L organisation spatiale de l oppidum - article ; n°1 ; vol.55, pg 18-48
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Description

Gallia - Année 1998 - Volume 55 - Numéro 1 - Pages 18-48
31 pages

Informations

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Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Olivier Buchsenschutz
Roland Niaux
Dean Quinn
Jean-Loup Flouest
Daniele Vitali
Véronique Zwald
Hervé Richard
Katherine Gruel
Monsieur Jean Gran-Aymerich
Miklos Szabo
Almudena Dominguez-Arranz
François Boyer
François Meylan
Franz Schubert
Ian B. M. Ralston
L'organisation spatiale de l'oppidum
In: Gallia. Tome 55, 1998. pp. 18-48.
Citer ce document / Cite this document :
Buchsenschutz Olivier, Niaux Roland, Quinn Dean, Flouest Jean-Loup, Vitali Daniele, Zwald Véronique, Richard Hervé, Gruel
Katherine, Gran-Aymerich Jean, Szabo Miklos, Dominguez-Arranz Almudena, Boyer François, Meylan François, Schubert
Franz, Ralston Ian B. M. L'organisation spatiale de l'oppidum. In: Gallia. Tome 55, 1998. pp. 18-48.
doi : 10.3406/galia.1998.3259
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1998_num_55_1_325918 Katherine Gruel, Daniele Vitali et al.
portail (III), un fournil (V et VI) et deux autres locaux LES FORTIFICATIONS
jointifs (I et II), ils constituent les annexes agricoles.
Sous le couvent et ses annexes enfin, de nombreuses La fortification du Mont Beuvray, bien que masquée
aujourd'hui sous les arbres et sous ses propres éboulis, canalisations enterrées, constamment remaniées, prolon
gent des drains courant sous les sols : l'eau de la fontaine, reste un des monuments les plus spectaculaires que nous
située immédiatement en amont de la chapelle et al aient légués les populations de l'Âge du Fer (fig. 8) . La
imentant le ruisseau de la Côme Chaudron, est ainsi cap hauteur du rempart, précédé d'un fossé et d'une contres
tée pour assainir le terrain, fournir la communauté, éva carpe qui dessinent aujourd'hui à son pied une large ter
cuer ensuite les déchets domestiques de deux latrines (D rasse, le classe déjà parmi les fortifications les mieux
et ZA) vers une fosse septique flanquant à l'est les conservées du monde celtique. Mais c'est surtout la
annexes d'exploitation (VII). continuité du tracé, ininterrompu sur 5 km, qui force
Plusieurs dizaines de monnaies des XIVe-XVIIe s. et un l'attention. Bulliot (1899, I, p. 1-95) avait déjà reconnu
mobilier domestique abondant et diversifié, céramique, cette volonté de dresser une limite artificielle entre l'e
métallique, vitreux et ostéologique accompagnent les space urbain et la campagne, soulignée encore par des
structures. Leur analyse, en cours, permettra d'identifier portes monumentales. Déchelette avait fait les comparai
mieux encore les fonctions des différents locaux et sons qui s'imposaient avec Manching (Allemagne) et
d'éclairer l'environnement matériel de cette commun Stradonice (République tchèque). L'archéologie
auté monastique. confirme ici le témoignage des textes qui attribuent à
L'enquête sur le terrain reste aujourd'hui inachevée : Bibracte le rôle de capitale d'une des plus puissantes tr
une importante campagne de fouille est encore nécess ibus de la Gaule.
aire pour terminer l'exploration de l'église conventuelle La reconnaissance d'une seconde fortification,
et des extérieurs, et pour révéler les aménagements de la englobant celle de Bulliot, est l'un des apports les
fontaine ; parallèlement, une prospection autour du plus neufs des campagnes de fouilles et de prospection
Mont Beuvray doit apporter des éléments de comparai récentes (fig. 4). L'acquisition des pentes de la monta
gne par l'État et leur nettoyage consécutif ont permis son sur les techniques et les matériaux de construction et
sur l'organisation spatiale des aménagements. de découvrir ce nouveau rempart qui se confondait
Cette recherche, intégrée aux travaux des autres jusque-là avec les multiples chemins, antiques ou
équipes du Centre archéologique européen, livre des él modernes, se croisant et se recoupant jusqu'à la base
éments riches et originaux tant sur l'histoire de l'ordre du massif. F. Schubert a parcouru en tous sens ce terri
franciscain que sur celle du Mont Beuvray ; la conservat toire et effectué des relevés minutieux pour chaque
ion et la restauration des vestiges, sans gêner l'étude des ondulation du terrain. Il a pu avancer de solides hypo
structures antiques sous-jacentes, devraient en assurer la thèses qui seront à confirmer par des fouilles dans
les années à venir. Ce rempart « externe » entoure une lisibilité culturelle.
surface de près de 200 ha, équivalente à celle qu'occupe P. B., W. B., C. C, K. G., J. L., B. St-J.-V, C. S.
la ville d'Autun ; toutes les observations sur les micror
eliefs semblent indiquer qu'il est antérieur au rempart
« interne ». Cette séquence chronologique, si elle
L'ORGANISATION SPATIALE est confirmée par des sondages, nous amènera à re
DE L' OPPIDUM considérer l'évolution de Y oppidum, et surtout l'écart
entre le programme initial et l'étendue effective de
Les vestiges remontant à La Tène D et à l'époque l'agglomération.
augustéenne atteignent une ampleur incomparable avec Les prospections géophysiques sur les clous du murus
les faibles traces des périodes précédentes. Ils se caracté gallicus, conduites par A. Hesse et K. Aitchison, ont per
risent par la mise en place d'une voirie, la maîtrise de la mis jusqu'à présent de repérer cinq fiches de fer sur le
circulation des eaux, la construction de fortifications, la rempart externe. C'est bien sûr un indice insuffisant
délimitation d'espaces publics ou religieux qui structu pour en tirer des conclusions : il faudra attendre le résul
rent un habitat étendu sur une surface considérable. tat des fouilles entamées par l'université de Vienne
Gallia, 55, 1998, p. 1-140 © CNRS EDITIONS, Paris, 1999 L' OPPIDUM DE BlBRACTE 19
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 8 - Vue aérienne du
rempart supérieur sur le
flanc occidental du Mont
Beuvray. On distingue aussi
au premier plan un tronçon
de la fortification extérieure
(photo R. Goguey).
(Autriche) en 1995 pour connaître la datation et la C'est la fouille de la Porte du Rebout qui a permis de
nature de ce rempart. mettre en évidence la succession de plusieurs phases de
La découverte de clous, grâce à cette méthode, dans fortification pour cette entrée du type classique à ailes
ce que nous pensions jusque-là être l'axe des Grandes rentrantes (Zangentor), mais de proportions monumenta
Portes, révèle que la fortification interne elle-même a les. Le talus, couronné d'une accumulation de pierres
connu plusieurs phases. Des reprises dans son tracé, ou disposées sans ordre, est large au sommet de quelques
des irrégularités manifestes, sont visibles en plusieurs mètres, alors que son emprise au sol dépasse nettement
endroits. Les fiches, dont la présence a été détectée à les 10 m (fig. 9). Il est d'autant plus facile à repérer dans
proximité des Grandes Portes ou de la Porte du Rebout, la porte qu'il suit l'aile rentrante nord. A sa base, le long
sont toujours placées dans la pente du talus couronné de de cette aile, la masse des terres est retenue par une
pierres qui marque le tracé actuel de la fortification : le construction en poutres de bois horizontales, dont nous
murus gallicus est en réalité partiellement enfoui sous un avons retrouvé l'empreinte dans les sédiments et l'an
talus de terre, et c'est ce dernier que nous voyons lorsque crage dans le sous-sol. Nous ne pouvons pas affirmer
nous suivons le tracé du rempart. que cet aménagement est strictement contemporain du
Gallia, 55, 1998, p. 1-140 © CNRS ÉDITIONS, Paris, 1999 20 Katherine Gruel, Daniele Vitali et al.
V
0 500m
ross[
10m
Fig. 9 - Plan de la fouille de la Porte du Rebout (état fin 1991) et vue
(vers le nord-ouest) du bastion septentrional en cours de reconstitution.
55, 1998, p. 1-140 © CNRS EDITIONS, Paris, 1999 L' OPPIDUM DE BlBRACTE 21
couronnement de pierres, les fouilles de nos prédéces
seurs ayant interrompu les stratigraphies, mais cela reste
très probable. Ce talus, scellé par des habitats de
l'époque augustéenne, est à dater entre la conquête et le
début de l'ère chrétienne. Ici, comme sur de nombreux
oppida du nord de la France, un talus massif recouvre le
rempart à poutrage interne et à paroi verticale externe.
Le murus gallicus, exploré à la Porte du Rebout sur
plus de 1 000 m2, présente une charpente interne clas
sique, constituée de poutres horizonta

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