La bibliothèque des Jésuites français de Pékin au premier tiers du XVIIIe siècle - article ; n°1 ; vol.56, pg 125-150
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1969 - Volume 56 - Numéro 1 - Pages 125-150
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Joseph Dehergne S. J
VIII. La bibliothèque des Jésuites français de Pékin au premier
tiers du XVIIIe siècle
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 56, 1969. pp. 125-150.
Citer ce document / Cite this document :
Dehergne S. J Joseph. VIII. La bibliothèque des Jésuites français de Pékin au premier tiers du XVIIIe siècle. In: Bulletin de
l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 56, 1969. pp. 125-150.
doi : 10.3406/befeo.1969.3996
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1969_num_56_1_3996LA BIBLIOTHÈQUE DES JÉSUITES FRANÇAIS
DE PÉKIN
AU PREMIER TIERS DU XVIIIe SIÈCLE
PAR
Joseph DEHERGNE S. J.
Pour comprendre une époque, il est essentiel de voir ce dont elle
nourrit son esprit : dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es ; et cela
est d'autant plus vrai qu'aux siècles passés les livres étaient beaucoup
plus rares, leur publication prenant facilement l'apparence d'un événe
ment, alors que de nos jours il n'est pas de semaines qui n'en voie éclore
des moissons souvent promises à l'oubli. Le livre restait, avec les évé
nements de la vie courante et la conversation des honnêtes gens, le seul
élément de culture, puisque les procédés audio-visuels étaient encore
à naître. Et puisque les gazettes de l'Europe ne parvenaient pas, ou
n'arrivaient, au mieux, que de façon toute sporadique, le livre et quelques
rares revues savantes restaient, pour les missionnaires de la Cour de
Pékin, le seul moyen de se tenir au courant des problèmes contemporains
de la république des lettres comme aussi des progrès du monde scienti
fique européen.
Il est donc hautement souhaitable de pouvoir faire connaissance
avec la bibliothèque de la résidence française de Pékin, d'après deux
lettres inédites du P. Antoine Gaubil1, datées des 23 et 25 septembre
1732, que nous tâcherons de compléter en faisant état d'un ouvrage
imprimé, dont fort peu d'exemplaires ont réussi à parvenir çn Europe,
je veux dire le Catalogue de la Bibliothèque du Pé-ťang, publié par les
Lazaristes de Pékin en 1949, au moment même où la capitale passait
aux mains des communistes. Notre plan est donc tout tracé : nous
(1) Nous nous permettons de renvoyer à nos études : Le Père Gaubil et ses correspondants
(1689-1759), Bull, de l'Université V Aurore (BUA), Shanghai, 1944, p. 354-392 et Gaubil
historien de Г Astronomie chinoise, ibid., 1945, p. 204-227. JOSEPH DEHERGNE 126
publions d'abord, l'une après l'autre, les deux lettres du P. Gaubil.
Nous dresserons ensuite par ordre alphabétique, un double catalogue,
l'un, des ouvrages auxquels le missionnaire fait une brève allusion ;
l'autre (Appendice), de ceux qu'il aurait pu mentionner, s'il avait voulu
être exhaustif. Et dans les deux cas, nous ferons suivre les titres de
livres, du numéro, entre parenthèses, du Catalogue de la Bibliothèque
du Pé-Vang, toutes les fois que nous le pourrons, c'est-à-dire lorsque
l'indication « PP. Gallorum Societatis Jesu Pékin », ou toute autre
similaire, sera portée sur l'exemplaire abondamment décrit dans le
catalogue auquel nous venons de faire allusion.
Ce n'est pas à dire, cependant, que nous puissions parvenir à l'ét
ablissement d'une liste exhaustive. Les péripéties de l'existence de
l'ancienne bibliothèque des Jésuites du Pé-t'ang, dont on trouve un
récit documenté au début de l'ouvrage cité, nous apprennent qu'au
début du xixe siècle un nombre assez considérable de volumes se sont
perdus dans les caves humides où l'on avait été contraint de les cacher.
Il faut avouer aussi, que, contrairement à nos méthodes modernes, où
le premier soin d'un bibliothécaire est de mettre un cachet sur ses
acquisitions, les missionnaires de l'époque n'osaient que rarement mettre
leur écriture sur les livres reçus. Plus d'un livre que nous savons avoir
été utilisé par le P. Gaubil ne porte pas trace d'appartenance aux
Jésuites français de Pékin1. Et comme il n'a pas songé à les citer dans
ses lettres, on pourrait se croire en droit de les omettre dans nos listes.
A tort, évidemment.
Nous avons cru devoir — puisque c'est le point de vue du P. Gaubil
dans ces lettres que nous éditons — nous borner à la seule résidence
du Pé-t'ang. Il convient de se rappeler les autres bibliothèques des
Jésuites de Pékin, le « Collège portugais » (le Nan-t'ang), le plus ancien
et le plus riche, dont les continuels accroissements excitaient l'émulation
de notre savant missionnaire ; la résidence Saint-Joseph (le Tong-t'ang)
appartenant aussi à la vice-province portugaise. Il est sûr que les
Jésuites pouvaient consulter les livres des unes et des autres. Le
P. Fridelli, Jésuite autrichien, à la fin de son rectorat au Collège portugais,
(1) C'est le cas, notamment, des Entretiens physiques du P. Regnault ; de la vie du
P. de Beauvau par le P. Nyel ; des Mémoires de V Académie royale des Sciences; des Mémoires
de Trévoux.
On pourrait encore se demander si l'allusion de la lettre du 23 septembre aux luttes
jansénistes ne concerne pas aussi Г Historico-polemica brevis instructio de Haeretica Paschasii
Quesnelli doctrina per dogmaticam... Constitutionem Unigenitus merito fulminata, Passavii,
1723 (2850 n'a pas d'attribution à la résidence du Pé-t'ang). Quant aux Ëphémérides que
possède la Bibliothèque, ne faudrait-il pas entendre aussi Ghisierii, Ephemeûdes motuum
coelestium 1721-1740 e Tabulis de la Hire, Streetii & Flamstedii, Bononiae, 1720 ; Continuatio
ephemeridum... 1739-1746, Bononiae, 1729 (1688) ; Novissimae Ephemerides, Bononiae, 1725
t. I, 1726-1737, t. 2, 1738-1750 (2174) « Dono De Lisle »), toutes sans attribution précise
aux Jésuites français).
Enfin le Thaumaturgus Opticus de Jean-François Nigeron, Paris, 1646 (2328) porte la
seule inscription « Collegii Paris. Soc. Jesu ». (Mais beaucoup d'autres volumes primitivement
destinés au Pé-t'ang, comme les dons du marquis de Broissia, passèrent au Nan-t'ang.) LA BIBLIOTHÈQUE DES JÉSUITES FRANÇAIS DE PÉKIN 127
fait don à ses confrères français d'un ouvrage de théologie1. Plus tard
nous voyons le P. Gaubil faire don à son collègue, le P. André Pereira
Jakcson, assesseur au Tribunal des Mathématiques, d'un livre d'Ephé-
mérides2. En fait les trois bibliothèques étaient mises à la disposition
des Jésuites de n'importe quelle nationalité3.
Pour nous en tenir à la seule bibliothèque du Pé-t'ang, et puisque
nous sommes bien obligés de ne tenir aucun compte des pertes assez
considérables subies par cette dernière aux premières années du xixe
siècle, on pourrait ranger les titres d'ouvrages de nos deux listes, de façon
assez schématique, certes, et assez sommaire, dans les catégories su
ivantes ; ou pour mieux dire, c'est du moins l'impression, qu'en l'état
actuel de nos connaissances, elle nous laisse :
Ouvrages de théologie.
Apologétique, une douzaine de titres ; et autant pour les controverses
(dont 4 sur le Jansénisme). Sur les rites chinois, on ne trouve que l'ouvrage
du P. Alexandre, ce qui est bien peu, et il y a tout lieu de croire que le
reste de la collection aura disparu. Le Droit canon, Bullaires et Conciles,
fournit une petite dizaine de titres. La Théologie dogmatique comprend
rait une quinzaine d'ouvrages ; la morale, cinq seulement. On notera
l'histoire du nestorianisme, de Pinchinart, la Chine ayant en deux
vagues successives, accueilli les courageux missionnaires chrétiens
nestoriens, de l'an 636 à l'édit de l'empereur Ou Tsong de 845 ; et du
xie au xine siècle. De même, l'ouvrage de Mgr Languet aidant à pro
mouvoir la dévotion, alors nouvelle et contestée, envers le Sacré-Cœur.
La Patrologie ne nous donne qu'à peine une demi-douzaine de
titres, et presque autant les ouvrages de spiritualité. De ces derniers
il y en avait bien davantage nous dit-on. On compte une douzaine
d'écrits concernant les règles, l'Institut et l'histoire de la Compagnie
de Jésus, sans parler des vies de Jésuites, que nous rangeons à la section
Histoire. En somme, le point le plus étonnant après ce qu'a écrit le
P. Gaubi

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