L unité d action C.G.T.-C.F.D.T.  - article ; n°3 ; vol.17, pg 576-590
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L'unité d'action C.G.T.-C.F.D.T. - article ; n°3 ; vol.17, pg 576-590

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Description

Revue française de science politique - Année 1967 - Volume 17 - Numéro 3 - Pages 576-590
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Gérard Adam
L'unité d'action C.G.T.-C.F.D.T.
In: Revue française de science politique, 17e année, n°3, 1967. pp. 576-590.
Citer ce document / Cite this document :
Adam Gérard. L'unité d'action C.G.T.-C.F.D.T. In: Revue française de science politique, 17e année, n°3, 1967. pp. 576-590.
doi : 10.3406/rfsp.1967.393025
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1967_num_17_3_393025Revue Française de Science Politique 576
les motivations des choix, ni même essayer de déterminer les parts
de suffrages centristes qui sont allées respectivement à la gauche et au
gaullisme, cette constatation n'est pas négligeable pour apprécier la
distance relative entre les trois pôles du système des forces politiques.
Cette recherche, tout inchoative qu'elle soit, éclaire certains aspects
de la consultation électorale. Elle appelle des compléments qui per
mettraient d'en asseoir les conclusions sur des bases plus larges, en
deux directions : l'une, géographique, vers les autres circonscriptions ;
l'autre vers une analyse plus fine et plus délicate sur l'ampleur réelle,
l'orientation et la signification des transferts de suffrages qui sont en
partie responsables de la surprise du second tour.
R. R.
en collaboration avec C. Y. et F. P.
L'UNITE D'ACTION C.G.T. -C.F.D.T.
Le 10 janvier 1966 une délégation de la C.G.T. conduite par
Georges Seguy, dauphin présumé de Benoît Frachon, signait un com
muniqué commun avec la C.F.D.T. Constat était dressé de l'accord
sur un catalogue revendicatif vaste et imprécis, voisin du programme
d'alors du P. CF. A défaut d'entente immédiate sur une stratégie, la
décision était prise d'une nouvelle rencontre « pour préciser les méthodes
et les moyens d'action ».
Vingt et un ans après l'échec du « Comité interconfédéral d'entente
syndicale », mort-né dans l'euphorie de la Libération, Eugène Descamps
renouait officiellement le dialogue avec la C.G.T. dans la perspective
où Gaston Tessier avait voulu l'établir : la concertation régulière pour
l'action 1.
Ce que ni les grandes grèves de 1953, 1955 ou 1963, ni la guerre
d'Algérie, ni les menaces de rébellion militaire n'avaient pu réaliser,
s'ébauchait à froid, presque sans négociations préalables et du côté
C.F.D.T. quasiment sans mandat des organismes directeurs.
Sans doute, au cours de 1966, ni les quinze rencontres « au sommet »,
ni les deux millions et demi de journées de grèves, toutes à l'initiative
de la C.G.T. et de la C.F.D.T. n'ont-elles pas abouti à des résultats
1. En septembre 1944, C.G.T. et C.F.T.C. élaborent un projet de « Comité
interconfédéral d'entente syndicale », qui, sur une base paritaire, doit réaliser
l'unité d'action permanente. Mais dès octobre 1944 la C.G.T. demande l'ou
verture de pourparlers pour l'unité organique. La C.F.T.C. refuse, s'en tenant
à la perspective exprimée par le projet de comité. Forces Politiques en France 577 Les
spectaculaires : gouvernement et patronat ont campé sur leurs positions.
La poussée électorale à gauche du deuxième tour des élections légis
latives a, en définitive, davantage « dégelé » le climat revendicatif que
les efforts des deux confédérations. Le rapprochement est-il pour autant
superficiel et sans lendemain ? Que l'accord dure depuis plus d'un an
et ait passé sans encombre le cap des élections législatives, voilà déjà
un élément insolite qui incite à une appréciation plus minutieuse.
I. LES CONTEXTES
A la C.G.T. : dans l'esprit du congrès de 1963.
L'appel à l'unité est, à l'évidence, une constante de la C.G.T. Mais
trop chanté et toujours sur le même ton l'hymne était devenu rengaine
sans relief et les voix avaient perdu leur conviction. Or depuis janvier
1966 les vieux espoirs se raffermissent ; ainsi Force ouvrière esquisse-
t-elle un pas vers la C.G.C. et la C.F.T.C. (Sauty) pour mieux exor
ciser les démons tentateurs de l'unité.
Sous le même vocable la C.G.T. recouvre des stratégies bien diffé
rentes. Le rapprochement avec la C.F.D.T. se situe dans le droit fil
du XXXIVe congrès (1963). On avait alors senti des débats plus ouverts,
un ton amène à l'égard des dirigeants des autres centrales. Finies les
anathèmes contre « les dirigeants nationaux scissionnistes de F.O. et de
la C.F.T.C. liées à la politique gouvernementale ». Pierre Le Brun et
Aimé Pastre n'avaient point rallié le congrès à leur thèse sur le droit
de tendance mais, dans le discours de clôture, Léon Mauvais avait
concédé : « Nous avons affirmé l'impérieuse nécessité, dans la C.G.T.
et à plus forte raison dans une centrale unique, de constituer des
directions larges tenant compte des courants de pensée existant dans
la classe ouvrière ».
Jusqu'alors la démarche unitaire de la C.G.T. avait reposé sur une
action à la base, donc contre lés directions confédérales. Même après
l'abandon en 1954 des « Comités d'unité d'action » 2, la priorité avait
été maintenue à l'activité dans les entreprises, à une agitation dis
persée et sans lendemain jugée plus favorable à l'unité que de vastes
mouvements contrôlés par les états-majors. En 1961 encore, Léon Mauv
ais avait très clairement déclaré : « Si nous ne devons rien négliger
sur le plan des propositions, des rapports avec les autres organisations
2. Les C.U.A. organisés sur la base de l'entreprise faisaient une large
place aux inorganisés et visaient à soustraire les adhérents des autres orga
nisations à la discipline de ces dernières. 578 Revue Française de Science Politique
syndicales, l'essentiel est — et reste — nos activités, nos initiatives
dans les usines, bureaux, chantiers et administrations. Parce qu'en défi
nitive l'unité des travailleurs à la base est essentielle pour leur action
unie, elle est déterminante pour aboutir à des accords entre organi
sations ».
Or, deux ans plus tard au congrès de Saint-Denis, Benoît Frachon
esquisse en souplesse une autre ligne : « Nous avons maintenant des
possibilités plus grandes d'obtenir une union complète entre ouvriers et
organisations pour des buts déterminés dans les entreprises et même
à l'échelle des fédérations d'industrie... Nous pensons également que,
pour assurer plus rapidement et sûrement le succès des revendications
qui sont communes, une entente permanente entre les centrales jouerait
un rôle important... »
Ce changement n'est pas separable de l'ouverture progressive du
P. CF. et de la détente internationale. Pour la C.G.T. ne s'y ajoute-t-il
pas des données plus spécifiques ?
Malgré de constants appels au « renforcement des luttes », la stra
tégie cégétiste est peu volontariste. Réalisme et croyance au détermi
nisme historique incitent toujours à s'incliner devant le réel et donc à
éviter les combats qui couperaient du gros des troupes. Le critère
objectif c'est l'attitude spontanée des masses : « Quand des difficultés
surgissent c'est toujours en se tournant vers les masses que les questions
peuvent être résolues (Marcel Caille au comité confédéral national,
19-20 décembre 1963) ». Or, note le secrétaire général au congrès de
1963 à propos de l'unité: «Maintenant l'idée s'est imposée... Nous en
sommes arrivés au moment où s'accélère ce mouvement». Ainsi ce
seraient les circonstances qui imposeraient d'elles-mêmes la ligne de
conduite. Il s'agissait simplement, en somme, de hâter la marche d'un
processus déjà sérieusement entamé.
Une fois cette « grille » décodée, quels motifs d'infléchissement se
dévoilent ?
En juin 1963, la guerre d'Algérie est terminée ; l'heure est au bilan.
La prudence de la C.G.T. a été remarquée. Sans doute des résolutions
dures ont-elles été votées, des pétitions ont circulé, mais elles n'ont
point masqué le refus d'actions

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