons préféré conserver le mot «Tayacien» créé par l'Abbé
Breuil pour désigner cette industrie. Aucune dissemblance appréciable
n'autorisant à la singulariser. La bibliographie relative au tayacien fera
l'objet d'une note qui paraîtra dans un prochain bulletin.
(2) On se souvient que les couches supérieures ont livré des industries
allant du Moustérien au Magdalénien.
Petits éclats à (3) Disques de Grands éclats plan de frapEclats à plan Nuclei de tech
technique le- à plan de pe lisse ne nique clacto de frappe
frappe lisse. dépassant nienne. valloisienne. préparé.
pas 0m04.
14 % 2 % 36 % 18 % 5 %
Ce pourcentage provisoire portant sur un ensemble de dix mille pièces
et dont les subdivisions ont été volontairement simplifiées n'a pour but
que d'indiquer la proportion relative des deux techniques.
SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 23 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 354
II est curieux d'observer que l'homme de cette époque n'a pas,
sauf exception, fait usage de la belle matière première des envi
rons, si largement employée par la suite, il a préféré se servir de
rognons du Bajocien qu'il ramassait sur les lieux, des chailles, du
quartz et des galets de rivière. Ces rognons affectent des formes très
irrégulières, présentent de multiples nodosités, la précipitation
s'est produite autour de fossiles ou de corps étrangers disparus
le plus souvent et il en résulte une masse fort peu homogène,
profondément cariée, sans fil prévisible. Les accidents primaires
de taille sont donc nombreux. Les rares fois où l'outil a été fabriqué
avec un silex de bonne qualité, la facture se perfectionne.
Le débitage s'est fait sur place, il s'ensuit donc qu'au premier
abord il apparaît malaisé de définir cette industrie, d'autant plus
que les déchets de taille, les pièces de rebut mal venues ont sou
vent servi d'outils, comme le prouvent les traces d'esquillage et
d'écrasement. S'il est commode de parler de pics, de grattoirs, de
racloirs, de biseaux, de coins, etc., ces formes fonctionnelles ri
squent pourtant^ de masquer les caractères essentiels de l'industrie
et ce serait une erreur de la classer selon les subdivisions fines du
Paléolithique supérieur. Le Tayacien est l'aboutissement d'une tra
dition complexe, remontant au vieil âge de la pierre et que seule
peut éclairer, de par même sa définition, la technique du débitage.
Nous étudierons donc séparément les deux souches de notre in
dustrie, décrivant tout d'abord nuclei et éclats, puis la partie
active de l'outil, qu'elle soit obtenue par retouches ou ravivages,
ou bien le résultat d'ébrèchements causés par l'usage.
Nous avons recueilli dans la couche de nombreux blocs de toutes
dimensions plus ou moins dégrossis. Ce travail préliminaire ne
semble pas toujours avoir eu pour but la préparation d'un nucleus;
nous avons, en effet, récolté en assez grande abondance des cubes
grossiers, le rognon primitif ayant été équarri par enlèvements
perpendiculaires.
Le premier façonnage, intéressant tout ou partie de la surface
a eu lieu souvent au hasard, cependant il se localise parfois : des
esquilles à plans très obliques sont détachées autour de la ligne
de plus grande circonférence du rognon servant de point de départ
à l'enlèvement des éclats définitifs par une rotation alternée du
bloc de 180° environ. Il en résulte un nucleus affectant une forme
grossièrement biconique avec une arête de pourtour zig-zaguée
(Fig. 1). Une partie du cortex peut avoir été réservée. Souvent les
deux sommets ont été supprimés et par suite du fort biais des
plans d'éclatement, l'on observe toutes les formes de passage entre
le tronc de cône et la pyramide fortement surbaissée. Il n'est pas
rare qu'on ait cherché à produire une base plane par éclatement
simple ou multiple, puis on est parti de là pour détacher des éclats
transversaux sur une portion ou la totalité de la périphérie, les
premiers conservant leur cortex et présentant un angle peu ouvert.
Des rognons oblongs et plats ont été fréquemment employés, les
enlèvements sont toujours très obliques et leur aspect général est
vaguement amygdaloïde. Les points d'impact ne sont donc pas
fixés ni circonscrits entre des limites précises comme dans les
industries plus évoluées, la matière première est mouvementée SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 355
Fig. 1. — Fontéchevade : Nucleus de tradition clactonienne.
(Grandeur naturelle.) SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 356
et les ravivages fréquents, on pourrait donc multiplier les caté
gories au risque d'oublier la simplicité du procédé : plus une in
dustrie est fruste, plus la diversité des contours est grande. Nous
Fig. 2. — Fontéchevade : Grand éclat à débitage clactonien.
(Grandeur naturelle.)
ne pouvons cependant pas omettre de signaler une forme de tran
sition qui laisse pressentir le disque. C'est un nucleus très com
primé, ovalaire, avec des éclats courts et larges enlevés sur les
Fig. 3. Fontéchevade : Eclat de tradition clactonienne.
(Grandeur naturelle.)
deux faces en partant du bord, qui dessine alors une ligne brisée
irrégulière à angles saillants et rentrants. S'il y a convergence
de forme avec le Levalloisien ancien, la technique reste encore
purement clactonienne. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FR

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